Et chez les neurotypiques ?
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Et chez les neurotypiques ?
Bonjour à tous,
Je ne sais pas si la question a déjà été posée ... mais je me pose une question :
On voit partout des articles, des documentaires, des études, des témoignages ... qui tentent tant bien que mal d'expliquer comment fonctionnent les autistes (ce qui est une excellente chose).
Personnellement, en tant qu'autiste, je sais comment je fonctionne (et je peux le partager avec plaisir si vous le souhaitez). Mais moi ce que je me demande, c'est comment fonctionne un neurotypique.
Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce à quoi je n'ai pas accès, afin d'apprendre à m'en passer : que ressent un neurotypique lorsqu'il regarde quelqu'un dans les yeux, ce qu'il ressent dans la foule, comment une oreille normale entend-elle ? Que ressent un neurotypique lorsqu'il communique avec quelqu'un ? Comment perçoit-il le monde ?
Je ne veux pas devenir ce que je ne suis pas, mais j'aimerais comprendre .... Comprendre en quoi les autres sont différents de moi, et non pas en quoi moi je suis différente d'eux.
J'aimerais ressentir, juste 1 fois, ce qu'il me manque, pour comprendre ... juste comprendre.
Si quelqu'un peut m'aiguiller, je lui en serais bien reconnaissante
Je ne sais pas si la question a déjà été posée ... mais je me pose une question :
On voit partout des articles, des documentaires, des études, des témoignages ... qui tentent tant bien que mal d'expliquer comment fonctionnent les autistes (ce qui est une excellente chose).
Personnellement, en tant qu'autiste, je sais comment je fonctionne (et je peux le partager avec plaisir si vous le souhaitez). Mais moi ce que je me demande, c'est comment fonctionne un neurotypique.
Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce à quoi je n'ai pas accès, afin d'apprendre à m'en passer : que ressent un neurotypique lorsqu'il regarde quelqu'un dans les yeux, ce qu'il ressent dans la foule, comment une oreille normale entend-elle ? Que ressent un neurotypique lorsqu'il communique avec quelqu'un ? Comment perçoit-il le monde ?
Je ne veux pas devenir ce que je ne suis pas, mais j'aimerais comprendre .... Comprendre en quoi les autres sont différents de moi, et non pas en quoi moi je suis différente d'eux.
J'aimerais ressentir, juste 1 fois, ce qu'il me manque, pour comprendre ... juste comprendre.
Si quelqu'un peut m'aiguiller, je lui en serais bien reconnaissante
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Prolifique
- Messages : 2319
- Enregistré le : mercredi 5 août 2015 à 3:32
- Localisation : Clamart
Re: Et chez les neurotypiques ?
Ce n'est pas parce qu'on est autiste qu'il nous manque quelque chose. Je ressens plutôt un manque quand je déprime ou que j'angoisse pas quand je me sens autiste.
Ce que peut ressentir un non-autiste c'est compliqué car les traits autistiques se voient chez des non-autistes également. A mon avis le non-autiste voit plus le fait social comme une évidence.
Ce que peut ressentir un non-autiste c'est compliqué car les traits autistiques se voient chez des non-autistes également. A mon avis le non-autiste voit plus le fait social comme une évidence.
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Merci Seul
Manquer n'est peut être pas le bon terme, vous avez raison. "Diffère" serait plus exact.
Après s'ils trouvent le fait social comme une évidence c'est qu'il se passe quelque chose dans leur cerveau qui ne se passe pas dans le notre. Mais là je me questionne sans doute trop .... si on avait la réponse la recherche aurait fait un pas de géant
Considérer comme une évidence : c'est tellement abstrait, j'ai du mal à visualiser.
Pour expliquer ma pensée je vais prendre un exemple : j'ai une amie neurotypique qui est particulièrement douée pour percevoir les gens. A la seconde où elle les voit, sans les connaitre et sans leur parler, elle peut dire sans se tromper : "oh lui c'est un homme d'affaire", "elle c'est une mère de famille", "cette dame a dû être commerçante dans le temps" etc etc.... Elle ne s'est jamais trompé !
