Le meilleur moment pour faire son coming-out

[Jean]

C'est là que le bas blesse (si quelqu'un comprend cette expression je suis preneur au passage).

Je suis d'accord avec ton explication.

En ce qui concerne "le bas blesse", il s'agit du "bât" pour le port de charges.


Quand le"bât blesse", cela veut dire qu'il est mal équilibré, ce qui fait mal.

[Schehade]

Bah je vois pas le rapport avec le contexte dans lequel j'entend employée cette expression

Mais merci... d'être d'accord

[Schehade]

Parce que le contexte me fait penser que c'est à ce moment là qu'il faut faire attention, ou que c'est là que rien ne va plus... et je vois pas ce que vient faire le bât mal équilibré là dedans !

[meï]

je pense que le dire c'est surtout dans mon cas pour "garder" un emploi....
j n'ai aps eu bcp d emal à "trouver" jusqu'à maintenant...
mais les choses se dégradaient assez vite sans que je puisse y fauire qulque chose...ça semblait inéluctable.
et ça me rend triste que ça s epase toujours selon le meme scénario.
on m'embauche en pensant que je fais l'afeire.
puis on voit que je suis bisarre, je ne parle pas bcp, je ne suis pas "à l'aise" dans les discussions,...et j'ai un rythme un peu particulier. je peux passer pour une gourde, une attardée......
bref, au bout de qulques semaines, le spettis groupes se font moins accueillants et on me regarde comme l'élément perturbateur, "genant" juste parce que...je ne suis pas "comme" eux, ou alors je ne sais pas...je fais "peur" (elle n'est pas nette, elle n'est pas fiable.)?. Pas parce que le travail est mal fait...(bien que sur la fin j'ai fais des bourdes à la cafn c'était plus par mélange des informations; stress....))

alors que si aujourdh'ui je sais pourquoi je veux le partager pour "garder" un lemploi...trouver aussi, mais j'ai peur que justement le fait de communiquer n'aide pas, (mais aujourd'hui je ne jouerais plus à ne rien dire du tout.)

par contre je ressens en effet un peu ce que veut dire oméga pour la curiosité malsaine, et j'ai peur qu'on me juge sans me connaitre avec le SA. certaine spersonne ne vont pas aller plus loin que le mot "autisme..et je m'attends à ce qu'on me parle parfois en" petit nègre"... *
mais je préfère encore ça, (et rester ds mon coin) à un faux semblant pour tenter l'impossible (integration et tout le trlalala, discussions et rires spirituels des pauses café...le cauchemar, quoi... )au prix de ma santé.

bref pas simple mais je ne peux pas envisager de ne rien dire aujourdh'ui .

(* j'ai des souvenirs comme ça de personnes me parlant comme si j'avais une case manquante. car c'est bien connu, si on ne participe pas à l'hilarité générale, on a un souçis....
notamment à la caf une resp de bureau qui ma parlait vraiment comme si je ne compenais rien du tout, avec un grand sourire crispé, et totu en me posant des questions ttes les 5 min pour savoir ce que j'étais en train d efaire ....(par peur que je fasse ds betises ), etc.....c'était énervant!....

et les collègues aussi, sur la fin, qui au départ te parlaient tt à fait normallement, avec qui meme j'ai pu rire...et qui ensuite me parlaient avec une attention totue particulière, genre "t'es gentille".....une était meme venue me voir ds un des premiers services, pour me demander s'ils pouvaient parler de "sexe" devant moi car je semblais choquée par leur discussions (en fait je m'en fichais éperduement....et ça ne me faisait pas rigoler donc)....elle pensait que j'étais choquée!! et donc qu'il valait peut etre mieux ne pas blaguer en ma présence!!

ah j'en ai d'autres....

