Rapport aux NT, phobie sociale
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Rapport aux NT, phobie sociale
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "Art, littérature, et ressources".
Depuis que je suis enfant, j'ai une forme d'aversion pour les personnes Neurotypiques. Un peu comme on pourrait avoir une aversion pour les chenilles, quelque chose qui se rapproche de la phobie, de la peur irrationnelle.
Et pourtant, certaines chenilles sont très toxiques, et le dégout qu'on peut avoir pour ces petites créatures a probablement pour origine un instinct de survie; qui s'appuierait donc en partie sur des éléments rationnels (j'imagine).
Le dégout et l'aversion se construisent en réponse à une peur instinctive. Quand j'avais 10ans, je disait que "tous les gens étaient des cons", quand j'en ai eu 18, je disais qu'ils étaient tous "des connards". Aujourd'hui je connais leur intelligence et je ne les considère plus comme forcément malveillants, mais ils me font toujours peur, et je ne peux pas m'empêcher de ressentir une forme de dégout à leur égard. Et même si je me force à être tolérant, chassez le naturel et il revient au galop.
Je pourrais faire une analogie assez simple:
Lorsque l'on cuisine en extérieur en été, on est fréquemment visité par des guêpes qui sont appâtées par l'odeur alléchante de la viande. Quand j'étais petit j'en avais un peu peur puisque je m'étais déjà fait piquer sans vraiment comprendre pourquoi. Je l'avais vécu comme une agression. Alors je tentais de les éloigner en imitant les adultes, comme eux je les considérais comme des nuisibles.
Mais très vite, et parce que je suis quelqu'un qui aime comprendre mon environnement, je me suis demandé ce que les guêpes cherchaient afin de comprendre comment on pourrait cohabiter. J'ai donc pensé que je pourrais partager mon repas avec elles, depuis je leur laisse toujours une petite assiette pas loin du barbecue afin qu'elles profitent aussi du repas.
Et je n'ai plus jamais été gêné par leur présence. Il arrive encore qu'une d'entre elle s'égare et vienne picorer dans mon assiette, auquel cas je la chasse gentiment si je n'ai pas finit mon repas (charognard=bactéries faut pas abuser ), et je la laisse tranquille si elle se nourrit sur mes restes.
Fort de cette réussite j'ai appliqué cette stratégie aux rapports sociaux. Sauf que partager généreusement ne suffit pas, jusqu'à aujourd'hui je ne comprenais pas ce que les NT attendaient de moi, ou du moins ce que je faisais de travers. Alors ils continuaient à me piquer.
Ca a duré tellement longtemps que je me retrouve dans la situation ridicule du mec qui veut pas faire de barbecue dehors simplement parce qu'il y a des guêpes et que ça le rend fou. Parce qu'il a l'habitude de les chasser d'un mouvement brusque et qu'il se fait systématiquement piquer.
Je pense avoir compris où ca coince, avoir compris ce que les personnes normales attendent de moi et pourquoi j'ai tant de mal à leur donner. Ce qui serait à l'origine de notre cohabitation si difficile, pourquoi ça a été si compliqué pour moi de le comprendre et pourquoi ça fait tant d'années que je me fais piquer par des guêpes que j'ai effrayé en m'agitant bêtement.
Pourquoi on s'effraie mutuellement?
Je vais tenter d'étayer mais le principe de base est le suivant:
-Je vis dans la peur, je suis quelqu'un qui sent le danger, mon organisme est focalisé sur les risques potentiels et je suis habitué à la peur. J'ai donc pour habitude instinctive d'identifier les dangers et de les fuir ou de les combattre. Hypervigilance, stress constructif et courage sont mon lot quotidien.
-A l'inverse, la plupart des gens, d'après ce que j'ai observé, ont plutôt tendance à fuir la peur, et à être aveugles aux dangers potentiels. Ils n'y sont pas habitués, leur organisme n'est pas adapté pour gérer la peur au quotidien, elle peut être paralysante pour eux et extrêmement énergivore. Lorsque je suis efficace pour fuir les dangers ils sont efficaces pour fuir la peur.
Le déni, la légèreté et la perception sélective sont leur lot quotidien.
On me répète souvent que je suis trop négatif et pessimiste, certaines personnes ne supportent plus la lourdeur des sujets que j'aborde. Je me vois comme particulièrement optimiste et simplement réaliste.
C'est pourquoi on se fuit mutuellement. Ils me mettent en danger par leur déni et je les met en danger en les mettant face à la peur (leur pire ennemi).
J'ai toujours été le premier à sentir les fuites de gaz toxique dans les laboratoires, le premier à entendre le jeu sur le godet de la pelleteuse, le premier à identifier les maladies sur les végétaux. Je suis ce qu'on pourrait appeler un oiseau de malheur.
A l'inverse ils sont constamment en train de m'intoxiquer par leur légèreté face aux produits toxiques, à me faire prendre le risque de me couper une jambe en me demandant d'utiliser la tronçonneuse dans des conditions inappropriées ou a passer à 2cm de ma tête avec la pelleteuse.
