Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

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Comte_Pseudonyme
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Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Bonjour.

Les problèmes du dossier en lui-même

J'ai essayé de trouver un sujet qui aurait pu abriter mes questions, mais mes termes de recherches sont trop communs pour que les outils du forum ne m'aident à trouver un quelconque index. Il y a plusieurs choses qui me chagrinent avec mon CR du CRA. Je vais les séparer en deux catégories, avec d'une part celles que j'ai remarqué moi-même, et celles qui ont étés portées à mon attention par l’inénarrable lobby de la chèvre.
  • Des incohérences entre les rapports des différents spécialistes. La médecin en charge du dossier donnent de mauvaises dates et des informations qui sont démenties par le rapport plus précis de la psychologue. Par exemple, elle se trompe sur l'âge à partir duquel j'ai commencé à consulter : bien de 13 ans, et pas 14. Ensuite, non, c'est n'est pas Monsieur G, mais monsieur J qui a soupçonné l'autisme. Avec une demi-douzaine d'année d'écart donc.
  • Des informations sont rapportées sur mon rapport aux sens, notamment concernant une oreille absolue que mon prof de guitare avait prétendu. Mais de ce que j'ai lu sur le forum, je doute vraiment d'avoir une telle oreille. Je pense avoir, effectivement, une bonne oreille, mais sans plus. Cependant, aucune mesure ou aucun test auditif précis n'a été fait dans le cadre de ma démarche, ni n'a été suggéré.
  • Je trouve que certaines informations concernant le compte rendu des évaluations précises est assez lacunaires ou mériterait clarification. Par exemple, pour mon examen psychométrique, il est indiqué dans le rapport que j'avais dit être fatigué et que les conditions n'étaient pas idéal. Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas complet. J'ai dit avoir fait une nuit blanche complète, et j'ai passé le premier tiers des évaluations psychométriques à être distrait par les cris aigus d'une petite fille. Je suppose que c'était une petite fille, parce que les aigus étaient bien aigus. Mais passons.
  • Il y a des affirmations qui me paraissent peu étayées. Par exemple, un des examens consistaient à proposer des images avec des images de gens. Notamment, des gens moustachus en costume. On me demande ce que j'en pense. Moi, comme un con, je pense "parlementaire, IIIe République". Infoutu d'en faire une histoire. C'est une image avec deux moustachus, qu'est-ce que vous voulez que je dise ? Mais c'est une des bases pour dire que j'ai des problèmes et blocages pour envisager la relation père fils. C'est sans doute pas totalement faux, mais j'suis désolé de dire que ce n'est pas parce qu'un psy décide que telle image représente telle chose, qu'elle évoque forcément telle chose. Enfin bref, je suis sceptique
Dans le même registre, on m'a fait remarqué qu'il y avait des choses bizarres dans mes examens et leur CR :
  • J'avais posé la question lors de l'examen, et la psychologue à noté que j'étais assez critique vis-à-vis de certains tests, et en particulier un : le test de Rorschach. Je ne comprennais pas pourquoi on me faisait passer ce truc. Pas totalement dénué d'intérêt, puisqu'on a remarqué que je me concentrais plus sur les détails que l'image globale, que j'étais très terre à terre et névrotique. J'avais une certaine tendance à insister sur le fait que c'était de jolies tâches d'encres. Mais passons. À ma connaissance, c'est pertinent, genre, pour diag les troubles schizophréniques, mais sans plus. Alors pourquoi me montrer ces tâches d'encres ?
  • De même, pour mon ADOS et la plupart de mes examens, on indique laconiquement, que je ne passe pas les seuils. D'accord, mais encore ? Pourquoi ne pas indiquer les valeurs chiffrées ? Je me de doute bien que je ne peux pas en faire grand chose, mais j'aimerai quand même pouvoir mettre ces informations à disposition de mes soignants. Il manque les scores de l'ADOS, de l'ADI-R, l'AQ et l'EQ. Je sais à peine ce que c'est, mais je trouve ça problématique. Ce dossier est censé être une base pour des prises en charges futures. Je sais que je ne suis pas TSA, d'accord. Mais ça change rien au fait que j'aimerai que mon dossier soit, genre, utile ? On me dit qu'avec ce que j'ai dedans, je peux demander une ALD, une RQTH, etc. Alors pour ne pas me donner des choses, ben, solides et complètes ?
Le psychologue qui à émis les hypothèses est un peu réticent (?)

Il y a autre chose qui me chagrine, c'est que mon psychologue, à tendance psychanalytique (formation oblige), ait tendance à rester sur l'idée que j'ai des comportements qui font penser à l'autisme. J'essaie de le recadrer en disant que c'est plus le HQI et la dépression anxio-chronique, mais il à l'air vraiment emmerdé de voir sa théorie si opératoire démentie par le CRA. En soit, ce n'est pas trop problématique, puisqu'on peut en parler et qu'il n'est pas trop dogmatique en me disant que je ne suis pas autiste, mais, pour être clair, il trouve quand même que j'ai des modes de fonctionnement qui y ressemblent méchamment et il trouve opératoire et pertinent d'utiliser certains éléments et outils qu'il proposerait aux autistes pour ma situation. Ca crée une situation ambigüe, et je n'aime pas ça. Je suis parfaitement conscient qu'il y a des porosités entre les différentes catégories de la population, ne serait-ce parce que certaines groupes... partagent des groupes. Je suis HPI/HQI, c'est aussi le cas de 20% des TSA. Je suis dépressif anxieux-chronique, c'est aussi le cas de beaucoup de TSA. Là où les choses me satisferaient plus, c'est si on pouvait clairement identifier la cause de mes malaises sociaux et de mon incompétence dans certains domaines comme venant de HQI ou dépression anxio-chronique, au lieu de dire "ça ressemble au TSA, restons donc là-dessus".

