Je sais que beaucoup de personnes ont énormément de mal à arrêter (presque comme pour une addiction). La vraie viande (j'inclus le poisson), je n'ai pas eu de mal à m'en passer personnellement, mais j'ai entendu beaucoup de témoignages disant le contraire. J'en détestais certaines, en aimais aussi d'autres — beaucoup même !
Malgré cela, arrêter la chair animale (végétarisme), ça n'a pas été difficile pour moi. Je m'en passais totalement, en me reposant sur les autres produits d'origine animale. J'ai, par contre, ressenti cette grande difficulté à arrêter pour par exemple : le fromage/le beurre dans pas mal de plats, les gâteaux/biscuits avec du lait et des œufs, etc. Il y a certains produits dont je n'aurais pas imaginé pouvoir me passer, surtout dans les sucreries...
J'ai même fait un faux départ quand j'ai switché vers le végétalisme la première fois. Les premières semaines ont été rudes, pis après mon cerveau a fait le switch définitivement et je n'ai plus eu d'envies à combattre pour tel ou tel produit. Je garde de bons souvenirs, mais je n'ai plus cette attirance ni, du coup, ce besoin de la contenir.
Je rêve même vegan, c'est dire comme le cerveau est capable de switcher après un temps !
Je crois que
c'est surtout le côté "pur végétal" qui me rebute. Quand j'ai arrêté la chair animale, je me reposais sur les autres produits animaux.
Maintenant, bien qu'essayant de valoriser le "végétal brut", je cherche des textures [surtout], ainsi que des saveurs, pas forcément 100 % illusoires, mais qui font moins "végétal brut". J'ai encore du mal avec ça.
Ce n'est pas tant le produit animal qui me manque (pas du tout en fait),
que l'aspect "authentiquement" végétal que je n'apprécie pas... Pas tout le temps du moins.
Et je ne parle que de mes plats principaux... Parce que les biscuits, les gâteaux, les sauces, les boissons, les desserts et tout le tralalala, c'est aussi catastrophique qu'auparavant.
Donc je comprends que ce soit dur. Parce que
ça l'est ; il y a un vrai attachement dans le cerveau — avec des nuances en fonction de la personne bien évidemment.
Pour ma part je suis trop gourmande pour pousser le "switch" jusqu'à manger 100 % "végétal brut". Je le fais pour les animaux, donc même si j'essaie d'en profiter pour faire des efforts nutrionnellement, le reste je m'en fiche un peu finalement... La gourmandise (synonyme pour moi
[c'est subjectif] de malbouffe) sera toujours prioritaire.
De plus, d'un point de vue strictement santé, une alimentation comprenant des produits animaux n'est pas moins bonne qu'une n'en comprenant pas, tout est une question d'équilibre.
Voilà, je trouvais intéressant de développer un peu, parce que moi-même (il n'y a pas si longtemps) je pensais qu'il fallait "être fan de verdure" pour être vegan, ou encore "que si t'es vegan bah mange des vrais végétaux pourquoi tu veux immiter les produits animaux ?"
Ben parce qu'
être vegan ≠ ne pas aimer les produits animaux ; mais ça, personne ne me l'avait expliqué.
Pis selon moi, une question comme
"pourquoi tu ["tu" général] n'es pas vegan ?" ne devrait pas être utilisée de façon rhétorique, moralisatrice... mais plus comme une vraie question. Car
"pourquoi tu n'es pas vegan ?" est une vraie question, hyper intéressante, qui devrait appeler la réfléxion sur ce qui freine les personnes, plutôt que le jugement ou un clash d'idées.
C'est en fait une réalité très complèxe qu'il y a derrière, et c'est principalement au niveau de la cuisine (concrète) que ça coince, pas du concept en lui-même — sur lequel la majorité des gens sont d'accord.
Je comprends que certaines personnes véganes soient en colère, ou profondément dégoûtées, j'ai pu l'être aussi. Mais — et là la force de l'intérêt restreint n'y est peut-être pas pour rien
— pour moi, le
sentimental ne fait pas le poids face au
pourquoi, au
comment, au
quoi, au
qui...
Ça me touche, oui, mais au-delà de ça
ça m'intéresse, donc je suis soumise à une curiosité intellectuelle [pas
d'intellectuelle hein
] et à une dépriorisation de l'émotionnel qui n'aurait peut-être pas été possible pour moi autrement.