Tugdual a écrit : ↑lundi 15 mai 2023 à 9:24
Un vocabulaire typique des coachs, gourous et autres bullshiteries !
Ahah, je dois avouer que je suis un peu dépitée que ma réflexion ne suscite que des réactions pareilles
Je persévère malgré tout sur ma lancée.
Pour appuyer ma propre théorie, qui se veut un minimum scientifique, et qui n'est finalement pas si personnelle que cela, puisque des psychiatres l'ont dit et pensé avant moi :
"These realizations are challenging the definition and treatment of BPD. Some clinicians and patients have called to rebrand BPD as complex PTSD, arguing that the overlap between these two conditions is significant enough to eliminate the former diagnosis. BPD has long been harshly stigmatized—even by mental health professionals, some of whom reject patients as manipulative, difficult, and resistant to treatment. Others say that although not all BPD is complex PTSD, the evidence of early stressors playing a role in its development is enough to warrant reassessment of its label.
“I think that borderline personality disorder does not fit in the concept of a personality disorder,” Martin Bohus, a psychiatrist at the ZI, tells me. “It fits much better to stress-related disorders because what we know from our clients is that there is no borderline disorder without severe, interpersonal early stress.”
L'intégralité de l'article ici :
https://www.scientificamerican.com/arti ... in-trauma/
L'intérêt de considérer le trouble borderline non pas comme un trouble de la personnalité, mais comme un trouble de stress post-traumatique cristallisé, est également de pouvoir poser ce diagnostic dans le cas de personnes qui n'ont "que" quatre traits de borderline, comme moi, et donc de les aider aussi, en commençant par mettre un mot juste sur leur souffrance. Avec une catégorie diagnostique qui serait classée non pas dans les troubles de la personnalité, mais dans les troubles liés à des traumatismes ou des facteurs de stress, on peut considérer que la personne souffre de ce trouble même en n'ayant qu'un ou deux critères. Il serait judicieux, me semble-t-il, d'établir des degrés de sévérité du trouble, un peu comme avec la catégorie du trouble du spectre de l'autisme : de un à trois critères, il s'agirait d'un trouble de stress post-traumatique léger, de quatre à six, modéré, de six à neuf, sévère. L'avantage des neuf critères, c'est que l'on peut faire du 3*3. Il y a un côté arithmétique très satisfaisant intellectuellement, qui manque au borderline. Personnellement, je trouve ça magique : on change le nom du trouble, et sans changer les critères diagnostiques d'un iota, un peut trouver un sens et une cohérence !
Sans parler du fait que neurologiquement, ce sont les mêmes zones du cerveau qui sont touchées dans le cas d'un trouble de stress post-traumatique et du trouble borderline...
Bref, il n'y a que de bonnes raisons de considérer le trouble borderline non pas comme un trouble de la personnalité, mais comme un trouble de stress post-traumatique cristallisé :
1) avec l'appellation "trouble de stress post-traumatique cristallisé", on dit quelque chose, de par le nom même, du trouble en question, alors qu'avec "trouble borderline", on ne dit rien
2) cela permet de donner une cohérence et une rigueur à la catégorie diagnostique, notamment en l'élargissant et en établissant des degrés de sévérité (on peut considérer qu'une personne souffre de ce trouble même en n'ayant que deux ou trois critères)
3) cela est aussi cohérent compte tenu de ce qui se passe neurologiquement
N. B. : je trouve cependant inadmissible que cette théorie, qui est très convaincante, ne soit mentionnée que de manière marginale, qu'il faille taper les mots-clés "borderline/TSPT" pour trouver cette information sur un seul site en français, et qu'il m'ait ensuite fallu mettre dans la barre de recherche les noms de tous les auteurs cités sur le site en question (Diana Kwon, Martin Bohus, John Gunderson, Judith Herman, Andreas Maercker, Martin Teicher, Christian Schmahl et Lois Choi-Kain) pour tomber sur le très bon article en anglais ci-dessus...
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Et pour faire lien avec le sujet initial de cette discussion : il est tout à fait possible de souffrir d'un trouble de stress post-traumatique cristallisé, quel que soit son degré de sévérité (que l'on ait deux ou trois critères, ou huit ou neuf), ET d'avoir un TSA.