Moi je reste sans voix à chaque fois : ce que je vois moi c'est une personne, avec une tête un corps des vêtements et voilà.... Je lui ai donc demandé de m'expliquer comment elle faisait. Donc hormis les détails vestimentaires qui aident, elle m'a expliqué que c'était comme si, dans sa tête, elle voyait les gens faire les choses. Elle a les images des autres en action qui lui viennent à l'esprit.
Je l'ai fortement remerciée, car cela mettait une "image" sur une des nombreuses différences entre les autistes et les non-autistes. Cela m'a permis de mieux ME comprendre.
Il y a tellement d'autres points de différence à comprendre .... c'est pour cela que je me posais la question.
(Après effectivement on peut faire la démarche inverse : comment perçoit un autiste .... j'en aurais aussi des choses à écrire )
PS : je comprends parfaitement ce ressenti de "manque" lorsque vous déprimez, c'est quelque chose que je ressens également. Après je ne me sens jamais autiste, je me sens juste moi, c'est déjà pas mal
Manquer n'est peut être pas le bon terme, vous avez raison. "Diffère" serait plus exact.
Après s'ils trouvent le fait social comme une évidence c'est qu'il se passe quelque chose dans leur cerveau qui ne se passe pas dans le notre. Mais là je me questionne sans doute trop .... si on avait la réponse la recherche aurait fait un pas de géant
Considérer comme une évidence : c'est tellement abstrait, j'ai du mal à visualiser.
Pour expliquer ma pensée je vais prendre un exemple : j'ai une amie neurotypique qui est particulièrement douée pour percevoir les gens. A la seconde où elle les voit, sans les connaitre et sans leur parler, elle peut dire sans se tromper : "oh lui c'est un homme d'affaire", "elle c'est une mère de famille", "cette dame a dû être commerçante dans le temps" etc etc.... Elle ne s'est jamais trompé !
Moi je reste sans voix à chaque fois : ce que je vois moi c'est une personne, avec une tête un corps des vêtements et voilà.... Je lui ai donc demandé de m'expliquer comment elle faisait. Donc hormis les détails vestimentaires qui aident, elle m'a expliqué que c'était comme si, dans sa tête, elle voyait les gens faire les choses. Elle a les images des autres en action qui lui viennent à l'esprit.
Je l'ai fortement remerciée, car cela mettait une "image" sur une des nombreuses différences entre les autistes et les non-autistes. Cela m'a permis de mieux ME comprendre.
Il y a tellement d'autres points de différence à comprendre .... c'est pour cela que je me posais la question.
(Après effectivement on peut faire la démarche inverse : comment perçoit un autiste .... j'en aurais aussi des choses à écrire )
PS : je comprends parfaitement ce ressenti de "manque" lorsque vous déprimez, c'est quelque chose que je ressens également. Après je ne me sens jamais autiste, je me sens juste moi, c'est déjà pas mal
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Intarissable
- Messages : 6594
- Enregistré le : samedi 28 avril 2018 à 16:37
Re: Et chez les neurotypiques ?
Voilà une question que je me suis souvent posée.
Pas en ces termes puisqu'à l'époque, je ne connaissais rien de l'autisme (sinon les clichés) et donc rien du concept de neurotypique.
Mais j'ai souvent demandé à ma psy comment "les autres" ressentaient les choses, comment ils vivaient de l'intérieur leurs relations avec les autres...
Je n'ai d'ailleurs jamais eu de vraie réponse à ces questions.
Parfois je me dis que les "autres" (puisque je ne suis pas diagnostiquée, je vais continuer à utiliser ce terme...) réussissent à faire plus d'efforts que moi.
Pour aller vers les autres, pour supporter le bruit, pour faire des concessions quand ils ne peuvent faire ce qu'ils voudraient faire...
Pas en ces termes puisqu'à l'époque, je ne connaissais rien de l'autisme (sinon les clichés) et donc rien du concept de neurotypique.
Mais j'ai souvent demandé à ma psy comment "les autres" ressentaient les choses, comment ils vivaient de l'intérieur leurs relations avec les autres...
Je n'ai d'ailleurs jamais eu de vraie réponse à ces questions.
Parfois je me dis que les "autres" (puisque je ne suis pas diagnostiquée, je vais continuer à utiliser ce terme...) réussissent à faire plus d'efforts que moi.
Pour aller vers les autres, pour supporter le bruit, pour faire des concessions quand ils ne peuvent faire ce qu'ils voudraient faire...