Je n'ai pas vraiment de bonnes comparaisons, mais c'est un peu comme si on comparait les avioniques d'un hydravion et d'un avion plus classique. Oui, c'est sensiblement pareil à première vue, mais quand même. Il y a des paramètres vachement différents. Oui, je suppose que peut dire que mon moteur souffre de stress très similaires à ceux de gens avec TSA, mais lieu de dire que je suis un avion qui ne peut pas se poser sur l'eau de la foule comme un TSA, pourquoi ne pas admettre que j'ai juste des mécaniques qui sont similaires à la plupart des gens avec TSA, à savoir, un moteur à refroidissement à air ? (ou à eau, je suis pas sectaire) Bref, je suis un hydravion, pas un avion. Je suis théoriquement plus polyvalent qu'un TSA, mais j'ai des problèmes mécaniques qui font qu'il y a souvent défaillance (aka : dépression anxieuse-chronique, je suppose que pour un avion, on pourrait dire que le moteur à du mal à s'amorcer, ou qu'il à du mal à s'extraire du ground effect, quelque chose du genre, ou simplement, les flotteurs qui ont tendance à claquer si le contact avec la mer est trop brutal ou avec une météo trop peu clémente). Je ne suis pas sûr que l'image soit parlante (et je suis encore moins sûr qu'elle soit juste : Dachez montre dans son bouquin qu'il y a plein de nuances de TSA, et je suis sûr que certains TSA sont bien plus à l'aise en société que je ne le serai jamais (sur certains aspects), mais j'espère que ça aide. (Et la vache, je ne sais pas que j'en savais autant sur les avions. :shock: (J'ai passé trop de temps à fuir les camps de concentration et à me concentrer sur les matériels de la 2nd GM, je suppose que ça vient de là.))

Ce qui est prévu avec le CRA pour la suite

J'ai un entretien téléphonique avec la psychologue en charge de mon dossier courant de la semaine prochaine. Je vois le SSU (Service de Santé Universitaire) demain. En fait dans 2 heures, mais bon. Nuit blanche. :roll:
Je vois aussi mon psychiatre dans quelques jours, pour discuter ALD et RQTH. Sachant que je suis un peu dans le vague : RQTH parce que HQI et donc naturellement plus fatigable, ou RQTH parce que dépression chronique ? Ou les deux ? Enfin bref. Je verrai avec lui je suppose.
J'ai aussi un rendez-vous pour essayer de me trouver un nouveau médecin traitant. Mon ancien, que j'aimais bien, n'est pas dans mon actuelle ville de résidence, et il à genre disparu. Son numéro n'est plus attribué, il a changé de cabinet sans laisser d'adresse. Il était dans le secteur 1, donc je doute qu'il ait filé aux Bahamas, mais s'il s'est encore brouillé avec un collègue de son cabinet et qu'il à bougé de deux rues, c'est bête de perdre sa trace pour ça. Enfin, il faut que mon traitant soit (dans le sens où c'est quand même préférable...) dans mon département de toutes façons, donc c'est l'occasion.

Bref, j'ai plein de fourmillement administratif à l'horizon, sans pour autant savoir dans quoi je met exactement les pieds. Avoir en plus un bonus génial : les aménagements du SSU que je vais faire laissent une trace dans les papiers de la fac pour dire que je redouble bien pour raisons médicales, mais le responsable du mémoire m'a fait savoir que, pour eux, ça change rien de toutes manières et que je me casse la tête pour pas grand chose. La comparaison vaut ce qu'elle vaut, mais j'ai l'impression de faire des réclamations pour avoir le privilège de payer mes impôts. :crazy:


Bref, si vous avez des observations ou des commentaires issues d'une large (ou même petite) expérience de gens rompues à ces questions, je suis preneur. Si jamais j'aurai pu caser ça dans un forum ou un sujet plus pertinent : toutes mes excuses pour la modération, qui va devoir "grand déplacer" mon post à l'endroit approprié.

En espérant que les choses vont bien de votre côté. C'est un peu un veux pieux sur ce forum, mais ce n'est parce que je suis athée que je n'ai pas le droit d'avoir, avec ferveur, l'envie de voir mon prochain s'épanouir.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Cardamome »

Très clair, très compréhensible...
Une sensation de déjà vue me concernant dans un domaine totalement différent mais où des personnes devaient rédiger un dossier sur moi et le présenter en mon absence pour que je décroche un précieux sésame hyper important pour moi.
Cette sensation que 3 rendez vous, ne peuvent cerner personne assez finement et qui retranscrits en quelques pages, finissent irrémédiablement par une vue tellement tronquée qu'elle en devient fausse.
Ça m'a dérangé. Au point de leur balancer dès le second rendez-vous tant pis si ça devait me porter tord.
Et idem en lisant le compte rendu du CRA pour mon fils. Des erreurs, des raccourcis qui ne reflètent pas sa situation...
La psychologue qui le suit... Reste que l'étiquette eip etc.
(D'ailleurs d'où sors tu les 20% de TSA THQI ?? Je ne suis pas sûre que la proportion soit aussi grande en réalité).

Mon pauvre. Je comprends complètement les affres de ta pensée...
Mais je n'ai rien pour t'aider...

Je pense que tu as raison de cogiter. Ce n'est pas infondé. Maintenant est ce que tu arriveras à apaiser ses cogitations ?
Et surtout à trouver de quoi t'aider au quotidien?
C'est le plus important il semble...
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.

"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."
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Tugdual
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Tugdual »

Je pense qu'il faut que tu leur parles de ce que tu as évoqué ci-dessus.

