[Index Humeur] Qu'est ce qui vous a rendu malheureux(se) aujourd'hui ?

[hazufel]

De lire encore et encore que l'école broie des enfants qui ne sont pas tout à fait comme les autres.

Je détestais ça quand j'étais prof, voir des gamins qui n'étaient pas respectés par d'autres profs parce qu'ils étaient ascolaires et atypiques.

J'essayais d'équilibrer les choses pour eux, de peser dans le conseil de classe, surtout quand j'étais prof principale.

Je sais que tu étais une bonne prof, et j’en connais d’autres heureusement. Je ne mets pas l’EN dans un grand panier. Je sais que les élèves qui t’auront eu, garderont un souvenir positif et bienveillant de leurs cours.
Quand je vois qu’aujourd’hui après 4 plans autisme on en est encore là, avec des enfants comme le petit Dino à endurer tant de souffrance à l’école, ça me révolte autant que ça me désespère.

À la réunion de pré rentrée de mes fils, en PS, j’ai émis des réserves quant à la facilité de s’adapter de certains enfants et posé beaucoup de questions pratiques.
L’instit m’a répondu :
« Tous les enfants se font à l’école ! Ne soyez pas si stressée ! »
De l’air de dire que je ne connaissais rien aux enfants.
Je lui ai dit en partant que j’avais déjà un fils de 18 ans et que je savais ses frères différents…

1 an et quelques trois mois plus tard !
La même instit en réunion pédagogique spécifique où nous évoquions les soucis de mes enfants (c’est eux qui les avaient collés au rased) :
« L’EN ne saura pas faire avec vos enfants ! »

Force est de constater que 8 ans plus tard, ça n’a pas tellement changé et que des enfants sont traumatisés chaque année, et chaque jour de l’année.
On s’étonne ensuite du taux de suicides / TS chez les autistes SDI ?!?!

Ça me rend malade, de voir autant de souffrance aujourd’hui qui demeurera traumatisme ancré plus tard.

[Ostara]

De lire encore et encore que l'école broie des enfants qui ne sont pas tout à fait comme les autres.

Je détestais ça quand j'étais prof, voir des gamins qui n'étaient pas respectés par d'autres profs parce qu'ils étaient ascolaires et atypiques.

J'essayais d'équilibrer les choses pour eux, de peser dans le conseil de classe, surtout quand j'étais prof principale.

Je sais que tu étais une bonne prof, et j’en connais d’autres heureusement. Je ne mets pas l’EN dans un grand panier. Je sais que les élèves qui t’auront eu, garderont un souvenir positif et bienveillant de leurs cours.
Quand je vois qu’aujourd’hui après 4 plans autisme on en est encore là, avec des enfants comme le petit Dino à endurer tant de souffrance à l’école, ça me révolte autant que ça me désespère.

À la réunion de pré rentrée de mes fils, en PS, j’ai émis des réserves quant à la facilité de s’adapter de certains enfants et posé beaucoup de questions pratiques.
L’instit m’a répondu :
« Tous les enfants se font à l’école ! Ne soyez pas si stressée ! »
De l’air de dire que je ne connaissais rien aux enfants.
Je lui ai dit en partant que j’avais déjà un fils de 18 ans et que je savais ses frères différents…

1 an et quelques trois mois plus tard !
La même instit en réunion pédagogique spécifique où nous évoquions les soucis de mes enfants (c’est eux qui les avaient collés au rased) :
« L’EN ne saura pas faire avec vos enfants ! »

Force est de constater que 8 ans plus tard, ça n’a pas tellement changé et que des enfants sont traumatisés chaque année, et chaque jour de l’année.
On s’étonne ensuite du taux de suicides / TS chez les autistes SDI ?!?!

Ça me rend malade, de voir autant de souffrance aujourd’hui qui demeurera traumatisme ancré plus tard.

Depuis mon passage (et celui de ma soeur ) a l'école en début des années 2000 à l'école je pensais que les choses avaient bougé pas tant que ça finalement

Quand j'étais au lycée pro en sanitaire et social,j'ai passé deux ans a entendre que j'avais des soucis de coordination,de communication et que je n'aurais jamais mon BEP,

Bah je l'ai eue et toc!ma plus belle revanche!
Et onze ans de carrière hospitalière derrière moi.

Heureusement aussi qu'il y a de belles personnes aussi dans l'enseignement qui encourage et aide les élèves.

Il n'y avait que moi pour croire un peu en moi,j'aurais écouté les autres j'étais une incapable...

[lulamae]

Quand je vois qu’aujourd’hui après 4 plans autisme on en est encore là, avec des enfants comme le petit Dino à endurer tant de souffrance à l’école, ça me révolte autant que ça me désespère.