Spoiler :
Spoiler :
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Merci PetitNuage,
C'est exactement cela, comprendre comment sont les autres de l'intérieur pour comprendre comment nous sommes.
Je crois qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura jamais de réponse, parce que chacun est différent et chacun perçoit à sa façon. Les autistes sont tous différents, les neurotypiques sont tous différents, tous les êtres vivants sont différents. Mais il doit bien y avoir une façon de comprendre ... j'en suis sûre.
Encore une fois, je ne me pose pas la question pour ressembler aux neurotypiques, mais justement pour être encore plus moi même ! Qu'est ce qui est une particularité d'autiste et qu'est ce qui rentre dans le caractère de chacun ?
Je ne veux pas savoir comment ils font en fait, j'aimerais savoir ce qu'ils ressentent.
Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait que "les autres" fassent plus d'efforts. Je crois justement que c'est totalement le contraire ! Eux n'ont pas besoin de faire d'efforts (peut être que leur cerveau régule le schmilblick tout seul) et que justement les autistes font beaucoup plus d'efforts pour arriver au même résultat !
Au contraire ! Je ne juge ni critique personne mais les autistes ont énormément de volonté ! VOUS avez énormément de volonté ! Si vous vous posez des questions et que vous êtes sur ce forum pour trouver des réponses c'est justement que vous avez de la volonté et beaucoup de courage.
Ne pas dépasser ses limites n'est pas preuve de faiblesse au contraire ! C'est se respecter, cela n'a rien à voir avec la volonté ! C'est faire preuve de courage
C'est exactement cela, comprendre comment sont les autres de l'intérieur pour comprendre comment nous sommes.
Je crois qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura jamais de réponse, parce que chacun est différent et chacun perçoit à sa façon. Les autistes sont tous différents, les neurotypiques sont tous différents, tous les êtres vivants sont différents. Mais il doit bien y avoir une façon de comprendre ... j'en suis sûre.
Encore une fois, je ne me pose pas la question pour ressembler aux neurotypiques, mais justement pour être encore plus moi même ! Qu'est ce qui est une particularité d'autiste et qu'est ce qui rentre dans le caractère de chacun ?
Je ne veux pas savoir comment ils font en fait, j'aimerais savoir ce qu'ils ressentent.
Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait que "les autres" fassent plus d'efforts. Je crois justement que c'est totalement le contraire ! Eux n'ont pas besoin de faire d'efforts (peut être que leur cerveau régule le schmilblick tout seul) et que justement les autistes font beaucoup plus d'efforts pour arriver au même résultat !
Au contraire ! Je ne juge ni critique personne mais les autistes ont énormément de volonté ! VOUS avez énormément de volonté ! Si vous vous posez des questions et que vous êtes sur ce forum pour trouver des réponses c'est justement que vous avez de la volonté et beaucoup de courage.
Ne pas dépasser ses limites n'est pas preuve de faiblesse au contraire ! C'est se respecter, cela n'a rien à voir avec la volonté ! C'est faire preuve de courage
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Habitué
- Messages : 97
- Enregistré le : jeudi 15 septembre 2022 à 14:37
Re: Et chez les neurotypiques ?
Eh bien, moi, j'ai trouvé la réponse.
Les autres sont des gros cons, c'est tout!
Refuser le silence alors qu'il est d'or, assimiler la solitude à une faiblesse, voir dans la différence un handicap à éliminer au lieu d'une richesse à cultiver et s'en prévaloir d'un air supérieur sont des marques de stupidité.
Et pour le reste, ils ont des sens inutiles leur permettant simplement de dilapider leur existence dans des actes vains, chronophages et totalement improductifs.
Pouvoir devenir comme eux, l'espace d'une heure? Pour quoi faire? Accéder à leurs faux besoins et à leur incapacité à chercher à comprendre le monde par eux-mêmes ? Quel ennui.
Quelle tristesse !
Les autres sont des gros cons, c'est tout!
Refuser le silence alors qu'il est d'or, assimiler la solitude à une faiblesse, voir dans la différence un handicap à éliminer au lieu d'une richesse à cultiver et s'en prévaloir d'un air supérieur sont des marques de stupidité.
Et pour le reste, ils ont des sens inutiles leur permettant simplement de dilapider leur existence dans des actes vains, chronophages et totalement improductifs.
