Pour ma part, j'utilise l'approche progressive... (et ce d'autant plus que je suis à peine au début de ma démarche diagnostique)
Pour mon compagnon, je lui ai juste demandé "Comment tu réagirais si ta copine (c'est-à-dire moi !) était diagnostiquée autiste de type Asperger ?" Il m'a répondu que je ne l'étais pas. Qu'il en était sûr.
Je lui ai alors donné quelques exemples de spécificités qui me faisaient penser que je pouvais l'être et lui ai fait remarquer que c'était lui-même qui m'avait interpellée quant à certaines de ces particularités.
Il sait que j'ai fait une demande auprès du CRA et que je me suis inscrite sur ce forum. Ainsi, je pense qu'il a le temps de laisser mûrir cette idée, de s'habituer, d'y réfléchir... Car, comme cela a été fort justement souligné dans une précédente réponse, il n'est pas rare que face à un événement inattendu et auquel on n'est pas du tout préparé, la réaction initiale puisse être le refus, le déni, le "non, c'est impossible".
Pour ma mère, j'ai commencé par lui demander si elle n'avait jamais pensé que j'avais "un côté un peu autiste" (notez la prudence !) quand j'étais enfant. Ce à quoi elle a répondu "Non, quand même pas !" Et là, j'ai senti qu'elle m'avait laissé une ouverture tout en disant non. Donc, quinze jours plus tard, je remets ça et lui parle d'un document qui décrit l'autisme Asperger chez les enfants. J'ajoute : "J'ai l'impression que quand j'étais enfant, je me suis toujours tenue à l'écart des autres, en retrait, à les observer sans trop savoir comment les approcher. Je sais que je n'aimais pas qu'on me touche, qu'on me chahute. Tes souvenirs concordent-ils avec ça ?" Et elle me répond "C'est vrai, tu participais peu volontiers". On progresse, pensé-je. Et là, elle me dit qu'elle aimerait bien lire ce dossier consacré à l'autisme Asperger chez les enfants. Ouaouh ! Donc, je lui fais lire "
Symptomatique du syndrome d'Asperger chez l'enfant". Suite à cela, elle me fait l'inventaire des traits autistiques qu'elle a repérés chez ma grand-mère, mon père, et l'un de mes enfants ! (Euh... et moi, non ?) On discute un peu des points communs qu'il y a entre mon comportement et ce qui est écrit dans ce document. Sur ce, elle me dit qu'elle ne peut pas faire de diagnostic me concernant. (Bah, oui, mais j'en demandais pas tant, non plus !) Au final, je reçois un peu plus tard ce SMS de sa part : "Tu sais quoi ? J'ai l'impression d'avoir avancé dans la compréhension que j'avais de toi !" Cette réponse m'a fait un bien fou !
Dans tous les cas, et plus encore avant qu'un diagnostic de TSA n'ait été posé, je pense qu'il ne faut pas trop insister mais peut-être plutôt se contenter d'en discuter de temps à autre, d'informer petit à petit, bref, de sensibiliser en douceur les personnes de notre entourage à qui nous souhaitons en parler. En gardant à l'esprit que nos particularités n'excusent pas d'office les impairs ou les maladresses que nous avons pu commettre sans nous en rendre compte (si tel est le cas). Cela peut, au mieux, contribuer à les expliquer et permettre une prise de recul, un recadrage afin de considérer la situation d'un point de vue nouveau.
Comme dit le proverbe, "patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".
Bon courage !