[Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

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lulamae
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par lulamae »

Anty28 a écrit : samedi 10 juin 2023 à 18:56 Je suppose que s'ils n'aiment pas l'OMS pour un truc, ils ne vont pas l'aimer pour les autres.
A vrai dire, je ne vois pas ce que l'OMS a à voir avec les complotistes, mais effectivement, ils n'ont pas l'air de l'aimer.

Mais où est l'intérêt d'aimer un organisme qui œuvre à l'amélioration de la santé publique ? On ne lui demande pas d'être aimable, mais de permettre un accès à tous aux soins et aux vaccins qui sauvent les populations de maladies terribles qui devraient être éradiquées depuis longtemps.
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lepton
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par lepton »

Les thérapies de conversion ont été récemment interdites en France, mais elles ne le sont pas encore au niveau de l'UE.

Une initiative citoyenne a été lancée dans ce but...

Les détails sont ici.
Pour soutenir l'initiative, c'est ici.

Date limite : le 17/05/2025... :wink:
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Deoxys
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Deoxys »

lepton a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 15:19Pour soutenir l'initiative, c'est ici.
Fait. :bravo:
Merci d'avoir relayé l'info. Il est temps d'en finir avec ces pratiques archaïques...
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Ostara
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Ostara »

Deoxys a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 16:20
lepton a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 15:19Pour soutenir l'initiative, c'est ici.
Fait. :bravo:
Merci d'avoir relayé l'info. Il est temps d'en finir avec ces pratiques archaïques...
Signée aussi :bravo:
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par hazufel »

lepton a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 15:19 Les thérapies de conversion ont été récemment interdites en France, mais elles ne le sont pas encore au niveau de l'UE.

Une initiative citoyenne a été lancée dans ce but...

Les détails sont ici.
Pour soutenir l'initiative, c'est ici.

Date limite : le 17/05/2025... :wink:
Merci Lepton, c'est signé. Il faut que ces abominations cessent.
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Curiouser »

Signé également.
Merci d'avoir relayé l'info, lepton !
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Ostara
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Ostara »

hazufel a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 17:31
lepton a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 15:19 Les thérapies de conversion ont été récemment interdites en France, mais elles ne le sont pas encore au niveau de l'UE.

Une initiative citoyenne a été lancée dans ce but...

Les détails sont ici.
Pour soutenir l'initiative, c'est ici.

Date limite : le 17/05/2025... :wink:
Merci Lepton, c'est signé. Il faut que ces abominations cessent.
Totalement d'accord :bravo: je savais même pas que ça existait encore des pratiques comme ça :shock: ça me semble tellement abominable et archaïque,
Merci Lepton pour avoir relayé l'information.
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Fift »

lulamae a écrit : samedi 10 juin 2023 à 19:23
Anty28 a écrit : samedi 10 juin 2023 à 18:56 Je suppose que s'ils n'aiment pas l'OMS pour un truc, ils ne vont pas l'aimer pour les autres.
A vrai dire, je ne vois pas ce que l'OMS a à voir avec les complotistes, mais effectivement, ils n'ont pas l'air de l'aimer.

Mais où est l'intérêt d'aimer un organisme qui œuvre à l'amélioration de la santé publique ? On ne lui demande pas d'être aimable, mais de permettre un accès à tous aux soins et aux vaccins qui sauvent les populations de maladies terribles qui devraient être éradiquées depuis longtemps.
C’est simple : l’OMS, c’est l’incarnation officielle de Big Pharma pour forcer tout le monde à se vacciner.
Tests passés le 29/02/2024. Diagnostic officialisé le 26/03/2024.

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Deoxys
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Deoxys »

Ostara a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 19:06je savais même pas que ça existait encore des pratiques comme ça :shock: ça me semble tellement abominable et archaïque,
Eh si hélas... C'est ce qui arrive quand on considère une orientation sexuelle ou une identité de genre non pas comme légitime, mais comme un trouble, ou un péché/une possession, ou encore un mode de vie.
En anglais on voit parfois des gens parler de "gay lifestyle" par exemple. En gros, c'est considéré comme un choix sur lequel on peut agir.
Une déclinaison de cette vision consiste à considérer que les personnes sont comme elles sont, mais que cela n'est acceptable que si elles n'agissent pas selon leur vraie nature (c'est la logique "hate the sin, love the sinner").