Spoiler : 
Quant au Rorschach, je suis de ton avis, qu'est ce que ça fait ici !

On ne me l'avait pas fait passer, et si cela avait été je cas, ça aurait bien pu me braquer.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
EnHans
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par EnHans »

Je comprends bien ton embarras face au questionnement de ton psy et face aux erreurs dans le bilan. Et toi perdu au milieu de tout ça...

Rorschach... aussi infaillible que l'astrologie...
Un enfant diag en 2012
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Curiouser
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Curiouser »

Cardamome a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 9:17 (D'ailleurs d'où sors tu les 20% de TSA THQI ?? Je ne suis pas sûre que la proportion soit aussi grande en réalité).
Je rejoins Cardamome, il est plutôt courant de lire qu'il s'agit de 1 à 2% de HQI au sein de la population TSA (dans les mêmes proportions que celles retrouvées au sein de la population globale - 1 à 2% de HQI).
Spoiler : 
Après, c'est peut-être un peu délicat dans le cadre même des TSA, car il y a fréquemment des résultats hétérogènes, avec des indices qui sont très élevés (allant dans le sens d'un HQI), et d'autres beaucoup moins. Donc, mettons que quand une moitié du bilan correspond au (T)HQI et que d'autres indices se trouvent dans la moyenne (voire en dessous), qu'en faire ? HQI or not HQI ? (je ne sais pas comment les praticiens font, je ne sais pas s'il y a une pratique complètement standardisée dans ces cas-là) :innocent:
Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 7:02 il trouve quand même que j'ai des modes de fonctionnement qui y ressemblent méchamment et il trouve opératoire et pertinent d'utiliser certains éléments et outils qu'il proposerait aux autistes pour ma situation.
Ça ne me paraît dénué d'intérêt de procéder ainsi. Même si je comprends que ça entretienne le flou et que le flou, ça rend fou :wink:
Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 7:02 RQTH parce que HQI et donc naturellement plus fatigable, ou RQTH parce que dépression chronique ?
Non, la correspondance "HQI = plus de fatigabilité" ne fonctionne pas, à mon sens (le HQI n'est de toute manière pas un diagnostic, contrairement à la dépression chronique, les troubles anxieux, qui peuvent permettre d'accéder à des droits MDPH et de possibles demandes d'aménagements).
Plus de fatigabilité parce qu'il y a des troubles du sommeil, liés à trop de cogitations (phénomène éventuellement renforcé par la présence d'un HQI) et surtout des troubles anxio-dépressifs, c'est beaucoup plus probable et serait sans doute plus "efficace" dans le cadre d'une demande de RQTH.


À savoir pour l'ADOS : les scores sont parfois plus élevés qu'ils n'auraient dû l'être en cas de passation lors d'une dépression. Donc, à l'extrême rigueur, on peut concevoir qu'ils n'aient pas voulu les mettre si jamais c'était proche des seuils mais non concluant par rapport aux autres tests (mais, bon... je ne trouve pas à titre personnel que ce soit une raison bien valable)... Cependant, dans le cas d'autres tests, c'est sûr que c'est dommage de ne pas avoir plus de détails au niveau des scores (notamment l'ADI-R).


Le rendez-vous pour le post-diagnostic avec la psychologue du CRA se déroulera par téléphone, du coup ? Ou c'est un autre rendez-vous, différent de celui que tu mentionnes ?
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.

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Cardamome
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Cardamome »

Je n'ai pas rebondi sur le test des tâches..
Comment est ce qu'un CRA peut encore faire passer ça ??
Il y a comme un hiatus entre le "A" de CRA et ce test :crazy: :crazy:
Encore une fois l'emprise de la psychanalyse... :naugty: Jusque dans les bilans d'un CRA. Ils sont partout... :crazy:

(Et comme mentionné par Curiouser, je ne pense pas qu'un haut potentiel puisse à lui seul être une raison pour obtenir une RQTH.)
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Comte_Pseudonyme
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

HQI & TSA, 20%, vraiment ?, probablement une erreur de ma part

Alors, pour ce qui est du chiffre sur HQI et TSA, il me semblait l'avoir vu sur le forum quelque part. Je ne sais plus où exactement, peut-être dans le bloc de sources que Freshosts que post souvent ? Si c'est une erreur, c'est peut-être une erreur de lecture de ma part (de 2 à 20%, il suffit d'ajouter un zéro, c'est paradoxale, mais bon). Je trouvais l'idée que les TSA à 20% de HQI comme un peu logique, vue l'hétérogénéité de la population et le fait que, mes excuses pour la formulation, mais un autiste ne fait (souvent) pas les choses à moitié. Quand c'est une bonne personne, c'est une super bonne personne. Quand il est sérieux, il est super sérieux, etc. Quand il à des problèmes d'handicap, il à tendance à férocement cumuler, ne serait-ce qu'à cause des handicaps "sensoriels" que le TSA peut amener. Bref, je ne trouvais pas ça choquant de voir une "neurodivergence" être corrélée à une autre.
Spoiler : 
Soit dit en passant, ça veut vraiment dire que le cliché de l'autiste génial, "ordinateur biologique", est vraiment un cliché de merde, puisqu'en plus d'être déshumanisante, il n'a même pas de fondements quelconque dans la réalité.

À propos de mon psychologue
Curiouser a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 12:17 Ça ne me paraît dénué d'intérêt de procéder ainsi. Même si je comprends que ça entretienne le flou et que le flou, ça rend fou :wink:
"Mais vous savez, il est fou lui aussi."

