Sur quel tempo vivez-vous ?

[Lilas]

Pour sauvegarder votre colocation, qui j'imagine est importante au moins au niveau matériel

Elle est surtout importante au niveau affectif. Nous voulions vivre ensemble et c'est pourquoi nous avons acheté une maison en commun alors que nous avions chacun notre appartement.
Pour tout ce qui est tâches ménagères, nous vivons indépendamment l'un de l'autre dans deux logements distincts, et chacun fait son propre ménage chez lui, s'occupe de ses repas et de son linge.
Après, il y a des tâches et des espaces communs, comme par exemple le jardin, et c'est là que lui en fait le principal.
Et puis, au-delà des tâches, il y a aussi des moments que j'aimerais partager avec lui, sans rien faire de particulier, mais il refuse d'avoir le moindre temps-mort, il n'a "pas le temps". Du coup, nous passons vraiment très peu de moments ensemble, alors que je suis en demande.
Bref, c'est compliqué de vivre à deux.

[freeshost]

Au fait, pour continuer dans l'exemple, il y a aussi les possibilités suivantes :

1. Réduire la voilure (ne pas se forcer à faire autant que les autres) :

A fait l'aller-retour entre Bédoin et le Mont Ventoux. B fait l'aller-retour plus court, par exemple entre Bédoin et le Mont Serein (1'450 m), ou jusqu'à la Tête du gros Charne (866 m).

2. Réduire la vitesse, prendre son temps, ses propres rythmes (ne pas se forcer à aller aussi vite que les autres) :

A fait l'aller-retour entre Bédoin et le Mont Ventoux en une journée. B fait le même trajet en deux jours (si possible et autorisé de dormir une nuit en haut).

Bon, s'il n'aime pas les temps morts, faudra voir si vous voulez vraiment vivre ensemble.

[Eyvor]

Et puis, au-delà des tâches, il y a aussi des moments que j'aimerais partager avec lui, sans rien faire de particulier, mais il refuse d'avoir le moindre temps-mort, il n'a "pas le temps". Du coup, nous passons vraiment très peu de moments ensemble, alors que je suis en demande.

As-tu réussi de lui en parler ? Je veux dire de ton besoin de passer un peu de temps avec lui sans un but précis.

[Lilas]

As-tu réussi de lui en parler ? Je veux dire de ton besoin de passer un peu de temps avec lui sans un but précis.

Ah oui, c'était déjà un de nos points de divergence quand nous nous sommes rencontrés, il y a 25 ans de ça. Ce n'est donc pas prêt de s'arranger.

[lulamae]

Ça me semble pour le coup plus compliqué qu'un simple problème de partage des tâches : dans le jardin, tu as l'impression que si tu pouvais suivre son rythme, vous auriez des moments plus de qualité ?

Qu'est-ce que tu attends du temps ensemble ? Qu'il se pose et que vous discutiez, par exemple ? Ou est-ce que ça t'irait d'être simplement avec lui ?
Si vous pouviez partager une activité qui vous soit agréable à tous les deux, qu'est-ce que vous auriez en commun ?

Si vous avez été amis pendant 25 ans, c'est étrange que ça déraille tout d'un coup. Vous étiez donc bien capables de vous accepter tels que vous êtes.

[Idjene]

Je ne pourrais donner de conseils,
Mais il me semble clair qu'il faudrait vraiment trouver un moyen pour qu'il comprenne que tu vis sur un autre rythme que lui (et que ça ne depend pas que de ta volonté) .
Ce sont des pressions énormes je trouve..qu'il ne faudrait pas avoir à subir et surtout ne pas se sentir "fautif"..

Je suis ultra limitée par ma fatigabilite, de mon côté
Tendance, aussi, à avoir énormément de difficulté à me lancer dans " Les choses". Mais par rapport à ça, l'autre peut aider, justement, par sa compréhension notamment.

Je me dis que c'est vraiment dans la communication que la solution doit se trouver,
Après tout ce temps passé ensemble, il me semblerait vraiment étonnant que cela ne puisse pas fonctionner (?!) il manque peut-être juste ce petit truc, pas si simple certes, de la compréhension du fonctionnement de l'autre.