C'est souvent d'origine religieuse.
Il est plus confortable de considérer ça comme un "lifestyle", un choix ou autre, que d'admettre que les personnes sont vraiment comme ça et que leurs vies n'ont rien d'anormal. Car dans ce cas, cela reviendrait à admettre qu'elles ont été faites exprès comme ça et pour ça, que donc ça fait partie du design divin (et ça, ça clashe avec les doctrines en général).

Il arrive qu'il y ait une vraie volonté de "bien faire", "d'aider la personne" (pour qu'elle retourne sur le droit chemin et n'aille pas en enfer), qu'on lui adresse ses prières sincères, sauf que bien sûr, c'est dévastateur pour la personne visée.
Cette dernière se retrouve alors doublement piègée : elle n'a pas le droit d'être elle-même mais en plus de ça, comme elle ne peut de toute évidence pas changer, cela veut dire "qu'elle ne fait pas assez d'efforts". Et pour celleux chez qui "ça marcherait" : ça ne marche pas, on peut tout au plus se résigner à vivre une vie non-épanouissante.

Ça me rappelle une interview boulversante [que j'ai visionnée dans le cadre de mon IR sur le fondamentalisme religieux et politique aux USA principalement, recentré sur le Mormonisme] : celle d'Alex Cooper, une jeune femme mormone lesbienne, que ses parents ont envoyée dans un centre où elle a été torturée dans le but de lui enlever son homosexualité, quand elle était adolescente ; elle a écrit un livre.
Cela s'est passé relativement récemment.
Elle a pardonné à ses parents, qui ne pensaient pas mal faire... Force à elle... après, pardonner ou non, aucune obligation, c'est personnel.

Je me souviens aussi de cette vidéo :
Spoiler : 
(On retrouve Kailey dans une vidéo ultérieure avec son copain, une belle revanche. :love:)

Bon, après heureusement, on peut tout à fait être croyant·e et soutenir les personnes LGBTQIA+ (il y a même des branches religieuses progressistes qui les incluent activement).


Et l'intolérance n'est pas forcément d'origine religieuse évidemment.
Il n'y a qu'à voir les termes employés pour parler des sujets LGBTQIA+ ("propagande", "idéologie", "wokisme" qui est un terme repris péjorativement, etc.).
La "menace" perçue dans les écoles, auprès des enfants (quelle horreur d'enseigner la diversité et le respect de cette dernière à nos pauvres enfants sans défense)...
Ou bien les réactions encore tristement nombreuses dès que la vision classique et binaire du genre est "menacée" (les thérapies de conversion pouvant aussi viser l'identité/expression de genre).

Aucune menace bien sûr, mais c'est vécu comme ça cognitivement si on n'est pas prêt·e à apprendre.
Dans ma propre famille, pas religieuse et qui serait totalement opposée aux thérapies de conversion, j'ai pu pourtant être témointe de réactions très défensives. Moi-même il a pu m'arriver d'en avoir (coucou l'aphobie intériorisée).
J'ajoute qu'il est parfaitement normal de ne pas bien connaître un sujet, de ressentir de la confusion — ce sont le rejet et le refus borné de s'éduquer qui sont problématiques.


Edit - Petites modifs.
Modifié en dernier par Deoxys le jeudi 30 mai 2024 à 21:31, modifié 1 fois.
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hazufel
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par hazufel »

Merci Deoxys.
Ostara, il y a aussi le film Boy erased, bouleversant, sur l’histoire vraie de Jared Eamons.
Il est très fort, et absolument révoltant :-(
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Ostara
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Ostara »

hazufel a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 21:23 Merci Deoxys.
Ostara, il y a aussi le film Boy erased, bouleversant, sur l’histoire vraie de Jared Eamons.
Il est très fort, et absolument révoltant :-(
Je te remercie Hazufel pour cette infos :kiss:
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Ostara »

Deoxys a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 21:04
Ostara a écrit : jeudi 30 mai 2024 à 19:06je savais même pas que ça existait encore des pratiques comme ça :shock: ça me semble tellement abominable et archaïque,
Eh si hélas... C'est ce qui arrive quand on considère une orientation sexuelle ou une identité de genre non pas comme légitime, mais comme un trouble, ou un péché/une possession, ou encore un mode de vie.
En anglais on voit parfois des gens parler de "gay lifestyle" par exemple. En gros, c'est considéré comme un choix sur lequel on peut agir.
Une déclinaison de cette vision consiste à considérer que les personnes sont comme elles sont, mais que cela n'est acceptable que si elles n'agissent pas selon leur vraie nature (c'est la logique "hate the sin, love the sinner").