Oui, je suppose, si je n'ai rien contre la finesse de l'analyse et comprend bien que les choses puissent êtres ambivalentes, je n'aime pas quand elles sont ambigües. Or, j'ai l'impression qu'il ne digère pas totalement l'idée que je ne sois pas autiste, ou alors, qu'il digère ça plus lentement que je ne l'aimerai.


CRA et le problème HQI
Curiouser a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 12:17 Non, la correspondance "HQI = plus de fatigabilité" ne fonctionne pas, à mon sens (le HQI n'est de toute manière pas un diagnostic, contrairement à la dépression chronique, les troubles anxieux, qui peuvent permettre d'accéder à des droits MDPH et de possibles demandes d'aménagements).
Plus de fatigabilité parce qu'il y a des troubles du sommeil, liés à trop de cogitations (phénomène éventuellement renforcé par la présence d'un HQI) et surtout des troubles anxio-dépressifs, c'est beaucoup plus probable et serait sans doute plus "efficace" dans le cadre d'une demande de RQTH.
Et là un nouvel embarras de ma part avec le CR du CRA. Ils indiquent (pour moi) très clairement que mes modes de fonctionnement, notamment dus et renforcés par le HQI, comme par exemple l'intellectualisation ou la minutie, sont des choses qui me rendent très fatigable.
Au total, les difficultés relationnelles, le fonctionnement rigide et les comportements d’évitement sensoriel peuvent être mis en lien avec une anxiété importante de M. Comte_Pseudonyme et des défenses obsessionnelles. [...] La fatigabilité de M. Comte_Pseudonyme peut être en lien avec son fonctionnement perfectionniste coûteux, ainsi que son rythme de sommeil déstructuré.
Au passage, voici le résultat de mon test de Rorschach, qui se trouve dans la partie "étude de l'affectivité".
Le Rorschach est un test de l’évaluation psychologique de type projectif. Il consiste en une série de 10 planches de tâches d’encre symétriques qui sont proposés à la personne qui en fait une interprétation libre. Les réponses données et analysées permettent de dégager des aspects de la personnalité de la personne. Cette analyse est réalisée avec la méthode classique de Catherine Chabert.

Les réponses aux planches révèlent un fonctionnement rationnel très poussé qui conduit à un étouffement de la vie affective et personnelle. Nous repérons une recherche d’exactitude perceptive qui entraine une faible quantité de réponses banales. Les angoisses très présentes sont canalisées par un accrochage au formel et aux détails. M. Pseudonyme se met dans une position défensive face au matériel qu’il a tendance à critiquer. ["Wesh madame, c'est des tâches d'encres."]
Et puis pourquoi pas, le TAT. Vous savez les planches avec les gens à moustaches ?
Le test TAT (Thématique Aperception Test) est un outil d’évaluation psychologique de type projectif. Il consiste en une série de planches sur lesquelles sont représentées des situations variées en rapport avec des problématiques réquentes ; il est demandé d’inventer pour chaque planche un récit. Les réponses servent à évaluer la personnalité et la dynamique intrapsychique.

Les processus de défense comme l’inhibition, l’humour [sic], l’intellectualisation [sic²], les références culturelles et la mise en tableau sont majoritairement présents dans le protocole. L’élaboration du récit est impossible sur les planches évoquant des relations père/fils et de manière générale la mise en relation des personnages est difficile. Les thématiques d’abandon et de solitude génèrent de l’angoisse. M. Pseudonymus Ambrosius Costeau montre des besoins de valorisation et d’étayage. L’issue des récits est souvent négative, il peine à trouver des ressources internes et externes pour dépasser les angoisses. Un ressenti de persécution est également présent. Des éléments extérieurs sont vus comme des freins à l’épanouissement personnel et à la réalisation. Des traits obsessionnels sont également présents et montrent un besoin de contrôle et un fonctionnement qui peut être rigide.
Et les conclusions de mon évaluation psychologique :
L’ensemble des évaluations montre un très bon niveau de communication, mais certaines particularités au niveau des interactions sociales. M. Auguste Comte d'Ambroise rencontre depuis petit des difficultés à entrer en contact avec les autres et à s’adapter dans les relations sociales. Les intérêts sont très poussés et variés, mais il peine à pouvoir les partager et se retrouve souvent en décalage avec les autres. Les comportements ne sont pas stéréotypés et nous repérons peu d’anomalies significatives au niveau sensoriel, tant dans la petite enfance que dans son fonctionnement actuel. Les évaluations spécifiques ne permettent pas d’avancer l’hypothèse d’un fonctionnement de type autistique.

M. Anxiété Massive, par ailleurs, présente une anxiété massive qui vient faire obstacle à l’expression de ses compétences. En effet, nous avons mis en évidence un haut fonctionnement intellectuel qui est très hétérogène du fait d’une anxiété de performance très importante. M. Bon à rien à part qu'a avoir peur a tendance à se dévaloriser et semble dans une recherche d’étayage et de reconnaissance. Il montre un fonctionnement rigide avec un besoin de contrôler l’environnement face à certaines angoisses. Cette anxiété pourrait être mise en lien avec des événements de vie et un contexte familial insécurisant durant la petite enfance.