Quand je leur répète qu'il nous faut des pantalons de protection contre les coupures parce qu'un collègue s'est retrouvé à l'hôpital avec une artère coupée, je leur rappel les dangers qu'ils mettent tant d'énergie à oublier. Je ne peux pas les oublier donc je ne vois pas où est le problème et je ne comprends pas leur réaction négative à mon intention de me mettre en sécurité et de les mettre en sécurité.
En réalité leur réaction est celle qu'ils ont face à la peur, à cette peur que je génère en eux en leur rappelant les dangers. Alors ils préfèrent m'éviter, voire ils se mettent à me détester. Parce qu'ils n'ont pas d'énergie à investir dans la prévention des risques, ils préfèrent l'investir dans la prévention de la peur.
Je l'ai toujours su inconsciemment. Je sais que c'est ça qui me rend inadapté, qui rend toute compensation quasiment inutile, au delà des divergences de langage et de conception du monde et des rapports sociaux. Je présente de nombreux comportements autodestructeurs qui ciblent ma capacité à reconnaitre les dangers. Je me bousille les oreilles avec la musique, l'odorat en fumant comme un pompier, la vue en passant 48h non stop à jouer sans mes lunettes, le cerveau en me droguant.
Mais rien n'y fait, cette solution n'en est pas une. Et notre incompatibilité biologique est ancrée. Je me dis que je devrais accepter qu'ils me mettent en danger et contrôler ce que je leur envoie en évitant tout ce qui pourrait les stresser, ainsi ne pas les effrayer pour éviter qu'ils se mettent à me piquer. Mais plus j'écoute mon corps et plus il me dit non. Il me dit "fuis les, ils sont dangereux".
Bref, c'était long, merci à ceux qui me liront.
J'aimerais vous demander, comment vous vivez votre phobie sociale (si c'est votre cas) et comment vous adaptez votre rapport aux personnes neurotypiques. Comment vous gérez leurs ingérences? Est-ce qu'il suffit de s'énerver chaque fois qu'ils vous mettent en danger, et de refuser systématiquement leurs demandes lorsqu'elles vous semblent inappropriées? Est-ce que vous arrivez à contrôler complètement ce que vous leurs transmettez comme informations verbales et non verbales?
ps: je savais pas où mettre le sujet, merci pour le déplacement
Depuis que je suis enfant, j'ai une forme d'aversion pour les personnes Neurotypiques. Un peu comme on pourrait avoir une aversion pour les chenilles, quelque chose qui se rapproche de la phobie, de la peur irrationnelle.
Et pourtant, certaines chenilles sont très toxiques, et le dégout qu'on peut avoir pour ces petites créatures a probablement pour origine un instinct de survie; qui s'appuierait donc en partie sur des éléments rationnels (j'imagine).
Le dégout et l'aversion se construisent en réponse à une peur instinctive. Quand j'avais 10ans, je disait que "tous les gens étaient des cons", quand j'en ai eu 18, je disais qu'ils étaient tous "des connards". Aujourd'hui je connais leur intelligence et je ne les considère plus comme forcément malveillants, mais ils me font toujours peur, et je ne peux pas m'empêcher de ressentir une forme de dégout à leur égard. Et même si je me force à être tolérant, chassez le naturel et il revient au galop.
Je pourrais faire une analogie assez simple:
Lorsque l'on cuisine en extérieur en été, on est fréquemment visité par des guêpes qui sont appâtées par l'odeur alléchante de la viande. Quand j'étais petit j'en avais un peu peur puisque je m'étais déjà fait piquer sans vraiment comprendre pourquoi. Je l'avais vécu comme une agression. Alors je tentais de les éloigner en imitant les adultes, comme eux je les considérais comme des nuisibles.
Mais très vite, et parce que je suis quelqu'un qui aime comprendre mon environnement, je me suis demandé ce que les guêpes cherchaient afin de comprendre comment on pourrait cohabiter. J'ai donc pensé que je pourrais partager mon repas avec elles, depuis je leur laisse toujours une petite assiette pas loin du barbecue afin qu'elles profitent aussi du repas.
Et je n'ai plus jamais été gêné par leur présence. Il arrive encore qu'une d'entre elle s'égare et vienne picorer dans mon assiette, auquel cas je la chasse gentiment si je n'ai pas finit mon repas (charognard=bactéries faut pas abuser ), et je la laisse tranquille si elle se nourrit sur mes restes.
Fort de cette réussite j'ai appliqué cette stratégie aux rapports sociaux. Sauf que partager généreusement ne suffit pas, jusqu'à aujourd'hui je ne comprenais pas ce que les NT attendaient de moi, ou du moins ce que je faisais de travers. Alors ils continuaient à me piquer.
Ca a duré tellement longtemps que je me retrouve dans la situation ridicule du mec qui veut pas faire de barbecue dehors simplement parce qu'il y a des guêpes et que ça le rend fou. Parce qu'il a l'habitude de les chasser d'un mouvement brusque et qu'il se fait systématiquement piquer.
