Deoxys a écrit : ↑dimanche 7 juillet 2024 à 16:09
lucius a écrit : ↑dimanche 7 juillet 2024 à 15:20Soline34 a écrit : ↑dimanche 7 juillet 2024 à 11:36
C’est ça qui me fait le plus mal en fait…Que l’espoir de demain ne soit plus un espoir…
Mais en effet, moi j’ai encore une grand mère qui a vécu la seconde guerre mondiale. Contrairement aux plus jeunes électeurs…
C'est difficile de convaincre des gens qui ont été déçus et qui font un vote de colère. Mais là, c'est le prix que l'on paie car les partis classiques n'ont pas été à la hauteur des promesses de campagnes et des enjeux. Et lorsque l'on voit le CV des candidats les plus sérieux et les plus expérimentés dans une campagne électorale, on se dit "il n'y a que çà?".
Bien qu'une part de l'électorat de l'extrême droite découle de la déception et de la colère dues aux prestations des partis précédents et actuels, il ne faut pas non plus perdre de vue
[je ne dis pas que toi tu as forcément perdu cela de vue, je le rappelle juste dans le cadre de la discussion] que cette popularité est aussi due à la montée du nationalisme, des discriminations...
Pas étonnant que tant de jeunes soient séduit·es : le sentiment d'appartenance à une nation (très fort, au sens patriotisme marqué, "c'est chez nous ici, et
telle ou
telle personne n'y a pas sa place", "priorité à nous", etc.) apporte une valorisation personnelle mais également communautaire, un sentiment identitaire.
Au point que l'on en oublie le rejet, la peur, la haine, auxquels ce sentiment exacerbé d'identité nationale se retrouve vite mêlé...
Cela vise les personnes considérées comme pas de notre peuple, mais aussi le peuple français lui-même (avec les valeurs comme la famille traditionnelle, les rôles et identités de genre traditionnels, la religion traditionnellement française, etc.).
On assiste aussi à une banalisation des comportements discriminants, et même à un retournement des luttes. Par exemple, la défense de la liberté d'expression, alors que l'on porte atteinte à un groupe (autrement dit, des causes justes sont présentées comme des causes injustes ; or, des personnes en manque de repères, que ce soit par méconnaissance ou par influençabilité — donc une bonne partie de jeunes —, vont se retrouver là-dedans, y trouver quelque chose de valorisant, quelque chose à défendre, une communauté, du sens).
Il y a aussi une instrumentalisation des actualités pour servir le programme de la droite dure.
L'oubli du contexte global actuel pour une situation donnée, du passé (des soucis passés des partis en question, aussi).
On est donc sur bien plus qu'une simple déception/colère
(qui existe quand même ceci dit), et plutôt, globalement, sur un phénomène inquiétant, qui ne concerne pas que la France, et qui fait dangereusement penser à ce qui s'est déjà produit au cours de notre histoire...