Il semblerait aujourd’hui nécessaire d’accompagner M. MON ÉGO EST isométriquement SUPÉRIEUR À MA CAPACITÉ POUR LA VIOLENCE sur un versant thérapeutique afin d’effectuer un travail analytique sur les événements de vie et de l’aider dans la gestion de son anxiété au quotidien.
Si je vous met tout ces extraits, c'est pour plusieurs raisons. D'une part, je commence à avoir du mal à faire confiance à ce CR du CRA. D'autre part, je l'ai déjà mentionné sur mon fil personnel, mais je commence à devenir très, très pessimiste. Je pense que mon HQI et mon histoire personnelle se sont réellement retournés contre moi et ont fait de moi un dépressif-anxieux chronique, probablement à vie. Quand on consulte depuis ses 13 ans, pour des problèmes qui existent depuis bien avant, sachant que le cerveau termine de se former à 25 ans environ, que j'en ais bientôt 24, je suppose (peut-être à tord, et si c'est le cas, tant mieux), que je vais devoir me traîner les séquelles de chemins très facilement empruntables dans mon esprit. Pour moi, il sera sans doute toujours très facile de déprimer, d'angoisser. La dépression, j'ai tendance à penser qu'on ne s'en soigne pas vraiment dans certains cas de figure. Le dépressif est un peu comme un alcoolique. Il peut toujours replonger.

Mais même dépression anxieuse mise à part, imaginons que j'arrive à m'en défaire dans les deux années qui viennent, que je retrouve un rythme de sommeil. Bon. Serais-je quand même moins fatigable ? Très franchement, je ne pense pas. Je n'écris pas ça parce que j'en ais envie (d'être fatigable), mais parce que j'ai réellement des tendances à sur-carburer pour tout un tas de choses. Je ne peux pas arrêter de penser, de formuler, etc. même devant un jeu vidéo, un film, ou un livre. C'est encore pire avec ces derniers, parce que si le livre est un truc de SHS qui parle d'un truc que j'aime bien, c'est de la littéral cocaïne pour ma machine à formuler des idées et des concepts. Ça carbure dure, beaucoup, vite. Pendant, quelques heures parfois, mais généralement pas plus de quelques dizaines de minutes. Et après ? Bam. Je tombe par terre, il y a comme une rechute d'adrénaline. L'exception qui me fait douter, tout en renforçant ma théorie, c'est les fois où j'ai été capable de carburer pendant des semaines durant avec un rythme de fou pour rendre mon mémoire. Mais ensuite ? J'étais pressé comme un citron et à peine capable de faire quoi que ce soit qui soit vraiment sollicitant. La "machine" était en surchauffe en je ne pouvais pas lui demander beaucoup sans me prendre un jet de vapeur dans la frimousse. Donc j'ai laissé refroidir pendant quelques mois. Et problème : maintenant qu'elle est froide, que je suis en train de refaire les soudures, je vais devoir pédaler longtemps pour refaire de la vapeur et la remettre à température de marche.

Mon propos ici est de dire que je suis tellement infoutu de savoir quel est mon fonctionnement "normal" que je n'arrive pas à envisager sérieusement l'idée que je ne sois pas "fatigable". (Du coup, j'ai tendance à associer mon HQI au fait que je sois fatigable, même si oui, c'est plus compliqué que ça.) Je suis sur les rotules, avec des problèmes psy depuis tellement longtemps que je crains sérieusement que ces problèmes soient devenus "ma norme". Ils sont intimement et profondément intégrés avec le reste. Si je ne perd pas espoir à l'idée de les juguler, je crains sérieusement de ne pas pouvoir ne pas être dépressif, anxieux, de façon chronique, c'est à dire systémique. Enfin, merde quoi, depuis l'école primaire, je pose la question, naïvement "Comment tu fais pour dormir ?" J'ai des problèmes de sommeil depuis si longtemps, des troubles anxieux si profondément ancrés... Pour moi, ou plutôt chez moi, tout ça est vraiment très imminemment fusé au HQI. Si je me trompe, tant mieux je suppose. Mais vraiment, j'ai du mal à envisager comment ça pourrait être autrement.
Curiouser a écrit : jeudi 7 avril 2022 à 12:17 Le rendez-vous pour le post-diagnostic avec la psychologue du CRA se déroulera par téléphone, du coup ? Ou c'est un autre rendez-vous, différent de celui que tu mentionnes ?
Oui, un entretien téléphonique avec la psychologue est prévu. 1 heure.



PS : Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette histoire. D'autant plus qu'on ne m'a pas expliqué pourquoi je suis méfiant et irritable vis-à-vis des bruits, ou même de la lumière. Je me souviens qu'au théâtre d'impro on me reprochait souvent de plisser les yeux. Est-ce parce que je suis obsessionnel et anxieux ? Toujours méfiant et sur la défense par peur du grand méchant loup de mon enfance ? Ou est-ce que, contre toute attente, c'est mon psy qui à raison, et que je me trouve en fait à la frontière du TSA, un peu apatride. Le cul totalement entre deux chaises pourtant si proches, sans case pour m'héberger pour le moment. C'est frustrant. Je ne sais vraiment pas quoi penser de tout ça. J'essaie de prendre en compte ce que vous dites au maximum, mais c'est vraiment très compliqué. :|

PPS : Merci pour les retours, ils sont inestimables.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?
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Comte_Pseudonyme
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Pour faire part à mon psychologue, monsieur J, de mes atermoiements, je pense qu'il est pertinent de lui envoyer une impression PDF de ce fil de forum.

Ais-je votre autorisation à tous ? Sans votre autorisation unanime ou si la modération s'oppose, je ne vais pas procéder.
Spoiler : Reste du raisonnement : 
Mon raisonnement est que mon psychologue (à tendances psychanalytiques) est un peu sur la défensive sur ces sujets (ça se comprend, c'est sa vie ou au moins une part non négligeable, et il a réussi à aider des gens : il est loin d'être de ceux qui blâment les mères ou prescrivent des camisoles froides ; la principale chose qu'il dit savoir sur l'autisme, c'est qu'on est au début des recherches et qu'on en sait pas grand chose (et accessoirement, que l'on dit à propos de l'autisme, je cite "beaucoup de conneries" (je suppute que c'est en références aux sus-mentionnées mères frigos et camisoles froides...))).