Pouvoir devenir comme eux, l'espace d'une heure? Pour quoi faire? Accéder à leurs faux besoins et à leur incapacité à chercher à comprendre le monde par eux-mêmes ? Quel ennui.
Quelle tristesse !
Diagnostiquée TSA (Asperger) et HQI.
-
- Prolifique
- Messages : 1638
- Enregistré le : vendredi 17 septembre 2021 à 18:15
Re: Et chez les neurotypiques ?
Je crois, que la réponse à ta question est là.
Tu en connais beaucoup (parmi les NTs) qui peuvent dire la même chose ? Être soi-même ?
TSA SDI
"Il n'y a rien qui doive être craint dans la vie, il y a seulement quelque chose à comprendre" (Marie Curie)
"Il n'y a rien qui doive être craint dans la vie, il y a seulement quelque chose à comprendre" (Marie Curie)
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Cecile75,
Je ne juge personne, les NTs sont ce qu'ils sont et nous sommes ce que nous sommes
Je cherche à comprendre les autres comme les autres devraient chercher à comprendre.
Là où je vous rejoins c'est qu'effectivement il y a pour le moment 2 "côtés "... on le dit nous même "eux et nous", et cette séparation ne devrait pas exister. Il n'y a pas besoin de "rectifier " une facon d'être, le décalage et la souffrance vient du fait que notre société a créé un seul et unique schéma de vie, et ne laisse pas la place à d'autres façons d'exister.
"Ils" sont fermés à la différence car ils ne savent pas, ont peur, sont coincés dans leurs habitudes qu'il ne faut justement pas bousculer.
C'est le tout début, nous sommes les pionniers. Il y a encore 25 ans personne ou peu ne parlait d'autisme. Aujourd'hui ça commence, tout doucement.... alors pour faire changer les mentalités sur les différences (quelques soient) c'est compliqué et ça prendra du temps.
Mais moi j'y crois
Je ne juge personne, les NTs sont ce qu'ils sont et nous sommes ce que nous sommes
Je cherche à comprendre les autres comme les autres devraient chercher à comprendre.
Là où je vous rejoins c'est qu'effectivement il y a pour le moment 2 "côtés "... on le dit nous même "eux et nous", et cette séparation ne devrait pas exister. Il n'y a pas besoin de "rectifier " une facon d'être, le décalage et la souffrance vient du fait que notre société a créé un seul et unique schéma de vie, et ne laisse pas la place à d'autres façons d'exister.
"Ils" sont fermés à la différence car ils ne savent pas, ont peur, sont coincés dans leurs habitudes qu'il ne faut justement pas bousculer.
C'est le tout début, nous sommes les pionniers. Il y a encore 25 ans personne ou peu ne parlait d'autisme. Aujourd'hui ça commence, tout doucement.... alors pour faire changer les mentalités sur les différences (quelques soient) c'est compliqué et ça prendra du temps.
Mais moi j'y crois
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Ah .... bah non
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Assidu
- Messages : 228
- Enregistré le : lundi 28 novembre 2022 à 21:36
Re: Et chez les neurotypiques ?
C'est mon ressenti égalementNewt a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 13:35 Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait que "les autres" fassent plus d'efforts. Je crois justement que c'est totalement le contraire ! Eux n'ont pas besoin de faire d'efforts (peut être que leur cerveau régule le schmilblick tout seul) et que justement les autistes font beaucoup plus d'efforts pour arriver au même résultat !
Et il n'est pas toujours possible pour nous d'arriver "au même résultat", ce qu'on ne manque pas de nous reprocher
Et puis c'est en ayant conscience de ses limites que l'on peut avancer dans la vie. Moi j'apprends à me préserver.Ne pas dépasser ses limites n'est pas preuve de faiblesse au contraire ! C'est se respecter, cela n'a rien à voir avec la volonté ! C'est faire preuve de courage
Mais c'est dur, car nous sommes dans une société qui valorise la "réussite" du groupe (par exemple financier) plutôt que le bien être individuel... Et refuser de se "sacrifier" au nom de cet objectif "commun", c'est mal perçu...
Diag TDA-H et HP (2019), puis TSA (2022)
-
- Habitué
- Messages : 97
- Enregistré le : jeudi 15 septembre 2022 à 14:37
Re: Et chez les neurotypiques ?