C'est souvent d'origine religieuse.
Il est plus confortable de considérer ça comme un "lifestyle", un choix ou autre, que d'admettre que les personnes sont vraiment comme ça et que leurs vies n'ont rien d'anormal. Car dans ce cas, cela reviendrait à admettre qu'elles ont été faites exprès comme ça et pour ça, que donc ça fait partie du design divin (et ça, ça clashe avec les doctrines en général).

Il arrive qu'il y ait une vraie volonté de "bien faire", "d'aider la personne" (pour qu'elle retourne sur le droit chemin et n'aille pas en enfer), qu'on lui adresse ses prières sincères, sauf que bien sûr, c'est dévastateur pour la personne visée.
Cette dernière se retrouve alors doublement piègée : elle n'a pas le droit d'être elle-même mais en plus de ça, comme elle ne peut de toute évidence pas changer, cela veut dire "qu'elle ne fait pas assez d'efforts". Et pour celleux chez qui "ça marcherait" : ça ne marche pas, on peut tout au plus se résigner à vivre une vie non-épanouissante.

Ça me rappelle une interview boulversante [que j'ai visionnée dans le cadre de mon IR sur le fondamentalisme religieux et politique aux USA principalement, recentré sur le Mormonisme] : celle d'Alex Cooper, une jeune femme mormone lesbienne, que ses parents ont envoyée dans un centre où elle a été torturée dans le but de lui enlever son homosexualité, quand elle était adolescente ; elle a écrit un livre.
Cela s'est passé relativement récemment.
Elle a pardonné à ses parents, qui ne pensaient pas mal faire... Force à elle... après, pardonner ou non, aucune obligation, c'est personnel.

Je me souviens aussi de cette vidéo :
Spoiler : 
(On retrouve Kailey dans une vidéo ultérieure avec son copain, une belle revanche. :love:)

Bon, après heureusement, on peut tout à fait être croyant·e et soutenir les personnes LGBTQIA+ (il y a même des branches religieuses progressistes qui les incluent activement).


Et l'intolérance n'est pas forcément d'origine religieuse évidemment.
Il n'y a qu'à voir les termes employés pour parler des sujets LGBTQIA+ ("propagande", "idéologie", "wokisme" qui est un terme repris péjorativement, etc.).
La "menace" perçue dans les écoles, auprès des enfants (quelle horreur d'enseigner la diversité et le respect de cette dernière à nos pauvres enfants sans défense)...
Ou bien les réactions encore tristement nombreuses dès que la vision classique et binaire du genre est "menacée" (les thérapies de conversion pouvant aussi viser l'identité/expression de genre).

Aucune menace bien sûr, mais c'est vécu comme ça cognitivement si on n'est pas prêt·e à apprendre.
Dans ma propre famille, pas religieuse et qui serait totalement opposée aux thérapies de conversion, j'ai pu pourtant être témointe de réactions très défensives. Moi-même il a pu m'arriver d'en avoir (coucou l'aphobie intériorisée).
J'ajoute qu'il est parfaitement normal de ne pas bien connaître un sujet, de ressentir de la confusion — ce sont le rejet et le refus borné de s'éduquer qui sont problématiques.


Edit - Petites modifs.
Merci Deoxys pour toutes ces précisions :bravo:
Après étant donné que dans certains pays malheureusement les personnes étants LGBTQA+ sont considérées "hors la loi" et qu'on peut aller en prison pour être ce qu'on est simplement,je ne devrais pas être si étonnée de découvrir ces navrants "procédés de reconversion" :?
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par Deoxys »

Aujourd'hui commence le Mois des Fiertés ! Bon Mois des Fiertés à toustes ! ❤🧡💛💚💙💜🤎🤍🖤

L'année dernière la Place de la Liberté à Brest ressemblait à ça (pas encore vu ce que ça donne cette année) :
20230614_203802.jpg
20230613_094603.jpg

-
Spoiler : Parenthèse "protocole officiel de drapeau" (en vrai on s'en fout c'est juste pour le fun fact) : 
Il semblerait que les drapeaux ne soient pas dans le bon sens d'après le protocole habituel.
À l'horizontale, accroché à un mât, le drapeau devrait être orienté afin que le "canton" [terme en anglais désignant le coin supérieur gauche] soit le plus proche du haut du mât. Si accroché à un mur, le canton doit être placé dans le coin supérieur gauche du point de vue de l'observateur.

