Des meltdowns explosifs ?
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Des meltdowns explosifs ?
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A.".
J'ignore si je suis autiste, mais je suis sujette périodiquement à des crises de colère impulsives particulièrement spectaculaires. Je les ai d'abord, bien avant que l'hypothèse de l'autisme ne soit posée, comprises, avec l'aide de ma psychanalyste (je sais, autisme et psychanalyse ne font pas bon ménage, et depuis qu'il est question de l'autisme à mon sujet, je deviens méfiante... reste que cette psychanalyste est la seule personne qui a su m'aider efficacement sur pas mal de points, quand toutes les autres tentatives de suivi psychologique - TCC, EMDR etc..- ont échoué... mais ce serait l'objet d'une autre discussion) comme une "décompensation" (pas psychotique !), car je suis d'ordinaire très calme, très douce, très discrète etc... Bref, je prendrais trop sur moi, et je finirais par exploser (ou imploser parfois, ce sont alors des crises d'angoisse accompagnées de vomissements et/ou de larmes). Dans ces moments-là, je suis capable de renverser tout le mobilier autour de moi (entre autre). Et personne ne comprend, moi la première : c'est comme si je n'étais plus moi-même, je suis littéralement "hors de moi'. Parfois, l'élément déclencheur de ces crises de colère est bien identifié, parfois non, il suffit d'une goutte d'eau qui peut faire déborder le vase (quand ce n'est pas le seau qui fait déborder le puits).
Sauf que j'ai beau savoir qu'il me faut poser les bonnes limites aux bons moments pour ne pas en arriver à ces extrémités, ça revient toujours à un moment ou à un autre. Alors quand j'ai découvert qu'il existait des "crises autistiques" (shutdowns et meltdowns), je me suis demandé s'il ne pouvait pas s'agir de cela ; si moi-même, je n'arrivais pas à poser ces bonnes limites au bon moment parce que je n'avais pas d'accès direct à mes émotions, et que j'en prenais conscience au moment où elles me débordent- donc trop tard, parce que tout bazarder autour de soi... (sans commentaire)
J'ai cherché sur Internet pour savoir s'il y avait un/des liens entre autisme/impulsivité/meltdowns, si les meldowns pouvaient prendre une forme aussi spectaculaire que lors de ces crises colère ou je peux renverser tout le mobilier autour de moi (j'ai aussi cassé pas mal d'assiettes lors de mon adolescence et de mes années de jeune adulte), mais je n'ai rien trouvé de très éclairant ; l'impulsivité serait d'ailleurs davantage en lien avec le TDA/H qu'avec l'autisme, et je suis quasiment certaine de ne pas être concernée par le TDA/H...
Auriez-vous des explications/éclaircissements/témoignages à me faire partager ?
J'ignore si je suis autiste, mais je suis sujette périodiquement à des crises de colère impulsives particulièrement spectaculaires. Je les ai d'abord, bien avant que l'hypothèse de l'autisme ne soit posée, comprises, avec l'aide de ma psychanalyste (je sais, autisme et psychanalyse ne font pas bon ménage, et depuis qu'il est question de l'autisme à mon sujet, je deviens méfiante... reste que cette psychanalyste est la seule personne qui a su m'aider efficacement sur pas mal de points, quand toutes les autres tentatives de suivi psychologique - TCC, EMDR etc..- ont échoué... mais ce serait l'objet d'une autre discussion) comme une "décompensation" (pas psychotique !), car je suis d'ordinaire très calme, très douce, très discrète etc... Bref, je prendrais trop sur moi, et je finirais par exploser (ou imploser parfois, ce sont alors des crises d'angoisse accompagnées de vomissements et/ou de larmes). Dans ces moments-là, je suis capable de renverser tout le mobilier autour de moi (entre autre). Et personne ne comprend, moi la première : c'est comme si je n'étais plus moi-même, je suis littéralement "hors de moi'. Parfois, l'élément déclencheur de ces crises de colère est bien identifié, parfois non, il suffit d'une goutte d'eau qui peut faire déborder le vase (quand ce n'est pas le seau qui fait déborder le puits).
Sauf que j'ai beau savoir qu'il me faut poser les bonnes limites aux bons moments pour ne pas en arriver à ces extrémités, ça revient toujours à un moment ou à un autre. Alors quand j'ai découvert qu'il existait des "crises autistiques" (shutdowns et meltdowns), je me suis demandé s'il ne pouvait pas s'agir de cela ; si moi-même, je n'arrivais pas à poser ces bonnes limites au bon moment parce que je n'avais pas d'accès direct à mes émotions, et que j'en prenais conscience au moment où elles me débordent- donc trop tard, parce que tout bazarder autour de soi... (sans commentaire)
J'ai cherché sur Internet pour savoir s'il y avait un/des liens entre autisme/impulsivité/meltdowns, si les meldowns pouvaient prendre une forme aussi spectaculaire que lors de ces crises colère ou je peux renverser tout le mobilier autour de moi (j'ai aussi cassé pas mal d'assiettes lors de mon adolescence et de mes années de jeune adulte), mais je n'ai rien trouvé de très éclairant ; l'impulsivité serait d'ailleurs davantage en lien avec le TDA/H qu'avec l'autisme, et je suis quasiment certaine de ne pas être concernée par le TDA/H...
Auriez-vous des explications/éclaircissements/témoignages à me faire partager ?
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Je connais ces crises de "colère inexpliquées" à priori sans origine "valable" et tout comme toi je me pose de questions. C'est une explosion qui va dans tous les sens et nulle part, un genre de blanc contrairement à ce que j'appelle "une implosion" qui est résultat de "accumulation de je-sais-pas-trop-quoi" qui me transforme en un genre de spectateur silencieux (pour ne pas dire un zombie) fonctionnant en régime pilotage automatique...
Moi aussi je cherche des explications...
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TSA SDI
"Il n'y a rien qui doive être craint dans la vie, il y a seulement quelque chose à comprendre" (Marie Curie)
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Merci Eyvor pour ton retour. Accepterais-tu de développer la manière dont se manifestent ces "colères inexpliquées", cette "explosion qui va dans tous les sens et nulle part" ? En ce qui me concerne, c''est "simple", j'ai commencé en cassant de la vaisselle à l'adolescence (mais il y avait toujours un élément déclencheur), puis j'ai "progressé", maintenant, je peux renverser du mobilier (tables, chaises, étagères pleines de livres...), au point parfois de les casser...
Les implosions, pour moi, c'est les crises d'angoisse, qui peuvent être accompagnées de vomissements et/ou de larmes (adolescente, j'ai dû une fois aller me réfugier dans ma chambre en pleurant parce que des invités étaient à la maison depuis un moment, ils parlaient fort, et j'étais en surcharge sensorielle et émotionnelle... j'en ressentais un mal-être quasiment physique). Ce que tu décris de ton côté comme une "implosion" fait plutôt penser à un shutdown ("spectateur silencieux, zombie, pilotage automatique"...)
C'est étrange, car s'il s'agit bien de meltdowns, en ce qui me concerne, en principe, il me semble qu'ils se manifestent surtout pendant l'enfance, à l'âge adulte, ce sont les shutdowns qui prennent le pas (un shutdown bien géré évite d'en arriver au meltdown, si j'ai bien compris...), parce qu'on a appris à se contrôler... Chez moi, c'est complètement l'inverse : j'étais enfant dans le repli, l'isolement, l'évitement (type shutdowns), et c'est à l'adolescence, sans doute parce que j'avais trop pris sur moi, trop encaissé sans rien dire, que je ne pouvais peut-être pas m'isoler (et donc me protéger) autant, que les explosions (type meltdowns) sont apparues... Et à l'âge adulte, quand ça déborde, ça prend des proportions démesurées et sacrément inquiétantes...
Les implosions, pour moi, c'est les crises d'angoisse, qui peuvent être accompagnées de vomissements et/ou de larmes (adolescente, j'ai dû une fois aller me réfugier dans ma chambre en pleurant parce que des invités étaient à la maison depuis un moment, ils parlaient fort, et j'étais en surcharge sensorielle et émotionnelle... j'en ressentais un mal-être quasiment physique). Ce que tu décris de ton côté comme une "implosion" fait plutôt penser à un shutdown ("spectateur silencieux, zombie, pilotage automatique"...)
