Merci pour ta posture et ta questionMrMétaphysique a écrit : ↑samedi 13 janvier 2024 à 18:15 Tu as bénéficié ou bénéficies d’un psychologue satisfaisant ?
Moi non plus, je ne souhaite pas rentrer dans ce genre de débat. D'autant plus que j'ai enfin trouvé un psychiatre qui accepte de prendre de nouveaux patients. Il a été interne dans le service du précédent médecin dont on parle, et même lui a réagi à ma situation en exprimant ce que je pense aussi. Il a été extrêmement surpris car cela ne correspondait pas du tout à ce que les confrères pensaient de lui, mais cela ne change rien à sa qualité en tant que professionnel. Il prendra la suite avec sérieux en tenant compte du travail que nous avions mis en place.
Honnêtement, je suis enfin soulagée !
Pour répondre à ta question.
D'abord, il faut savoir qu'avant d'emménager en Normandie, j'étais une privilégiée en termes de réseau médical. Moi, venant de 15 ans de carrière professionnelle en lien avec des médecins spécialistes, et mon mari travaillant dans la recherche. Donc à Paris, j'étais TRÈS bien suivie et traitée.
Et malgré cela, le diagnostic d'autisme ne m'avait jamais été évoqué (sauf à la toute fin, et je vais m'expliquer).
Après un accident du travail avec un PTSD et un traumatisme crânien, j'ai été suivie par un TRÈS bon psychiatre mais "très" âgé. De l'ancienne école, il a fait de son mieux, mais malgré tout notre travail, il restait des symptômes et des comportements qu'on n'arrivait pas à expliquer alors qu'après 2 ans, il avait bien vu que je n'étais pas quelqu'un à me "laisser aller".
J'ai voulu avoir un deuxième avis et je suis allée voir le psychiatre de mon fils et de mon mari qui les suivait pour leur TDA/H TRÈS BIEN régulé. Et je lui ai demandé s'il pensait que j'avais un TDAH aussi ou si c'était vraiment que les séquelles de l'accident. Après 3 entretiens, il m'a dit qu'il ne pensait pas vraiment à un TDAH mais plutôt à un TSA, mais que les démarches de diagnostic seraient très longues car je n'étais pas un profil typique et que je l'avais semble-t-il extrêmement bien compensé. Mais que le traumatisme crânien avait fait un "reset" de mes remédiations et que du coup je découvrais tous les symptômes "d'un coup".
Nous étions en train de déménager en Normandie, et c'est lui qui m'a recommandé le psychiatre en question, en me disant qu'il valait mieux que je fasse un bilan et qu'il était reconnu dans son domaine. J'étais donc en bonne mains. Il devait aussi reprendre le suivi annuel de mon mari et de mon fils et les évolutions du traitement au besoin.
Toute la famille a donc commencé à aller le voir.
Au début, la priorité c'était mon fils, et j'ai très vite vu qu'il était au moins aussi compétent que le docteur de Paris (qui lui était reconnu internationalement).
Pour moi, on a juste repris la suite du PTSD avec pour objectif de faire un bilan complet que j'ai commencé entre Paris et la Normandie pendant l'année où nous faisions encore les allers-retours. Ça a pris beaucoup de temps car entre les différents confinements et le travail entre deux logements, je n'avais pas beaucoup de temps pour aller au centre... Puis j'ai finalement réussi à obtenir les résultats.
Il expliquait bien que les différences de fonctionnements et l'hétérogénéité de mes scores étaient bien trop importantes et ne pouvaient pas s'expliquer que par les séquelles de mon trauma. Comme j'avais un vieux bilan QI "ancienne génération", ils ont pu constater une "perte de potentiel" car certains tests étaient les mêmes et que je scorais beaucoup moins haut.
Quand j'ai enfin eu le temps de faire le point avec le Psy Normand, c'est là où il a effectivement confirmé l'hypothèse du doc de Paris. Je le voyais une fois par mois, et on devait "commencer" au prochain rendez-vous. Entre temps, je devais prendre rendez-vous avec la neuroPsy du même village en qui il avait toute confiance.
Mais 15 jours après, je reçois un mail comme quoi les RDV sont annulés jusqu'à nouvel ordre. Au début, on pensait qu'il était tombé malade. On a donc pris notre mal en patience, et comme j'étais très occupée professionnellement, je n'ai pas cherché à comprendre tout de suite. On avait des ordonnances renouvelables pour 6 mois, donc elle pouvait être justifiée par le généraliste, ce n'était pas problématique à l'époque. Puis il a fallu trouver quelqu'un pour renouveler l'ordonnance de 6 mois, et là on a commencé à avoir l'explication de ce qui se passait avec le médecin Normand.