À la verticale, le drapeau doit être tourné de manière à ce que le canton soit encore une fois le plus proche du haut du mât. Si le drapeau est affiché sur un mur, le canton doit apparaître dans le coin supérieur gauche, ce qui nécessite que le drapeau soit à la fois tourné et "inversé" par rapport à son orientation à l'horizontale.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par lepton »

Un témoignage sur les thérapies de conversion en Italie, sur la BBC.
Spoiler : Traduction Deepl : 
La période la plus sombre de ma vie La thérapie de conversion des homosexuels en Italie

Davide Ghiglione,BBC News

Rosario Lonegro n'avait que 20 ans lorsqu'il est entré dans un séminaire catholique en Sicile en tant qu'aspirant prêtre se préparant à être ordonné. Mais pendant son séjour, il est tombé amoureux d'un autre homme et ses supérieurs ont exigé qu'il suive une thérapie de conversion destinée à effacer ses préférences sexuelles s'il voulait continuer à suivre la voie de la prêtrise.

« Ce fut la période la plus sombre de ma vie », a-t-il déclaré à la BBC, se remémorant son expérience au séminaire en 2017.

Hanté par la culpabilité et la peur de commettre un péché aux yeux de l'Église catholique, Rosario a déclaré qu'il « se sentait piégé et n'avait d'autre choix que de supprimer mon vrai moi ».

« La pression psychologique pour être quelqu'un que je n'étais pas était insurmontable. Je ne pouvais pas changer, quels que soient mes efforts ».

Pendant plus d'un an, il a été contraint de participer à des rassemblements spirituels en dehors du séminaire, parfois pendant plusieurs jours, où il a été soumis à une série d'activités pénibles destinées à le dépouiller de ses penchants sexuels.

Il a notamment été enfermé dans un placard sombre, contraint de se déshabiller devant d'autres participants, et a même été obligé de mettre en scène ses propres funérailles.

Au cours de ces rituels, il a été chargé de coucher sur le papier les défauts qu'il percevait, tels que « homosexualité », « abomination », « mensonge » - et des termes encore plus explicites, qu'il a ensuite été obligé d'enterrer sous une pierre tombale symbolique.

Je pensais qu'il fallait me guérir

En 1990, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré l'homosexualité de sa liste des troubles mentaux. Les recherches scientifiques qui ont suivi ont largement conclu que les tentatives de changement d'orientation sexuelle étaient non seulement inefficaces, mais aussi nuisibles.

En France, en Allemagne et en Espagne, pays majoritairement catholique, les thérapies de conversion ont été officiellement interdites, et des efforts sont en cours en Angleterre et au Pays de Galles pour proscrire ces pratiques.

Aujourd'hui, en Italie, il est pratiquement impossible de déterminer l'ampleur exacte de ces pratiques, signalées surtout par des hommes, mais aussi par des femmes, et il n'existe pas de définition juridique standard de ces pratiques.

Ces derniers mois, cependant, la BBC a interviewé plusieurs jeunes homosexuels dans tout le pays, qui ont fait part de leur expérience de réunions de groupe pseudo-scientifiques ou de séances de thérapie individuelle visant à les transformer en hétérosexuels.

Un homme de 33 ans, qui a participé à ce type de réunions pendant plus de deux ans, a fait part de sa motivation initiale en déclarant : « Je voulais me réconcilier avec moi-même. Je ne voulais pas être homosexuel. Je pensais que j'avais besoin d'être guéri ».

« J'y voyais ma seule voie d'acceptation », a déclaré un autre. Il n'essayait pas de devenir prêtre, mais cherchait simplement à se faire accepter dans sa vie quotidienne.

