Trouver un logement adapté et TSA

[Fluxus]

Bonjour,

Je ne pense pas être dans la catégorie la plus adaptée pour discuter sur ce sujet, j'ai hésité entre celle-ci et la rubrique "Pratique" et je n'ai pas vraiment pris soin de regarder si un sujet similaire existait déjà avant mais je vais évoquer des détails de ma situation personnelle de toutes façons (enfin pas trop non plus, pour tenter de conserver une certaine forme d'anonymat) :

Même si j'ai une façon d'écrire qui est reconnaissable pour certaines personnes et on sait jamais si quelqu'un passe par ici...

En fait, comme je viens de l'expliciter ailleurs, ma situation actuelle est assez tendue en terme de logement et de vie quotidienne, notamment par rapport au fait que, que je sois logée en résidence étudiante ou au domicile familial, je rencontre d'énormes difficultés.

Qu'elles soient matérielles, pratiques ou problématiques de manière directe par rapport aux conséquences de mon TSA et des troubles associés, elles sont contraignantes dans mon bien-être quotidien mais jouent également sur d'autres aspects, notamment ma scolarité et mes études. Je viens tout juste de passer en aménagement scolarité à domicile.

Tout en sachant que la possibilité d'avoir un appartement de type studio et de vivre totalement en indépendance et en autonomie ne m'est pas tout à fait accessible (en tout cas, je ne me sens pas de faire ça, que ce soit physiquement, psychiquement et émotionnellement pour le moment, du moins, ça dépend où), je me suis quand même renseignée sur l'existence de logements adaptés spécifiquement pour les personnes en situations de handicap...

Sauf que... Déjà, il n y a rien de mon côté qui me serait accessible en terme de proximité et de praticité... Et en plus, si c'est plus loin, ou même moins loin, à chaque fois, c'est spécifié que pour bénéficier de ce genre de choses, il faut être en situation de handicap physique ou sensoriel. Et financièrement parlant aussi, ce serait impossible.

Et par situation de handicap physique ou sensoriel, les gens entendent moteur, donc difficulté de déplacement et j'imagine situations de surdité et cécité...

Du coup, j'en viens à me demander, en fin de compte, le TSA, c'est considéré comme une situation de handicap de quel ordre ?

Parce qu'à première impression, tout le monde va répondre que c'est de l'ordre du handicap psychique mais alors comment se fait-il, que, dans mon cas, ce soit plus handicapant physiquement que le reste ?


Fondamentalement, dans ce genre de problématiques, c'est considéré comme quoi ?

En fait, là, si j'avais la configuration logement adapté + SAMSAH TSA, ce serait vraiment le top.

Je croise les doigts pour que le SAMSAH ça arrive vite, on sait jamais, peut-être que ce sera possible d'adapter dans mon 12m^2 en résidence universitaire mais bon... J'en sais rien à vrai dire...


PS : Je précise que j'ai rien cherché d'officiel pour le moment, j'ai vaguement regardé ce qui était accessible dans ma région mais dans tous les cas, y a un souci de proximité et de moyens financiers...

[Fluxus]

Bon, finalement, j'ai modifié le titre, autant déplacer le sujet dans la rubrique "Pratique", c'est mieux que le laisser ici, je pense.

[Tugdual]

Voilà, c'est fait.

[Fluxus]

Voilà, c'est fait.

Merci Tugdual !

[Dehlynah]

Il me semble qu'en terme d'isolation phonique les personnes avec TSA peuvent prétendre à des logements équipés dans ce sens (j'ai juste des témoignages en tête ,je n'ai pas de référence précise mais ça doit pouvoir se trouver, enfin si par ex c'est un de tes critères en terme de priorité et si la misophonie fait partie de tes problématiques principales, ça peut être intéressant...)

[freeshost]

La plupart des personnes autistes ont des particularités sensorielles qui les handicapent au quotidien. Cochez oui !

Il devrait y avoir des aides financières pour les personnes diagnostiquées. Cochez oui !

En fait, les personnes autistes ont plusieurs handicaps, et ce à plusieurs niveaux : sensorialités, traitement de l'information, communication, fonctions exécutives. Et ces handicaps vont générer en général : plus de fatigue, plus de stress, plus de difficulté à aller dans les endroits où il y a beaucoup de monde et de bruit (transports publics, magasins, poste, fêtes, bars et restaurants, etc.), dans les situations et rôles où elles doivent communiquer et s'exposer, attirer l'attention sur elles (école, travail, entretien d'embauche, notamment certains métiers, relations, situation où il faut se défendre, plaider, promouvoir, etc.), dans les tâches qui demandent une bonne coordination et avec beaucoup de stimulus (conduire au milieu de plein d'autres voitures, jongler au milieu des applaudissements du cirque).

