Suspicion d'Asperger

[L'espiègle]

Bonjour à tous,

Je me tourne vers vous car depuis quelque temps je suspecte un membre de ma famille d'être atteint du SA. Si tel était le cas, ce serait la réponse à ses difficultés relationnelles que lui-même ne s'explique pas.
Un rapide portrait :
Il a 30 ans. Nous avons grandi ensemble. Petit il était joyeux, jouait facilement avec moi (nous passions des heures sur nos consoles) mais également très maladroit et peureux. Il a toujours eu une stéréotypie lorsqu'il réfléchit ou qu'il est stressé : il agite son auriculaire devant son œil. A 7 ans il a redoublé car son institutrice le trouvait immature.
Sa mère l'a emmené pendant plusieurs années chez un pédopsychiatre quand il était petit car elle sentait que quelque chose n'allait pas mais aucun diagnostic particulier n'avaient été posé à l'époque.
Il dégage une certaine bizarrerie, il fait empoté comme s'il ne savait pas quoi faire de son corps. Il a beaucoup de mal à aller vers les autres, il est d'une extrême timidité et craint d'être rejeté. Même lorsqu'il discute avec moi il est gêné, il a du mal à soutenir longtemps mon regard et la conversation n'a pas un rythme naturel, je dois y mettre du mien.
Au niveau intellectuel il n'y a rien à dire, je pense qu'il a un Q.I. tout à fait normal. Contrairement aux Asperger que j'ai pu voir, il n'a pas d'intérêt particulier. Il s'exprime très bien, ne fait aucune faute d'orthographe et a un penchant pour la philosophie. Je pense qu'il aime bien gamberger!
Il a de l'humour, il ne prend pas le discours au sens littéral, il saisit la dimension symbolique (en tout cas il n'y est pas hermétique).
Sa vie amoureuse est désertique depuis pas mal d'années. Il ne sait pas comment aller vers une femme, cela lui semble très difficile je pense. Il est assez coléreux, il gère mal ses émotions. Je l'ai déjà vu s'éclipser sans rien dire lors d'une situation tendue. En parallèle, il fait du théâtre et aime ça (ce que je trouve surprenant au vu de sa personnalité!).
Ce qui est "drôle" c'est qu'il s'intéresse à l'autisme et a travaillé plusieurs années auprès d'adultes autistes (très déficients).

Autre problème : je ne vois pas comment lui proposer d'aller se faire diagnostiquer sans qu'il le prenne très mal ^^'

Est-ce-que ça vous fait penser au SA?

Merci

[manu]

Bonjour.

S'il bosse dans le cadre de l'autisme je ne vois pas pourquoi il aurrait besoin qu'on le pousse a faire quoi que ce soit. Il est adulte, et il connaît le sujet.
Asperger ou pas ça donne pas le droit aux autres de choisir ce qui est bon pour lui...

Et exposé comme ça, on peut faire de tout le monde un asperger, comme on peut faire de tout asperger quelqu'un qui n'a aucune difficulté, ça rime a rien, ou ça rime juste avec ton regard ...

Est-ce que lui a envie de te demander si c'est pathologique de vouloir le materner comme ça?

Réponse espiègle pour reprendre ton pseudo, mais je suis pas ce qui se fait de plus avenant sur ce forum, d'autre auront sans aucun doute des réponses plus douce, je te laisse avec eux.

Bonne continuation.

[L'espiègle]

Waouw merci pour l'accueil!

Je me renseigne de mon côté parce que justement c'est à moi qu'il parle de ses difficultés. Le materner... On se voit trois fois par an et on doit se parler par mail une fois par mois, j'ai déjà vu mieux comme maternage.
Il travaille peut-être avec la clinique de l'autisme mais il n'y connait rien aux Asperger. Je me disais juste que ça pourrait l'aider à mieux se comprendre et à faire face à ses difficultés s'il comprenait ce qui ne va pas.

Bref, apparemment je me suis trompée d'adresse pour avoir un coup de pouce. J'aurais préféré une réponse espiègle, là c'est carrément agressif gratuitement.

[Rose]

Mais non, mais non ne prends pas cela pour de l'agression. Mon Jo non plus n'est pas connu pour son sens de la diplomatie...
Ce que veut peut-être dire Manu, c'est qu'il faut laisser le choix à ton ami. Donnes lui des infos, mais de toutes façons ce sera lui qui décidera. On peut travailler avec des autistes et ne rien connaître au SA. Cela a été mon cas pendant longtemps, et pourtant j'en ai un à la maison. En milieu psy français, on parle plutôt d'autisme infantile, d'autisme de Kanner, et souvent les patients sont atteints en plus d'une déficience mentale de moyenne à importante, donc...
Parcours ce forum de long en large et découvre...
Bonne journée

[samoju]

Il travaille peut-être avec la clinique de l'autisme mais il n'y connait rien aux Asperger

Ce qui est "drôle" c'est qu'il s'intéresse à l'autisme et a travaillé plusieurs années auprès d'adultes autistes (très déficients).