Je pense avoir compris où ca coince, avoir compris ce que les personnes normales attendent de moi et pourquoi j'ai tant de mal à leur donner. Ce qui serait à l'origine de notre cohabitation si difficile, pourquoi ça a été si compliqué pour moi de le comprendre et pourquoi ça fait tant d'années que je me fais piquer par des guêpes que j'ai effrayé en m'agitant bêtement.
Pourquoi on s'effraie mutuellement?
Je vais tenter d'étayer mais le principe de base est le suivant:
-Je vis dans la peur, je suis quelqu'un qui sent le danger, mon organisme est focalisé sur les risques potentiels et je suis habitué à la peur. J'ai donc pour habitude instinctive d'identifier les dangers et de les fuir ou de les combattre. Hypervigilance, stress constructif et courage sont mon lot quotidien.
-A l'inverse, la plupart des gens, d'après ce que j'ai observé, ont plutôt tendance à fuir la peur, et à être aveugles aux dangers potentiels. Ils n'y sont pas habitués, leur organisme n'est pas adapté pour gérer la peur au quotidien, elle peut être paralysante pour eux et extrêmement énergivore. Lorsque je suis efficace pour fuir les dangers ils sont efficaces pour fuir la peur.
Le déni, la légèreté et la perception sélective sont leur lot quotidien.
On me répète souvent que je suis trop négatif et pessimiste, certaines personnes ne supportent plus la lourdeur des sujets que j'aborde. Je me vois comme particulièrement optimiste et simplement réaliste.
C'est pourquoi on se fuit mutuellement. Ils me mettent en danger par leur déni et je les met en danger en les mettant face à la peur (leur pire ennemi).
J'ai toujours été le premier à sentir les fuites de gaz toxique dans les laboratoires, le premier à entendre le jeu sur le godet de la pelleteuse, le premier à identifier les maladies sur les végétaux. Je suis ce qu'on pourrait appeler un oiseau de malheur.
A l'inverse ils sont constamment en train de m'intoxiquer par leur légèreté face aux produits toxiques, à me faire prendre le risque de me couper une jambe en me demandant d'utiliser la tronçonneuse dans des conditions inappropriées ou a passer à 2cm de ma tête avec la pelleteuse.
Quand je leur répète qu'il nous faut des pantalons de protection contre les coupures parce qu'un collègue s'est retrouvé à l'hôpital avec une artère coupée, je leur rappel les dangers qu'ils mettent tant d'énergie à oublier. Je ne peux pas les oublier donc je ne vois pas où est le problème et je ne comprends pas leur réaction négative à mon intention de me mettre en sécurité et de les mettre en sécurité.
En réalité leur réaction est celle qu'ils ont face à la peur, à cette peur que je génère en eux en leur rappelant les dangers. Alors ils préfèrent m'éviter, voire ils se mettent à me détester. Parce qu'ils n'ont pas d'énergie à investir dans la prévention des risques, ils préfèrent l'investir dans la prévention de la peur.
Je l'ai toujours su inconsciemment. Je sais que c'est ça qui me rend inadapté, qui rend toute compensation quasiment inutile, au delà des divergences de langage et de conception du monde et des rapports sociaux. Je présente de nombreux comportements autodestructeurs qui ciblent ma capacité à reconnaitre les dangers. Je me bousille les oreilles avec la musique, l'odorat en fumant comme un pompier, la vue en passant 48h non stop à jouer sans mes lunettes, le cerveau en me droguant.
Mais rien n'y fait, cette solution n'en est pas une. Et notre incompatibilité biologique est ancrée. Je me dis que je devrais accepter qu'ils me mettent en danger et contrôler ce que je leur envoie en évitant tout ce qui pourrait les stresser, ainsi ne pas les effrayer pour éviter qu'ils se mettent à me piquer. Mais plus j'écoute mon corps et plus il me dit non. Il me dit "fuis les, ils sont dangereux".
Bref, c'était long, merci à ceux qui me liront.
J'aimerais vous demander, comment vous vivez votre phobie sociale (si c'est votre cas) et comment vous adaptez votre rapport aux personnes neurotypiques. Comment vous gérez leurs ingérences? Est-ce qu'il suffit de s'énerver chaque fois qu'ils vous mettent en danger, et de refuser systématiquement leurs demandes lorsqu'elles vous semblent inappropriées? Est-ce que vous arrivez à contrôler complètement ce que vous leurs transmettez comme informations verbales et non verbales?
ps: je savais pas où mettre le sujet, merci pour le déplacement
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Dans le réalisme, la réalité, il y a aussi du positif.
Le sophisme de la solution parfaite (alors que le monde n'a pas vocation à être parfait) ou le perfectionnisme, qui est loin d'être rare, peuvent favoriser un certain biais de négativité.
Cela dit, dans nos pensées diurnes et nocturnes, nous avons le droit de rêver (de l'agréable, du repos, du relaxant, du serein).
Après, je ne mettrai pas toutes les personnes non autistes dans le même paquet. Chaque personne a son propre vécu.