Il faudrait que les divers organismes sociaux s'intéressent aussi aux handicaps invisibles ou moins visibles.

[Tree]

Pas facile de trouver un logement adapté, tout à fait d'accord, je galère depuis des années.
Les problèmes principaux sont le bruit et la proximité avec les voisins.
J'ai même pensé il y quelques années quitter tout logement fixe pour mener une vie plus nomade, dans ma voiture, dans la nature, au gré de mes envies mais au calme et loin des humains.

N'attends peut-être pas trop d'un SAMSAH, certains ne sont pas top. ça dépend beaucoup des personnels et de leurs compétences et dynamisme. J'en ai fréquenté un, mais ils étaient tellement condescendants, infantilisants et en même temps mou du genou, je suis parti, sans regret aucun.

[Jean]

Les personnes handicapées ont une priorité d'accès aux logements sociaux (HLM ...).

Cependant, les imprimés de demande ne sont pas adaptés au spectre de l'autisme. Il faut donc préciser à l'organisme le type de logement souhaité.

[Dehlynah]

Les personnes handicapées ont une priorité d'accès aux logements sociaux (HLM ...).

oui mais voilà y a-t-il des logements sociaux avec des isolations phoniques sérieuses et adaptées à la misophonie ? (car du coup ça me freine pour faire une demande de logement social justement...)

[Tree]

Toi aussi, tu souffres de misophonie ?
J'ai l'impression que je suis la seule.
Non seulement je ne supporte pas les bruits forts, aigus, enfin tout un tas de bruits qui sont douloureux, mais il y aussi des bruits qui m'horripilent.
ça me met dans un état de stress incroyable. C'est difficile de trouver de la sérénité au quotidien. Je suis en état de stress quasi permanent.
Comment fais-tu Dehlynah pour trouver un apaisement ?
As-tu des aides ? des astuces ?

[Curiouser]

Il y a également ces fils dans l'espace TSA sur ces problématiques-ci :

• Hypersensibilité au bruit et voisinage
• Misophonie
• Hyperacousie : la musique dans les magasins, chez les voisins, au sport et même au travail... l'enfer !
• Vos avis sur les casques atténueurs de bruits (fil mentionné ci-dessous par Dehlynah)

[Dehlynah]

Toi aussi, tu souffres de misophonie ?
J'ai l'impression que je suis la seule.
Non seulement je ne supporte pas les bruits forts, aigus, enfin tout un tas de bruits qui sont douloureux, mais il y aussi des bruits qui m'horripilent.
ça me met dans un état de stress incroyable. C'est difficile de trouver de la sérénité au quotidien. Je suis en état de stress quasi permanent.
Comment fais-tu Dehlynah pour trouver un apaisement ?
As-tu des aides ? des astuces ?

je crois qu'on est nombreux ici à souffrir de misophonie (sinon parmi les NT oui on se sent bien seuls...Le monde est tellement, horriblement...bruyant)
Oui depuis petite (gros conflits avec mes parents à cause de ça - troubles du sommeil aussi, un rien me réveille, même avec boules quies - sauf depuis que je prends un somnifère) et ça s'aggrave avec l'âge, la fatigue...
Hier j'étais chez un toubib dont la sonnerie de tél me faisait faire des bonds de ouf...
Je suis complètement flippée par les bruits, brusques ou de fond
alors mes astuces
Boules quies
casques anti bruit
j'en ai déjà parlé, il y a un fil là -dessus, regarde (j'ai investi dans un Sony, ça me sauve vraiment, la réduction de bruit active est très efficace)
Modération (Curiouser) : Ajout du lien vers un message spécifique
là en lisant le forum, ça m'a donné l'idée d' investir en plus dans des bouchons moulés sur mesure ( les boules quies en cire me font un peu mal - astuce : je les ramollis sous ma bouillotte le soir )
j'ai changé d'environnement depuis quasi 3 ans, plutôt calme, plus calme que où j'étais en tout cas ( difficile de faire pire en même temps, je crois que ça m'a usée...), ça me change la vie - en tout cas la nuit c'est très très calme (cool de pas se faire réveiller en sursaut par des passages de scooter, des cris de voisins qui se disputent etc.)