( dans l hypothèse absolument non prouvée qu il serait asperger )
Il a trouvé un moyen d être utile.
( Dans le contexte que tu décris dans tout ton post )
Tu es son ami et il te demande parfois de l aide. Guide le pour ce qu'il te demande, il me semble que c'est exactement la ou est ton rôle. Pour le reste il est assez grand pour chercher si un jour il trouve qu il en a besoin.

[L'espiègle]

Je ne suis pas son amie mais sa cousine. Il est régulièrement rabaissé par certains membres de la famille à cause de ses difficultés car personne ne comprend d'où elles peuvent venir. On lui en attribue en quelque sorte la responsabilité.
Je suis psychologue clinicienne et je travaille dans un IME avec des enfants autistes, par contre je méconnais tout à fait le Syndrome d'Asperger. J'ai commencé à me documenter récemment à ça m'a beaucoup fait penser à lui.
J'avais dans l'idée que si je faisais germer chez lui (et chez les membres de ma famille) l'idée qu'il a peut-être un handicap et que ce n'est pas sa faute s'il agit ainsi; ça pourrait améliorer son estime de lui ainsi que ses relations familiales. Il pourrait également trouver une prise en charge adaptée qui l'aiderait à avancer.

Voilà le pourquoi du comment. Mais sinon effectivement je suis plutôt d'accord pour le laisser se débrouiller. C'est juste que je trouve que la situation empire et qu'il y a peut-être urgence...?

[Rose]

Je pense que quand quelqu'un a besoin d'aide, nous nous devons de la lui apporter. Sans que cela tombe dans de l'ingérence bien sûr. Tu connais ton cousin, je ne le connais pas, donc à priori tu es la mieux placée pour espérer savoir ce qui est le mieux pour lui. Je sais que dans ma vie, si des personnes ne s'étaient trouvées là pour m'aider alors que je ne leur demandais rien, je ne sais pas où je serais à l'heure actuelle. Donc, fais ce que tu penses être le mieux pour lui, c'est ta responsabilité propre que de prendre cette décision. J'espère que vous trouverez la bonne solution si elle existe.

[L'espiègle]

Ouais. C'est très délicat comme affaire! Je vais y réfléchir.

[manu]

Je me renseigne de mon côté parce que justement c'est à moi qu'il parle de ses difficultés.

Hé ben s'il t'en parle pourquoi toi tu lui cache ton avis?
Tu veux pas lui répondre mais tu veux l'envoyer se faire diagnostiquer?
C'est pas délicat si lui t'en cause, je vois pas où est le problème.

Ce que veut peut-être dire Manu, c'est qu'il faut laisser le choix à ton ami.

Ce que je veux dire c'est que c'est une agression de vouloir l'envoyer se faire diagnostiquer! D'où ma réponse.

Je sais pas comment font les gents sur ce forum et ailleurs, mais en l'état des choses dont j'ai été témoin c'est aussi risquer d'envoyer les gents au casse pipe. [edit: que de les envoyer vers un diagnostique]
J'ai vue appeler un CRA qui demande le nom de l'enfant et qui comprend plus rien si il n'y a pas d'enfant.

On est avec ce syndrome dans un univers ou certains ont acquis des réflexes de camouflage très efficace pour ne surtout pas être visible (cf mottron qui parle de caméléons), et d'autres fasciné on ne sait trop pourquoi rêvent d'arriver à passer pour.

Le sujet est devenu un nid de coucou, ou les uns épient le moindre détails signifiant pendant que ceux qui sont concerné passent généralement toute leurs énergie à les effacer, car eux savent que s'ils sont vu ils sont potentiellement en danger.

Cette dualité est évoqué autrement ici, mais une chose est sûr c'est que seul la personne concerné peut savoir si elle est dans une posture qui l'autorise a dévoiler que son apparence est une tenue de camouflage.

Je suis de ceux qui militent contre cette posture de camouflage et pour le laisser aller à être soi même, mais tu m'es témoin que c'est pas socialement très simple.

Mais non, mais non ne prends pas cela pour de l'agression.

Effectivement c'en était pas, mais est-ce qu'on est dans un monde où on est mieux compris quant on se montre tel qu'on est?

C'est une bonne question à poser à ton cousin.

