Je rejoins ce qu'a dit Kumi_44, même si ce n'est pas ma conception de la vie et que ça ne correspond pas à mon désir, je comprends que ce soit ta réalité et je la respecte.lulamae a écrit : ↑dimanche 24 septembre 2023 à 10:11Je ne sais pas si les gens raisonnent avant d'avoir des enfants, je crois qu'ils suivent un mythe, un récit en cours dans la société, celui de la famille-noyau, refuge. Si le mythe changeait, ils changeraient.
D'autres récits se développent, celui des ressources pour la planète par exemple, ou d'un avenir somme toute inquiétant, au moins sous un angle climatique.
Je me suis vue à 30-35 ans vouloir vraiment élever des enfants, j'en voulais même 4. 20 ans plus tard, je suis convaincue que si je devais me poser cette question aujourd'hui, j'aurais trop peur de jeter des enfants dans ce monde, qui me survivront dans un monde déjà pas brillant, pour quel monde en 2050 ?
Bien sûr, c'est facile, j'étais ménopausée, donc cela peut être une forme de rationalisation a posteriori ("je ne peux plus avoir d'enfants, cette pensée va me consoler"). Et surtout, j'avais déjà deux filles, je ne pouvais plus savoir comment je me serais sentie alors sans enfant.
Un aspect profond pour le désir d'enfant(s) est selon moi la perspective d'une rencontre avec un être qui est à la fois profondément lui, et en même temps pas tout à fait étranger, puisque constitué d'une partie de mes gènes. Prolonger aussi une lignée, celle de personnes que j'ai aimées, mes grands-parents, mon père trop tôt perdu, est un apaisement.
Peut-on avoir des enfants pour des raisons autres que personnelles ? Comme le soulignait @Deoxys avec l'exemple des très jeunes filles qui abandonnent leurs études (j'en ai connu une au lycée où je travaillais l'an dernier, et on ne se démenait pas pour l'accompagner côté direction), c'est déjà bien que les parents puissent avoir des enfants pour des raisons et choix personnels...
En fait, cette notion de mythes (qui seraient sujets à variation au cours de l'histoire) me fait me rendre compte qu'au-delà du désir (dans le cas où une personne aurait vraiment ce désir à elle), la démarche semble rarement de réfléchir "mathématiquement" à ce désir/choix. Peut-être que ça viendra avec les nouveaux enjeux...
Cette notion d'approche "mathématique" me rappelle une discussion que j'avais eue lors d'un trajet Blablacar : une des passagères travaillait en maternité, et je m'étais rendue compte d'à quel point mon approche de la chose était mathématique — elle a même employé ce terme plusieurs fois. Non seulement je m'y intéressais comme à un sujet d'étude (ça a toujours été comme ça chez moi ) mais en plus mon approche du comportement parental (réactions aux signaux du bébé par exemple) était très mathématique. Et complètement larguée. Comme d'hab' quoi.
Serait-ce l'inverse d'une approche "mythologique" ? Je ne sais pas... Mais je n'ai jamais adhéré aux mythes. J'ai pu m'intéresser fortement aux mythologies, mythes divers, mais toujours comme sujets d'intérêt, pas dans le sens où j'y adhérais.
Edit : le terme serait peut-être plutôt "mythique".