C'est étrange, car s'il s'agit bien de meltdowns, en ce qui me concerne, en principe, il me semble qu'ils se manifestent surtout pendant l'enfance, à l'âge adulte, ce sont les shutdowns qui prennent le pas (un shutdown bien géré évite d'en arriver au meltdown, si j'ai bien compris...), parce qu'on a appris à se contrôler... Chez moi, c'est complètement l'inverse : j'étais enfant dans le repli, l'isolement, l'évitement (type shutdowns), et c'est à l'adolescence, sans doute parce que j'avais trop pris sur moi, trop encaissé sans rien dire, que je ne pouvais peut-être pas m'isoler (et donc me protéger) autant, que les explosions (type meltdowns) sont apparues... Et à l'âge adulte, quand ça déborde, ça prend des proportions démesurées et sacrément inquiétantes...
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Pendant mon enfance et adolescence c'était un peu ça - casser ce qui me passe par les mains, des cris, claquage de portes et j'en passe, bref tout ce qui a pu être attribué à l'époque à des crises d'adolescence très violentes. Depuis j'essaie de "contrôler" si on peut dire ça, je casse plus la vaisselle (même si l'envie y est), je me mords souvent la main pour contenir cet envie de tout casser (je vis en couple avec des enfants), je râle (mon mari me laisse de râler et y intervient pas - il a compris que ça ne servirait à rien). Je n'ai jamais trop supporté des réunions de famille à cause de la surcharge (mais je ne le savais pas). J'ai souvent glissé dans ce genre implosion qui est très sournoise, qui vient petit à petit, mais qui s'installe à coup sûr et qui me transforme en "zombie". C'est d'ailleurs ça qui m'a poussé il y a quelques mois à consulter sans me douter que j'aurais pu être concernée par TSA. Je ne sais pas si je peut considérer "mes crises" comme meltdowns/shutdowns, c'est un point que je voudrais éclairer avec le psychologue qui me suit. C'est pourquoi moi aussi je me pose de questions.
TSA SDI
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Hello...
Bon, je pense que je suis obligée de me manifester sur ce sujet... Lol.
De mon côté, les crises c'est là depuis toujours et ça devient de plus en plus complexe à gérer au fil des années. Et c'est très explosif.
Personnellement c'est giga crises de larmes, hurlements, grosse agitation, hyperventilation, parfois insultes et débiter tout ce qui me traverse l'esprit, assez régulièrement y a de la casse d'objets ou de matériel et si quelqu'un s'interpose, ça peut parfois arriver qu'il y ait des coups accidentels mais généralement, c'est plus moi qui finis par me blesser moi-même...
C'est ultra variable dans la durée mais généralement, ça peut aller de quelques heures à plusieurs jours mais avec une légère interruption entre.
En fréquence, dans les moments où je vais plutôt bien, c'est peut-être une crise ou deux dans le mois, quand ça va vraiment pas, je les enchaîne sur court terme et c'est ce qu'il m'est arrivé récemment, d'ailleurs.
Depuis toujours, dans quasi toutes mes crises, y a une question de mise en danger envers moi-même (pour ne pas dire "suicide").
Chez moi, il n y a plus de clés sur les portes et la plupart des portes sont elles-mêmes dégradées.
Ça, c'est la giga explosion après avoir tenté de trop contenir et après l'implosion où je tente de me retirer au maximum de tout pour freiner les accumulations mais généralement, c'est déjà trop tard.
Je sais pas trop quoi dire de plus, j'ai jamais vraiment trouvé de moyen de gérer les crises, j'attends juste que ça passe et après, je vais pas bien pendant plusieurs jours, notamment parce que je finis par me blesser, soit parce que dans l'agitation je me blesse au niveau de la nuque et des cervicales (notamment quand y a des cognements de tête ou balancements ultra agités qui se manifestent que dans les giga crises, récemment j'ai eu très envie de m'exploser le crâne contre les murs, j'ai pas réussi parce que je suis toujours là pour écrire), soit parce que le fait de pleurer et hyperventiler pendant quasi 8h d'affilée ça me crée des sortes de surpressions intracrâniennes qui sont très douloureuses et désagréables pendant 2-3 jours.
On m'a récemment prescrit quelques gouttes de Tercian au cas où, sachant que mes crises peuvent s'étaler dans la durée et souvent continuer la nuit jusqu'à tôt dans la matinée/tard dans la nuit... Je suis pas forcément enchantée à l'idée de devoir en prendre si je refais des énormes crises mais au vu de comment ça m'épuise moi-même, je me dis qu'en cas extrême, ça peut se tenter.
De mon côté, c'est compliqué à gérer parce que je ne peux absolument pas rester seule pendant une crise et en même temps, je ne supporte pas qu'on essaie de me contenir ou de me calmer. Pour moi, mes crises, même si elles sont dues au TSA, elles sont toujours déclenchées par une cause extérieure sur laquelle on est censés pouvoir agir pour éviter que ça ne se reproduise. En d'autres termes, c'est forcément la faute de quelqu'un ou quelque chose mais d'extérieur.
Comme déjà dit récemment, oui, suffit de 3 fois rien, un grain de sable, la goutte d'eau qui fait déborder le vase et c'est terminé.
Je reconnais moi-même trouver ça compliqué parce que quand je sollicite quelqu'un pendant mes crises, tout est tellement imprévisible que ça donne l'impression que je ne laisse le droit à l'erreur à personne et en même temps, que tout le monde fait des gaffes volontairement pour redéclencher la crise dès que ça commence à se calmer.
Pour moi, mes crises, c'est un truc dont j'ai besoin, c'est pas quelque chose à arrêter, c'est pas une partie de plaisir, ça m'épuise mais si elles se manifestent, ce n'est jamais sans raison.
EDIT : J'en profite aussi pour préciser que mes crises, lorsqu'elles deviennent ingérables, ont déjà fait à plusieurs reprises l'objet d'appels pour demandes d'interventions diverses (pompiers, SAMU, entre autre -histoire de décrire l'intensité-) et à chaque fois, je me suis toujours mangée des refus dans la gueule quand c'est soft et quand c'est plutôt hard comme la semaine dernière, des paroles blessantes.
Bon, je pense que je suis obligée de me manifester sur ce sujet... Lol.
De mon côté, les crises c'est là depuis toujours et ça devient de plus en plus complexe à gérer au fil des années. Et c'est très explosif.
Personnellement c'est giga crises de larmes, hurlements, grosse agitation, hyperventilation, parfois insultes et débiter tout ce qui me traverse l'esprit, assez régulièrement y a de la casse d'objets ou de matériel et si quelqu'un s'interpose, ça peut parfois arriver qu'il y ait des coups accidentels mais généralement, c'est plus moi qui finis par me blesser moi-même...
C'est ultra variable dans la durée mais généralement, ça peut aller de quelques heures à plusieurs jours mais avec une légère interruption entre.
En fréquence, dans les moments où je vais plutôt bien, c'est peut-être une crise ou deux dans le mois, quand ça va vraiment pas, je les enchaîne sur court terme et c'est ce qu'il m'est arrivé récemment, d'ailleurs.
Depuis toujours, dans quasi toutes mes crises, y a une question de mise en danger envers moi-même (pour ne pas dire "suicide").
Chez moi, il n y a plus de clés sur les portes et la plupart des portes sont elles-mêmes dégradées.
Ça, c'est la giga explosion après avoir tenté de trop contenir et après l'implosion où je tente de me retirer au maximum de tout pour freiner les accumulations mais généralement, c'est déjà trop tard.
Je sais pas trop quoi dire de plus, j'ai jamais vraiment trouvé de moyen de gérer les crises, j'attends juste que ça passe et après, je vais pas bien pendant plusieurs jours, notamment parce que je finis par me blesser, soit parce que dans l'agitation je me blesse au niveau de la nuque et des cervicales (notamment quand y a des cognements de tête ou balancements ultra agités qui se manifestent que dans les giga crises, récemment j'ai eu très envie de m'exploser le crâne contre les murs, j'ai pas réussi parce que je suis toujours là pour écrire), soit parce que le fait de pleurer et hyperventiler pendant quasi 8h d'affilée ça me crée des sortes de surpressions intracrâniennes qui sont très douloureuses et désagréables pendant 2-3 jours.
On m'a récemment prescrit quelques gouttes de Tercian au cas où, sachant que mes crises peuvent s'étaler dans la durée et souvent continuer la nuit jusqu'à tôt dans la matinée/tard dans la nuit... Je suis pas forcément enchantée à l'idée de devoir en prendre si je refais des énormes crises mais au vu de comment ça m'épuise moi-même, je me dis qu'en cas extrême, ça peut se tenter.