Danger, risque, peur, pas facile à gérer. Le risque zéro n'existe pas. Une fois qu'une personne l'a compris, pas besoin de le répéter ad nauseam.
Leurs ingérences ? "C'est personnel. Ça ne vous concerne pas."
Me mettent-ils réellement en danger ?
Le sophisme de la solution parfaite (alors que le monde n'a pas vocation à être parfait) ou le perfectionnisme, qui est loin d'être rare, peuvent favoriser un certain biais de négativité.
Cela dit, dans nos pensées diurnes et nocturnes, nous avons le droit de rêver (de l'agréable, du repos, du relaxant, du serein).
Après, je ne mettrai pas toutes les personnes non autistes dans le même paquet. Chaque personne a son propre vécu.
Danger, risque, peur, pas facile à gérer. Le risque zéro n'existe pas. Une fois qu'une personne l'a compris, pas besoin de le répéter ad nauseam.
Leurs ingérences ? "C'est personnel. Ça ne vous concerne pas."
Me mettent-ils réellement en danger ?
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Oui, il est bien de distinguer la probabilité et l'enjeu.
Marcher sur un fil au-dessus de dix centimètres et marcher sur ce même fil au-dessus de cinq mètres : même probabilité de tomber, enjeux différents.
Marcher sur un fil au-dessus de dix centimètres et marcher sur ce même fil au-dessus de cinq mètres : même probabilité de tomber, enjeux différents.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Je t'ai lu et ça me fait réfléchir...
Je suis dans la même dynamique concernant les NT, nous avons des fonctionnements extrêmement différents et ils n'acceptent en général pas ma différence alors que j'accepte la leur... Tu as l'air dans une situation similaire, puisque tu trouves des solutions et on te raille derrière...
Dans les faits je commence peut-être à rentrer dans le "stéréotype", mais ça fait 32 ans qu'on essaie de me faire croire que ma façon de fonctionner c'est de la merde...
Je suis dans la même dynamique concernant les NT, nous avons des fonctionnements extrêmement différents et ils n'acceptent en général pas ma différence alors que j'accepte la leur... Tu as l'air dans une situation similaire, puisque tu trouves des solutions et on te raille derrière...
Dans les faits je commence peut-être à rentrer dans le "stéréotype", mais ça fait 32 ans qu'on essaie de me faire croire que ma façon de fonctionner c'est de la merde...
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Concernant l'acceptation de la différence, les personnes non autistes me semblent - ce n'est que pure conjecture freeshostienne non étayée par des études scientifiques - plus conformistes que les personnes autistes en général. [Un indice statistique n'empêche pas des exceptions, comme des personnes autistes très conformistes (par exemple notamment avant qu'elles ne comprennent leur différence, ne prennent connaissance de l'autisme et entament puis acceptent un diagnostic) ou des personnes non autistes moins conformistes (humanistes, rompues à la neurodiversité, etc.).]
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Je suis un peu confus. Ici, on parle de phobie sociale, qui concerne tout le monde, et pas juste les NT. D'aucuns parlent de non autistes, d'autres de NT. Il se trouve que je ne suis pas autiste, sans pour autant être neurotypique.
Bref. Je suis un peu confus. Je comprend qu'il puisse y avoir de la souffrance et j'ai des mètres de textes sur ce forum où je parle d'anxiété et de solitude, mais je ne comprend pas pourquoi les "autres" sont forcément un bloc massif et uniforme, un bloc de "NT" en plus. C'est déshumanisant je trouve. J'ai déjà été maltraité et mal considéré par des personnes handicapés et non neurotypiques. Donc bon.
Au fond, quel est le problème ici ? La phobie sociale ? L'anxiété ? Une société qui marche sur la tête ? Une problématique correctement posée est le point de départ pour essayer de trouver des solutions. Se faire diag correctement, chercher la source des problèmes etc. me semble être le point de départ. Si autiste tu es effectivement, les CRA et cie pourront offrir des sources et des propositions d'accompagnements pour régler les problèmes anciens, des aides pour s'adapter au social d'un monde qui n'est pas spécialement sain, que ce soit pour les NT ou les NAT (neuroatypiques ?), ou même les ATAT (parce que pourquoi pas mettre des robots dans le tas), sans oublier de bénéficier des TCC pour que les TSA et HPI puisse vivent mieux dans un monde tout plein de TDA, parfois H.
J'espère avoir été constructif, un peu drôle, et pertinent. Bon courage.
Bref. Je suis un peu confus. Je comprend qu'il puisse y avoir de la souffrance et j'ai des mètres de textes sur ce forum où je parle d'anxiété et de solitude, mais je ne comprend pas pourquoi les "autres" sont forcément un bloc massif et uniforme, un bloc de "NT" en plus. C'est déshumanisant je trouve. J'ai déjà été maltraité et mal considéré par des personnes handicapés et non neurotypiques. Donc bon.