Personne n'en parlait et ils avaient toute leur place -du moins les Asperger. Aujourd'hui j'ai bien peur que la catégorisation -de plus en plus précoce - nous exclue définitivement d'une "norme" autocentrée, nous mette dans des parcours parallèles handicapants.Newt a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 14:13
C'est le tout début, nous sommes les pionniers. Il y a encore 25 ans personne ou peu ne parlait d'autisme. Aujourd'hui ça commence, tout doucement.... alors pour faire changer les mentalités sur les différences (quelques soient) c'est compliqué et ça prendra du temps.
Mais moi j'y crois
Diagnostiquée TSA (Asperger) et HQI.
-
- Intarissable
- Messages : 6594
- Enregistré le : samedi 28 avril 2018 à 16:37
Re: Et chez les neurotypiques ?
Tu as tout à fait raison.Newt a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 13:35 Par contre je ne suis pas d'accord sur le fait que "les autres" fassent plus d'efforts. Je crois justement que c'est totalement le contraire ! Eux n'ont pas besoin de faire d'efforts (peut être que leur cerveau régule le schmilblick tout seul) et que justement les autistes font beaucoup plus d'efforts pour arriver au même résultat !
Au contraire ! Je ne juge ni critique personne mais les autistes ont énormément de volonté ! VOUS avez énormément de volonté ! Si vous vous posez des questions et que vous êtes sur ce forum pour trouver des réponses c'est justement que vous avez de la volonté et beaucoup de courage.
Ne pas dépasser ses limites n'est pas preuve de faiblesse au contraire ! C'est se respecter, cela n'a rien à voir avec la volonté ! C'est faire preuve de courage
C'est parce que je m'exprime en tant que non-diagnostiquée que je dis cela.
Parce que c'est l'image que m'a parfois renvoyée ma psy face à l'absence de progrès malgré des années de thérapie.
Et aussi parce que je ne sais justement pas quels sont les efforts que doivent (ou pas) fournir les autres pour avoir un semblant de vie "normale".
Bref, tout comme toi, savoir comment fonctionnent les gens "ordinaires" pourrait m'aider à mieux comprendre
en quoi je diffère d'eux, en quoi mes efforts sont vraiment plus importants que la moyenne
pour un résultat au final peu satisfaisant.
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Oui tout à fait : la société s'attend à ce que l'on arrive au même résultat, parce qu'elle ne sait pas, ne comprend pas, ne tolère pas !BlueFox a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 14:43
C'est mon ressenti également
Et il n'est pas toujours possible pour nous d'arriver "au même résultat", ce qu'on ne manque pas de nous reprocher
Et puis c'est en ayant conscience de ses limites que l'on peut avancer dans la vie. Moi j'apprends à me préserver.
Mais c'est dur, car nous sommes dans une société qui valorise la "réussite" du groupe (par exemple financier) plutôt que le bien être individuel... Et refuser de se "sacrifier" au nom de cet objectif "commun", c'est mal perçu...
Non il ne comprennent pas que mettre de la musique dans les centres commerciaux c'est insupportable, pour eux ça crée une ambiance, c'est sympa. Pour nous ça veut dire faire 2 fois plus d'efforts et 2 fois plus de fatigue pour réussir à acheter un pot de yaourt ! Le même pot de yaourt que le NT pour qui passer par ce même centre commercial est une broutille.
Après à leur décharge : ils ne savent pas.
D'où l'importance de parler, de s'exprimer, de se faire connaître tels que l'on est, et pas tels que la société voudrait que l'on soit.
Pas question de faire les caméléons encore et encore, et pas question non plus de ne pas faire. Nous ferons différemment mais nous ferons.
Cécile75 je comprends ce que vous voulez dire. Mais l'Asperger d'avant, qui avait, comme vous le dites toute sa place, à quel prix personnel l'avait-il, cette fameuse place ? Sans comprendre pourquoi il en bavait autant, sans comprendre pourquoi il finissait sa journée plus que vidé de toute énergie, stressé et angoissé ... Ne vaut-il mieux pas comprendre d'où vient cette différence ? (après je parle peut-être trop avec mon propre ressenti, pour qui le diagnostique a été un soulagement immense).Cécile75 a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 14:46
Personne n'en parlait et ils avaient toute leur place -du moins les Asperger. Aujourd'hui j'ai bien peur que la catégorisation -de plus en plus précoce - nous exclue définitivement d'une "norme" autocentrée, nous mette dans des parcours parallèles handicapants.
