Fichues angoisses

[Crocusette]

Bonjour,

Ca fait quelques temps que je lis sur ce forum et j'ai l'impression que l'anxiété est vraiment le mal absolu des autistes.
Personnellement, j'ai été consulté une neuropsy parce que je me sortais pas des attaques de panique. C'est petit à petit que j'ai commencé à aborder d'autres trucs, dont je n'avais d'ailleurs pas conscience à la base.

J'ai l'impression qu'on vit dans un monde d'angoisses, entre anxiété diffuse et attaques de panique. Il y a des autistes qui ne ressentent pas particulièrement d'anxiété ?

Parce que dans mon cas c'est constant : aller au boulot, en voiture, au restau, en courses, un imprévu, des plans qui changent, mes émotions (je ne les reconnais pas), les émotions des autres (je ne reconnais pas les miennes, celles des autres me fichent la trouille)... Bref en fait, j'ai vraiment l'impression d'être une fragile qui a peur de tout. Je peux passer plusieurs heures à regarder des plans ou des photos d'un lieu niveau dans le seul but de me rassurer. Ou encore, il est totalement exclu que je prenne les transports en commun. Et puis, merci pour les conséquences de l'anxiété : jvous raconte pas l'état de mon transit (j'ai TOUJOURS peur d'être malade, j'ai toujours des médicaments anti diarrhée et spasmodiques), des blocages musculaires, céphalées de tension, douleurs intercostales.

Alors, on travaille avec la psy là dessus. Je ne peux nier des avancées : j'étais à plusieurs attaques (sévères) de panique par jour, maintenant c'est beaucoup moins. Mais quand même, j'en ai franchement marre de cet état presque perpétuel. C'est juste épuisant. Et je ne peux même pas prendre d'anxio, ça m'angoisse...

Bon tout ceci n'est pas très constructif, mais j'avais envie d'exprimer ma colère contre cette peste d'anxiété !

[Makerie]

Je ressentais beaucoup d'anxiété à l'époque où je travaillais et aussi quand j'ai déménagé car j'avais perdu tous mes repères. Mais depuis que je ne travaille plus je me sens beaucoup plus sereine et maintenant j'ai mes petites habitudes qui rendent le quotidien plus agréable.

Il faut dire aussi que maintenant j'évite les situations anxiogènes. Je ne cherche pas à aller dans de nouveaux lieux sauf cas d'extrême nécessité; je ne sors pas quand je sais que c'est l'heure de pointe ou qu'il y aura du monde là où je veux aller (magasins par exemple); je me "coupe" du monde extérieur quand je sors seule afin d'éviter les échanges autant que possible. Je dois oublier des choses, mais en gros j'ai aménagé mon quotidien pour ne plus être constamment sous la pression de l'anxiété. Mais si je travaillais encore ça ne servirait à rien car le travail c'est vraiment une chose qui me pompe toute mon énergie, d'autant plus que je travaillais dans un milieu où j'étais en contact avec les clients toute la journée et que je n'avais aucune possibilité de m'isoler quand j'avais besoin d'une pause.

Après il y a toujours des situations anxiogènes, comme le problème du ménage, mais j'ai remarqué que c'est devenu bien plus gérable que par un temps depuis que j'ai lâché prise et que j'ai arrêté de me culpabiliser.

Tout ça pour dire qu'il est possible de ressentir moins d'anxiété en étant autiste, mais que malheureusement ce n'est pas à la portée de tout le monde. Et il y a aussi peut-être du fait que je suis moins sensible à certaines choses par rapport à d'autres personnes, bien sûr. Le bruit peut m'angoisser mais j'ai quand même une assez bonne endurance avant que ça devienne difficile.

[Flower]

J'ai eu de gros problèmes d'anxiété pendant la période Covid. Non pas à cause du virus, mais en raison du chamboulement de mes habitudes par les confinements ainsi que du port obligatoire du masque. (Je ne supporte pas avoir un truc devant le nez.) J'ai fini en arrêt maladie pendant presque 3 mois et avec du Seroplex et de l'Atarax à prendre...