[Fluxus]

Hello, j'avais laissé ce sujet en plan :

Alors en fait, c'est pas spécifiquement une question de bruit (ce qui est vrai que j'ai des voisins assez bruyants et qu'en résidence étudiante, y a de la vie donc les gens qui rentrent bourrés de soirée et crient et hurlent ou rigolent dans les couloirs, la musique à fond, les scooters ou dérapages sur le parking etc. Mais je l'ai fait moi aussi, c'est pas parce que jsuis TSA que j'aime pas m'amuser quand je peux -même si c'est vrai qu'entre les difficultés des TSA, celles des troubles associés et mon ancienne formation qui me demandait énormément de travail acharné, c'était different- ), même si ça en fait partie, c'est vraiment un ensemble.

Pour reprendre quelques éléments un peu personnels de ma présentation :

• Quand je suis chez ma mère, je vis en plein milieu de la cambrousse, dans un trou paumé, dans la nature, ça a la chance d'être très calme en extérieur et j'ai du terrain pour pouvoir me déplacer mais comme je ne suis toujours pas mobile, je suis loin de tout en terme d'établissements publics et les transports en commun, c'est pas full prédominant là où je vis. En fait, il n y en a pas, sauf si je me fais amener à une gare. Mais bon, transports en commun en ce moment, j'évite.
  
  De plus, on est 3 générations différentes à vivre sous le même toit (grands-parents, parents, enfants même si on est tous adultes maintenant) et même si on est pas tous au complet à l'année, on vit déjà dans un espace trop petit pour cohabiter tous ensembles et on a toujours vécu les uns sur les autres, ce qui fait que je n'ai pas d'espace intime qui m'est propre là-bas, on partage tout. Comme je l'avais cité aussi, je partage ma chambre et je n'ai même pas de bureau pour bosser, ce qui fait que je me retrouve à devoir travailler sur la table de la salle à manger (grande pièce commune qui fait cuisine, salle à manger et salon) et que les personnes âgées, ont constamment besoin de regarder la TV en journée... Ce qui n'est pas très propice à la concentration et au travail.

• Quand je suis en logement étudiant, j'ai une chambre de 12m^2 avec une pièce principale qui contient armoire, lit, bureau, 1 chaise, 1 frigo, 1 micro-ondes et 2-3 petits rangements et une salle de bain + toilettes avec un lavabo, une douche et les toilettes.
  
  J'ai très peu d'espace, je tourne souvent en rond et je me cogne partout et j'ai 2 fenêtres qui donnent sur les parking du campus de l'université, on n'a pas le droit de mettre de rideaux car logement CROUS fraîchement rénové et rien n'a été prévu pour ça. Ce qui est difficile car savoir que les gens lèvent les yeux et peuvent savoir ce que je fais me met mal à l'aise. Il m'arrive souvent, de fermer les volets entre midi et 2 et allumer la lumière pour pouvoir manger par exemple, ou même de manger dans le noir parce que j'ai peur qu'on me regarde, même d'aussi loin. Et je fais ça aussi quand je connais les heures de pause des autres et que je sais qu'il y a beaucoup de monde sur le parking.
  
  Ensuite, il y a aussi le fait que je ne possède pas de quoi faire à manger ou faire mes machines : Pour ça, la résidence propose bien-entendu des services communs. Sauf que depuis la crise sanitaire, moi je ne fais plus confiance du tout à tout ce qui est utilisé par les autres, déjà sans pandémie ni épidémie, c'était pas trop ça niveau hygiène mais alors là..
  
  Ce qui fait que c'est assez restreint pour utiliser la laverie, la cuisine commune ou même pouvoir aller manger au Resto Universitaire alors qu'avant, je ne mangeais que là-bas. Idem pour la Bibliothèque Universitaire, je suis incapable d'y remettre les pieds.
  
  Lorsque je dois descendre à l'administration de l'université, je préfère me taper un peu de trajet à pieds, même sous la pluie ou le froid pour faire tout le tour du bâtiment et arriver par le rez-de-chaussée plutôt que de prendre l'ascenseur en passant par le même bâtiment mais quelques étages plus haut, dont l'entrée est plus accessible.
  
  Idem, j'ai peur de croiser des gens tout le temps mais là, c'est pas juste le covid, juste, je ne supporte pas de voir des gens ou que les gens me regardent. Souvent, je donne le change, j'ai malheureusement la (mal)chance de faire partie de ces personnes qui même si elles sont TSA et très freinées dans le social et la communication, ont déjà attiré la sympathie ou l'attention pour mes spécificités justement et je sais qu'il y a des gens qui m'apprécient. Alors quand je croise des gens que je connais toutes les 2mins, je fais des check, je dois prendre sur moi pour entretenir vaguement la discussion, au moins par politesse et ne pas ignorer.
  
