Très intéressant tout ce qui est dit par rapport à mon incursion sur la tenue vestimentaire nulle (si on peut dire ça comme ça) et à cette très nouvelle et récente expérience pour moi.
En tout cas, et mise à part la particularité pour Artemisia69 qui se comprend aisément, je me suis posé toutes les affirmations/questions, respectivement après-avant, que vous mentionnées. En voici quelques unes :
- comment vais-je tenir mes propres pulsions sexuelles ? (pour un homme, imaginer avoir naturellement une érection en étant nu publiquement, impossible)
Et bien, aucune érection sur deux semaines, 16 heures par jour, passées avec des corps nus (subjectivement plus ou moins plaisants) au moins à portée de vue voire à proximité (par exemple lors de discussions assis sur des canapés de jardin). Notre biodynamique (?) ne nous met pas dans l'embarras, merci mon corps
- que vont penser les autres de mes "défauts" corporels ? (un peu de gras, poilu, ...)
Personne n'est parfait, c'est subjectif et la nudité des autres nous rassure tout de suite, leurs habillages ne leur permet plus de cacher habillement ce qu'ils ne veulent pas montrer et que nous nous reprochons tant nus devant nos miroirs. Il y a plus vieux et plus jeunes que nous, plus grand, plus petits, plus gros, plus maigre, plus coloré, plus clair, etc. La diversité de tout ça m'a permis de voir la beauté des corps humains dans leur fonction première : la Vie, celle qui nous permet d'être là, simplement ensemble et hors compétition (ouais c'est un peu emportée comme déclaration, mais c'est un peu près aussi fortement que je l'ai vécu, j'y reviens)
- est-ce qu'on a vraiment le droit, est-ce juste ou malsain, quelle position (sociale) doit-on adopter par rapport aux habillés ?
OUI ! Comme l'a dit Tugdual je crois, il n'est légal de pratiquer la vie nue que dans des espaces dédiés et protégés, ce qui veut dire que non seulement c'est autoriser mais qu'en plus c'est obligatoire. Donc aucun stress à ce niveau-là (je n'oserais pas le faire avec la crainte de déranger voire de me faire interpeller par les autorités). Juste ou malsain, à chacun d'y songer, mais là aussi comme l'a dit Tugdual c'est notre condition physique et de vie de base, et les naturistes considèrent les habits pour leur fonction de protection uniquement (contre le froid, les blessures, et pour l'hygiène éventuellement, par exemple on pose une serviette/linge/paréo avant de s'asseoir là où d'autres se sont assis et s’essayeront). Et la proximité avec d'éventuels personnes habillées (les "textiles" dans le jargon ^^) passant dans l'espace dédié à la pratique du naturisme (chemin de randonnée par exemple) n'est pas tant finalement de notre responsabilité que de la leur, mais moi je tâchais de les respecter et de peut-être caché un peu mes parties génitales le temps qu'ils passent.
- si j'ai besoin de me cacher, est-ce que ça ne va pas être encore plus compliqué ?
C'est peut-être prendre le problème à l'envers, mais personnellement du fait de la situation d'ouverture et de respect implicites je n'ai pratiquement jamais ressenti ce besoin de me "cacher" (de fuir) comme c'est mon cas dans la vie en société normalement. Et quand bien même ça m'est arrivé, j'ai facilement trouvé "refuge" dans le magnifique et immense lieu où j'ai été ou, plus étonnant, en en parlant avec des connaissances faites sur place (du coup le besoin de fuir s'estompait naturellement)
- est-ce que cela ne me ferait au final pas du bien ?
Oh que oui ! Comme je le disais, ce que j'ai vécu là-bas après un petit temps d'adaptation* est trop énorme et trop puissant pour être décortiqué et expliqué en détails. Et je ne vais pas mentir, j'ai pleuré, beaucoup et souvent, mais pas pour les raisons/sentiments incontrôlables que d'habitude, c'était d'abord devant la sensation que je revivais, puis la comparaison avec toute la souffrance vécue en temps normal et que j'allais revivre une fois rentrée. Ceci je le confirme, c'est dure de retomber, mais maintenant j'ai une étincelle qui scintille à nouveau, je crois en une place quelque part pour moi et plus durablement que des vacances. Comment et où je ne sais pas, alors je prends mon mal en patience et me raccroche à ce que j'ai de nouveau : des souvenirs frais et plaisants, être ici vers vous, la confiance en mes proches aimants et mes thérapeutes/assistants (que mon psychiatre pour l'instant). Bref. Ça m'a fait du bien
- n'est-ce pas là que je pourrais finalement trouver plus de gens qui s'en fichent enfin des apparences ?
Et bien oui encore, quelle bonne intuition j'ai eu. Cela devait faire 2-3 ans que je me posais la question du naturisme pour moi (en considérant mon épouse, qui par chance n'avait absolument aucune appréhension). Après tout, plutôt que vouloir changer le monde qui nous entoure, n'est-ce pas plus logique et simple de se rapprocher d'un autre monde qui semble mieux nous correspondre ? Pourquoi, bêtement, je n'y avais pas songé plus tôt dans ma vie ? Bien sûr il faut que ce soit réalisable ou essayer de s'en donner les moyens, ça peut être un gros frein voire un mur, mais en ce qui me concerne je crois que j'ai ce biais de vouloir changer mon environnement à tout prix (et avec une certaine raison, ça je ne m'en dissuaderai pas) quitte à me mettre en péril pour finalement ne rien n'obtenir et se retrouver dans la misère. Une chose qui, je m'en doute, est à mettre sur le compte de mon TSA et du temps que j'ai vécu sans le savoir, d'où le besoin d'être aidé/assisté car je n'ai plus rien, voire moins que rien, à force de m'être éreinté dans la vie. Il ne me reste, en possession de mes moyens, que mon PC (hehe ^^) et ma femme, qui soit dit en passant ne pourra peut-être pas me suivre où je devrai aller et ça c'est une chose très difficile à imaginer/accepter...
Ouh lala, c'était assez long
* la première nuit, et même un peu la deuxième, je n'ai pas dormi et j'avais envie de partir, de rentrer, mais je me suis raisonné et au final j'ai accepté ces "petits" détails qui me gênaient à ce point, ouf.