Au fond, quel est le problème ici ? La phobie sociale ? L'anxiété ? Une société qui marche sur la tête ? Une problématique correctement posée est le point de départ pour essayer de trouver des solutions. Se faire diag correctement, chercher la source des problèmes etc. me semble être le point de départ. Si autiste tu es effectivement, les CRA et cie pourront offrir des sources et des propositions d'accompagnements pour régler les problèmes anciens, des aides pour s'adapter au social d'un monde qui n'est pas spécialement sain, que ce soit pour les NT ou les NAT (neuroatypiques ?), ou même les ATAT (parce que pourquoi pas mettre des robots dans le tas), sans oublier de bénéficier des TCC pour que les TSA et HPI puisse vivent mieux dans un monde tout plein de TDA, parfois H.
J'espère avoir été constructif, un peu drôle, et pertinent. Bon courage.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Il y a plein de nuances, de différences, de difficultés, d'efforts invisibles. Donc oui, tu fais bien de mentionner cette diversité de nuances, cette complexité.
Certaines personnes disent qu'il n'y a pas de fausses notes. Il n'y a que des notes diversement appréciées.
Certaines personnes disent qu'il n'y a pas de fausses notes. Il n'y a que des notes diversement appréciées.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Oui je tiens à signaler que je ne suis pas paranoïaque. Je parle d'évènements qui ont eu un impact réel sur ma santé et sur celle de mes collègues. Entre autres j'ai été atteint d'une intoxication au toluène (attaque du système nerveux central) j'ai une collègue qui a fait une pneumopathie, une autre qui souffre aujourd'hui de bronchite chronique. Dans un autre labo, une collègue qui a fait une fausse couche après avoir refusé l'aménagement de poste, sachant que les prélèvements lors des inspections de la contamination au plomb étaient systématiquement trop élevés sur elle et que le labo les faisait donc repasser sur d'autres personnes. Un chef d'équipe qui était toujours malade sans que le médecin sache pourquoi, toujours après avoir travaillé avec de l'acide à chaud en dehors de la hotte aspirante.
je ne parle pas de risques je parle de dangers réels. Les collègues paysagistes qui sont passés à l'hopital pour des blessures graves je n'ai pas assez de doigts sur la main pour les compter et je n'ai que 28 ans et 2 ans d'exercice de ce métier.
Je vous passe le reste de l'historique qui est tristement long pour ma faible expérience de vie.
Tout à fais c'est confus.Comte_Pseudonyme a écrit : ↑mardi 1 février 2022 à 2:40 Je suis un peu confus. Ici, on parle de phobie sociale, qui concerne tout le monde, et pas juste les NT. D'aucuns parlent de non autistes, d'autres de NT. Il se trouve que je ne suis pas autiste, sans pour autant être neurotypique.
Bref. Je suis un peu confus. Je comprend qu'il puisse y avoir de la souffrance et j'ai des mètres de textes sur ce forum où je parle d'anxiété et de solitude, mais je ne comprend pas pourquoi les "autres" sont forcément un bloc massif et uniforme, un bloc de "NT" en plus. C'est déshumanisant je trouve. J'ai déjà été maltraité et mal considéré par des personnes handicapés et non neurotypiques. Donc bon.
Au fond, quel est le problème ici ? La phobie sociale ? L'anxiété ? Une société qui marche sur la tête ? Une problématique correctement posée est le point de départ pour essayer de trouver des solutions. Se faire diag correctement, chercher la source des problèmes etc. me semble être le point de départ. Si autiste tu es effectivement, les CRA et cie pourront offrir des sources et des propositions d'accompagnements pour régler les problèmes anciens, des aides pour s'adapter au social d'un monde qui n'est pas spécialement sain, que ce soit pour les NT ou les NAT (neuroatypiques ?), ou même les ATAT (parce que pourquoi pas mettre des robots dans le tas), sans oublier de bénéficier des TCC pour que les TSA et HPI puisse vivent mieux dans un monde tout plein de TDA, parfois H.
J'espère avoir été constructif, un peu drôle, et pertinent. Bon courage.
Et il y a effectivement une confusion de ma part entre neurotypie et personne provoquant chez moi une anxiété sociale.
Il s'agit d'une généralisation de ma part. Et je m'en excuse, je ne sais pas quel terme mettre sur ce que je ressent, mon instinct m'indique lorsque une personne fonctionne "normalement" de la façon dont JE l'entends.
Et par exemple je ne ressent que très peu d'anxiété lorsque je suis entouré de personnes souffrant de PTSD-C, ce que j'apprends à postériori. En fait j'ai une phobie sociale parce que je m'attends à ce que dans un échantillonnage quelconque, je retrouve une majorité de personnes présentant un fonctionnement psychologique que je connais bien et qui m'angoisse.
Je vous accorde que les mots que j'utilise sont surement mauvais. Mais mon ressenti, lui ne m'a jamais trompé.
Phobie sociale, je ne sais pas si je colle à la définition. Mais je suis ultra angoissé à l'idée de me retrouver à devoir communiquer avec des gens parce que la plupart du temps ils ont ce fonctionnement qui a provoqué chez moi un conditionnement négatif.