[Schehade]

Alors parle, dis le. Certains sans doutes s'arrêterons au mot autisme, d'autres sans doutes te parlerons peut-être pas en petit neigre, mais avec beaucoup de précautions et de maladresse, mais au moins, on ne te demandera plus de t'adonner aux rituels sociaux si chiants disons le franchement et surtout, on ne t'en voudra plus de ne pas y participer.

[Guy]

Guy, Omega, vous n'avez pas de diagnostic de SA me semble-t-il ? (de quoi je me mêle ).
Je veux dire que vous n'êtes pas dans la situation de personnes pour lesquelles le diagnostic était indispensable, ça fait une très grosse différence, à mon avis.

Je te confirme, je n'ai pas de diagnostic bien que je vie avec qlq choses qui ressemble au SA depuis plus de cinquante ans.

Aujourd'hui, dans mon cas je ne pense pas que cela me serai utile.

C'est vrai que plus jeune cela m'aurait été utile, par exemple pour les propositions d'orientations scolaire que j'ai pu avoir.

Malgrés mes passages en CMPP pendant presque 4 ans (fin des années 60, début des années 70), je n'ai eu aucun dignostic et à cette époque cela aurait pu m'aider sans doute.

Maintenant c'est trop tard.

[Jonquille57]

A mon aivs, il y a une différence entre faire son coming-out pour trouver ( et garder ) un emploi et le faire avec ces collègues pour avoir de meilleures relations avec eux. Et il y a aussi une différence entre une personne qui a une RQTH et celle qui n'en a pas...

Effectivement, c'est un peu au cas par cas... Difficile de faire des généralités. Cependant, ce que je trouve difficile pour la personne concernée, c'est d'expliquer les conséquences d'être aspie ( ou autiste ). Par exemple, une personne qui travaille et qui se retrouve isolée car elle présente un comportement " bizarre ", ne saura pas forcément pourquoi elle parait bizarre aux yeux des autres.

J'ai eu aussi parfois des difficultés à expliquer ce qui n'allait pas chez Mysterio. A force de connaître les gens et de vivre avec eux, on ne voit peut-être plus vraiment les vrais problèmes... Par contre, je peux témoigner que Mysterio ( dans les premières années où il a eu son diag ), voulait absolument le garder secret, mais une fois, quand il était dans un collège quelques heures par semaine, il a vu le comportement des élèves s'améliorer vis à vis de lui une fois que la directrice a expliqué à la classe que Mysterio était différent ( elle l'a fait en son absence ).

[Schehade]

Excellente initiative de la part de la directrice, Jonquille.

C'est vrai que ce n'est pas évident d'expliquer. Mais de tout le champs du possible des réactions, celle que je trouve la plus gênante, c'est le déni. Quand la personne n'a pas remarqué et refuse de comprendre. Ma belle mère à un comportement de ce genre. Elle refuse de comprendre où est le problème à certains moments, et à d'autres elle lui en trouve là où il n'y en a pas. Quand à ses réactions, on a beau lui expliquer, elles ne sont pas toujours adaptées.

[Rose]

Jo préfère maintenant que je le dise, mais en son absence aussi. Il se sent incapable d'expliquer en quoi il est différent. En général, il répond:" demandez à ma mère!" Rien que cette petite phrase anodine dans la bouche d'un mec de 1m85 et de 30 ans indique de toute façon qu'il y a un souci, donc je le dis.
Alors, les pires ce sont les professionnels du style AMP. Dans son centre, ils ont un peu l'habitude de traiter avec une légère condescendance les "patients", un zeste, et Jo ne supporte pas du tout cela (moi non plus! ) alors il parle aux personnes concernées avec la même condescendance, un regard un peu supérieur (il fait ça très bien) et les écrase de son savoir encyclopédique pour leur montrer qu'il n'est pas "gogol" justement. Les spectateurs sont morts de rire et cela ne se termine pas toujours bien. Chacun a en lui une capacité dont il peut faire usage.

[Murielle]

Moi, je pense aussi que ça dépend du contexte et que ce même contexte peut être amené à évoluer....