De mon côté, c'est compliqué à gérer parce que je ne peux absolument pas rester seule pendant une crise et en même temps, je ne supporte pas qu'on essaie de me contenir ou de me calmer. Pour moi, mes crises, même si elles sont dues au TSA, elles sont toujours déclenchées par une cause extérieure sur laquelle on est censés pouvoir agir pour éviter que ça ne se reproduise. En d'autres termes, c'est forcément la faute de quelqu'un ou quelque chose mais d'extérieur.
Comme déjà dit récemment, oui, suffit de 3 fois rien, un grain de sable, la goutte d'eau qui fait déborder le vase et c'est terminé.
Je reconnais moi-même trouver ça compliqué parce que quand je sollicite quelqu'un pendant mes crises, tout est tellement imprévisible que ça donne l'impression que je ne laisse le droit à l'erreur à personne et en même temps, que tout le monde fait des gaffes volontairement pour redéclencher la crise dès que ça commence à se calmer.
Pour moi, mes crises, c'est un truc dont j'ai besoin, c'est pas quelque chose à arrêter, c'est pas une partie de plaisir, ça m'épuise mais si elles se manifestent, ce n'est jamais sans raison.
EDIT : J'en profite aussi pour préciser que mes crises, lorsqu'elles deviennent ingérables, ont déjà fait à plusieurs reprises l'objet d'appels pour demandes d'interventions diverses (pompiers, SAMU, entre autre -histoire de décrire l'intensité-) et à chaque fois, je me suis toujours mangée des refus dans la gueule quand c'est soft et quand c'est plutôt hard comme la semaine dernière, des paroles blessantes.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Fluxus, Eyvor, je ne sais pas si vos témoignages doivent me rassurer ou m'inquiéter, mais ce qui est certain, c'est que je me sens moins seule... !
J'en profite pour m'excuser auprès des modérateurs (et particulièrement auprès de Tugdual qui a dû à deux reprises déplacer mes amorces de discussion de l'espace "A propos de l'autisme et du SA" à la section "De tout et de rien"), je viens à peine de voir ici (viewtopic.php?p=453645#p453645) qu'il fallait prendre garde de ne pas y apporter de témoignages ou de questionnements personnels si on n'avait pas été diagnostiqué ; j'y réfléchirai donc à deux fois, comme il l'est demandé, avant de partager mon vécu dans l'espace "à propos de l'autisme et du SA" - même si sur un sujet comme celui-là, il me semble qu'on est sur une ligne de crête, et que j'aurais quand même hésité quant à l'endroit où poser ma question ; je suppose que c'est le rôle des modérateurs de trancher et de faire les déplacements nécessaires, mais je ne renouvelle mes excuses sincères !
J'en profite pour m'excuser auprès des modérateurs (et particulièrement auprès de Tugdual qui a dû à deux reprises déplacer mes amorces de discussion de l'espace "A propos de l'autisme et du SA" à la section "De tout et de rien"), je viens à peine de voir ici (viewtopic.php?p=453645#p453645) qu'il fallait prendre garde de ne pas y apporter de témoignages ou de questionnements personnels si on n'avait pas été diagnostiqué ; j'y réfléchirai donc à deux fois, comme il l'est demandé, avant de partager mon vécu dans l'espace "à propos de l'autisme et du SA" - même si sur un sujet comme celui-là, il me semble qu'on est sur une ligne de crête, et que j'aurais quand même hésité quant à l'endroit où poser ma question ; je suppose que c'est le rôle des modérateurs de trancher et de faire les déplacements nécessaires, mais je ne renouvelle mes excuses sincères !
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Après, ce n'est pas un truc obligatoire ou commun à tout le monde.
Il y a tout pleins de personnes TSA qui ne font pas de crises et tout pleins chez qui ça se manifeste sûrement différemment aussi.
Et puis ça dépend de vachement de contextes et quand les crises se font de plus en plus régulières et intenses, ça peut aussi être le signe qu'il y a quelque chose à modifier dans son environnement ou les façons de faire ou autre.
Mon témoignage n'est que le mien, il est assez personnel, mes crises ont commencé à se manifester très tôt dans la petite enfance et aujourd'hui, j'ai encore la vingtaine (moins de 25 ans) et elles sont toujours là et toujours identiques. Cela ne fait pas encore 1 an que j'ai été diagnostiquée et je pense que le fait qu'il n y ait pas eu de changement ou d'évolution dans mes crises depuis toujours, ça a malheureusement créé des habitudes et des routines qui ont fini par ne plus alarmer, ne serait-ce que sur mon TSA d'abord, puis sur mon mal-être ensuite.
Tout ça pour dire que j'ai toujours eu un contexte autour qui favorisait très largement aussi l'apparition des crises et donc, que j'ai développé tout un tas d'autres choses autour qui n'ont fait que les intensifier avec le temps.
Si ça peut rassurer sur le fait que tel ou tel témoignage doive inquiéter... Ça dépend vraiment d'une multitude de facteurs parfois.
D'ailleurs, récemment, quand on m'a demandé ce qu'il s'est passé parce qu'à cause d'un enchaînement de très grosses crises très explosives, je n'ai pas pu me présenter à ma session de partiels, j'ai dit que de toutes façons, c'était habituel pour moi et on m'a répondu quelque chose de l'ordre du "Je peux pas vous laisser dire ça" et pourtant, c'est la vérité.
Je ne sais pas si le fait qu'à côté de mon TSA je possède de grandes capacités ailleurs, ça donne l'impression que les crises sont inexistantes chez moi ou autre ou juste parce qu'on n'en parle pas dès que ça se produit, ça laisse penser qu'il n y en a pas... Mais ça m'a limite impactée qu'on n'y croit pas.
Bref, aujourd'hui j'ai envie d'assumer, j'ai plus envie de cacher ou de masquer.
Il y a tout pleins de personnes TSA qui ne font pas de crises et tout pleins chez qui ça se manifeste sûrement différemment aussi.
Et puis ça dépend de vachement de contextes et quand les crises se font de plus en plus régulières et intenses, ça peut aussi être le signe qu'il y a quelque chose à modifier dans son environnement ou les façons de faire ou autre.
Mon témoignage n'est que le mien, il est assez personnel, mes crises ont commencé à se manifester très tôt dans la petite enfance et aujourd'hui, j'ai encore la vingtaine (moins de 25 ans) et elles sont toujours là et toujours identiques. Cela ne fait pas encore 1 an que j'ai été diagnostiquée et je pense que le fait qu'il n y ait pas eu de changement ou d'évolution dans mes crises depuis toujours, ça a malheureusement créé des habitudes et des routines qui ont fini par ne plus alarmer, ne serait-ce que sur mon TSA d'abord, puis sur mon mal-être ensuite.
Tout ça pour dire que j'ai toujours eu un contexte autour qui favorisait très largement aussi l'apparition des crises et donc, que j'ai développé tout un tas d'autres choses autour qui n'ont fait que les intensifier avec le temps.
Si ça peut rassurer sur le fait que tel ou tel témoignage doive inquiéter... Ça dépend vraiment d'une multitude de facteurs parfois.
D'ailleurs, récemment, quand on m'a demandé ce qu'il s'est passé parce qu'à cause d'un enchaînement de très grosses crises très explosives, je n'ai pas pu me présenter à ma session de partiels, j'ai dit que de toutes façons, c'était habituel pour moi et on m'a répondu quelque chose de l'ordre du "Je peux pas vous laisser dire ça" et pourtant, c'est la vérité.
Je ne sais pas si le fait qu'à côté de mon TSA je possède de grandes capacités ailleurs, ça donne l'impression que les crises sont inexistantes chez moi ou autre ou juste parce qu'on n'en parle pas dès que ça se produit, ça laisse penser qu'il n y en a pas... Mais ça m'a limite impactée qu'on n'y croit pas.
Bref, aujourd'hui j'ai envie d'assumer, j'ai plus envie de cacher ou de masquer.
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Re: Des meltdowns explosifs ?
J’ai longtemps cherché des renseignements sur Meltdown et Shutdown (lecture, témoignages, vidéos), tu peux trouver des vidéos sur YouTube.
J’ai comme toi peu d’accès à mes ressentis, et il est donc très compliqué pour moi de comprendre ces états.
Mais comme tu le décris Eulalie, cela correspond totalement à la description du Meltdown.
J’ai comme toi peu d’accès à mes ressentis, et il est donc très compliqué pour moi de comprendre ces états.
Mais comme tu le décris Eulalie, cela correspond totalement à la description du Meltdown.
