burn out autistique

[lucius]

J'ai constaté que pour changer son quotidien pour lutter contre le burnout autistique qu'il était des fois plus facile de changer son approche et demander de l'aide à son travail que dans sa vie personnelle.

Des fois, c'est la famille qui peut devenir une plus grande source anxiogène.
Comme des membres de sa famille qui savent que vous allez mal et qui n'hésitent pas à vous engueuler pour vous faire sortir encore plus mal.

De même, il est plus facile de mettre des limites ou de changer d'approche dans son travail que dans sa vie personnelle.

[Sarah Pâquerette]

J'ai constaté que pour changer son quotidien pour lutter contre le burnout autistique qu'il était des fois plus facile de changer son approche et demander de l'aide à son travail que dans sa vie personnelle.

Des fois, c'est la famille qui peut devenir une plus grande source anxiogène.
Comme des membres de sa famille qui savent que vous allez mal et qui n'hésitent pas à vous engueuler pour vous faire sortir encore plus mal.

De même, il est plus facile de mettre des limites ou de changer d'approche dans son travail que dans sa vie personnelle.

Merci beaucoup pour ces précisions. Toutefois, n'est-il pas aussi important d'aménager la vie personnelle ?

[lucius]

Merci beaucoup pour ces précisions. Toutefois, n'est-il pas aussi important d'aménager la vie personnelle ?

C'est ce que j'ai essayé de dire. Mais c'est des fois beaucoup beaucoup plus difficile car la famille peut être moins raisonnable ou accepter de nous laisser respirer.

[Sarah Pâquerette]

Merci beaucoup pour ces précisions. Toutefois, n'est-il pas aussi important d'aménager la vie personnelle ?

C'est ce que j'ai essayé de dire. Mais c'est des fois beaucoup beaucoup plus difficile car la famille peut être moins raisonnable ou accepter de nous laisser respirer.

Oh pardon, je n'avais pas bien compris.
As tu trouvé des leviers ou des aides sur cet axe ci ?

[Dehlynah]

C'est un point sur lequel on a travaillé avec mon AS, en fait tout est imbriqué, on ne peut pas cloisonner, c'est tout un système interdépendant, vie perso, vie pro, ce ne sont pas deux identités imperméables, après tout dépend de l'intensité et de la gravité des difficultés sans doute.
Si les difficultés sont telles dans la vie perso qu'on ne peut ni se reposer, ni récupérer après le boulot, qu'on dort mal etc. ça aura forcément un impact sur la vie pro, de même que si gros stress au travail, épuisement cognitif, ça aura aussi un impact sur la vie perso (à un moment par ex je passais des w. e à dormir... Avec 2 enfants, compliqué...), bref quand je parle de refonte totale pour ma part c'est justement vie pro/ perso qui doivent concorder avec mes capacités, ma fatigabilité, si sur un point je suis épuisée, ça entraîne tout vers le bas.

[lucius]

Oh pardon, je n'avais pas bien compris.
As tu trouvé des leviers ou des aides sur cet axe ci ?

Hélas non sur le plan personnel car certains proches avaient des troubles assez lourds (pour une partie diagnostiquée et aussi surtout non-diagnostiqués selon moi comme une suspicion de TSA et un trouble du comportement toujours selon moi) ou étaient incapables d'avoir du recul sur eux ou sur leurs inaptitudes/incapacités/refus à comprendre certaines situations.

Un exemple: j'ai eu un problème administratif avec une banque (et pas de mon fait - je tiens à le préciser- mais à cause de la grande complexité d'une situation kafkaïenne) et un de mes proches ne comprenait pas sa complexité ou que cela ait pris des mois pour résoudre. à chaque fois, il disait qu'il suffisait de passer un coup de fil pour tout débloquer ou d'envoyer une lettre recommandée et que je m'y prenais mal. Mais j'avais beau lui expliquer les causes du problème et sur sa résolution qui prenait du temps, il continuait à me dire qu'il ne comprenait pas pourquoi je m'y prenais si mal selon lui. Je lui ai dit que si c'était si simple d'appeler. il l'a fait en prétextant autre chose et ils lui ont expliqué exactement ce que je me tuais à lui dire. Pourtant, il a continué ses "conseils" (critiques pour mon ressenti) durant des mois après.

Raison pour laquelle, j'ai désactivé mon répondeur (ce qui a tendance à énerver pas mal de gens).