S'il voyait soudain une flopée de témoignages de gens proches ou directement concernés par ces questions, très méfiants, voir hostiles à la psychanalyse, cela lui donnerai matière à réflexion et l'aiderai à comprendre que c'est aussi issu de vécus, parfois douloureux (même s'ils ne sont pas ici). Je vais aussi faire l'avocat du diable. Il me semble que la psychanalyse, en tant qu'institution, à une responsabilité historique dans le mauvais traitement de l'autisme. Je dis, il me semble, parce que je n'ai pas encore eu le temps de lire abondamment sur ce sujet, mais à vue de nez, oui, les psychanalystes ont souvent fait plus de mal aux patients et proches de patients autistes que de bien. Le forum contient hélas quelques témoignages que je n'ai franchement pas envie d'aller relire. Juste l’admission : "la camisole froide, j'ai connu", me donne la nausée. Mais il me semble aussi - en fait - je sais aussi, qu'au sein de la psychanalyse qui, en France, est une institution très étendue, il y a beaucoup de profils, dont la plupart sont loin d'êtres dogmatiques et restent dans la logique du primum non nocere, sont ouverts aux autres disciplines psy.

Aussi, si je comprend des titres d'ouvrages comme Le psychanalyste parfait est un connard coécrit par Joseph Shovanec, si j'ai sincèrement en mémoire les témoignages et les injures que beaucoup ont subis à cause des frasques de la surinterprétation psychanalytique, voir, même, littéralement, la fameuse camisole froide, je pense qu'en tant apprenti historien, c'est mon devoir d'être un emmerdeur jusqu'au bout et de dire que la chose mérite de la nuance. Parmi les psychanalystes, beaucoup veulent bien faire. En fait, je doute que qui ce soit en ce bas monde se lève un matin en ce disant qu'il va faire de mauvaises choses pour le plaisir (à part les Balkanys peut-être ?). On pourrait souhaiter un meilleur monde, moins dogmatique, mais on fait avec celui qu'on a. De mon côté, j'ai un soignant qui me semble sincère et pétri de bonnes intentions. Je fais quoi pour lui donner l'autre côté de l'argument ? Je vous ais indiqué quelle était ma proposition.
Si vous avez mieux, je suis très preneur.
Spoiler : 
Je glisse au passage cet article de Paul Veyne que j'adore. C'est du point de vue d'un historien et pour le métier d'historien (en occurrence, des religions), mais je pense que c'est une mise en garde qui se décline à toutes les sauces. https://journals.openedition.org/enquete/623

Edit : ajouts de guillemets autour de cette histoire de camisole.
Modifié en dernier par Comte_Pseudonyme le vendredi 8 avril 2022 à 8:52, modifié 2 fois.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Cardamome »

Que tu fasses une liste de ce qui revient, pourquoi pas. En particulier que vient faire le test des tâches?
Mais nous citer: ?

Personnellement en tous les cas, cela me gène un peu sur ce que j'ai écris en tous les cas, je ne me permets pas de répondre pour d'autres.

Je comprends qu'en citant autrui tu montres d autres sources mais il peut très bien ne pas croire qu'elles existent et ... Au fond, qui sommes nous ?

Bon c'est un peu en vrac. Pas très bien dormi ni beaucoup une fois encore...
L'oeil à peine ouvert.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Cardamome a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 6:10 Bon c'est un peu en vrac. Pas très bien dormi ni beaucoup une fois encore...
L'oeil à peine ouvert.
Connais ça assez bien, pas de soucis.
Cardamome a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 6:10 Je comprends qu'en citant autrui tu montres d autres sources mais il peut très bien ne pas croire qu'elles existent et ... Au fond, qui sommes nous ?
Vous êtes des témoins, des patients, des gens qui connaissent des patients, des parents d'autistes, des sympathisants, des militants parfois, etc. Vous êtes légitimes, pas parce que vous avez un avis sur la question, mais parce que vous avez un vécu et/ou une réflexion construite sur la question, des connaissances personnelles ou "académiques" sur la question.

Ensuite, il est en effet possible (même si je juge peu probable, de ce que je connais de ce psychologue) qu'il décide de passer outre. Il reste Léon Blum, je sais :
« J’étais jeune, et il y avait quelque chose que l’expérience ne m’avait encore enseigné, c’est que la plus fallacieuse des opérations de l’esprit est de calculer d’avance les réactions d’un homme, ou d’une femme, vis-à-vis d’une épreuve réellement imprévue. On se trompe presque à coup sûr quand on prétend résoudre ce calcul par l’application des données psychologiques déjà acquises, par une sorte de prolongement logique du caractère connu et de la vie passée. Toute épreuve est nouvelle et toute épreuve trouve un homme nouveau. » Léon Blum, Souvenirs sur l’Affaire [Dreyfus], Paris, Gallimard, 1935, IV, p. 75-76.
C'est son système de connaissance, sa façon de modéliser le monde. Pour reprendre ce jeu que je cite trop (Mass Effect) : On ne peut pas réagir et faire les vies des autres, mais on est au moins maîtres (dans une certaine mesure (que je juge très faible personnellement)) de nos actions.("We can't choose how other react, but we can choose how we react.") Je pense qu'il y a un problème, de fond, systémique. Je pense avoir une ouverture pour essayer de contribuer à le résoudre. Je pense qu'il est pertinent d'essayer. Si je me trompe et que ça ne donne rien ? Tant pis. Sinon ? Tant mieux.