Tsa,Hp, Tda (Tsa et Hp diagnostiqué à 48 ans, en janvier 2022). Fatigue chronique et fibromyalgie.
Vivant en Suisse, nord vaudois.
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Il y a cette discussion sur les shutdowns, les meltdowns et autres crises où ça sature dans l'ossature.
J'avais aussi partagé deux fichiers (pas beaucoup pour le moment) ici.
J'avais aussi partagé deux fichiers (pas beaucoup pour le moment) ici.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Merci freeshost, mais j'ai cherché tellement d'informations sur l'autisme de manière presque obsessionnelle, au point où je me demande si ce n'est pas en train de devenir un intérêt restreint (j'image cependant que toutes les personnes qui sont en attente d'une évaluation diagnostique font la même chose...), que j'avais déjà lu ces témoignages de Neiiko et de Joy de Ménilmontant.
Quant à cette discussion, j'avais déjà dû la parcourir avant même de m'inscrire sur ce forum, mais je n'ai pas encore eu le courage de lire les 15 pages...
Si tu as des liens vers des vidéos YouTube à me faire partager, je suis preneuse
!
A vrai dire, je ne sais pas si j'ai bien accès à mes ressentis ou pas... Ce n'était pas l'impression que j'avais jusque-là, mais un médecin du troisième service de psychiatrie où l'hypothèse de l'autisme avait été posée à mon sujet m'avait dit clairement que j'avais du mal à identifier les émotions... Alors je ne sais pas. Seule une évaluation diagnostique en bonne et due forme répondra à la question.
Et j'espère vraiment que l'hypothèse diagnostique de l'autisme va se confirmer, sinon, je n'aurai toujours pas d'explication à ces crises de colère explosives franchement inquiétantes, et que je ne sais toujours pas gérer à 30 ans...
Donc Fluxux, à moins de 25 ans, et d'autant plus si cela ne fait qu'un an que tu as été diagnostiquée, tu as de la marge de progression, je n'en doute pas Il doit bien exister des thérapeutes spécialisés dans l'accompagnement des personnes autistes pour t'aider (même si je sais qu'il ne sont pas légion...).
Pour le reste, ton témoignage est long, je prendrai le temps d'y répondre comme il se doit quand j'aurai davantage de temps.
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- Assidu
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Si tu as des liens vers des vidéos YouTube à me faire partager, je suis preneuse
!
A vrai dire, je ne sais pas si j'ai bien accès à mes ressentis ou pas... Ce n'était pas l'impression que j'avais jusque-là, mais un médecin du troisième service de psychiatrie où l'hypothèse de l'autisme avait été posée à mon sujet m'avait dit clairement que j'avais du mal à identifier les émotions... Alors je ne sais pas. Seule une évaluation diagnostique en bonne et due forme répondra à la question.
Voici un compte que j’apprécie énormément, si tu ne comprends pas l’anglais tu peux régler les sous-titres en français
https://youtube.com/c/TheAspieWorld
Et ce compte en français
https://youtu.be/xVQuN3Oi634
Et j’ai fait comme toi avant le diagnostic, j’ai épluché des tonnes d’écrits et vidéos sur le sujet….
Tsa,Hp, Tda (Tsa et Hp diagnostiqué à 48 ans, en janvier 2022). Fatigue chronique et fibromyalgie.
Vivant en Suisse, nord vaudois.
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Oui bien-sûr qu'on peut espérer de la progression, c'est sûr que le diagnostic reste quand même le tremplin qui permet d'obtenir ensuite les aides qui viennent derrière et mettre en place un maximum de choses pour adapter, que ce soit son environnement ou les actions ! D'ailleurs, toujours pas trop de nouvelles de la part du SAMSAH TSA, j'espère que c'est pour bientôt...*Eulalie* a écrit : ↑mercredi 4 mai 2022 à 22:03 Donc Fluxux, à moins de 25 ans, et d'autant plus si cela ne fait qu'un an que tu as été diagnostiquée, tu as de la marge de progression, je n'en doute pas Il doit bien exister des thérapeutes spécialisés dans l'accompagnement des personnes autistes pour t'aider (même si je sais qu'il ne sont pas légion...).
Pour le reste, ton témoignage est long, je prendrai le temps d'y répondre comme il se doit quand j'aurai davantage de temps.
Au final, j'aurais fait toute l'année scolaire, tant bien que mal encore, sans aucune aide extérieure même si j'ai mes aménagements à l'université...
En ce qui concerne les thérapeutes, oui, je suis suivie depuis peu par une super psychiatre bien connaisseuse des TSA après quelques mauvaises expériences avec d'autres psychiatres et j'ai quand même du choix en psychologues... J'essaie en ce moment la négociation pour me faire récupérer en suivi par 1 des psychothérapeutes qui connait bien le TSA et qui a tout un tas de pratiques ultra intéressantes, que j'ai vu dans un autre contexte plusieurs fois et avec qui ça avait trop bien accroché... J'attends encore une réponse mais je veux rester confiante là-dessus, j'en ai réellement besoin...
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Je reprends ce fil près de vingt jours plus tard, je ne sais donc pas si mon message sera vu et si je peux par conséquent espérer une réponse (j'ai hésité à ouvrir une nouvelle discussion et à laisser les modérateurs mettre ensuite le message à la bonne place, mais je me suis dit qu'ils avaient sûrement mieux à faire... Accepteriez-vous - les modérateurs - de m'indiquer comment procéder pour reprendre et relancer une discussion délaissée pendant quelques temps... ?)
J'ai lu une partie de la discussion "Crises, meltdown/shutdown" (viewtopic.php?f=4&t=5556&hilit=meltdowns - j'ai jeté un coup d’œil sur le tutoriel expliquant comment "créer un lien général" pour faire ça proprement, mais je n'ai rien compris... je ne sous-entends pas que les explications ne sont pas claires, je crois plutôt que c'est vraiment moi qui suis nulle en informatique... ) vers laquelle m'avait renvoyée freeshost, et je dois avouer que je suis confuse : ce qui est décrit par les autistes diagnostiqués, ce sont de véritables tempêtes incontrôlables (cf. aussi le témoignage de Fluxus sur ce fil). Or, en ce qui me concerne, j'ai l'impression que même s'il y a débordements, un certain contrôle demeure.
Aussi, je me demande s'il ne s'agit pas de "simples" gros caprices, d'une grosse rage refoulée pendant toute mon enfance (car j'ai été une enfant très calme, d'après le témoignage de mes parents ; or, une personne autiste devrait être sujette aux meltdowns dès l'enfance, si j'ai bien compris ; je n'ai en tout cas lu nulle part qu'ils pouvaient apparaître plus tard) qui rejaillit aujourd'hui parce que... eh bien la colère est là, c'est humain, et il faut bien l'extérioriser à un moment ou à un autre ; si on la bride comme je semble le faire, alors elle s'exprime de manière disproportionnée, inappropriée. Cela reste spectaculaire, et même franchement inquiétant, mais je me demande si je ne me suis pas précipitée (bon, pas tout à fait, j'ai mis un peu de temps à faire la corrélation entre mes crises de colère et les crises autistiques) sur l'interprétation "meltdown" pour me trouver une excuse, en quelque sorte - car j'ai beau savoir qu'il me faut exprimer ma colère de manière appropriée, au bon moment... rien à faire, je n'y arrive pas, je suis excessivement calme, gentille , conciliante... jusqu'au moment où ça explose.
Je me permets de faire partager mes dernières explosions, en les contextualisant - si des personnes officiellement autistes passent par là, peut-être pourront-elle m'aider à faire la part des choses...
J'ai récemment été reprise en charge, pour la énième fois, en clinique psychiatrique, à la suite d'une crise suicidaire (cela fait plus d'un an que je suis trimballée de services de psychiatrie en services de psychiatrie - je n'ai pas tenu plus d'un mois à l'extérieur de l'hôpital - sans qu'aucun autre diagnostic que "troubles anxio-dépressifs" - bref, la case fourre-tout - n'ait pu être posé... Il ne me reste donc plus que l'hypothèse de l'autisme - posée dans trois services de psychiatrie, mais c'est à prendre avec des pincettes, car il s'agissait de trois services dans le même hôpital public, et les médecins responsables ainsi que les internes échangeaient très certainement entre eux ; d'ailleurs, la jeune interne qui m'a parlé de l'autisme dans le troisième service - et qui m'a prêté la BD La différence invisible de Julie Dachez - m'a dit qu'elle avait vu que la question de l'autisme s'était posée dans les deux services précédents. Et quand bien même cette hypothèse se confirmerait, elle n'expliquerait pas ces hospitalisations à répétition...).