[Guy]

Bonjour "L'espiègle" et bienvenue sur le forum.

[Jonquille57]

Bonjour l' Espiègle.

Pourquoi ne pas parler tout simplement du SA à ton cousin ? Lui demander si il connait ce syndrome ? Tu verras bien sa réaction. Soit il cherchera à en savoir plus car il pourra éventuellement se sentir concerné, soit il n'y verra absolument aucune allusion et passera à autre chose.

Il n'est d'ailleurs peut-être pas aspie si il n'en a pas toutes les caractéristiques, mais est-il peut-être autiste atypique ( mon fils a été diagnostiqué comme ceci ).

En tout cas, en parcourant le site Asperansa ( ou d'autres ), peut-être auras-tu une idée plus précise de ce qu'est exactement le SA et cela te permettra-t-il d'avancer dans tes suspicions d'autisme pour ton cousin.
Courage !

[Rose]

[quote="manu"][quote="L'espiègle"]
Ce que je veux dire c'est que c'est une agression de vouloir l'envoyer se faire diagnostiquer! D'où ma réponse.

On est avec ce syndrome dans un univers ou certains ont acquis des réflexes de camouflage très efficace pour ne surtout pas être visible (cf mottron qui parle de caméléons), et d'autres fasciné on ne sait trop pourquoi rêvent d'arriver à passer pour.
je crois qu'il n'y a pas de fumée sans feu, si quelqu'un essaie de passer pour c'est qu'il y a un truc qui ne va pas dans sa tête, avec un besoin de reconnaissance tel que c'est à mon avis à moitié délirant.
Le sujet est devenu un nid de coucou, ou les uns épient le moindre détails signifiant pendant que ceux qui sont concerné passent généralement toute leurs énergie à les effacer, car eux savent que s'ils sont vu ils sont potentiellement en danger.
Je n'irais pas jusque là, mais un sentiment d'insécurité permanent sans aucun doute.

Je suis de ceux qui militent contre cette posture de camouflage et pour le laisser aller à être soi même, mais tu m'es témoin que c'est pas socialement très simple.
Alors là, si quelqu'un a vécu toute sa vie ainsi et a plus ou moins réussi, pourquoi vouloir enlever ce camouflage? les risques sont si élevés que selon moi le jeu n'en vaut pas la chandelle. Je suis navrée mais nous vivons dans un monde dangereux, le mouton noir dans le troupeau est toujours maltraité. J'ai déjà vu des poussins dans un élevage ( des centaines) jaunes se précipiter tous sur un petit poussin noir pour le massacrer. C'était horrible, effrayant. Se fondre dans la masse est la seule solution viable à mes yeux. Après de l'aide peut être la bienvenue pour gérer les difficultés une à une.

[Rose]

Bon je suis désolée, j'ai fait citer mais les écrits de Manu et les miens sont tout mélangés. J'espère que tu vas y comprendre quelque chose Manu. ( et les autres aussi d'ailleurs)

[samoju]

Désolée de t'avoir changé de sexe , j'ai du lire trop vite.
C'est vrai que si tu lis le forum, certaines personnes ont été diagnostiquées adultes et l'ont bien vécue. Pour certains, cela leur a servit.
D'autres ont trouvé le suivit nécéssaire.
Cependant pour d'autres cela a été tout autre.
Il y a peu, une de mes connaissance a obtenu le diagnostic, cette femme a 35 ans, elle a une fille et avait jusqu'à présent vécue comme cela.
Le rendu du CRA a été " Ils ont dit que mon niveau d'autisme était élevé".
Je ne sais pas si les gens sont bien conscients de ce que cela pourra avoir comme conséquences si cette personne se met à regarder toutes ses limites à la loupe au lieu de regarder tout ce qu'elle avait réussit à mettre en place avant.
Elle a déjà remis en cause ses capacités de mère alors qu'elle élevé sa fille pendant plus de dix ans et que cette enfant a été jugée épanouie par ceux qui suivent sa mère.
Tu es psychologue clinicienne alors tu peux comprendre que ce danger existe, tu connais certainement des personnes qui sont malades ou des accidentés qui ne vivent plus qu'à travers leur maladie et dont le suivit clinique nécéssite de leur redémontrer qu'ils ne sont pas que ça et qu'ils doivent vivre.
Si ton cousin souffre de cette situation, il convient que tu pèses le pour et le contre. Et surtout qu'est ce que cela pourra lui apporter concrètement.

[L'espiègle]

Merci pour vos réponses.
Je vais parcourir le forum et à l'occasion j'essayerai de lui en parler de façon à ce qu'il y porte son intérêt; en tout innocence ^^