Bonjour à tous (ça fait plus d'une année que je ne suis pas intervenu, je devrais presque me re-présenter ^^)lucius a écrit : ↑dimanche 18 février 2024 à 0:34 Le probléme est qu'à force de lier TSA et handicap, ne pas totalement distinguer TSA-SDI et TSA-DI, évoquer les NT... on se condamne à rester dans une situation où on est perçu comme handicapés ou personne en difficulté. Rien que TSA veut dire trouble. Cela ne donne guère une vision positive. Et le truc neuro-divergent est mis à pas mal d'autres syndrome ou troubles (dyspraxie, diskexie, adhd,, hyperactif...) au point que cela perd de son sens.
Personnellement je dois dire que l'autisme tel que je l'ai vécu jusqu'ici (sur un bilan de 45 ans) devrait effectivement être éradiquer. Mais attention, en disant cela je ne dis pas forcément qu'il faut le supprimer. En effet, si l'on nous permettait d'avoir, ou si nous arrivions à nous faire, une petite place bien à nous les choses seraient certainement très différentes et l'on éradiquerait aussi cette notion de "TROUBLE" que je ne peux nier, que je vis encore et encore par réaction à un environnement qui ne me convient absolument pas et dont je n'arrive pas ou peu à m'extraire puisque qu'il est quasi omniprésent et entretenu sauvagement par "les autres".
Il y a, me semble-il, parmi les rares cas où ça a été possible, des changements notables voire radicaux constatés chez les personnes autistes qui ont pu s'extraire de l'excitation générale, s'isoler globalement, s'arranger un refuge bien à eux, tranquillisant et rassurant.
Cette solution, une des plus tangible du moins il me semble, n'est donc pas une traitement mais une bonne pratique. L'autisme n'est pas une maladie qui empêcherait de vivre longtemps, qu'il faut donc soigner voire opérer. L'on ne parle de trouble que lorsque les conditions de vie de la personne se dégradent à un point critique pour la santé et finalement la vie (bien sûr ce point dépend de la situation mais aussi des capacités / du niveau de la personne, c'est aussi le cas des personnes allistes).
Malheureusement ce que nous pouvons presque tous ici déplorer est que dans les faits nous sommes traiter comme des malades ("les comorbidités, il faut traiter les comorbidités avant tout !", ça me fait penser à Tintin et le moine qui veut couper la tête ^^), avec des traitements chimiques expérimentaux puisque nous ne réagissons pas tout à fait comme les neurotypiques (et encore, ça reste aussi pour eux des expériences sans grandes garanties, il y a 20 ans quand j'ai parlé des sensations de fourmillements électriques dans les lèvres et sous les pieds à mon psychiatre lors de l'arrêt d'un antidépresseur ISRS, il tombait des nues).
Mettre en place des "villages" autistiques et une marché du travail spécifique (plutôt dans l'accès à l'emploi, à des postes spécifiques éventuellement inexistants dans les modèles actuels) serait sûrement un idéal pour nous. Pour les villages, c'est un peu une utopie, quoique au lieu de laisser se vendre (et survoler par ces satanés aéronefs à moteur) des beaux endroits isolés pour des résidences secondaires (voire tertiaires) à des gens aisés, il serait bon de nous en laisser profiter avant tout, en échange de ce que nous pourrions apporter à la société si elle voulait bien le reconnaître respectueusement. Je pense en effet qu'un employé autiste, si il est bien traité, à l'aise entre ce qu'on lui demande et ce qu'il peut fournir, tant en terme de capacités que d'intérêt pour la finalité de la chose à faire, peut être un des employés les plus dévoué et assidu qu'il soit possible d'imaginer au point qu'il faudrait lui dire de s'arrêter.
Mais nous en sommes encore loin. Et je n'ai pas l'impression que nous pouvons compter sur nous-mêmes pour nous faire cette petite place... peut-être parce que dans le fond nous pensons qu'il ne nous appartient pas de nous imposer, qu'à quelque part nous acceptons notre condition et que les rares autistes à succès sont finalement aussi des gens imbus d'eux-mêmes qui ne reconnaissent plus leur faiblesse initiale, voire se sentent supérieurs à tout, ceux-là même que certains (d'entre-nous même) diront qu'ils sont des cons. En même temps (oui je me fais aussi mon propre avocat du diable) pour faire quelque chose il faut déjà s'en sortir soi-même et ça c'est déjà tellement énorme que nous sommes sûrement bien contents d'en profiter un peu avant de continuer une quelconque combat (on verra comment je me comporterai si j'y arrive un jour).