Envisageons le pire et que mon soignant se braque et que les rapports deviennent conflictuels, parce que je lui évoque des choses qui lui sont désagréables, parce que je m'y prend mal, que sais-je. Peut-être que j'aurai des tords, sans doute : on peut toujours faire mieux (théoriquement, (très littéralement : c'est rarement vrai : on fait aussi avec ce qu'on pense pouvoir faire, si on ne sait même pas à l'heure h qu'une meilleure solution existe, comment l'envisager et, plus encore, la mettre à exécution)). Mais s'il rompt le dialogue ou le rend conflictuel, ça en dira plus sur lui que sur moi, et je saurai que je devrai faire sans lui.

Peu importe le résultat, dans cette situation, je pense n'avoir rien à perdre : au contraire. Il y a, pour moi, juste de l'expérience, de la connaissance et de la maturité à gagner. Ça c'est du point de vue très égoïste.
De façon plus générale, avec de la chance, je peut essayer de contribuer aux process intellectuel de ce monsieur, qui a une petite influence dans le métier. Je pense que c'est une opportunité qu'il faut prendre. Plus il y aura de psychologues qui se mettent à considérer la psychanalyse avec esprit critique et prudence vu ses conséquences et son histoire, mieux ce sera. S'il le fait déjà, il aura d'autant plus d'arguments et d'éléments pour nourrir sa réflexion.

C'est pas grand chose. Mais c'est avec une multitude de choses apparemment négligeables qu'on fait une société.
Spoiler : PS : 
De même, quand je vais demander au CRA le pourquoi du comment ils ont composé les examens et pourquoi ils ont communiqué ou non certaines résultats, on peut espérer que certaines informations remontent la chaîne de commandement, ou au moins qu'elles infusent un peu et marque la personne que j'aurai au bout du fil. Ce qu'elle en fera dépendra pour part d'elle, pour part du reste de son monde. Mais j'aurai au moins fait ma part. Pour citer un certain Jean, dit Jaurès, la vie, c'est aller à l'idéal, en gardant conscience des réalités. Ou quelque chose de la sorte.
Spoiler : 
Oui, je suis un islamo gauchiste humaniste de gauche super ultra radicale (Blum ? Jaurès ? quels révolutionnaires !) qui veut que le monde soit meilleur. Faites moi un procès. :mryellow:
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Je me permet de double poster pour enfoncer le clou : je suis actuellement dans une situation d'inconfort intellectuel, mais j'ai connu bien, bien pire. Et je sais au moins une chose me concernant : je ne transigerai jamais1 sur l’honnêteté, la nécessité de transmettre les informations les plus exactes possibles au personnes pertinentes. J'ai toujours préféré, même quand j'étais au bout d'une ceinture, faire face à la réalité que me mentir. Faire face à la réalité, c'est admettre que les réalités que l'on formule ne sont pas nécessairement très cohérentes avec la réalité : il faut toujours être prêt à réviser son jugement, reformuler, apprendre, admettre une potentielle erreur, voir une faute. C'est difficile. Je suis très exigeant avec moi même : je sais. Ma mère me le dit depuis une dizaine d'année maintenant. Au CRA aussi. Mais c'est aussi cette exigence qui fait de moi qui je suis et qui me rend charmant pour certaines personnes. On ne peut pas trier les gens et dire que ça est bien, mais ça moins bien. Parfois certaines éléments dépendent intimement d'autres. Serais-je aussi ouvert d'esprit, cultivé, rieur, drôle, si je n'avais pas cette dévotion fanatique pour la vérité la proche proche possible de la réalité et la possibilité d'un meilleur, pour moi et les autres ? Très franchement, j'en doute.

Je ne suis plus où, j'ai lu que j'étais névrotique. Mais bon. Je comprend à peine ce que ça dire, et je m'égare. :innocent:

1 On dit parfois qu'il ne faut jamais dire jamais. Mais si je transige sur un truc qui à fait le fondement de mon identité depuis si longtemps, ça veut dire que je ne serai déjà plus la même personne, d'assez loin. Être honnête ne veut pas forcément dire être insensible ou redresseur de tords ceci dit. On peut avoir l'honnêteté comme principe, sans pour autant "faire sonner les vérités comme des éperons" (Cyrano).
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Je laisse tomber l'idée d'une impression PDF. Trop compliqué. (Pas techniquement, mais bon, ça reste compliqué.)

Je vais éviter de trop faire sortir ce sujet de son propos initial. Je tiens au courant de ce que la psychologue du CRA aura à dire sur ces questions.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Tugdual »

Je ne suis pas sûr que des témoignages issus d'un forum soient de nature à faire changer d'avis un psychologue adepte de la psychanalyse, dont les études et le diplôme le confortent dans sa position de « sachant ».

Si tu sens une ouverture d'esprit, je pense qu'il serait plus judicieux de lui proposer à l'occasion un des articles de Ramus sur le sujet, qui de façon claire et carrée, expose certains problèmes de la psychanalyse. Cela peut en outre s'envisager de façon non affirmative, mais interrogative (genre « j'ai lu ceci, ça m'interroge, qu'en pensez-vous ? »), histoire de ne pas provoquer un braquage immédiat et de laisser une porte de sortie (la personne peut dénigrer ou noyer le poisson de différentes façons, dans tous les cas ça reste instructif, et ça ne met pas la relation en péril).

Accessoirement, je suis persuadé que la grande majorité des psychanalystes (comme la grande majorité des praticiens de médecines « alternatives » et autres propositions de bien-être) sont de bonne volonté et souhaitent aider leur prochain (le problème étant que leur base de connaissance foireuse et leur manque de rationalité provoquent un risque non négligeable de dégâts chez leurs patients).
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Flower »

Pardon, je n'ai pas tout lu en détail, mais je reviens juste sur l'histoire des outils que ton psychologue pense adaptés et qu'il proposerait aussi aux autistes: J'avoue ne pas trop comprendre où est le souci. Un outil peut servir à plusieurs choses et même parfois être détourné... J'ai un jour acheté un marteau pour casser mes lapins en chocolat pour en faire des pépites !