N. B. : les passages entre crochets, comme ceci, [...], ce sont mes pensées au moment où les faits se sont déroulés
Episode n°1
A mon arrivée, je me suis retrouvée à partager ma chambre avec une femme au demeurant très gentille, mais à qui il n'a pas semblé opportun de mettre des écouteurs pour regarder des vidéos sur son ordinateur. Je lui ai donc signalé poliment (enfin, j'espère, il paraît que je peux être abrupte et peu diplomate sans m'en rendre compte ) que cela me dérangeait, elle n'a pas jugé bon de se procurer des écouteurs lors de sa sortie thérapeutique du lendemain, a recommencé à regarder des vidéos sur son ordinateur. Entre-temps, j'ai signalé le problème au psychiatre qui me suivait, à l'équipe infirmière (personne n'a réagi), proposé à la femme en question de lui prêter mon casque audio, rien à faire, elle a refusé, sous prétexte qu'elle avait mis le son très bas (c'était vrai) et que ça ne devait pas me gêner (mais ça me gênait quand même... sans silence, je ne peux pas être, tout simplement. Je le vis comme un vrai handicap, car personne ne comprend, je suis l'emmerdeuse de service). J'étais à bout, j'ai pris la souris de son ordinateur, et je l'ai balancée par la fenêtre. La femme a hurlé, l'a signalé à l'équipe infirmière (cette fois, ils ont réagi...), on m'a fait la morale (j'étais en larmes et tremblante), et transférée dans une autre chambre.
Episode n°2
Au moment de prendre mes médicaments du soir, je discute avec l'infirmière de nuit de la probabilité que je puisse être dans une famille d'accueil thérapeutique, car je ne peux pas, et ne veux pas, passer ma vie entière à l'hôpital... Elle me fait comprendre que c'est peu réaliste, que l'on considère que les personnes avec des capacités intellectuelles comme les miennes peuvent s'en sortir [mais pourquoi donc suis-je depuis un an dans ce cycle infernal d'hospitalisations ?? en quoi l'intelligence est-elle d'une quelconque aide face à la maladie mentale ??]. Sur ce, je prends la dose maximale de somnifères prescrits, car cela fait environ trois nuits que je ne dors presque pas. Elle me fait remarquer que si je n'arrive pas à dormir avec ça, elle n'aura plus rien à me donner.
Des heures plus tard, minuit passé... je ne dors toujours pas. Désemparée, je vais à l'infirmerie (je sais qu'il me reste tout de même un anxiolytique et du tercian en si besoin). La même infirmière me répète qu'elle m'a déjà donné la dose maximale de somnifères. La répétition de cette phrase provoque une rafale émotionnelle en moi, je balance par terre le verre plein d'eau que j'avais à la main. Elle ou sa collègue me fait remarquer d'un ton infantilisant qu'il va me falloir le ramasser et éponger l'eau. Et là, les digues rompent : je renverse un chariot sur lequel était posé je ne sais quoi, commence à balancer les chaises alignées devant l'infirmerie dans le couloir... L'infirmière accourt, m'arrête, me conduit dans ma chambre (je suis en pleurs et tremblante, je n'oppose aucune résistance). Elle me sermonne, me gronde comme une enfant, passe même au tutoiement, je bégaye entre mes larmes quelque chose comme "je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je ne comprends pas, je ne contrôle pas... et puis je ne vais jamais réussir à me sortir de l'hôpital, vous m'avez dit tout à l'heure qu'il n'y avait rien pour aider les personnes comme moi..." (sous-entendu : pas de possibilité d'être en famille d'accueil thérapeutique). Finalement, j'arrive à dormir tant bien que mal (plutôt mal que bien, je crois que j'ai plutôt somnolé) avec l'anxiolytique et le tercian en si besoin...
Le lendemain, gênée, je parle avec la même infirmière de nuit, je m'excuse, je suis confuse. Elle est repassée au vouvoiement, me dit que la veille, "je n'étais pas moi", j'acquiesce. L'incident est clos.
Episode n°3
Je suis dans une autre chambre, donc. Ma nouvelle voisine de chambre ne fait pas de bruit, elle est très gentille et respectueuse... mais c'est une handicapée mentale qui passe ses journées au lit sans ouvrir les volets. Je suis arrivée là dans un état dépressif sévère, je n'arrive pas à retrouver une dynamique et un élan vital dans ces conditions. Et puis cela fait une année qu'elle est hospitalisée ici : l'effet miroir, pour moi qui n'arrive pas à me sortir de ce cycle infernal d'hospitalisations, est dévastateur. Par ailleurs, elle ne se lave que très peu souvent, se gratte presque en permanence (ce bruit me hérisse), et mange goulûment. Or, je souffre aussi de troubles alimentaires (manque d'appétit, nausée au moment des repas - pas de l'anorexie mentale au sens clinique, mais de l'anorexie au sens étymologique)... au point où un soir, ma voisine de chambre me dégoûte tellement que j'en vomi. Je le signale en larmes à une aide-soignante, lui explique pourquoi j'en suis arrivée à ces vomissements, lui demande s'il sera possible de changer de chambre ; elle me répond "non, il va falloir rester avec M***". Le lendemain, un vendredi, j'en parle à la psychiatre, elle est très compréhensive et à l'écoute, me dit qu'un changement de chambre lui apparaît comme une décision médicale, que cela sera discuté avec l'équipe soignante après le week-end. Soulagée, j'évoque ce changement de chambre à l'infirmier du soir qui distribue les médicaments ; il n'est apparemment pas au courant, et m'explique tranquillement qu'ils ne font pas de changement de chambre "de convenance"...
Le dimanche, je vais tellement mal que les infirmiers demandent au psychiatre de garde de passer me voir : il me rassure, me dit spontanément, avant que j'explique quoi que ce soit, que l'on me changera de chambre (manifestement, lui, était au courant... je ne comprends pas comment circule l'information...). L'après-midi, une infirmière m'accompagne pour aller chercher des livres dans la bibliothèque de la clinique, je la remercie d'avoir demandé au psychiatre de garde d'être venu me voir, lui confie que je suis soulagée à l'idée que l'on va me changer de chambre ; elle me répond : "on s'y opposera, c'est trop de travail pour tout le monde, et puis vous savez ce que vous perdez, mais vous ne savez pas ce que vous gagnez". Comme c'est une infirmière très gentille, je capitule [c'est vrai, ils ont beaucoup de travail, ils sont en sous-service, et puis ça va aller, je vais tenir, au moins, ma voisine de chambre ne fait pas de bruit...].
Le lendemain, je vais mieux. Je reprends espoir [ce n'est pas si terrible, et au moins, ma voisine de chambre ne fait pas de bruit...]... mais grosse crise d'angoisse quelques jours plus tard. Ma voisine de chambre s'est absentée pour l'après-midi, tout en elle me dégoûte tellement que je renverse tout le mobilier qu'elle utilise : table de bureau, lit... L'infirmière arrive, voit le chantier (après avoir tout renversé, j'étais le dos au mur, le souffle court, tremblante), me demande pourquoi je m'en suis prise aux affaires de ma voisine et pas aux miennes, m'amène dans la salle de soins, essaie de me faire dire ce qui ne va pas, je réponds hébétée "je ne sais pas...", je me mets à pleurer, verbalise les idées suicidaires qui m'avaient à nouveau envahie depuis quelques jours... Elle me donne un anxiolytique, prévient la cadre de santé ; cette dernière arrive dans la chambre, où je suis assise sur mon lit, toujours hébétée, elle me sermonne comme une enfant, me fait remarquer que je n'ai pas à agir ainsi parce qu'on ne veut pas me changer de chambre, m'explique qu'elle va devoir écrire un rapport sur moi, d'autant que ce n'est pas la première fois que je m'en prends au matériel, que s'il y a de la casse, il me faudra payer les réparations, que si cela se reproduit, on ne me gardera pas dans la clinique ; elle exige que je remette tout en ordre ; toujours hébétée, j'acquiesce, je m'exécute. Par chance, pas de casse, ma voisine de chambre ne se rend même compte de rien.
Le soir, à nouveau, je vomis mon repas. Cette fois, je sonne, une aide-soignante arrive, elle me voit assise par terre dans la salle de bain, en larmes, me demande si je suis tombée, je lui explique que je viens de vomir en lui montrant les toilettes (je n'avais pas tiré la chasse pour qu'elle constate de ses propres yeux que j'avais vomi). Je ne sais même plus ce qu'elle m'a répondu, mais j'ai bien compris qu'on n'allait rien faire pour me sortir de là.