D’ailleurs anecdote sur l’honnêteté des gens - ou à la relation ultradépendante des gens face à la messagerie qui n'imagine pas que l'on puisse ne pas en avoir-, ils disent souvent m'avoir laissé un message sur mon répondeur -inexistant-. Même lorsque je leur dis que je n'ai pas de messagerie, ils insistent car ils ont l'habitude de laisser des messages aux autres.

Je pense que le répondeur et le SMS/MMS sont devenus de vrais fléaux pour la santé mentale car les gens qui laissent/envoient un message veulent une réponse immédiate.

Dans la vie personnelle, j’englobe la gestion de la santé.

Sans compter que certains médecins ont des comportements assez dirigistes auprès des patients. Ils fixent des RDV pour des examens (écho, radio...) sans prévenir le patient qui voit sa journée rallongée à l’hôpital ou bien ils exigent que le patient débarque à une certaine heure pour faire un bilan sanguin spécifique. On leur dit sans arrêt que l'on doit partir pour retourner au travail ou à un autre rdv à 13h après avoir pris une demi-journée mais ils vous fixent des radios à 14h-15h.
Certains médecins à chaque entrevue nous disent machinalement d'aller voir un spécialiste mais ils oublient que l'on a vu ce spécialiste 1-2 semaines ou mois auparavant alors que l'on leur avait dit la fois précédente.
On reste toute la matinée pour faire un soin. Lorsque l'on part, le médecin veut nous voir et nous fait patienter 30min-1h en salle d'attente au point que l'on arrive en retard à d'autres rdv. Sans compter que certains médecins adorent faire la leçon.
C'est devenu pénible de voir un médecin ou d'aller à l’hôpital sur le plan nerveux pour un simple truc de routine.

[Sarah Pâquerette]

Merci beaucoup pour vos précisions et témoignages Lucius et Dehlynah. Ce sont des choses qui peuvent être difficiles à évoquer, je vous remercie de ce partage.
Ainsi, je pense que je comprends mieux les types d'actions à mettre en place et les freins potentiels suite à un burn-out autistique.

De mon côté, je reste "entre deux eaux" car en attente de diagnostic, mais je mets quand même une "refonte" personnelle et professionnelle en place car quelque soit le diagnostic "final", mes difficultés sont présentes.

[lucius]

Je vous invite si vous êtes diagnostiquée à bien faire expliquer par un expert à vos proches (pas juste à une seule personne) ce qu'est le TSA et comment cela vous impacte. Je ne l'ai pas fait et je le regrette. Cela aurait peut-être pu lever une certaine pression qu'ils exercent sur moi et soulager mon état nerveux.

Ma famille sait parfaitement que j'ai un TSA mais ils ont tendance à l'oublier (je pense que pour eux c'est "anecdotique" par rapport à tout ce que j'ai traversé alors que cela a toujours été une des sources de mes problémes).
Je devrais sans doute me coller un post-it écrit 'TSA" sur le front pour le leur rappeler.

[Sarah Pâquerette]

Je vous invite si vous êtes diagnostiquée à bien faire expliquer par un expert à vos proches (pas juste à une seule personne) ce qu'est le TSA et comment cela vous impacte. Je ne l'ai pas fait et je le regrette. Cela aurait peut-être pu lever une certaine pression qu'ils exercent sur moi et soulager mon état nerveux.

Ma famille sait parfaitement que j'ai un TSA mais ils ont tendance à l'oublier (je pense que pour eux c'est "anecdotique" par rapport à tout ce que j'ai traversé alors que cela a toujours été une des sources de mes problémes).
Je devrais sans doute me coller un post-it écrit 'TSA" sur le front pour le leur rappeler.

Merci beaucoup pour ce conseil. Ne vous est-il pas encore possible de réaliser cette démarche ?

[lucius]

Non, c'est très difficile pour le faire maintenant. C'était déjà compliqué à l'époque (il aurait fallu faire 2-3 rdv séparément avec des personnes qui ne se croisent pas pour éviter une crise).

Et certains ne seraient pas capables de comprendre la démarche d'explication car ils voudront le transformer en démarche de solutions avant de comprendre ce qu'est un TSA et comment cela m'a affecté.
Disons qu'avec les années, ils ont empiré.

[Sarah Pâquerette]

Non, c'est très difficile pour le faire maintenant. C'était déjà compliqué à l'époque (il aurait fallu faire 2-3 rdv séparément avec des personnes qui ne se croisent pas pour éviter une crise).