Par exemple, mon Loulou à l'école a toujours été bien accepté en tant que "différent" par ses petits camarades...Jusqu'à ce qu'un jour en CE1 ou CE2 (je ne sais plus très bien), en le déposant à l'école j'entends:
"tiens , voilà l'autiste".?.. dit assez fort par 2 gamins de son âge....

Argh.!!! J'ai hésité entre la colère (mauvaise conseillère.... ) et aller les voir pour "discuter"....J'ai pris la 2ème option et je suis allée leur parler.
Ma 1ère question a été de leur dire que je les avais entendu et que je voulais savoir ce que voulait dire "autiste" pour eux.....
Réponse des gamins: "heu....heu.....on ne sait pas"....
Du coup, j'ai adapté la réponse à leur âge bien entendu, mais leur réaction a été incroyable.!!!Ils ont été ensuite les 1ers défenseurs de Léo dans la cour.....comme quoi, comme le disait très bien Mars un peu plus haut la sensibilisation est hyper importante.! Bon, je sais bien qu'il serait utopique d'imaginer qu'on peut tout régler comme ça, il y a et aura toujours des personnes méchantes et ça malheureusement on ne peut rien y faire.!
En tous cas, à partir de cette année-là, on a vraiment parlé d'autisme aux enfants de sa classe, on a décidé de mettre les vrais mots et d'expliquer ....ainsi qu'à leurs parents.!(Les profs eux, savaient tous depuis le début;!)
Je pars du principe que plus on parviendra à sensibiliser de personnes plus ces mêmes personnes en parleront autour d'elles et plus nous pourrons faire évoluer les choses dans le bon sens.!

[Schehade]

Murielle +1

[Jonquille57]

Je préciserai aussi une chose : tant que cela ne dérange pas, les personnes ont tendance à bien accepter les différences. Mais dès qu'il faut faire un effort d'adaptation, c'est vraiment autre chose. L'exemple de la salle de sport où j'avais inscrit Mysterio en est un bel exemple. Lors de l'inscription, j'avais parlé de l'autisme de Mysterio au responsable de la salle. Aucun problème, d'après lui ! Il n'y avait aucun problème, et il me donna même en exemple une personne non voyante qui venait dans le salle depuis 1 an. Oui mais.... Quand Mysterio a commencé à se sentir à l'aise avec les personnes, il a commencé à parler assez fort, à aller voir les uns et les autres, et là, tout d'un coup, le responsable a changé de ton jusqu'à ce que Mysterio ne veuille plus y aller....

Donc, il est très facile d'accepter le différence quand elle reste discrète, mais sinon, c'est vraiment autre chose...

[Jonquille57]

Autre chose : jusqu'à maintenant, Mysterio refusait que l'on parle devant lui de son autisme. Il avait honte de son diag, il avait peur d'être jugé, etc, etc.... Dans certaines conditions, il voulait bien que j'en parle, mais jamais en sa présence.

Cette semaine, j'ai reçu un appel téléphonique afin que je donne mon accord : Mysterio avait accepté d'être filmé dans son lieu de vie et interviewé par une stagiaire pour répondre à différentes questions sur son autisme. C'est vraiment une grande première ! Il devrait avoir le CD du résultat et j'ai hâte de le voir. En tout cas, pour pouvoir parlé de son autisme, il faut d'une part l'accepter et d'autre part avoir suffisamment de recul pour pouvoir l'expliquer.

[omega]

Je préciserai aussi une chose : tant que cela ne dérange pas, les personnes ont tendance à bien accepter les différences. Mais dès qu'il faut faire un effort d'adaptation, c'est vraiment autre chose. (...)
Donc, il est très facile d'accepter le différence quand elle reste discrète, mais sinon, c'est vraiment autre chose...

En gros, il faudrait que ça reste un "look" mais pas ch*ant.
C'est une bien bonne question, que tu poses là...

[Jonquille57]

C'est pourtant une constatation que j'ai souvent faite...