À la réunion de pré rentrée de mes fils, en PS, j’ai émis des réserves quant à la facilité de s’adapter de certains enfants et posé beaucoup de questions pratiques.
L’instit m’a répondu :
« Tous les enfants se font à l’école ! Ne soyez pas si stressée ! »
De l’air de dire que je ne connaissais rien aux enfants.
Je lui ai dit en partant que j’avais déjà un fils de 18 ans et que je savais ses frères différents…

1 an et quelques trois mois plus tard !
La même instit en réunion pédagogique spécifique où nous évoquions les soucis de mes enfants (c’est eux qui les avaient collés au rased) :
« L’EN ne saura pas faire avec vos enfants ! »

Je voulais dire que j'ai vu le système de l'intérieur : les collègues du collège qui ne voulaient pas inclure d'élèves de l'ULIS, qui les considéraient limite comme des bêtes sauvages - et déjà l'ULIS pour des gamins autistes, quelle violence !

Ou encore les profs qui disaient du mal des enfants TDAH, dys - c'était en gros surtout les parents qui voulaient se rendre intéressants.

Quand j'ai travaillé en circonscription primaire, j'ai été horrifiée par les conditions matérielles : les AESH nommé.es pour un.e enfant, mais qui étaient mutualisé.es à s'occuper de 3 ou 4, le pôle handicap aux abonnés absents, les profs des écoles qui criaient au secours parce qu'ils avaient un gamin en crise. Ils avaient beau savoir que c'était un enfant autiste, ils appelaient les parents du boulot pour le calmer, les obligeaient à le ramener chez eux.

[hazufel]

Oui tu ne m’étonnes pas Lulamae. Ma belle sœur est prof en lycée pro donc beaucoup d’élèves « avec troubles divers » et si elle, fait tout ce qu’elle peut pour tous les gamins, elle me raconte des trucs de l’intérieur comme toi, qui me mettent à l’envers autant…

[lulamae]

Ma jeune cousine est dyslexique, on ne s'en est rendu compte et un prof ne l'a aidée que lorsqu'elle est arrivée en BTS.

[freeshost]

Les enseignants ne sont pas assez formés aux diverses particularités neurodiverses.

[Ostara]

Oui tu ne m’étonnes pas Lulamae. Ma belle sœur est prof en lycée pro donc beaucoup d’élèves « avec troubles divers » et si elle, fait tout ce qu’elle peut pour tous les gamins, elle me raconte des trucs de l’intérieur comme toi, qui me mettent à l’envers autant…

Je suis pas étonnée

[lulamae]

Oui tu ne m’étonnes pas Lulamae. Ma belle sœur est prof en lycée pro donc beaucoup d’élèves « avec troubles divers » et si elle, fait tout ce qu’elle peut pour tous les gamins, elle me raconte des trucs de l’intérieur comme toi, qui me mettent à l’envers autant…

Même en tant que secrétaire en scolarité cette année, on m'a souvent reproché de passer trop de temps à écouter ou à aider des élèves avec un handicap ou une phobie scolaire ; je n'avais même pas le droit de répondre par mail.
Par exemple, un père d'élève est venu récupérer des pièces justificatives des aménagements de son fils en 2nde, qui part dans un autre lycée : le gamin a une grosse scoliose et doit porter un corset (comme mes filles). J'ai fait de mon mieux pour l'aider à rassembler les documents. Mais quand j'ai mentionné son nom, la PA et la CPE se sont regardées avec un petit sourire, comme pour dire "ah oui, le chiant, là..."

Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai désobéi systématiquement, le plus discrètement possible.

Et je passe les préjugés contre la pauvreté, les "élèves étrangers qui profitent des bourses", et va que je te flique les élèves qui ne viennent pas en cours et qui touchent des bourses, pour leur faire suspendre, ou les déclarer démissionnaires.

Ce n'est pas seulement pour moi que j'ai détesté ce lycée, c'est parce que tout ça me révoltait.

[hazufel]

Ma jeune cousine est dyslexique, on ne s'en est rendu compte et un prof ne l'a aidée que lorsqu'elle est arrivée en BTS.

Et toutes les années perdues en apprentissage et des voies prises par défaut, au plus « bas ».

Une petite qui est en groupe habiletés sociales avec mes fils entre en 6e segpa l’an prochain.
Centres dys ne savaient pas poser de diagnostic, psy scolaire nul. La pauvre maman au désespoir.
Je vois la petite 1, 2, 3 fois à la sortie du groupe.
Ce n’est pas moi qui y vais normalement. Je me mets à discuter avec la mère, lui pose quelques questions.
Je lui donne les livres les plus abordables sur les TSA d’après ce que je vois chez la petite et lui dit que si elle trouve que ça matche dans les livres, je lui donnerai des coordonnées de spécialistes pour des bilans spécifiques.
C’était il y a 4 mois.
La petite est bien TSA… et son niveau scolaire est bas (des instits ont même dit qu’elle était déficiente ! ) parce qu’elle n’a jamais eu les aménagements nécessaires. Sa pauvre maman a fait CONFIANCE au système éducatif et attendu des solutions.
Je lui ai dit qu’il ne fallait RIEN attendre et faire soi même !
J’espère que ça ira mieux pour la petite mais tant de portes fermées maintenant à cause de ces années perdues ça me rend vraiment très malheureuse.