Je sais prendre des risques, je ne l'ai peut-être pas précisé. En revanche, prendre un risque important pour économiser une somme d'énergie ridicule, ça je ne peux pas.freeshost a écrit : ↑lundi 31 janvier 2022 à 16:57 Dans le réalisme, la réalité, il y a aussi du positif.
Le sophisme de la solution parfaite (alors que le monde n'a pas vocation à être parfait) ou le perfectionnisme, qui est loin d'être rare, peuvent favoriser un certain biais de négativité.
Cela dit, dans nos pensées diurnes et nocturnes, nous avons le droit de rêver (de l'agréable, du repos, du relaxant, du serein).
Après, je ne mettrai pas toutes les personnes non autistes dans le même paquet. Chaque personne a son propre vécu.
Danger, risque, peur, pas facile à gérer. Le risque zéro n'existe pas. Une fois qu'une personne l'a compris, pas besoin de le répéter ad nauseam.
Leurs ingérences ? "C'est personnel. Ça ne vous concerne pas."
Me mettent-ils réellement en danger ?
Je pratique d'ailleurs nombre d'activités risquées avec grand plaisir. Mais je ne met pas ma vie en danger pour 50 euros.
Et encore moins la vie des autres.
Leurs ingérences me concernent lorsque je les subit en terme de santé. Cf mes expériences en laboratoire.
Et pour finir, je ne suis pas quelqu'un de négatif. Je suis facilement émerveillé et je partage volontiers aussi bien le négatif que le positif. Le truc c'est que mon positif ne parle pas beaucoup à grand monde. Donc ils ne voient surtout que du négatif.
C'est l'impact émotionnel que j'ai sur eux qui est déséquilibré, pas l'impact émotionnel que ces sujets ont sur moi.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
C'est pas nouveau qu'il y a des domaines d'activités professionnelles plus exposé que d'autres. Agriculteur avec les pesticides, mineurs avec les poussières, ouvriers sur les chantiers (hauteur, amiante, produits chimiques), forces de l'ordre, visiblement paysagiste aussi.Brettzeal a écrit : ↑mardi 1 février 2022 à 14:45Oui je tiens à signaler que je ne suis pas paranoïaque. Je parle d'évènements qui ont eu un impact réel sur ma santé et sur celle de mes collègues. Entre autres j'ai été atteint d'une intoxication au toluène (attaque du système nerveux central) j'ai une collègue qui a fait une pneumopathie, une autre qui souffre aujourd'hui de bronchite chronique. Dans un autre labo, une collègue qui a fait une fausse couche après avoir refusé l'aménagement de poste, sachant que les prélèvements lors des inspections de la contamination au plomb étaient systématiquement trop élevés sur elle et que le labo les faisait donc repasser sur d'autres personnes. Un chef d'équipe qui était toujours malade sans que le médecin sache pourquoi, toujours après avoir travaillé avec de l'acide à chaud en dehors de la hotte aspirante.
je ne parle pas de risques je parle de dangers réels. Les collègues paysagistes qui sont passés à l'hopital pour des blessures graves je n'ai pas assez de doigts sur la main pour les compter et je n'ai que 28 ans et 2 ans d'exercice de ce métier.
Je vous passe le reste de l'historique qui est tristement long pour ma faible expérience de vie.
Si le problème c'est l'exposition au risque et donc au danger, il faut envisager de changer de travail. Ou de lutter avec les syndicats, l'inspection du travail et la justice pour renforcer la sécurité, et ca prend du temps avant de faire évoluer les choses. Mais, et ca peut être discutable je suis d'accord, tant que les normes sont respectées on ne peut pas faire grand chose. Ce sont les normes qui fixent les limites, pas les salariés. Il faut aussi comprendre qu'il y a des gens qui préfèrent accepter le risque que de perdre leur revenu.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Il me semble que je me suis mal exprimé. Il s'agit de personnes transgressant volontairement les normes, sans que cela soit nécessaire pour conserver leur emploi, mettant ainsi, et par pur économie d'énergie individuelle (et déni), les autres en danger.propane42 a écrit : ↑mardi 1 février 2022 à 15:00
C'est pas nouveau qu'il y a des domaines d'activités professionnelles plus exposé que d'autres. Agriculteur avec les pesticides, mineurs avec les poussières, ouvriers sur les chantiers (hauteur, amiante, produits chimiques), forces de l'ordre, visiblement paysagiste aussi.