[EnHans]

A ta place, je lui demanderais ce que je lui apporte, ce qu'il trouve que je fais de bien... qu'il te donne les aspects positifs de ta présence à ses côtés. C'est parfois surprenant.
Tu peux aussi lui dire ce que tu viens d'écrire ici. Je transmets parfois les états d'âme que j'écris sur ce forum à ma femme car elle est concernée. Si je peux paraitre volubile ici, ce n'est pas réellement le cas en fait. C'est en ça aussi qu'écrire ici peut être utile.

[Lilas]

c'est étrange que ça déraille tout d'un coup

Non, non, ça ne déraille pas. C'est juste un petit coup de mou de ma part qui a fait naître cette réflexion et question sur le rythme auquel nous vivons.
Mais la discussion à dévié dans une direction que je n'avais pas prévue

[pluie de granit]

c'est étrange que ça déraille tout d'un coup

Non, non, ça ne déraille pas. C'est juste un petit coup de mou de ma part qui a fait naître cette réflexion et question sur le rythme auquel nous vivons.
Mais la discussion à dévié dans une direction que je n'avais pas prévue

Avant de répondre au sujet initial que je trouve vraiment très intéressant, les enjeux sont aussi le partage d'espace dans la maison.

Avez-vous chacun votre pièce secrète rien qu'à vous ? Peut-être dans celle-ci le ménage, l'accès serait de la responsabilité du propriétaire.

Sur quel tempo je vis : je suis hyperactif pour les choses qui me motivent. J'ai une capacité de travail réellement phénoménal mais comme je connais pas bien encore mes limites je vais souvent jusqu'à l'épuisement.

Mon énergie peut malheureusement se canaliser sur des ruminations et là je ne suis pas disponible à autre chose qu'à mes angoisses.

Dans ces moments-là je reste rivé dans mon lit à lire ou à culpabiliser parce que je perds mon temps à regarder des vidéos inutiles sur Internet.

Question rythme je ne suis pas du matin mais du soir.

Pour avoir vécu de très nombreuses années en couple, j'ai toujours fait la cuisine, la moitié du ménage, et zéro tâche administrative.

J'ai eu par le passé beaucoup de plaisir et d'énergie pour modifier mon environnement, rénover, agencer la maison.

J'ai aussi participé à des projets associatifs liés à l'environnement.

À présent je suis devenu un expert des tâches administratives, mon lieu de vie à une surface beaucoup plus modeste qu'auparavant et il est très bien rangé.

Je suis très intéressé et je m'investis dans des méthodes organisationnelles telles que GTD qui a été créée pour améliorer sa productivité personnelle par une meilleure organisation.

J'ai une approche très minimaliste de mon lieu de vie, j'essaie d'y inclure uniquement les objets et les souvenirs qui sont importants pour moi et je trouve cela beaucoup plus sécurisant et rassurant de vivre dans un tel environnement.

[PetitNuage]

J'espère que ce coup de mou passera

(puisque cela semble être ton ressenti et non des remarques émanant de lui)

et surtout que vous arriverez à passer un peu plus de temps ensemble
sur des activités qui vous conviennent à tous les deux.

(parcs ornithologiques par exemple où il n'est pas nécessaire de randonner à un rythme effréné)

Pour ma part, je pense alterner les deux.
Quand je pars en vacances, j'essaie de faire le maximum de photos et ne me pose pas trop.
(quoique je ne bouge pas tout le temps car parfois je me pose pour observer des oiseaux, attendre un rayon de soleil...)
Par contre, quand il s'agit de m'occuper des rangements et tâches ménagères chez moi,
je procrastine beaucoup, notamment à jouer sur l'ordi, venir ici ... D'ailleurs, il faudrait que je m'y mette !

[lulamae]

c'est étrange que ça déraille tout d'un coup

Non, non, ça ne déraille pas. C'est juste un petit coup de mou de ma part qui a fait naître cette réflexion et question sur le rythme auquel nous vivons.
Mais la discussion à dévié dans une direction que je n'avais pas prévue

Il n'y a pas de mal à exprimer une baisse de moral, heureusement que ce n'est pas permanent.

Tu as raison, on a trop dévié, je vais essayer de recentrer sur la question initiale, le rythme.

[lulamae]

Vivez-vous à un rythme effréné ou vous adonnez-vous plutôt à la lenteur et à la contemplation passive ?

Je n'ai plus d'éléments de comparaison, puisque je vis avec mes filles qui ont sensiblement le même rythme que moi - ma cadette est plus "pile électrique", mais elle se fiche de notre rythme, elle vit sa vie.
Elle se balade dans l'appartement en dansant, parfois ça me fatigue le soir, parce que même voir quelqu'un bouger autour de moi est douloureux physiquement. Le problème est qu'elle se sert du reflet de la baie vitrée dans le salon pour danser...