  J'ai aussi cette problématique de vivre dans un endroit que je sens trop petit pour moi, rien qu'au niveau de mes difficultés praxiques et visuo-spatiales, je me cogne partout, je me sens toujours restreinte dans mes gestes et mes mouvements, je n'arrive à rien faire quasiment sans qu'il y ait une gaffe, c'est compliqué et je n'arrive pas à m'organiser dans un cadre aussi petit où je ne peux pas privilégier d'espace pour chaque activité.
  
  Quand on vit dans un 2 pièces de 12m^2 au total, on mange là où on dort et là où on travaille et en terme d'organisation et de planification des tâches, il m'est impossible de faire les transitions.
  
  Et aussi, je vous laisse imaginer les galères de désinfection du mobilier vu que je n'utilise qu'un seul et même bureau pour manger et bosser.
  
  Bref, c'est dur, en fait, ça convient parfaitement comme logement si on est en extérieur en journée et qu'on profite pleinement de tous les services universitaires, ce qui était plus ou moins mon cas avant mais plus du tout aujourd'hui... Et je n'avais pas le même logement, donc pas orienté vers le parking où tout le monde voit tout.

Bref, aujourd'hui, en étant passée en scolarité à domicile, si je veux pouvoir survivre et envisager de réussir mes études mais aussi limiter les impacts des difficultés liées aux TSA et aux troubles associés, il me faut un cadre de vie très précis et pas quelque chose d'aussi brouillon et mal organisé et à mon sens, ça passe vraiment par l'aménagement du logement et ce qui est accessible ou non pour maintenir une hygiène de vie correcte (plus que juste manger sainement, boire beaucoup et se coucher tôt).

[Fluxus]

En réalité, dans le logement étudiant, j'ai 2 chaises et pas une : C'est juste qu'elle me sert de sas de décontamination avec la petite commode en face de la porte d'entrée du logement pour pouvoir y déposer tous les objets sales ou à désinfecter quand je rentre, pour ne pas contaminer le reste du logement. Avec plusieurs pompes de gel hydroalcoolique et des paquets de lingettes désinfectantes.

Mais bon, ça n'allège pas mes TOC et je classe tout par priorité d'utilisation des objets pour la désinfection. Par exemple, je ne désinfecte plus mes clés, ni ma coque de téléphone puisque je les laisse à l'entrée quand je rentre chez moi et que je ne les utilise qu'en extérieur et jamais en intérieur, du coup, ça m'allège la tâche de ne désinfecter que ce que j'utilise dans le logement.

Et y a toujours 56 000 lavages de mains entre chaque trucs, bien-entendu.

En vrai, c'est très paradoxal avec les TSA parce que le fait d'avoir des TOC, ça demande une certaine anticipation et une certaine gymnastique cérébrale pour pouvoir organiser et savoir dans quel ordre on va effectuer quelle tâche. C'est très dur et quand je n'ai plus la force pour ça mentalement, tout s'embrouille, alors je multiplie les lavages pour être sûre que tout y soit passé au moins une fois parce que je ne peux plus réfléchir à là où j'en étais et quel ordre est le plus astucieux pour faire le moins de lavages/désinfections possibles.

[Fluxus]

En fait, c'est compliqué parce qu'il faut que j'arrive à évaluer la prédominance de chaque critère pour chaque problématique.

C'est à dire que je me retrouve à gérer le TSA, les troubles associés et la partie covid+TOC qui s'est rajoutée par dessus et même greffée aux deux.

Parce que j'imagine qu'idéalement, je ne pourrai pas trouver quelque chose qui conviendra pour tout et donc, que je devrai faire en sorte moi-même d'alléger, atténuer ou faire disparaître les problématiques sur lesquelles je peux agir pour que ça devienne moins restreint.

Entre l'avant covid et l'après covid, la différence, c'est que je n'accède plus aux services universitaires et aux trucs publics en fait. Et je pense presque que jouer uniquement sur ce critère, ça réinverserait la tendance et réglerait une bonne partie des problèmes.

Et même en me projetant, dans le cas où j'arrive à avoir un logement de type appartement où je gère tout moi-même, je sais très bien que par exemple, je ne vais pas retourner faire mes courses moi-même tant qu'on est dans cette problématique avec le covid...

Alors du coup, je me dis que je peux avoir de l'aide pour qu'on m'apporte mes courses et qu'après, je me débrouille mais en vrai j'en sais trop rien.