J'ai à peine dormi de la nuit, et le lendemain, je suis allée en catastrophe à l'accueil payer une fortune pour pouvoir passer dix jours en chambre simple.
Voilà. Après avoir lu une partie de la discussion "Crises meltdown/shutdown" susmentionnée, je doute un peu que ce genre de comportement puisse être "rangé" là-dedans : j'ai cru comprendre qu'une personne en plein meltdown, rien ne pouvait l'arrêter. Or, dès qu'on commence à "s'occuper de moi", je m'arrête de tout casser ou de tout balancer - je reste dans un état de détresse immense pendant quelques temps, mais un temps bien moins long, me semble-t-il, que ceux qui font de "vrais" meltdowns ou shutdowns... Mes crises ne surviennent pas non plus sans raison, elles sont plus ou moins porteuses d'un message, et elles s'arrêtent dès que je suis "entendue" (bon, pas tellement entendue, au sens de comprise : je vis très mal que l'on m'infantilise quand j'exprime en réalité de cette manière une souffrance extrême, me semble-t-il, une souffrance que j'ai verbalisée au préalable et qui n'a pas été prise en compte...). Il me semble que ça ressemble davantage à de "gros caprices", ceux-là même que je n'ai apparemment pas faits quand j'étais enfant, et qui s'expriment de manière paroxystique et disproportionnée maintenant que je suis adulte...
Je précise : le trouble borderline a été envisagé dans la clinique où j'ai été hospitalisée précédemment, le psychiatre qui m'y suivait m'avait prévenue que s'il devait me mettre une note sur 20 quant au borderline, je serais entre 9 et 11, et que ce n'était pas significatif pour poser le diagnostic ; il m'a fait répondre à un questionnaire standardisé (j'ai oublié son intitulé) qui permet de voir si on souffre de tel ou tel trouble de la personnalité, j'étais effectivement pile à "10/20" pour le borderline ; on a alors passé en revue les neuf critères du borderline, je n'en ai "que" quatre sur les cinq minimums requis, et pas les deux "principaux" (on ne peut pas véritablement établir de hiérarchie entre les neuf critères, mais les borderline avérés ont très fréquemment un sentiment chronique de vide et d'ennui, et font preuve d'impulsivité dans des comportements qui peuvent être dangereux pour eux (consommation de drogues ou d'alcool, sexualité à risque, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie, dépenses excessives) ; ce n'est pas mon cas). Je suis donc "à la limite de l'état limite"... et je m'attends à ce que ce soit le même topo pour l'autisme...
A l'attention des modérateurs : j'ai passé beaucoup de temps à rédiger ce trèèèès (certainement trop...) long message : comment m'assurer qu'il sera bien lu (et donc que des personnes seront susceptibles de me répondre et éventuellement de m'éclairer), dans la mesure où le fil de la discussion s'est interrompu voici environ quinze jours ?
J'ai lu une partie de la discussion "Crises, meltdown/shutdown" (viewtopic.php?f=4&t=5556&hilit=meltdowns - j'ai jeté un coup d’œil sur le tutoriel expliquant comment "créer un lien général" pour faire ça proprement, mais je n'ai rien compris... je ne sous-entends pas que les explications ne sont pas claires, je crois plutôt que c'est vraiment moi qui suis nulle en informatique... ) vers laquelle m'avait renvoyée freeshost, et je dois avouer que je suis confuse : ce qui est décrit par les autistes diagnostiqués, ce sont de véritables tempêtes incontrôlables (cf. aussi le témoignage de Fluxus sur ce fil). Or, en ce qui me concerne, j'ai l'impression que même s'il y a débordements, un certain contrôle demeure.
Aussi, je me demande s'il ne s'agit pas de "simples" gros caprices, d'une grosse rage refoulée pendant toute mon enfance (car j'ai été une enfant très calme, d'après le témoignage de mes parents ; or, une personne autiste devrait être sujette aux meltdowns dès l'enfance, si j'ai bien compris ; je n'ai en tout cas lu nulle part qu'ils pouvaient apparaître plus tard) qui rejaillit aujourd'hui parce que... eh bien la colère est là, c'est humain, et il faut bien l'extérioriser à un moment ou à un autre ; si on la bride comme je semble le faire, alors elle s'exprime de manière disproportionnée, inappropriée. Cela reste spectaculaire, et même franchement inquiétant, mais je me demande si je ne me suis pas précipitée (bon, pas tout à fait, j'ai mis un peu de temps à faire la corrélation entre mes crises de colère et les crises autistiques) sur l'interprétation "meltdown" pour me trouver une excuse, en quelque sorte - car j'ai beau savoir qu'il me faut exprimer ma colère de manière appropriée, au bon moment... rien à faire, je n'y arrive pas, je suis excessivement calme, gentille , conciliante... jusqu'au moment où ça explose.
Je me permets de faire partager mes dernières explosions, en les contextualisant - si des personnes officiellement autistes passent par là, peut-être pourront-elle m'aider à faire la part des choses...
J'ai récemment été reprise en charge, pour la énième fois, en clinique psychiatrique, à la suite d'une crise suicidaire (cela fait plus d'un an que je suis trimballée de services de psychiatrie en services de psychiatrie - je n'ai pas tenu plus d'un mois à l'extérieur de l'hôpital - sans qu'aucun autre diagnostic que "troubles anxio-dépressifs" - bref, la case fourre-tout - n'ait pu être posé... Il ne me reste donc plus que l'hypothèse de l'autisme - posée dans trois services de psychiatrie, mais c'est à prendre avec des pincettes, car il s'agissait de trois services dans le même hôpital public, et les médecins responsables ainsi que les internes échangeaient très certainement entre eux ; d'ailleurs, la jeune interne qui m'a parlé de l'autisme dans le troisième service - et qui m'a prêté la BD La différence invisible de Julie Dachez - m'a dit qu'elle avait vu que la question de l'autisme s'était posée dans les deux services précédents. Et quand bien même cette hypothèse se confirmerait, elle n'expliquerait pas ces hospitalisations à répétition...).
N. B. : les passages entre crochets, comme ceci, [...], ce sont mes pensées au moment où les faits se sont déroulés
Episode n°1
A mon arrivée, je me suis retrouvée à partager ma chambre avec une femme au demeurant très gentille, mais à qui il n'a pas semblé opportun de mettre des écouteurs pour regarder des vidéos sur son ordinateur. Je lui ai donc signalé poliment (enfin, j'espère, il paraît que je peux être abrupte et peu diplomate sans m'en rendre compte ) que cela me dérangeait, elle n'a pas jugé bon de se procurer des écouteurs lors de sa sortie thérapeutique du lendemain, a recommencé à regarder des vidéos sur son ordinateur. Entre-temps, j'ai signalé le problème au psychiatre qui me suivait, à l'équipe infirmière (personne n'a réagi), proposé à la femme en question de lui prêter mon casque audio, rien à faire, elle a refusé, sous prétexte qu'elle avait mis le son très bas (c'était vrai) et que ça ne devait pas me gêner (mais ça me gênait quand même... sans silence, je ne peux pas être, tout simplement. Je le vis comme un vrai handicap, car personne ne comprend, je suis l'emmerdeuse de service). J'étais à bout, j'ai pris la souris de son ordinateur, et je l'ai balancée par la fenêtre. La femme a hurlé, l'a signalé à l'équipe infirmière (cette fois, ils ont réagi...), on m'a fait la morale (j'étais en larmes et tremblante), et transférée dans une autre chambre.
Episode n°2
Au moment de prendre mes médicaments du soir, je discute avec l'infirmière de nuit de la probabilité que je puisse être dans une famille d'accueil thérapeutique, car je ne peux pas, et ne veux pas, passer ma vie entière à l'hôpital... Elle me fait comprendre que c'est peu réaliste, que l'on considère que les personnes avec des capacités intellectuelles comme les miennes peuvent s'en sortir [mais pourquoi donc suis-je depuis un an dans ce cycle infernal d'hospitalisations ?? en quoi l'intelligence est-elle d'une quelconque aide face à la maladie mentale ??]. Sur ce, je prends la dose maximale de somnifères prescrits, car cela fait environ trois nuits que je ne dors presque pas. Elle me fait remarquer que si je n'arrive pas à dormir avec ça, elle n'aura plus rien à me donner.