J'estime avoir un rythme assez dur la journée pour me reposer le WE, mais d'une certaine manière, je me sens rarement en repos tant que je n'ai pas gagné le droit à me poser (= rester sur l'ordi ou lire), notamment avec des tâches qui requièrent de sortir comme faire des courses. Je veux me débarrasser des sorties obligatoires pour avoir une plage de temps relativement sans limite, sinon je n'arrive pas à me détendre.

Certaines tâches que j'ai intériorisées comme une routine ne me pèsent pas, parce que je n'ai plus besoin de réfléchir à quand les faire, dans quel ordre etc... Cela compte la préparation du repas, sortir la chienne après manger, pareil pour la routine du lever avant de partir travailler.

Pour résumer j'ai un rythme plutôt lent quand je peux m'accorder du temps, mais je me sens obligée de me débarrasser des tâches obligatoires avant. J'adore le dimanche, parce que les magasins étant fermés, je n'ai rien à faire que rester à la maison.

[Idjene]

Il ne faut pas te laisser faire

Moui, en même temps je ne me vois pas trop lui dire : "Peux-tu faire moins de choses pour la maison s' il-te-plaît car te voir t'arrive me fait me sentir merdique et incapable ?"

Pour reprendre l'anecdote de Freeshost, A et B partent ensemble à l'assaut du sommet. A est plus rapide que B. B, se voyant distancé rapidement se décourage. A arrive au sommet. A admire la vue pendant que B peine dans la montée. A commence à redescendre par le même chemin, et croise B à mi-montée, qui du coup renonce et fait demi-tour avec A. A va toujours plus vite que B dans la descente. A attend B au point de départ. B rejoint enfin A. A est en pleine forme et propose à B d'enchaîner sur un autre sommet. B lui est fatigué et déprimé et refuse la proposition. A part marcher tout seul à son rythme. B va se consoler en allant boire une bière (il y a un bar au moins à Bedoin? ).

Morale de l'histoire (et je pompe avec délice une citation tiré d'un documentaire regardé hier) : quand il n'y a plus d'espoir, on peut toujours boire.

Au fait, j'aimais bien la morale de ton histoire,
Enfin disons que ça résume très bien mon quotidien (je ne parle pas forcément que de la bière au bistrot..)

Ça me démoralise souvent.. quotidiennement.. Mais beaucoup moins quand je suis seule. (Je me mets moins de pression, pas sans cesse à essayer de suivre l'autre même si pourtant je rêverais de pouvoir le faire)

Vivre avec quelqu'un peut stimuler et aider à agir.. Sauf qu'une pression peut s'installer (qui ne vient pas forcément de l'autre) et devenir totalement contre productive.

Trouver un équilibre entre l'activité et le "non surmenage", je trouve ça très compliqué, surtout quand on a un niveau d'énergie au ras des pâquerettes.

La fatigabilité c'est un truc vraiment difficile à comprendre pour ceux qui ne la vivent pas, je pense..
Mais en plus il faut l'accepter soi même,

Enfin, essayer de trouver un équilibre qui permette de ne pas se retrouver totalement hors jeu parce qu'on aura trop essayé d'en faire, mais de selectionner les tâches et activités pour pouvoir en retirer satisfaction, même si sur une journée où semaine, il est clair que comparé à tout ce que peuvent faire beaucoup de personnes, on aura pas foutu grand chose (?)

[freeshost]

Bref, tu as le droit de boire une bière au bistrot pendant qu'il carbure physiquement.

Oui, il y a plusieurs bars, restaurants, magasins et le marché à Bédoin.

[Lilas]

Oui, il y a plusieurs bars, restaurants, magasins et le marché à Bédoin

Ouf, nous voilà sauvés

Qu'est-ce que tu attends du temps ensemble ?

et surtout que vous arriverez à passer un peu plus de temps ensemble

Bon, juste pour tempérer un peu parce que j'ai l'impression que je lui ai fait jouer le mauvais rôle alors que ce n'était pas mon intention : hier soir nous avons regardé ensemble un documentaire, et ce midi nous nous sommes posés sur son toit au soleil pour prendre un café après le déjeuner. De mon côté, ce sont des moments de ce genre qui me satisfont.