Le diagnostic, c'est une chose. Les outils qui te facilitent la vie, c'est autre chose. Si tu trouves des outils conçus pour autistes qui t'aident, ça ne prouve qu'une chose finalement: l'outil est efficace aussi chez des personnes non autistes. Donc je pense qu'il ne faut pas te fermer aux propositions de ton psychologue juste pour cette raison, mais essayer et voir si ça aide ou pas.
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Re: Compte rendu de CRA : manques et problèmes de méthode (?)

Message par Comte_Pseudonyme »

Flower a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 11:11 Pardon, je n'ai pas tout lu en détail, mais je reviens juste sur l'histoire des outils que ton psychologue pense adaptés et qu'il proposerait aussi aux autistes: J'avoue ne pas trop comprendre où est le souci. Un outil peut servir à plusieurs choses et même parfois être détourné... J'ai un jour acheté un marteau pour casser mes lapins en chocolat pour en faire des pépites !

Le diagnostic, c'est une chose. Les outils qui te facilitent la vie, c'est autre chose. Si tu trouves des outils conçus pour autistes qui t'aident, ça ne prouve qu'une chose finalement: l'outil est efficace aussi chez des personnes non autistes. Donc je pense qu'il ne faut pas te fermer aux propositions de ton psychologue juste pour cette raison, mais essayer et voir si ça aide ou pas.
Là où est le truc qui me dérange, c'est qu'un concept n'est pas un marteau. La pensée, pour reprendre tonton Paul Veyne, n'est pas un caillou. S'il est tenté de me proposer des outils à destination des autistes parce qu'il pense que je le suis plus ou moins, cela peut, plus tard, poser des problèmes. En revanche, s'il me propose ces outils, ces idées, parce que les situations sont similaires et que c'est opérant, là, je trouve ça sain. C'est subtil, je l'avoue. Mais c'est un sujet. Les quiproquo sont à l'origine de beaucoup de drames.
Tugdual a écrit : vendredi 8 avril 2022 à 10:14 Je ne suis pas sûr que des témoignages issus d'un forum soient de nature à faire changer d'avis un psychologue adepte de la psychanalyse, dont les études et le diplôme le confortent dans sa position de « sachant ».

Si tu sens une ouverture d'esprit, je pense qu'il serait plus judicieux de lui proposer à l'occasion un des articles de Ramus sur le sujet, qui de façon claire et carrée, expose certains problèmes de la psychanalyse. Cela peut en outre s'envisager de façon non affirmative, mais interrogative (genre « j'ai lu ceci, ça m'interroge, qu'en pensez-vous ? »), histoire de ne pas provoquer un braquage immédiat et de laisser une porte de sortie (la personne peut dénigrer ou noyer le poisson de différentes façons, dans tous les cas ça reste instructif, et ça ne met pas la relation en péril).

Accessoirement, je suis persuadé que la grande majorité des psychanalystes (comme la grande majorité des praticiens de médecines « alternatives » et autres propositions de bien-être) sont de bonne volonté et souhaitent aider leur prochain (le problème étant que leur base de connaissance foireuse et leur manque de rationalité provoquent un risque non négligeable de dégâts chez leurs patients).
Tu connais la bibliographie de Ramus bien mieux que moi. Tu as un article en tête ? Je peux sans doute en trouver moi-même, mais si ça se passe comme chez les historiens, il a du pondre quelques articles sur le sujet, peut-être que l'un d'eux est plus abouti ou saillant que les autres.
Spoiler : 
(Typiquement, un historien qui travail un sujet en particulier fera plusieurs articles similaires au cours de sa vie, où il retravaillera les même questions avec quelques années d'intervalle, souvent avec un nouvel angle, ce qui est très intéressant quand on étudie un sujet donné.)
Après, la France est vraiment une anomalie. La psychanalyse se retrouve un peu partout : elle se voit beaucoup en psychologie, mais on trouve aussi des éléments en histoire, via Foucault par exemple. De même, quand l'histoire veut faire des emprunts à la psychologie, ou aux sciences psy de manière générale, pour comprendre les gens individuellement ou collectivement, il y a parfois des embrouilles parce que la psychanalyse passe par là. Michel de Certeau est par exemple un grand théoricien qui à eu de de l'influence sur le métier, et son influence est loin d'être mauvaise. Il propose de "braconner" à droite et à gauche, justement pour trouver les outils qui peuvent servir à l'historien, peu importe leur origine. Dans la lignée de Lucien Febvre, en fait, il dit aux historiens d'aller chercher des trucs dans les autres sciences si ça les aide à comprendre leur sujet. Problème, le Jésuite était très a cheval sur la psychanalyse. Produire de la connaissance est déjà très compliqué à cause des à aprioris des uns et des autres qui font que beaucoup de choses, même des mots, sont de véritables champs de mines (sémantiques). (Par exemple, le mot révisionnisme, en histoire, est devenu très péjoratif, alors que c'est le cœur du métier... si l'on avait pas révisé l'histoire de la résistance, on serait encore dans le mythe résistancialiste.) Alors si on ajoute des pseudosciences... :|
Spoiler : 
Autres lieux où l'on peut retrouver la psychanalyse ? Les analyses de film. Oui. Sérieusement,elle à infusée partout et tirer le bon grain de l'ivraie est vraiment pénible.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
Identifié HQI, après suspicions de TSA. Troubles anxio-dépressifs chroniques. TPOC?