C'était le moment le plus problématique que j'ai connu niveau anxiété. Au quotidien, j'ai une certaine tendance à faire des scénarios catastrophe dans ma tête et donc d'être facilement stressée, mais ce n'est pas envahissant et ne se manifeste pas par des crises ou des attaques de panique. C'est donc à peu près gérable.
Avec le temps, j'arrive aussi à me détacher un peu plus facilement de ces scénarios catastrophe pour me concentrer sur autre chose. Le travail, une tâche à faire, un livre... Et généralement je constate que le scénario catastrophe n'arrive pas.
Ce qui m'a aussi aidé pour ça, c'est l'équitation, parce que c'est un peu la même approche, peu importe si j'ai peur d'une chute ou si j'ai peur de craquer et de ne plus pouvoir travailler!

[MrMétaphysique]

J'ai l'impression qu'on vit dans un monde d'angoisses, entre anxiété diffuse et attaques de panique. Il y a des autistes qui ne ressentent pas particulièrement d'anxiété ?

C’est presque mot pour mot l’expression que j’utilise pour parler de ma vie depuis plusieurs années : j’ai l’impression de vivre dans un monde de terreurs et de monstres, dans une peur permanente d’un danger de mort immédiat.

Je me demande s’il existe une distinction médicale entre l’anxiété et l’angoisse.

Le fait d’avoir peur dans beaucoup de situations a provoqué beaucoup de moqueries et d’incompréhension dans ma vie. C’est d’ailleurs cette anxiété qui a le plus fait écran au diagnostic de TSA pendant des années. Moi-même, je me suis longtemps dit « tu as toujours été anxieux et tu le seras toujours », ce qui m’empêchait de prendre conscience que c’était un trouble sérieux et à part entière, autisme ou pas.

La Ritaline calme drastiquement mon anxiété et mon angoisse. C’est un immense soulagement.

La psychologue TCC que je viens de rencontrer m’a expliqué que selon elle, « dans les TSA, c’est en domestiquant l’angoisse qu’on obtient les meilleurs résultats ». Pour elle, c’est le problème invalidant principal à traiter en priorité.

Mon anxiété est la première raison de mon invalidité actuelle. C’est aussi ce que je veux apprendre à gérer pour rendre possible une amélioration de mon état et de ma vie.

Sous Ritaline, j’ai pu m’assoir sur un banc dans un jardin public, sans difficulté et sans anxiété. J’étais juste assis. Il n’y avait aucune pensée parasite. C’est un changement complet de paradigme.

[autistedu44]

Salut,

Pour répondre à ta question, je te comprends quand tu dis que tu ressens presqu'en permanence de l'angoisse quant à ta vie de personne autiste. J'ai longtemps été pareil où tout m'angoissait : les leçons de conduite, sortir de chez-moi, aller à l'école puis au collège au lycée et à la fac, passer des entretiens d'embauche, aller faire les courses... Je ne peux que compatir avec toi de ce que tu ressens

Maintenant, depuis quelques années, j'ai essayé de trouver des solutions pour apaiser le stress. Déjà, la première chose a été de trouver un psychiatre formé à l'autisme et/ou une psy ouverte sur le sujet. Se faire diagnostiquer a aussi été primordial, c'est clair.

J'ai appliqué et j'applique encore aujourd'hui des méthodes pour me détendre, je te les partage en pièce-jointe. Je te partage aussi des contacts de lieux et/ou ressources téléphoniques avec des psychologues au bout du fil qui peuvent t'aider.

Voilà, j'espère que ça va aller

[Arcane]

J'ai l'impression qu'on vit dans un monde d'angoisses, entre anxiété diffuse et attaques de panique. Il y a des autistes qui ne ressentent pas particulièrement d'anxiété ?

C’est presque mot pour mot l’expression que j’utilise pour parler de ma vie depuis plusieurs années : j’ai l’impression de vivre dans un monde de terreurs et de monstres, dans une peur permanente d’un danger de mort immédiat.

Je me demande s’il existe une distinction médicale entre l’anxiété et l’angoisse.

Le fait d’avoir peur dans beaucoup de situations a provoqué beaucoup de moqueries et d’incompréhension dans ma vie. C’est d’ailleurs cette anxiété qui a le plus fait écran au diagnostic de TSA pendant des années. Moi-même, je me suis longtemps dit « tu as toujours été anxieux et tu le seras toujours », ce qui m’empêchait de prendre conscience que c’était un trouble sérieux et à part entière, autisme ou pas.

La Ritaline calme drastiquement mon anxiété et mon angoisse. C’est un immense soulagement.

