Bon allez, histoire de ne pas terminer sur une note trop mesquine (désolée d'ailleurs pour ton clavier et ton écran, @C3PO
), je souhaitais répondre de manière constructive :
rekkan a écrit : ↑mardi 23 avril 2024 à 17:22Je laisse tomber. Quand on ne veut pas comprendre ...
Je vais m'adonner à une petit mise en perspective :
Admettons que mon asexualité ne soit pas une
orientation sexuelle ; une orientation sexuelle étant ce qui fait "s'orienter" sans le vouloir vers les autres sexuellement, sachant que l'on peut s'orienter vers personne (de la même manière que quand on a plusieurs endroits où aller, cela admet aussi de n'être intéressé·e par aucune destination et de préférer rester sur place).
Admettons donc qu'elle ait une origine médicale, psychosomatique comme tu l'as dit ; ou physiologique, hormonale, enfin qu'elle ne soit pas une orientation sexuelle en tout cas.
Ça veut donc dire qu'il y a un
problème de santé. Un
trouble. Et qui dit problème de santé/trouble, dit
prise en charge,
traitement le cas échéant,
thérapie...
Guérison.
Il faudrait m'expliquer comment on procéderait alors.
Irait-on jusqu'à forcer (ou inciter fortement) les personnes asexuelles qui, en plus de ne pas avoir d'attirance sexuelle pour les autres, sont rebutées par le sexe (moi par exemple) ?
Et comment on apprend à avoir de l'attirance quand on n'en a pas ?
Et comment on déterminerait par quel(s) genre(s) moi par exemple je devrais être attirée ? Devrais-je devenir hétérosexuelle ? Polysexuelle ? Lesbienne ?
Ou alors, on se baserait sur l'attirance romantique quand il y en a une ? Et pour les aromantiques (comme moi), on ferait comment ?
À moins qu'il ne s'agisse d'un trouble incurable ?
Ah... mais j'oubliais, dans tout ça...
On parle de trouble quand ça pose un problème.
Sauf qu'une personne asexuelle, à part la pression extérieure subie,
ça ne lui pose aucun problème d'être asexuelle.
L'on pourrait rétorquer qu'il y a bien des troubles dont la personne ne se rend pas forcément compte, sauf que dans ce cas, il y a forcément un retentissement (sur l'entourage, ou elle-même sans qu'elle en ait conscience).
Mais ici, non.
On est juste sur quelqu'un·e qui s'écoute (et encore toute personne asexuelle n'a pas cette opportunité malheureusement) et qui, comme moi et bien d'autres, ne s'embête pas avec ce qui ne l'intéresse pas.
Tout simplement.
Est-ce que la majorité des gens ont une orientation sexuelle dirigée vers autrui et donc une attirance sexuelle en conséquence ?
Oui.
Est-ce qu'il ne pourrait pas aussi y avoir, dans toute la diversité humaine possible et existante, une minorité non-concernée ou seulement à un degré réduit selon le contexte personnel (et pas si petite car 1 à 2 % de toute la population humaine ça fait beaucoup) ?
Bien sûr que si.
À moins que ce ne soient juste la
reconnaissance, la
légitimation, la
réappropriation (par des
termes, des
revendications) qui te posent problème ?
Comme les personnes qui ne sont pas contre une union des couples homosexuels, pour peu que ce ne soit pas un
mariage comme elles elles l'entendent ?
Ou comme les personnes qui ne sont pas contre que les gens vivent leur vie à leur manière, mais s'insurgent dès qu'elles entendent/lisent le pronom "iel" (rappel que la liberté des un·es de vivre à leur manière implique le devoir des autres de les accepter comme légitimes, ou au strict minimum de garder son rejet pour soi) ?
Ne pas oublier non plus qu'ici, ce qui est remis en question,
c'est bien la légitimité de groupes de personnes et pas d'autres.
Si encore on remettait en question l'intégralité des constructions humaines, l'intégralité des orientations et identités de genre (donc personnes hétéros et cisgenres comprises), pour tout le monde... soit.
Mais bon, ce serait non seulement compliqué (puisqu'en tant que civilisation nous avons nécessairement des points de repère), mais en plus cela reviendrait tout bonnement à nier à toute personne humaine sa capacité à savoir pour elle-même. À tout relativiser. À ne plus rien affirmer.
Mais au moins, même traitement pour tout le monde !
[Je précise, sait-on jamais, que je ne souhaite pas ça ; c'est un "scénario" hypothétique pour mettre en évidence le souci.]
Sauf que non.
Là, on n'applique cela qu'à certaines personnes, parce qu'elles ne correspondent pas au modèle que l'on admet.
C'est donc bien de la discrimination.
Avec ici, une composante historique, sociologique (tout comme le racisme n'est pas qu'un acte, c'est aussi un
phénomène inscrit dans le temps).
Et ça n'a rien à voir, je le précise, avec la légalité (coucou l'esclavage, coucou le DSM qui avait l'homosexualité dedans, coucou le spécisme, coucou les lois transphobes de certains pays comme les USA concernant des putains de toilettes, ...).
Mais bon... Mon message précédent n'était pas qu'humoristique. Je considère qu'on peut toujours apprendre, toujours comprendre, toujours se mettre à jour.