Si le problème c'est l'exposition au risque et donc au danger, il faut envisager de changer de travail. Ou de lutter avec les syndicats, l'inspection du travail et la justice pour renforcer la sécurité, et ca prend du temps avant de faire évoluer les choses. Mais, et ca peut être discutable je suis d'accord, tant que les normes sont respectées on ne peut pas faire grand chose. Ce sont les normes qui fixent les limites, pas les salariés. Il faut aussi comprendre qu'il y a des gens qui préfèrent accepter le risque que de perdre leur revenu.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Et que ce soit bien clair, je ne dis pas qu'ils n'ont pas de bonnes raisons de le faire, c'est bien là toute ma problématique. Si ils économisent leur énergie c'est peut-être parce qu'ils ont envie de passer un moment avec leur famille le soir plutôt que d'aller dormir à 20h, ou peu importe ce qu'ils ont besoin de faire dans leur vie.Brettzeal a écrit : ↑mardi 1 février 2022 à 15:18
Il me semble que je me suis mal exprimé. Il s'agit de personnes transgressant volontairement les normes, sans que cela soit nécessaire pour conserver leur emploi, mettant ainsi, et par pur économie d'énergie individuelle (et déni), les autres en danger.
Où même et c'est évident, ce comportement permet d'augmenter ses chances d'avoir une promotion.
Comprenez bien que si mes émotions sont injustes à leur égard, elles sont justes en ce qu'elles me protègent du danger que ces comportements représentent. C'est un vrai dilemme.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
A moins de vivre en autarcie, vous aurez toujours à composer avec les comportements des autres. La seule chose que vous pouvez maitriser un tant soit peu c'est le contexte dans lequel vous êtes confrontés à ces comportements.
Personnellement comme je l'ai déjà mainte fois exprimé, le travail est le moment où je suis le plus confronté aux autres et que je peux difficilement m'y soustraire, tout en étant ce qui me permet de vivre, pas de me faire plaisir. Dans ce contexte, mon travail doit être le plus sécurisant émotionnellement pour moi, afin de m'assurer mon salaire sans trop de stress. Je compense mon manque de plaisir avec mes activités personnelles, activités dans lesquels je peux choisir librement de me confronter, ou pas, aux autres. Mon travail ne dois pas forcément être ce qui me fait le plus plaisir ou répondre à mes buts de vies. Il doit surtout m'assurer ma survie, ma subsistance et mes moyens de vivre.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Ca n'empêche pas que pour passer 10heures par jour dans un environnement ou je dois communiquer avec des personnes normales, il faut que je m'adapte.propane42 a écrit : ↑mardi 1 février 2022 à 16:57A moins de vivre en autarcie, vous aurez toujours à composer avec les comportements des autres. La seule chose que vous pouvez maitriser un tant soit peu c'est le contexte dans lequel vous êtes confrontés à ces comportements.
Personnellement comme je l'ai déjà mainte fois exprimé, le travail est le moment où je suis le plus confronté aux autres et que je peux difficilement m'y soustraire, tout en étant ce qui me permet de vivre, pas de me faire plaisir. Dans ce contexte, mon travail doit être le plus sécurisant émotionnellement pour moi, afin de m'assurer mon salaire sans trop de stress. Je compense mon manque de plaisir avec mes activités personnelles, activités dans lesquels je peux choisir librement de me confronter, ou pas, aux autres. Mon travail ne dois pas forcément être ce qui me fait le plus plaisir ou répondre à mes buts de vies. Il doit surtout m'assurer ma survie, ma subsistance et mes moyens de vivre.
Et déjà je sais aujourd'hui qu'il faut donc que je m'abstienne de faire des commentaires en donnant un avis personnel et/ou étayé. Que je mente lorsque l'on me demande pourquoi je fais ci ou ça, parce que la réponse est toujours mal reçue d'expérience. Que, plutôt que d'être spontané, il faut que je sois calculateur et hypocrite.
Tout cela est possible, et surement qu'a force de le faire je me rendrais compte, que si je calcule bien chacun de mes gestes, non seulement je me retrouverais moins impliqué dans des situations dangereuses (puisque je manipulerais les autres pour éviter tout ce que je veux éviter), mais en plus je ne subirai plus les réactions négatives des autres en ce qui concerne ma façon de penser et mes besoins.
Mais... je suis toujours incapable d'inhibition... Je n'arrive pas à contrôler le moindre de mes gestes, mes pensées profondes et mes émotions finissent toujours très rapidement par refaire surface et devenir visibles. Le seul moyen que j'ai trouvé à l'heure actuelle c'est de fumer des joints, mais j'aime pas ça. Et de toute façon à force de cacher mes émotions je ronge mon frein et je finis par péter un plomb. (sans compter que ça peut être très dangereux d'être défoncé toute la journée à moins d'aller bosser à pied et de passer la journée le cul sur une chaise).
J'ai pensé aussi que je pourrais essayer d'utiliser le déni. Mais je sais pas comment faire, j'ai pas le mode d'emploi.
Mais je me dis, et si je trouvais un moyen de changer mes émotions? puisque ce sont elles qui sont à l'origine du problème. Si j'arrivais à être inconscient des dangers, inconscient des incohérences, inconscient de la souffrance des autres, inconscient des intentions derrières les belles paroles, à me laisser porter par la vie comme le font tous ces gens que j'ai fréquenté au travail. Finalement construire consciemment une forme de déni pour remplacer les fonctions exécutives défaillantes chez moi. Ma mère me répète souvent que pour s'adapter elle a appris à s'autopersuader consciemment, du genre : là tu dois être contente alors soit contente.