[lulamae]

Et toutes les années perdues en apprentissage et des voies prises par défaut, au plus « bas ».

Une petite qui est en groupe habiletés sociales avec mes fils entre en 6e segpa l’an prochain.
Centres dys ne savaient pas poser de diagnostic, psy scolaire nul. La pauvre maman au désespoir.
Je vois la petite 1, 2, 3 fois à la sortie du groupe.
Ce n’est pas moi qui y vais normalement. Je me mets à discuter avec la mère, lui pose quelques questions.
Je lui donne les livres les plus abordables sur les TSA d’après ce que je vois chez la petite et lui dit que si elle trouve que ça matche dans les livres, je lui donnerai des coordonnées de spécialistes pour des bilans spécifiques.
C’était il y a 4 mois.
La petite est bien TSA… et son niveau scolaire est bas (des instits ont même dit qu’elle était déficiente ! ) parce qu’elle n’a jamais eu les aménagements nécessaires. Sa pauvre maman a fait CONFIANCE au système éducatif et attendu des solutions.
Je lui ai dit qu’il ne fallait RIEN attendre et faire soi même !
J’espère que ça ira mieux pour la petite mais tant de portes fermées maintenant à cause de ces années perdues ça me rend vraiment très malheureuse.

Elle a eu de la chance pour le diagnostic, mais quel crève-cœur de voir ces orientations au rabais !

[hazufel]

Même en tant que secrétaire en scolarité cette année, on m'a souvent reproché de passer trop de temps à écouter ou à aider des élèves avec un handicap ou une phobie scolaire ; je n'avais même pas le droit de répondre par mail.
Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai désobéi systématiquement, le plus discrètement possible.

Bravo, tu as bien fait tu auras donner de l’aide et de l’espoir à des mômes qu’on met dans le panier « perdus d’avance ».

Et je passe les préjugés contre la pauvreté, les "élèves étrangers qui profitent des bourses", et va que je te flique les élèves qui ne viennent pas en cours et qui touchent des bourses, pour leur faire suspendre, ou les déclarer démissionnaires.

Ce n'est pas seulement pour moi que j'ai détesté ce lycée, c'est parce que tout ça me révoltait.

Je te comprends, je suis admirative de tous ceux qui comme toi s’impliquent autant. Je le dis chaque fois à ma belle sœur aussi. Je deviendrai complètement folle là dedans. Totalement envahie par cette douleur, ce mépris et cette injustice.

[Ostara]

Le lycée pro pour moi c'était en 2010...
Je sais pas si c'est ma région qui est catastrophique,mais chez nous pour les élèves en difficultés c'est rienafoutre Land.
En 13ans ça a peu évolué

[lulamae]

Je te comprends, je suis admirative de tous ceux qui comme toi s’impliquent autant. Je le dis chaque fois à ma belle sœur aussi. Je deviendrai complètement folle là dedans. Totalement envahie par cette douleur, ce mépris et cette injustice.

C'est justement à cause de l'injustice : je suis une mule pour ça, je fais pour des personnes dont on moleste les droits ce que parfois je ne ferais pas pour moi.

Peut-être qu'après de longues années de mal-être et de diverses formes de traumatismes, j'arrive suffisamment à me dissocier pour agir froidement sur le coup, même si ça me rend malade ensuite. J'ai aussi dû beaucoup me battre pour mes filles, qui pourtant n'avaient pas les difficultés scolaires qu'ont d'autres enfants - enfin, Alice a fait du refus scolaire dès le CE2, elle a été très incomprise par ses profs, et je l'ai portée à bout de bras jusqu'en 2nde. Après, elle a pu se reprendre par elle-même.

[lulamae]

Le lycée pro pour moi c'était en 2010...
Je sais pas si c'est ma région qui est catastrophique,mais chez nous pour les élèves en difficultés c'est rienafoutre Land.
En 13ans ça a peu évolué

Cela doit dépendre pas mal des académies (Recteurs) et des instances comme le conseil municipal, départemental, régional... Et puis ce n'est pas un mystère que l'EN fait des économies draconiennes sur tout.

[lulamae]

Ce qui m'énerve aussi, c'est quand des parents n'ont pas d'ordi ou internet, et qu'il faut tout faire de manière dématérialisée pour l'inscription aux examens : on met en place un atelier numérique uniquement le soir des portes ouvertes, et "ils n'avaient qu'à être là".

Il m'est arrivé d'imprimer des convocations parce que les gamins tout bêtement n'ont pas d'imprimante chez eux... eh bien, ça ne vient à l'esprit de personne. "Ils profitent des adultes, il faut tout leur faire, si on commence comme ça..."