La psychologue TCC que je viens de rencontrer m’a expliqué que selon elle, « dans les TSA, c’est en domestiquant l’angoisse qu’on obtient les meilleurs résultats ». Pour elle, c’est le problème invalidant principal à traiter en priorité.

Mon anxiété est la première raison de mon invalidité actuelle. C’est aussi ce que je veux apprendre à gérer pour rendre possible une amélioration de mon état et de ma vie.

Sous Ritaline, j’ai pu m’assoir sur un banc dans un jardin public, sans difficulté et sans anxiété. J’étais juste assis. Il n’y avait aucune pensée parasite. C’est un changement complet de paradigme.

Mon Dieu... Que ça me parle ce que tu dis...
La ritaline c'est pour le TDAH ?
Toi du coup tu y trouves des bienfaits et ça t'évite de prendre des anxiolitique ou antidépresseurs...

Merci pour vos témoignages. Je me sens moins seule

[Crocusette]

J'ai l'impression qu'on vit dans un monde d'angoisses, entre anxiété diffuse et attaques de panique. Il y a des autistes qui ne ressentent pas particulièrement d'anxiété ?

C’est presque mot pour mot l’expression que j’utilise pour parler de ma vie depuis plusieurs années : j’ai l’impression de vivre dans un monde de terreurs et de monstres, dans une peur permanente d’un danger de mort immédiat.

Je me demande s’il existe une distinction médicale entre l’anxiété et l’angoisse.

Le fait d’avoir peur dans beaucoup de situations a provoqué beaucoup de moqueries et d’incompréhension dans ma vie. C’est d’ailleurs cette anxiété qui a le plus fait écran au diagnostic de TSA pendant des années. Moi-même, je me suis longtemps dit « tu as toujours été anxieux et tu le seras toujours », ce qui m’empêchait de prendre conscience que c’était un trouble sérieux et à part entière, autisme ou pas.

La Ritaline calme drastiquement mon anxiété et mon angoisse. C’est un immense soulagement.

La psychologue TCC que je viens de rencontrer m’a expliqué que selon elle, « dans les TSA, c’est en domestiquant l’angoisse qu’on obtient les meilleurs résultats ». Pour elle, c’est le problème invalidant principal à traiter en priorité.

Mon anxiété est la première raison de mon invalidité actuelle. C’est aussi ce que je veux apprendre à gérer pour rendre possible une amélioration de mon état et de ma vie.

Sous Ritaline, j’ai pu m’assoir sur un banc dans un jardin public, sans difficulté et sans anxiété. J’étais juste assis. Il n’y avait aucune pensée parasite. C’est un changement complet de paradigme.

J'ignore s'il y a une distinction entre anxiété et angoisse. Je vois l'anxiété comme un état latent - presque permanent - et l'angoisse comme quelque chose de plus court dans le temps mais aussi plus fort. Enfin c'est comme ça que je me le représente, mais je ne suis pas aller chercher les définitions.

Je te rejoins à 100% (et ta psy TCC) sur le fait que l'anxiété est la comorbidité à traiter en priorité. De plus, j'ai l'intime conviction que c'est une de celles qui peut avoir les effets les plus dévastateurs sur la santé à long terme.

Je vais aller plus loin en disant que je n'ai pas vraiment l'impression de souffrir d'être autiste. Je suis comme ça depuis que toujours, je suis en décalage avec beaucoup d'autres personnes, j'ai du mal à comprendre un certain nombre de choses de la sphère sociale, j'étais (les adultes ont plus de retenue...) moquée pour beaucoup de traits de ma personnalité... j'ai envie de dire qu'on s'habitue quelque part. Alors, d'accord, certaines situations sont source d'angoisse. Mais pour moi le pire, c'est cette p*t*i* d'anxiété sourde, ces crises d'angoisse venues de nulle part, qui parfois te donnent juste envie de crever parce que tu as l'impression que tu ne t'en sortiras jamais ! Tu en viens à angoisser de faire une crise d'angoisse C'est un truc a rendre maboule !

Fort heureusement, j'ai une psy compétente, avec qui je travaille. Avant d'aller la voir, j'étais à plusieurs crises/jour, je ne vivais plus. Alors tout n'est pas réglé, je fais encore des crises "surprises" et j'ai encore cette anxiété sourde (mais moins paralysante et parfois même elle me fout la paix), mais j'ai clairement gagné en qualité de vie !