Si j'apprenais à, comme eux, fuir la peur? et me laisser guider par mon environnement social. Etre content quand il faut être content, être en colère quand il faut être en colère... Arrêter de chercher la petite bête et tenter de comprendre les implications, déléguer ce travail à ceux qui me donnent des ordres. Laisser les autres choisir pour moi, que ce soit les risques que je prends dans la vie, ou les choses qui doivent me plaire. Que ma personnalité individuelle se traduise dans mes objectifs et plus dans mes positionnements, afin que ma personnalité sociale puisse se construire librement en affichant des positionnements "utiles".
Mais tout ça c'est utopique et très loin de ma portée. Je pourrais essayer d'avoir un diagnostique pour avoir des aménagements de poste. Mais je n'ai même plus de quoi payer mon loyer, alors comment entamer des démarches diagnostiques dont je ne sais même pas si elles aboutiront à une quelconque aide.
En réalité je n'ai vraiment pas besoin de grand chose pour vivre heureux, pas besoin d'artefacts ou de technologie. Le travail en société me détruit plus qu'il ne me permet de survivre. C'est pourquoi, comme tu l'as dit je cherche à vivre en autarcie.
Je suis juste à la recherche d'une ou plusieurs personnes avec qui je pourrait entretenir des relations saines et qui auraient en commun ce besoin de simplicité et l'amour de la nature.
Je sais déjà que je peux entretenir des relations saines avec des personnes qui ont un fonctionnement similaire au mien, je suis très compétent pour tirer parti de mon environnement dans des conditions d'autarcie et ça ne m'inquiète pas.
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Re: Rapport aux NT, phobie sociale
Idem pour moi, je crois que je suis la définition du misanthrope. Je supporte de moins en moins les gens, leurs habitudes et leurs coutumes dans lesquelles je ne trouve aucun sens, leur légèreté, leur insouciance sur certains sujets, leurs centres d'intérêt.
Aujourd'hui, en dehors du travail où je suis obligée de socialiser un minimum et de donner le change "en surface", je fuis les gens, la société dès que je le peux. Je me réfugie dans la nature, c'est là que je trouve des êtres que je comprends.
Je pense que j'ai une phobie sociale qui a dégénéré en détestation de l'être humain. Je n'ai jamais réussi à être intégrée réellement à un groupe d'humains. Ils ont un langage que je ne comprends pas et je n'ai jamais senti qu'un humain comprenait ma façon de fonctionner, de communiquer, de penser.
Dès lors, après moults tentatives avortées de "normalisation", après un diagnostic, après la phase d'acceptation de ma différence, j'ai préféré éviter autant que possible le contact avec les gens. Je peux cependant trouver une forte sympathie pour des luttes politiques et environnementales (telles que les ZAD) mais je ne me lancerai pas dans la participation active et physique d'un collectif. Car un groupe de zadistes reste avant tout un groupe d'humains et je suis sûre que malgré mon affinité pour certains de leurs combats, je n'arriverai pas à m'intégrer dans le groupe.
Reste cependant la question de l'isolement à outrance et des conséquences que celui-ci peut avoir sur la santé mentale. Je ne raconterai pas sur ce topic mon expérience. Mais il me semble qu'un isolement total ou quasi total, l'absence d'interactions sur le long terme, peut engendrer des troubles assez sévères.
Il convient donc d'être funambule, de trouver l'équilibre entre notre besoin d'isolement vital pour notre santé et l'excès d'isolement qui peut être néfaste.
Aujourd'hui, en dehors du travail où je suis obligée de socialiser un minimum et de donner le change "en surface", je fuis les gens, la société dès que je le peux. Je me réfugie dans la nature, c'est là que je trouve des êtres que je comprends.
Je pense que j'ai une phobie sociale qui a dégénéré en détestation de l'être humain. Je n'ai jamais réussi à être intégrée réellement à un groupe d'humains. Ils ont un langage que je ne comprends pas et je n'ai jamais senti qu'un humain comprenait ma façon de fonctionner, de communiquer, de penser.
Dès lors, après moults tentatives avortées de "normalisation", après un diagnostic, après la phase d'acceptation de ma différence, j'ai préféré éviter autant que possible le contact avec les gens. Je peux cependant trouver une forte sympathie pour des luttes politiques et environnementales (telles que les ZAD) mais je ne me lancerai pas dans la participation active et physique d'un collectif. Car un groupe de zadistes reste avant tout un groupe d'humains et je suis sûre que malgré mon affinité pour certains de leurs combats, je n'arriverai pas à m'intégrer dans le groupe.
Reste cependant la question de l'isolement à outrance et des conséquences que celui-ci peut avoir sur la santé mentale. Je ne raconterai pas sur ce topic mon expérience. Mais il me semble qu'un isolement total ou quasi total, l'absence d'interactions sur le long terme, peut engendrer des troubles assez sévères.
Il convient donc d'être funambule, de trouver l'équilibre entre notre besoin d'isolement vital pour notre santé et l'excès d'isolement qui peut être néfaste.
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