La thérapie de conversion gay n'est pas limitée à une région spécifique de l'Italie - des réunions de groupe et des séances de thérapie individuelle sont organisées dans tout le pays, certaines étant même dirigées par des psychothérapeutes agréés. Dans certains cas, ces réunions et séances de thérapie sont officieuses et secrètes, souvent encouragées par des conversations discrètes et des recommandations secrètes.

D'autres cours font l'objet d'une publicité publique, des personnalités connues des cercles conservateurs italiens recherchant activement des adeptes en ligne et sur les plateformes de médias sociaux pour promouvoir leur capacité à changer d'orientation sexuelle.

En Sicile, Rosario Lonegro a principalement participé à des réunions organisées par le groupe espagnol Verdad y Libertad (Vérité et Liberté), sous la direction de Miguel Ángel Sánchez Cordón. Ce groupe s'est dissous depuis, après avoir essuyé la désapprobation de l'Église catholique.

Toutefois, le prêtre italien qui avait poussé Lonegro à ces pratiques a été nommé à un poste élevé au sein de l'Église, tandis que d'autres ont continué à s'inspirer des méthodes de Sánchez Cordón en Italie.

De nombreuses personnes interrogées par la BBC ont été orientées vers Luca di Tolve, un « formateur moral/spirituel » qui s'est fait connaître grâce à son livre intitulé « J'ai été gay une fois.À Medjugorie, je me suis trouvé ».Sur son site web, Di Tolve et sa femme se vantent d'être un « couple heureux » cherchant à « aider toute personne dont l'identité sexuelle est troublée, en l'aidant à exercer véritablement sa liberté en déterminant qui elle souhaite être en tant que personne ». Contacté par la BBC, M. Di Tolve n'a pas répondu.

Giorgio Ponte, écrivain bien connu des milieux ultraconservateurs italiens, est une autre personne active qui promeut des moyens d'aborder la question de l'orientation sexuelle perçue. Il affirme vouloir aider les gens à surmonter leur homosexualité et à se libérer, en racontant sa propre histoire, celle d'un homme ayant des pulsions homosexuelles et qui est sur le chemin de la liberté, « qui peut durer toute la vie ».

« D'après mon expérience, l'attirance homosexuelle découle d'une blessure identitaire qui cache des besoins sans rapport avec l'aspect sexuel et érotique, mais plutôt liés à une perception déformée de soi-même, qui se reflète dans tous les aspects de la vie », a-t-il déclaré à la BBC.

« Je pense qu'une personne homosexuelle devrait avoir la liberté d'essayer [de devenir hétérosexuelle], si elle le souhaite, tout en sachant que ce n'est pas possible pour tout le monde », a-t-il ajouté.


Quand je l'ai embrassée, j'ai eu l'impression que ce n'était pas naturel

Ces dernières années, des dizaines de jeunes hommes et de jeunes femmes ont cherché conseil auprès de personnes telles que Di Tolve, Ponte et Sánchez Cordón. Parmi eux, Massimiliano Felicetti, 36 ans, est un homosexuel qui a tenté de changer d'orientation sexuelle pendant plus de 15 ans.

« J'ai commencé à être mal à l'aise avec moi-même dès mon plus jeune âge, je sentais que je ne serais jamais accepté par ma famille, la société, les cercles ecclésiastiques. Je pensais que j'avais tort, je voulais juste être aimé, et ces personnes m'ont donné de l'espoir", a-t-il déclaré.

M. Felicetti a expliqué qu'il avait essayé différentes solutions, consultant des psychologues et des membres du clergé qui lui ont proposé de l'aider à devenir hétérosexuel. Cependant, il y a environ deux ans, il a décidé d'arrêter. Un frère qui connaissait son combat l'a encouragé à commencer à sortir avec une femme, mais cela ne lui a pas semblé naturel.

« Lorsque je l'ai embrassée pour la première fois, j'ai eu l'impression que ce n'était pas naturel. Il était temps d'arrêter de faire semblant", a déclaré M. Felicetti.

Il y a quelques mois seulement, il a révélé son homosexualité à sa famille. « Cela a pris des années, mais pour la première fois, je suis heureux d'être qui je suis.

Malgré les tentatives des gouvernements précédents de promouvoir un projet de loi contre les thérapies de conversion, aucun progrès n'a été réalisé en Italie. Le gouvernement italien de droite dirigé par Giorgia Meloni a jusqu'à présent adopté une position hostile à l'égard des droits des LGBT, la première ministre elle-même s'étant engagée à s'attaquer au « lobby LGBT » et à « l'idéologie du genre ».