Des heures plus tard, minuit passé... je ne dors toujours pas. Désemparée, je vais à l'infirmerie (je sais qu'il me reste tout de même un anxiolytique et du tercian en si besoin). La même infirmière me répète qu'elle m'a déjà donné la dose maximale de somnifères. La répétition de cette phrase provoque une rafale émotionnelle en moi, je balance par terre le verre plein d'eau que j'avais à la main. Elle ou sa collègue me fait remarquer d'un ton infantilisant qu'il va me falloir le ramasser et éponger l'eau. Et là, les digues rompent : je renverse un chariot sur lequel était posé je ne sais quoi, commence à balancer les chaises alignées devant l'infirmerie dans le couloir... L'infirmière accourt, m'arrête, me conduit dans ma chambre (je suis en pleurs et tremblante, je n'oppose aucune résistance). Elle me sermonne, me gronde comme une enfant, passe même au tutoiement, je bégaye entre mes larmes quelque chose comme "je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je ne comprends pas, je ne contrôle pas... et puis je ne vais jamais réussir à me sortir de l'hôpital, vous m'avez dit tout à l'heure qu'il n'y avait rien pour aider les personnes comme moi..." (sous-entendu : pas de possibilité d'être en famille d'accueil thérapeutique). Finalement, j'arrive à dormir tant bien que mal (plutôt mal que bien, je crois que j'ai plutôt somnolé) avec l'anxiolytique et le tercian en si besoin...
Le lendemain, gênée, je parle avec la même infirmière de nuit, je m'excuse, je suis confuse. Elle est repassée au vouvoiement, me dit que la veille, "je n'étais pas moi", j'acquiesce. L'incident est clos.
Episode n°3
Je suis dans une autre chambre, donc. Ma nouvelle voisine de chambre ne fait pas de bruit, elle est très gentille et respectueuse... mais c'est une handicapée mentale qui passe ses journées au lit sans ouvrir les volets. Je suis arrivée là dans un état dépressif sévère, je n'arrive pas à retrouver une dynamique et un élan vital dans ces conditions. Et puis cela fait une année qu'elle est hospitalisée ici : l'effet miroir, pour moi qui n'arrive pas à me sortir de ce cycle infernal d'hospitalisations, est dévastateur. Par ailleurs, elle ne se lave que très peu souvent, se gratte presque en permanence (ce bruit me hérisse), et mange goulûment. Or, je souffre aussi de troubles alimentaires (manque d'appétit, nausée au moment des repas - pas de l'anorexie mentale au sens clinique, mais de l'anorexie au sens étymologique)... au point où un soir, ma voisine de chambre me dégoûte tellement que j'en vomi. Je le signale en larmes à une aide-soignante, lui explique pourquoi j'en suis arrivée à ces vomissements, lui demande s'il sera possible de changer de chambre ; elle me répond "non, il va falloir rester avec M***". Le lendemain, un vendredi, j'en parle à la psychiatre, elle est très compréhensive et à l'écoute, me dit qu'un changement de chambre lui apparaît comme une décision médicale, que cela sera discuté avec l'équipe soignante après le week-end. Soulagée, j'évoque ce changement de chambre à l'infirmier du soir qui distribue les médicaments ; il n'est apparemment pas au courant, et m'explique tranquillement qu'ils ne font pas de changement de chambre "de convenance"...
Le dimanche, je vais tellement mal que les infirmiers demandent au psychiatre de garde de passer me voir : il me rassure, me dit spontanément, avant que j'explique quoi que ce soit, que l'on me changera de chambre (manifestement, lui, était au courant... je ne comprends pas comment circule l'information...). L'après-midi, une infirmière m'accompagne pour aller chercher des livres dans la bibliothèque de la clinique, je la remercie d'avoir demandé au psychiatre de garde d'être venu me voir, lui confie que je suis soulagée à l'idée que l'on va me changer de chambre ; elle me répond : "on s'y opposera, c'est trop de travail pour tout le monde, et puis vous savez ce que vous perdez, mais vous ne savez pas ce que vous gagnez". Comme c'est une infirmière très gentille, je capitule [c'est vrai, ils ont beaucoup de travail, ils sont en sous-service, et puis ça va aller, je vais tenir, au moins, ma voisine de chambre ne fait pas de bruit...].
Le lendemain, je vais mieux. Je reprends espoir [ce n'est pas si terrible, et au moins, ma voisine de chambre ne fait pas de bruit...]... mais grosse crise d'angoisse quelques jours plus tard. Ma voisine de chambre s'est absentée pour l'après-midi, tout en elle me dégoûte tellement que je renverse tout le mobilier qu'elle utilise : table de bureau, lit... L'infirmière arrive, voit le chantier (après avoir tout renversé, j'étais le dos au mur, le souffle court, tremblante), me demande pourquoi je m'en suis prise aux affaires de ma voisine et pas aux miennes, m'amène dans la salle de soins, essaie de me faire dire ce qui ne va pas, je réponds hébétée "je ne sais pas...", je me mets à pleurer, verbalise les idées suicidaires qui m'avaient à nouveau envahie depuis quelques jours... Elle me donne un anxiolytique, prévient la cadre de santé ; cette dernière arrive dans la chambre, où je suis assise sur mon lit, toujours hébétée, elle me sermonne comme une enfant, me fait remarquer que je n'ai pas à agir ainsi parce qu'on ne veut pas me changer de chambre, m'explique qu'elle va devoir écrire un rapport sur moi, d'autant que ce n'est pas la première fois que je m'en prends au matériel, que s'il y a de la casse, il me faudra payer les réparations, que si cela se reproduit, on ne me gardera pas dans la clinique ; elle exige que je remette tout en ordre ; toujours hébétée, j'acquiesce, je m'exécute. Par chance, pas de casse, ma voisine de chambre ne se rend même compte de rien.
Le soir, à nouveau, je vomis mon repas. Cette fois, je sonne, une aide-soignante arrive, elle me voit assise par terre dans la salle de bain, en larmes, me demande si je suis tombée, je lui explique que je viens de vomir en lui montrant les toilettes (je n'avais pas tiré la chasse pour qu'elle constate de ses propres yeux que j'avais vomi). Je ne sais même plus ce qu'elle m'a répondu, mais j'ai bien compris qu'on n'allait rien faire pour me sortir de là.
J'ai à peine dormi de la nuit, et le lendemain, je suis allée en catastrophe à l'accueil payer une fortune pour pouvoir passer dix jours en chambre simple.
Voilà. Après avoir lu une partie de la discussion "Crises meltdown/shutdown" susmentionnée, je doute un peu que ce genre de comportement puisse être "rangé" là-dedans : j'ai cru comprendre qu'une personne en plein meltdown, rien ne pouvait l'arrêter. Or, dès qu'on commence à "s'occuper de moi", je m'arrête de tout casser ou de tout balancer - je reste dans un état de détresse immense pendant quelques temps, mais un temps bien moins long, me semble-t-il, que ceux qui font de "vrais" meltdowns ou shutdowns... Mes crises ne surviennent pas non plus sans raison, elles sont plus ou moins porteuses d'un message, et elles s'arrêtent dès que je suis "entendue" (bon, pas tellement entendue, au sens de comprise : je vis très mal que l'on m'infantilise quand j'exprime en réalité de cette manière une souffrance extrême, me semble-t-il, une souffrance que j'ai verbalisée au préalable et qui n'a pas été prise en compte...). Il me semble que ça ressemble davantage à de "gros caprices", ceux-là même que je n'ai apparemment pas faits quand j'étais enfant, et qui s'expriment de manière paroxystique et disproportionnée maintenant que je suis adulte...
Je précise : le trouble borderline a été envisagé dans la clinique où j'ai été hospitalisée précédemment, le psychiatre qui m'y suivait m'avait prévenue que s'il devait me mettre une note sur 20 quant au borderline, je serais entre 9 et 11, et que ce n'était pas significatif pour poser le diagnostic ; il m'a fait répondre à un questionnaire standardisé (j'ai oublié son intitulé) qui permet de voir si on souffre de tel ou tel trouble de la personnalité, j'étais effectivement pile à "10/20" pour le borderline ; on a alors passé en revue les neuf critères du borderline, je n'en ai "que" quatre sur les cinq minimums requis, et pas les deux "principaux" (on ne peut pas véritablement établir de hiérarchie entre les neuf critères, mais les borderline avérés ont très fréquemment un sentiment chronique de vide et d'ennui, et font preuve d'impulsivité dans des comportements qui peuvent être dangereux pour eux (consommation de drogues ou d'alcool, sexualité à risque, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie, dépenses excessives) ; ce n'est pas mon cas). Je suis donc "à la limite de l'état limite"... et je m'attends à ce que ce soit le même topo pour l'autisme...