Et certains ne seraient pas capables de comprendre la démarche d'explication car ils voudront le transformer en démarche de solutions avant de comprendre ce qu'est un TSA et comment cela m'a affecté.
Disons qu'avec les années, ils ont empiré.

Merci beaucoup pour ces précisions. J'espère que vous réussissez à trouver un équilibre malgré tout cela. Cela semble lourd à porter.

[Artemisia69]

Je suis également concernée par cette problématique...

Mon diagnostic étant récent, je n'arrive pas encore à faire la part des choses entre les conséquences du burn-out (novembre 2021) et les suites du diagnostic, étant donné que certaines conséquences semblent se recouper (beaucoup rapportent une exacerbation de leurs manifestations autistiques après le diagnostic)... Toujours est-il que bien que je sorte de longues vacances (scolaires), je suis épuisée, hypersensibilités ++, anxiété qui prend l'ascenseur à la seule idée de sortir de chez moi, de prendre les transports publics, de voir du monde... J'ai beaucoup de mal à m'imaginer affronter la rentrée dans cet état.

Mon psy est d'avis que les stratégies de compensation et le camouflage ont atteint leurs limites, que c'est l'une des raisons pour lesquelles j'en arrive aujourd'hui à ce stade, tardivement mais j'ai un emploi à temps partiel, ce qui a sans doute aidé à ce que je puisse survivre jusque là sans être repérée. Ceci dit j'ai un corps complaisant qui a le bon goût de déclarer une maladie physique lorsque je suis épuisée et que je n'ose pas me l'avouer, merci la somatisation. J'accumule ainsi les petits arrêts en cours d'année sans devoir annoncer de problème psy, mais j'en retire une certaine culpabilité, et l'impression de fonctionner "sur trois pattes", qui n'est pas satisfaisante sur le long terme.

La spécialiste qui a établi mon diagnostic recommande des aménagements au niveau professionnel, mais ça ne va pas être évident : un véritable coming-out en tant que personne TSA n'est pas envisageable malheureusement (j'enseigne dans une école de musique, cours individuels), et étant donné que je suis déjà à temps partiel il me sera difficile de travailler moins. Il est évident que le casque anti-bruit n'est pas non plus une option La seule chose que j'imagine pouvoir faire est d'apporter des lampes d'appoint afin d'éviter les néons en hiver, ceux-là, ils m'achèvent... Une autre option pourrait encore être envisagée, à savoir une répartition différente de mon temps partiel (je fais 2 longues journées pleines et une demi-journée) afin d'éviter les journées pleines.

Et comme Lucius, je réaménage ma vie : plus de répondeur, je ne me force d'ailleurs plus à répondre au téléphone en général, si c'est important il y a le mail et les textos. J'évite les sollicitations sociales non indispensables, les courses dans les endroits stressants, etc., mais il me faut quand même être attentive au fait qu'il me faut parfois sortir de ma zone de confort pour ne pas finir totalement isolée. La famille est assez compréhensive (ils sont tous concernés par la neuroatypie), mais il n'empêche que je les ai habitués à un fonctionnement où je ne respectais pas mes limites, et là aussi il va falloir quelques ajustements...

Bref cette année va être décisive, et je pense que les prochains mois vont m'aider à y voir plus clair entre le burn-out et l'assimilation du diagnostic. Merci à ceux qui ont mis des liens, ça alimente la réflexion

[Sarah Pâquerette]

Merci beaucoup pour ton témoignage Artemisia69.

Pourquoi préfères tu éviter de parler du TSA à ton employeur ? (si ce n'est pas trop indiscret)

[lucius]

Il y a déjà eu le sujet de savoir ou pas d'évoquer à son employeur son TSA et les raisons sur d'autres fils (si cela peut aider).

• Autisme et monde du travail

[Flower]

Pour moi, j'ai quand même l'impression que si je tiens toujours debout, c'est parce que j'ai relativement peu de contraintes dans ma vie privée. Mon chéri est très compréhensif en moyenne et en plus on a un fonctionnement assez similaire. Mais du coup je passe l'essentiel de mon temps libre à me reposer, sans avoir de l'énergie à consacrer à mes intérêts, ce qui est déprimant. Et je suis en galère totale pour les tâches ménagères.

Le souci, c'est que si je craque, ils ne me garderont pas sur mon poste actuel ni même dans cette administration. Mon administration d'origine ne me permet pas de travailler dans la même région, donc il faudrait retourner à Paris. Et ça risque d'être ingérable pour mon couple. Par conséquent je me sens coincée...