Si je ne me trompe pas, et n'hésitez pas à me corriger si besoin, vous pensez que la société aujourd'hui ne nous inclue pas suffisamment. Elle a conscience qu'il y a un décalage, mais faute de mieux savoir faire, parfois ils nous enferment dans des cases, quitte à mettre ces cases dans des "parcours parallèles handicapants".
Je suis parfaitement d'accord avec vous : le seul et unique endroit parfait pour les autistes c'est tout simplement la vie parmi les autres, et une vie libre : libre d'être ce que l'on est vraiment avec toutes nos différences et sans que certains ne reproche quoi que ce soit à qui que ce soit.
(oui oui je vis chez les Bisounours moi mais je continue à y croire)
D'où encore une fois, l'importance de s'exprimer pour expliquer.
PetitNuage a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 15:02
Tu as tout à fait raison.
C'est parce que je m'exprime en tant que non-diagnostiquée que je dis cela.
Parce que c'est l'image que m'a parfois renvoyée ma psy face à l'absence de progrès malgré des années de thérapie.
Et aussi parce que je ne sais justement pas quels sont les efforts que doivent (ou pas) fournir les autres pour avoir un semblant de vie "normale".
Bref, tout comme toi, savoir comment fonctionnent les gens "ordinaires" pourrait m'aider à mieux comprendre
en quoi je diffère d'eux, en quoi mes efforts sont vraiment plus importants que la moyenne
pour un résultat au final peu satisfaisant.
Petit nuage, si ta psy t'a renvoyé cette image c'est que ce n'est peut être pas la bonne psy. Sans vouloir être indiscrète : s'agit-il d'une psy spécialisée TSA ou d'une psy "normale" ?
Je pense que c'est important d'avoir une psy spécialisée TSA. On ne va pas se faire soigner une dent chez le cardiologue ... bah là c'est pareil. On ne traite pas les difficultés associés à l'autisme chez un psy qui traite les difficultés des NTs.
Ceci expliquerait ce découragement face à tes progrès qui, je suis sûre, sont pourtant là. Sauf qu'un progrès d'autiste ce n'est pas un progrès de NT, alors si on compare un à l'autre on est déçu, alors que la volonté et la détermination sont là.
Je te rejoins donc également, comprendre comment fonctionne un NT nous aiderait à progresser, pas vers un autre, mais vers nous-même.
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021
-
- Assidu
- Messages : 228
- Enregistré le : lundi 28 novembre 2022 à 21:36
Re: Et chez les neurotypiques ?
C'est mon but ultime. Au début, inconsciemment. Mais maintenant je sais que c'est ce qui m'a toujours poussé vers les autres. J'ai toujours considéré l'autre comme un "sujet d'étude".
C'est ce que j'ai essayé d'expliquer au CRA ; si j'ai l'air de si bien fonctionner, extérieurement, c'est parce que toute ma vie j'ai observé les autres, et j'ai appris à copier, à deviner. Mais intérieurement, ça m'a coûté très cher, car ce n'est pas mon fonctionnement
Diag TDA-H et HP (2019), puis TSA (2022)
-
- Occasionnel
- Messages : 19
- Enregistré le : samedi 3 décembre 2022 à 21:57
Re: Et chez les neurotypiques ?
Comme je me retrouve en ces termes !!!BlueFox a écrit : ↑vendredi 30 décembre 2022 à 19:58
C'est mon but ultime. Au début, inconsciemment. Mais maintenant je sais que c'est ce qui m'a toujours poussé vers les autres. J'ai toujours considéré l'autre comme un "sujet d'étude".
C'est ce que j'ai essayé d'expliquer au CRA ; si j'ai l'air de si bien fonctionner, extérieurement, c'est parce que toute ma vie j'ai observé les autres, et j'ai appris à copier, à deviner. Mais intérieurement, ça m'a coûté très cher, car ce n'est pas mon fonctionnement
Comme je dis toujours : je suis un excellent caméléon... mais à quel prix !
Et ras le bol de faire semblant ...
Diagnostiquée autiste de haut niveau en mars 2021