A l'attention des modérateurs : j'ai passé beaucoup de temps à rédiger ce trèèèès (certainement trop...) long message : comment m'assurer qu'il sera bien lu (et donc que des personnes seront susceptibles de me répondre et éventuellement de m'éclairer), dans la mesure où le fil de la discussion s'est interrompu voici environ quinze jours ?
Suspicion de TSA, en attente d'évaluation diagnostique en Centre Expert
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Je crois que ça arrive à beaucoup de gens, c'est même plutôt répandu de faire des crises de colère en solo. Enfin d'après ce que je comprends tu casses des trucs, pas des gens. C'est déjà ça. Pour l'instant j'ai même pas envie d'y voir un lien avec l'autisme ou une quelconque maladie mentale ou que sais-je, je crois que la violence fait partie de la nature humaine et donc on est tous sujets à ce genre de choses.
Peut être qu'un moyen de comprendre serait de refaire le fil chronologique des événements, de tenter de rationaliser tout ça afin d'éviter de recommencer, parce que j'imagine que le but c'est d'éviter ça, ne serait-ce que parce que tu te portes préjudice à toi-même (et tes meubles, aussi).
Bon moi ça m'est arrivé aussi récemment, j'ai défoncé le tiroir de mon bureau, faudrait du coup que je fasse ce que je viens de dire, que j'essaie de comprendre, mais je crois que je sais déjà, c'est en fait ce que t'expliques dès le début de ton message : t'encaisses et au bout d'un moment, tu craques.
Puis on peut pas tout rationaliser non plus donc l'idée c'est pas que ça se reproduise plus jamais, mais plutôt moins souvent et moins violemment.
Je trouve ça normal, et puis au pire c'est jamais que des meubles...
Bon j'avais commencé à raconter ma vie là mais c'est ton sujet.
Peut être qu'un moyen de comprendre serait de refaire le fil chronologique des événements, de tenter de rationaliser tout ça afin d'éviter de recommencer, parce que j'imagine que le but c'est d'éviter ça, ne serait-ce que parce que tu te portes préjudice à toi-même (et tes meubles, aussi).
Bon moi ça m'est arrivé aussi récemment, j'ai défoncé le tiroir de mon bureau, faudrait du coup que je fasse ce que je viens de dire, que j'essaie de comprendre, mais je crois que je sais déjà, c'est en fait ce que t'expliques dès le début de ton message : t'encaisses et au bout d'un moment, tu craques.
Puis on peut pas tout rationaliser non plus donc l'idée c'est pas que ça se reproduise plus jamais, mais plutôt moins souvent et moins violemment.
Je trouve ça normal, et puis au pire c'est jamais que des meubles...
Bon j'avais commencé à raconter ma vie là mais c'est ton sujet.
coucou
Pas de diagnostic, je pense pas être autiste + pas de diagnostic de prévu
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Re: Des meltdowns explosifs ?
Moi c'est après avoir pensé très fort au suicide au point de m'être fait interné moi même, puis en sollicitant de l'aide et qu'on m'a ri au visage en ajoutant "on s'en fout mdr" puis que je me suis mis en couple avec une femme menteuse et tarée qui m'a incité à aller au bout des choses pour le dire clairement, que j'ai pris conscience de la nature profonde de l'être humain et aussi que je pouvais compter exclusivement sur moi et personne d'autre. Après la confiance on peut la mettre en perspective rapidement : c'est qu'une bête question de besoins (argent, sexe, etc) et d'émotions. Le reste tout le monde s'en fout totalement. Je suis formel sur ce point.
Ce que je veux dire c'est qu'il faudrait que t'arrives à puiser en toi au lieu d'attendre trop d'autrui. Y a des règles de base, c'est idiot mais bon : le malheur des uns fait le bonheur des autres, on peut faire confiance à personne, tu tends la main on t'arraches le bras, etc etc...
Donc perso moi j'essaie de composer en vivant parmi les autres mais en attendant plus grand chose d'autrui. Je vois pas d'autre solution.
Par contre s'il te plait ne te suicide pas car il y aura toujours des gens que tu soupçonnes même pas que ça rendra profondément malheureux, rien que pour ça. Et aussi parce que ça ferait plaisir aux gens qui te pourrissent la vie.
Après moi je suis pas expert en réconfort mais je trouve que la psychiatrie c'est le pire endroit du monde pour se soigner (sauf en cas d'urgence, et encore). Mon expérience récente m'a conduit une nouvelle fois en psychiatrie et j'ai pu constater tout ça une nouvelle fois : les nouveaux patients m'ont demandé si j'étais le nouveau médecin de garde (mdr non j'étais au bord du gouffre), ensuite ils en ont rien eu à faire de mon état à mon arrivée, en gros fallait se défendre bien qu'au bout de sa vie face à tout le monde ou presque, rester conscient et alerte, calme autant que faire se peut et se barrer de ces endroits le plus vite possible avant d'être aspiré par la machine et d'entrer dans un délire de conditionnement au lieu et aux personnes et rester bloquer dans la matrice.
Ca me fait penser, y a une fille qui est entrée, elle avait un large bandage sur l'entiereté du bras, pas besoin d'être un génie pour savoir pourquoi elle venait d'arriver, donc on connait rien du pourquoi ni du comment mais y a des patients qui ont trouver le moyen d'être désagréable avec elle dès son arrivée.
Moi si je retourne en psychiatrie, j'essaierai d'anticiper et de choisir une bonne clinique dans laquelle il y aura des activités, des trucs à faire et pas stagner dans un bazar innommable.
D'ailleurs le vice est allé loin, je me suis offert un truc qui s'appartente au syndrome malin des neuroleptiques, j'ai cru crever, heureusement j'avais wikipédia pour calculer combien de temps j'allais ramper comme un chien dans le couloir désert de l'hopital, jusqu'à ce qu'une infirmière me dise "tu fais quoi espèce de fainéant" - "bah rien je crève en silence mdr".
Purée.
Ce que je veux dire c'est qu'il faudrait que t'arrives à puiser en toi au lieu d'attendre trop d'autrui. Y a des règles de base, c'est idiot mais bon : le malheur des uns fait le bonheur des autres, on peut faire confiance à personne, tu tends la main on t'arraches le bras, etc etc...
Donc perso moi j'essaie de composer en vivant parmi les autres mais en attendant plus grand chose d'autrui. Je vois pas d'autre solution.
Par contre s'il te plait ne te suicide pas car il y aura toujours des gens que tu soupçonnes même pas que ça rendra profondément malheureux, rien que pour ça. Et aussi parce que ça ferait plaisir aux gens qui te pourrissent la vie.
Après moi je suis pas expert en réconfort mais je trouve que la psychiatrie c'est le pire endroit du monde pour se soigner (sauf en cas d'urgence, et encore). Mon expérience récente m'a conduit une nouvelle fois en psychiatrie et j'ai pu constater tout ça une nouvelle fois : les nouveaux patients m'ont demandé si j'étais le nouveau médecin de garde (mdr non j'étais au bord du gouffre), ensuite ils en ont rien eu à faire de mon état à mon arrivée, en gros fallait se défendre bien qu'au bout de sa vie face à tout le monde ou presque, rester conscient et alerte, calme autant que faire se peut et se barrer de ces endroits le plus vite possible avant d'être aspiré par la machine et d'entrer dans un délire de conditionnement au lieu et aux personnes et rester bloquer dans la matrice.
Ca me fait penser, y a une fille qui est entrée, elle avait un large bandage sur l'entiereté du bras, pas besoin d'être un génie pour savoir pourquoi elle venait d'arriver, donc on connait rien du pourquoi ni du comment mais y a des patients qui ont trouver le moyen d'être désagréable avec elle dès son arrivée.
Moi si je retourne en psychiatrie, j'essaierai d'anticiper et de choisir une bonne clinique dans laquelle il y aura des activités, des trucs à faire et pas stagner dans un bazar innommable.
D'ailleurs le vice est allé loin, je me suis offert un truc qui s'appartente au syndrome malin des neuroleptiques, j'ai cru crever, heureusement j'avais wikipédia pour calculer combien de temps j'allais ramper comme un chien dans le couloir désert de l'hopital, jusqu'à ce qu'une infirmière me dise "tu fais quoi espèce de fainéant" - "bah rien je crève en silence mdr".
Purée.
coucou
Pas de diagnostic, je pense pas être autiste + pas de diagnostic de prévu
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