Hello,
Je poste ici car le sujet m'interpelle mais je ne sais pas exactement si je suis concernée.
Depuis mon enfance, j'ai toujours entendu dire que j'étais anxieuse. Il y a eu des hauts et des bas, et il y a ce que j'appelle des "pics d'anxiété" déclenchés par quelque chose que je remarque et qui m'inquiète, ou un article qui me tombe sous le nez (pub internet
), ou des nouvelles de quelqu'un qui a eu un problème.
Mais quand je me renseigne sur l'anxiété, et même quand je lis des témoignages ici, je lis souvent qu'une crise d'anxiété/angoisse (j'imagine qu'il y a une différence mais je ne maîtrise pas la question), c'est quand la personne a l'impression qu'elle va mourir là tout de suite, en raison de cette crise. Moi, c'est pas ça du tout. Mes "crises" c'est de soudain me demander si j'ai éteint les plaques avant de partir, je mets pas les détails mais en gros je me fais tout le scénario loufoque de comment ç'aurait pu arriver et des conséquences pour l'immeuble, et je passe ma journée à imaginer tout ça et à imaginer ce que je vais trouver au retour, etc. Ou bien je m'inquiète d'un bruit et j'imagine encore la catastrophe (tout va s'écrouler etc.), mais peut-être que pendant des semaines ce bruit ne m'a pas inquiétée, et soudain c'est dramatique et j'imagine loin très loin. Ou encore, ce que je gère encore plus difficilement, les inquiétudes sur ma santé à la suite d'une sensation inhabituelle. Mais là encore, c'est arbitraire : les mêmes choses parfois ne m'interpellent pas, et d'autres fois me prennent à la gorge et c'est la panique et je vois mon avenir fichu, plus rien n'a de sens, etc.
Or, c'est pas possible de faire systématiquement appel à quelqu'un pour toujours vérifier un truc, surtout que le lendemain le doute peut revenir pour un tout petit détail que j'aurais peut-être pas mentionné et qui occupe toutes mes pensées comme si ça pouvait absolument tout remettre en question, et en plus il faut parfois des semaines/mois pour avoir accès à un pro, quel que soit le domaine (et : cocktail explosif avec ma difficulté à initier un contact avec un pro, même hors crise d'anxiété, contacter quelqu'un c'est quelque chose qui génère du stress et des journées de cogitation). Et de toute façon, une fois un doute apaisé, un autre surgit, de façon imprévisible, c'est sans fin.
Et ces "pics d'anxiété" peuvent me bouffer plusieurs journées entières, parfois au point de ne RIEN pouvoir faire d'autre que me recroqueviller en attendant de moins souffrir d'angoisse, je ne peux pas me concentrer, je ne peux pas avancer des tâches, je suis en mode zombie pour assurer le minimum vital à ma fille (et l'angoisse ne me quitte pas : en cuisinant, en marchant, en prenant le bus), je suis peu disponible si on cherche à me parler car hyper préoccupée (et surtout, persuadée que je vais mourir, mais pas de la crise, juste du truc qui m'angoisse, je suis comme persuadée qu'il va me tomber dessus prochainement, j'ai presque l'impression de trahir les gens en faisant des projets avec eux, je ne m'autorise plus rien, etc. !).
À tout ça s'ajoutent palpitations, estomac noué, crises de larmes, problèmes digestifs (qui eux-mêmes finissent par m'inquiéter)...
Voilà, pour les "initiés", est-ce que d'après vous c'est une forme d'anxiété ? Quand je vous lis, j'ai l'impression que moi c'est encore autre chose car ça concerne pas l'immédiat en fait, au contraire, face à un danger immédiat identifié je gère plutôt bien. Ça m'aiderait d'identifier un peu mieux ce qui m'arrive. Ça me pourrit des journées qui pourraient être bien, et ça me crée de la douleur morale terrible. Vu que je vois une psy bientôt, je vais évidemment essayer de lui en parler.
Je prends parfois un tout petit peu de Seresta le soir pour dormir, lorsque j'arrive à un degré d'épuisement trop handicapant. Sinon, mes nuits ne sont pas reposantes, je cogite énormément et me réveille en sursaut. Le comprimé me permet de dormir quelques heures d'affilée les nuits où je le prends, et de récupérer un peu. Mais ce n'est pas quelque chose qu'il est conseillé de prendre trop souvent, donc je limite. Il y a un complément alimentaire contre le stress en vente libre qui me fait parfois du bien, mais il est cher, je ne peux pas beaucoup me le permettre.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.