Et vu qu'il avait été "radié" de l'ordre, ça nous a mis un sacré doute !! On s'est demandé s'il nous avait vraiment correctement soigné et à titre personnel, je me suis demandé si son diagnostic était juste.
Mon mari et mon fils ont vite retrouvé un Psy à Rouen, mais c'est 1 heure de route, et pour moi qui suis tombée bien malade entre-temps, 3 heures chaque mois pour une consultation, c'était inenvisageable. J'ai donc continué à chercher un remplaçant dans le coin sans succès, les psy ne prenaient plus de nouveaux patients...
Les Psy de Rouen sont très bien eux aussi, mais pour être 100% honnête, si je dois comparer avec le Doc P. de Paris et le doc A. de Normandie, ils ne tiennent pas la comparaison. Les deux précédents étaient VRAIMENT beaucoup plus pertinents, efficaces et réactifs dans leur compréhension des pathologies. Notamment, pour un exemple pour notre fils, en une consultation, il a compris ce qui n'allait pas alors que ça faisait 4 mois qu'il avait changé d'école et commençait à développer un sacré TOP. Il a modifié le traitement, et 15 jours après, notre fils allait beaucoup mieux et était redevenu lui-même.
On a eu une récidive 2 ans après, mais la psy de Rouen est restée sur du comportemental, et de la relation à l'autorité (et à la mère comme d'habitude), et il a fallu que ça craque pour qu'elle applique la même méthode que le doc de Normandie, ce qui a réglé à nouveau le problème en 15 jours et l'a stabilisé pour la suite. Maintenant, il arrive à gérer ses crises sans béquilles médicamenteuses. C'est juste qu'avant, il n'avait pas encore développé les bonnes remédiations cognitives. Son cerveau n'était pas encore prêt, il fallait donc l'aider à se distancier émotionnellement des situations qu'il n'arrivait pas à gérer...
Pour ce qui est de moi à titre personnel, je le trouvais trop pressé, trop efficace... Les rendez-vous duraient max 20 minutes chrono, et j'étais habituée à des grands "penseurs" de l'âme avec qui je parlais beaucoup. Donc, son approche m'a un peu choquée au début, mais les propositions qu'il me faisait fonctionnaient à chaque fois. Donc, j'ai fini par lui faire confiance.
Si je devais me permettre une comparaison, je dirais que c'est le médecin le plus expert que j'ai rencontré, mais sans doute pas du tout le plus accessible socialement. Maintenant que je connais beaucoup mieux le TSA, je me demande s'il l'était lui-même...
Voilà tout ce que je peux en dire. J'espère que ça t'éclairera.
Pour ce qui est de la solution "personnalisée", je rejoins ton propos. Je pense que certains profils sont tellement atypiques qu'il faudrait presque ne faire confiance qu'à soi-même ou à ses proches plutôt que se faire maltraiter par des approximations. Mais quand on ne se comprend pas soi-même, c'est une grande souffrance et si on ne trouve pas d'aide, ça peut être aussi dangereux.
Ce que j'en pense aujourd'hui, c'est qu'il faut prendre le risque d'être déçue, taper à autant de portes qu'il le faut, mais surtout ne pas se "contenter". Il faut trouver la personne qui peut vraiment nous aider (au moins pour l'étape à laquelle on est). Il faut être très vigilant, lire beaucoup de littérature scientifique par soi-même, devenir patient expert, et ne pas déifier les médecins. Mais il ne faut pas tomber non plus dans l'excès inverse. Ils sont aussi un garde-fou à nos propres biais auxquels il faut se confronter.
Surtout, il ne faut entrer dans ce genre de démarche que et uniquement que si on pense qu'il y a un problème, et qu'il est trop lourd. Car si on arrive "à gérer" sans que ça pèse sur notre équilibre ou notre bonheur, pas besoin de se mettre la pression. Se mettre une étiquette pour une étiquette, ça sert un peu oui, mais ça ne vaut pas le coup si c'est pour s'en contenter. C'est la démarche thérapeutique la plus importante. Comme en me comprenant mieux, j'arrive à trouver des solutions qui rendent la vie moins dure, plus supportable, voire avec un peu de chance qui résolvent le problème et font que j'aille bien.
Encore un très long pavé, désolée...