Michele Di Bari, chercheur en droit public comparé à l'université de Padoue, n'est pas surpris par cette absence de progrès.

« C'est peut-être l'un des éléments qui, avec une culture fortement patriarcale et machiste, rend plus difficile une compréhension plus large de l'homosexualité et des droits des LGBT », a déclaré Valentina Gentile, sociologue à l'université LUISS de Rome.

« Toutefois, il est également juste de dire que tout le catholicisme n'est pas hostile à l'inclusion de la diversité et que l'Église elle-même est dans une période de forte transformation à cet égard », a-t-elle ajouté.

Le pape François a déclaré que l'Église catholique était ouverte à tous, y compris à la communauté gay, et qu'elle avait le devoir de les accompagner sur un chemin personnel de spiritualité, mais dans le cadre de ses règles.

Toutefois, le pape lui-même aurait utilisé un terme très désobligeant à l'égard de la communauté LGBT lorsqu'il a déclaré, lors d'une réunion à huis clos avec des évêques italiens, que les homosexuels ne devraient pas être autorisés à devenir prêtres. Le Vatican a présenté des excuses officielles.

Rosario Lonegro a laissé la Sicile derrière lui et vit également à Milan. À la suite d'une dépression nerveuse en 2018, il a quitté le séminaire et le groupe de thérapie de conversion.

Bien qu'il croie toujours en Dieu, il ne veut plus devenir prêtre. Il partage un appartement avec son petit ami, étudie la philosophie et travaille occasionnellement en freelance pour payer l'université. Cependant, les blessures psychologiques infligées par ces activités sont encore profondes.

« Au cours de ces réunions, un mantra m'a hanté et a été répété à maintes reprises : Dieu ne m'a pas fait comme ça. Dieu ne m'a pas fait homosexuel. Ce n'est qu'un mensonge que je me raconte à moi-même, je pensais que j'étais mauvais », a-t-il déclaré.

« Je ne l'oublierai jamais ».
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Re: [Index Sociologie] L'homophobie, un phénomène à combattre !

Message par MrMétaphysique »

Je suis gay et je déplore que les psychiatres ne prennent pas en compte les conséquences de l’homophobie dans le suivi de leurs patients. À mon avis, par ignorance et par gêne dans les cas que j’ai rencontrés, par dégoût et par haine dans d’autres cas à n’en pas douter. L’homophobie n’est pas qu’un phénomène social, objet de la sociologie. Ce devrait être un objet de la psychologie, puisque l’homophobie s’applique sur des personnes douées d’une psychè. L’ignorer dans une prise en charge, c’est prendre en charge la personne seulement à moitié, comme si l’autre partie ne nous intéressait pas. C’est éluder une part du problème, ce qui ne le simplifie pas mais nous rend aveugle.

Je déplore aussi le manque de connaissances des psychologues, car, oui, prendre en charge une personne homo demande des connaissances spécifiques, ce qui s’oppose à la fois à l’ignorance pure et simple sur le sujet mais aussi à l’ouverture d’esprit mal comprise qui croit pouvoir suffire parce qu’elle est satisfaite d’elle-même et se substituer à l’étude des trajectoires de vie des homos. Il ne suffit pas d’être un psychologue « LGBT friendly », car on ne va pas voir un psy pour devenir ami. Il faut des connaissances et des méthodes de traitement des traumatismes.

À titre personnel, j’aimerais un jour faire un suivi avec un psychologue gay pour aborder ce sujet précisément, puisque les psychologues hétéros ne me semblent pas prendre sa mesure. Je ne leur en veux pas entièrement, puisqu’ils ne l’ont pas vécu, mais en partie, puisqu’ils ne cherchent pas à savoir et ne creusent pas dans cette direction dans leur relation au patient.

Un bel angle mort de la psychiatrie et de la psychologie. Je suis sûr qu’on peut collectivement faire mieux. Ce n’est pas si difficile. Il suffit de faire une place aux vécus des homos. Nous sommes des humains comme les autres. Nos maux sont soignables, mais encore faut-il s’y pencher plutôt que de les mépriser souverainement.

Voilà mon coup de gueule envers la psychiatrie et la psychologie.
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