Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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Leanox
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Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Message par Leanox »

Bonjour,

Un petit partage sur l'accueil des émotions et des ressentis. Il y a quelques années j'ai appris avec un soutien en thérapie à accueillir la tristesse, la colère, un peu plus la surprise et même la joie consciemment mais je n'avais pas pensé à la souffrance qui était chez moi le ressenti le plus ancré, la plus caché, le moins assumé simplement dit. Qui m'occasionnait des comportements de fuite ou d'agressivité (pour essayer de ne pas "souffrir plus").

Pourquoi tant de difficulté à accueillir la douleur?


Dans ma situation
Spoiler : 
une partie du problème se trouve assurément déjà dans mon éducation intrafamiliale. Il y a peut-être eu à un moment dans certaines générations un besoin de nier la souffrance pour survivre, passer un obstacle (je pense par exemple à mon arrière-grand-mère qui a dû fuir un pays en guerre pour arriver en France, je pense que si elle s'était effectivement apitoyée sur la souffrance de son état à ce moment là, elle n'aurait peut-être pas eu la force vitale de s'en sortir pour arriver en terrain plus accueillant). Et dans ces multiples énormes traumatismes dont ma famille compte son lot, il n'y a pas eu de soutien psychologique suffisant aussi bien très probablement entre membres de la famille (ce n'est pas la bienveillance et l'écoute qui prédominent dans ma famille mais plutôt le manque d'écoute et le refus de parler de tout ce qui est émotionnel et affectif). Cependant, ça restent des traumatismes, des situations d'extrême. Et moi ma vie actuelle n'a rien objectivement de tout cela, sauf en interne où je me débats contre quelque chose qui me coûte et me dépasse.
Je me dis que dans ma difficulté et bien apprendre à accueillir la douleur ne pourra qu'aider à mieux adapter un possible trouble et assurément à vivre moins incomplètement donc simplement "plus pleinement".
J'ai isolé un cycle de gestion de l'émotion en lien avec le remplissage des besoins que je partage et qui pointe l'importance de savoir reconnaître son émotion pour l'engager:

Ecouter son ressenti → Voir la pensée associée (situation qui vient en tête) → passer en revue sa liste de besoins-types pour isoler lequel est le plus en jeu → passer en revue sa liste d'actions-types + pondérer les moyens/facteur temps /bénéfice-risque → agir pour combler le besoin (parfois refaire un tour du cycle jusqu'à soulagement)


Liste de besoins-types: http://www.communicationbienveillante.eu/cnvbesoin/

Finis en tout cas dans mon quotidien, les laïus de mon éducation, du type "n'y pense pas à ta douleur, ensuite ça ira mieux", autres "tu t'inventes de la douleur", "t'as pas mal, tu dis que t'as mal mais t'as pas mal" ou le recours abusif à une relativisation qui bien dosée aide "tu as déjà de la chance d'être née dans un pays développé alors qu'est-ce donc que cette souffrance insupportable face à ce fait?"

Aujourd'hui, j'accepte un peu plus que j'ai bien bien mal et particulièrement depuis plusieurs mois. Et que cela se traduit clairement par de la fatigabilité accrue, de la déprime, des pertes de plaisir ici et là et une colère de manque de sens (mais sur le point du sens justement les professionnels de santé sont là pour aider). Et en acceptant ce fait, je me donne la possibilité d'en isoler la cause grâce à du soutien extérieur et je l'espère à terme en soulager des conséquences.

Note: j'essaie de lire quelques petits articles bienveillants sur "comment" laisser le ressenti de douleur être, "comment" bien l'accueillir. J'essaie de doser l'accueil de cette douleur afin aussi de pouvoir prendre du temps mental pour des activités et des obligations qui me permettront d'être bien.
Spoiler : 
Un meilleur accueil de la douleur, ce serait une bonne résolution 2022, à titre personnel, mes résolutions je les tiens car c'est souvent en lien avec quelque chose que je suis déjà en train de faire.

Bonnes avancées sur vos parcours en lien avec la douleur et si j'ai bien compris, son pendant positif, la joie.
Modifié en dernier par Leanox le vendredi 11 février 2022 à 23:10, modifié 11 fois.
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Zelmoed
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (douleur)

Message par Zelmoed »

Ça me rappelle une méditation de Christophe André sur la douleur. Le sujet m interesse bien que ma souffrance soit une compagne tellement familière que j ai peur de la quitter.
non diagnostiquée
possibilité évoquée par psy non habilitée au diagnostic
je cherche ma tribu

"Nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre crainte et autres marques d'impuissance intérieure"
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Leanox
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (douleur)

Message par Leanox »

Zelmoed a écrit : dimanche 6 février 2022 à 14:49 Ça me rappelle une méditation de Christophe André sur la douleur. Le sujet m interesse bien que ma souffrance soit une compagne tellement familière que j ai peur de la quitter.
Intéressant :bravo: j'irai revoir sur Petit Bambou sa contribution, je crois qu'il parlait de l'accueil de la douleurdans son programme.
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Comte_Pseudonyme
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Message par Comte_Pseudonyme »

Je recommande les Propos sur le bonheur, d'Alain.
Voir aussi La conquête du bonheur, de Bertrand Russel.

Il ne s'agit pas de livres de "self hep" au sens commun et commercial aujourd'hui accepté du terme. Ce sont des philosophes. J'espère que leurs ouvrages (qui coûtent pas bien chers) vous seront utiles.

En espérant avoir été pertinent.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Bubu
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Message par Bubu »

Je suis très malheureux. Mais à quoi bon se plaindre?
Je suis déjà shooté au Prozac et au Ziprexa. Double dose. Mais ça ne change rien.

Il ne me reste plus que l'humour, si tant est qu'il soit de bon goût. (Je ne suis pas sûr de l'orthographe)
Modifié en dernier par Bubu le samedi 12 février 2022 à 15:30, modifié 1 fois.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Comte_Pseudonyme
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Message par Comte_Pseudonyme »

"La mélancolie est le bonheur des tristes."

Je ne sais plus d'où ça vient.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Leanox
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Re: Apprendre à accueillir ses émotions (dont la douleur)

Message par Leanox »

Bubu a écrit : samedi 12 février 2022 à 15:24 Je suis très malheureux. Mais à quoi bon se plaindre?
Je suis déjà shooté au Prozac et au Ziprexa. Double dose. Mais ça ne change rien.

Il ne me reste plus que l'humour, si tant est qu'il soit de bon goût. (Je ne suis pas sûr de l'orthographe)
Bonjour Bubu,

Je ne sais pas si par se plaindre, tu veux dire "parler excessivement du fait d'être en souffrance."

Dans mon post initial, je parlais d'autre chose, je parlais de ceci: excessivement taire sa souffrance et se rajouter par ce silence de la souffrance.
Parfois se taire sur sa souffrance est plus aidant en effet, mais parfois pas.

Dans mon parcours et particulièrement enfant, j'ai été élevée à la dure et aussi je crois sans méchanceté incomprise à tel point que l'accueil de ma souffrance n'a pas été bon et que cela a très clairement freiné pour moi d'accéder à des soins. En somme, dans mon histoire taire trop les ressentis comme la douleur a eu des conséquences excessivement négatives.

Accueillir son émotion de douleur, c'est aussi parfois réaliser que la meilleure action à suivre est de ne pas la verbaliser. Effectivement. Je suis d'accord pour certaines situations.
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