Ostara a écrit : ↑jeudi 30 mai 2024 à 19:06je savais même pas que ça existait encore des pratiques comme ça
ça me semble tellement abominable et archaïque,
Eh si hélas... C'est ce qui arrive quand on considère une orientation sexuelle ou une identité de genre non pas comme légitime, mais comme un trouble, ou un péché/une possession, ou encore un mode de vie.
En anglais on voit parfois des gens parler de
"gay lifestyle" par exemple. En gros, c'est considéré comme un choix sur lequel on peut agir.
Une déclinaison de cette vision consiste à considérer que les personnes sont comme elles sont, mais que cela n'est acceptable que si elles n'agissent pas selon leur vraie nature (c'est la logique
"hate the sin, love the sinner").
C'est souvent d'origine religieuse.
Il est plus confortable de considérer ça comme un "lifestyle", un choix ou autre, que d'admettre que les personnes sont vraiment comme ça et que leurs vies n'ont rien d'anormal. Car dans ce cas, cela reviendrait à admettre qu'elles ont été faites exprès comme ça et pour ça, que donc ça fait partie du design divin (et ça, ça clashe avec les doctrines en général).
Il arrive qu'il y ait une vraie volonté de "bien faire", "d'aider la personne" (pour qu'elle retourne sur le droit chemin et n'aille pas en enfer), qu'on lui adresse ses prières sincères, sauf que bien sûr, c'est dévastateur pour la personne visée.
Cette dernière se retrouve alors doublement piègée : elle n'a pas le droit d'être elle-même mais en plus de ça, comme elle ne peut de toute évidence pas changer, cela veut dire "qu'elle ne fait pas assez d'efforts". Et pour celleux chez qui "ça marcherait" : ça ne marche pas, on peut tout au plus se résigner à vivre une vie non-épanouissante.
Ça me rappelle une interview boulversante
[que j'ai visionnée dans le cadre de mon IR sur le fondamentalisme religieux et politique aux USA principalement, recentré sur le Mormonisme] : celle d'Alex Cooper, une jeune femme mormone lesbienne, que ses parents ont envoyée dans un centre où elle a été torturée dans le but de lui enlever son homosexualité, quand elle était adolescente ; elle a
écrit un livre.
Cela s'est passé relativement récemment.
Elle a pardonné à ses parents, qui ne pensaient pas mal faire...
Force à elle... après, pardonner ou non, aucune obligation, c'est personnel.
Je me souviens aussi de cette vidéo :
(On retrouve Kailey dans une vidéo ultérieure avec son copain, une belle revanche. )
Bon, après heureusement, on peut tout à fait être croyant·e et soutenir les personnes LGBTQIA+ (il y a même des branches religieuses progressistes qui les incluent activement).
Et l'intolérance n'est pas forcément d'origine religieuse évidemment.
Il n'y a qu'à voir les termes employés pour parler des sujets LGBTQIA+ ("propagande", "idéologie", "wokisme" qui est un terme repris péjorativement, etc.).
La "menace" perçue dans les écoles, auprès des enfants
(quelle horreur d'enseigner la diversité et le respect de cette dernière à nos pauvres enfants sans défense)...
Ou bien les réactions encore tristement nombreuses dès que la vision classique et binaire du genre est "menacée" (les thérapies de conversion pouvant aussi viser l'identité/expression de genre).
Aucune
menace bien sûr, mais c'est vécu comme ça cognitivement si on n'est pas prêt·e à apprendre.
Dans ma propre famille, pas religieuse et qui serait totalement opposée aux thérapies de conversion, j'ai pu pourtant être témointe de réactions très défensives. Moi-même il a pu m'arriver d'en avoir (coucou l'
aphobie intériorisée).
J'ajoute qu'il est parfaitement normal de ne pas bien connaître un sujet, de ressentir de la confusion — ce sont le rejet et le refus borné de s'éduquer qui sont problématiques.
Edit - Petites modifs.