Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
J'ai fait le choix de signaler mon autisme....évidemment problèmes de crédibilité, de condescendance, etc....mais quand on a une RQTH comme moi cela aide de dire qu'on est différent....car on est différent et les gens se questionnent sur des gens trop renfermés, où fuyant la machine à café, etc....ma stratégie : autant le dire.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Oui, je comprends tout à fait.lucius a écrit : ↑vendredi 31 décembre 2021 à 22:41 Et en réessayant 3-4 postes en espérant un accueil différent, c'est dépenser son énergie psychique et physique en reprenant tout depuis le début: nouer de nouvelles relations professionnelles, s'impliquer dans l'équipe, trouver sa place ou comprendre le poste et les attendus. On peut mettre des mois. C'est un effort trop intense pour moi de tout recommencer trop souvent.
J'ai fait partie pendant quelques années de l'équipe de renfort, où on est amené à changer de poste chaque mois (ah mais quel stress quand la direction traîne à donner l'affection suivante !).
Les collègues n'attendent pas la même implication des personnes en renfort, qui sont réputés pour être un peu particuliers de toute façon.
De ce point de vue ça m'allait très bien. Je ne suis partie que pare que j'ai voulu essayer d'habiter et travailler à la campagne (ça c'est très mal passé (et m'a psychologue m'a bien fait comprendre que ce n'était pas la meilleure idée que j'avais eue de tout chambouler comme ça)).
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Je n'ai pas du tout aimé la condescendance. Du tout.Autrey a écrit : ↑samedi 1 janvier 2022 à 19:25 J'ai fait le choix de signaler mon autisme....évidemment problèmes de crédibilité, de condescendance, etc....mais quand on a une RQTH comme moi cela aide de dire qu'on est différent....car on est différent et les gens se questionnent sur des gens trop renfermés, où fuyant la machine à café, etc....ma stratégie : autant le dire.
Pourtant il y a eu des personnes qui ont accueilli l'information avec bienveillance. Mais je dirais qu'en moyenne ça c'est très mal passé.
Le choix de dire où pas est très compliqué.
Bon, j'ai bien été obligée de dire que je suis "différente", pas le choix ça se voit, mais en restant minimaliste et évasive. On a affaire à des gens qui en moyenne s'en foutent de la précision.
Je m'adapte au contexte (on admire la performance ! ), c'est souvent la jungle le monde professionnel.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Complètement d'accord, Ivanovna, c'est ce que je me dis souvent : que le monde du travail est une jungle, un monde fait de bêtes féroces qui prennent plaisir à écraser les êtres les plus chétifs...
Dire qu'on est autiste, c'est afficher ses faiblesses devant des loups affamés.
J'ai découvert ça ces dernières années dans le monde du travail : certains prennent plaisir à écraser les autres juste pour le plaisir de les écraser et de les voir souffrir. Il y a de ces tordus, c'est terrible. Ces gens-là sont les pires.
Il y a aussi plein de gens sympa et normaux mais les tordus causent le plus de tort.
Vraiment, parler de son autisme, je déconseille sauf à vraiment bien connaître ses collègues et être sûr qu'ils sont bienveillants.
Dire qu'on est autiste, c'est afficher ses faiblesses devant des loups affamés.
J'ai découvert ça ces dernières années dans le monde du travail : certains prennent plaisir à écraser les autres juste pour le plaisir de les écraser et de les voir souffrir. Il y a de ces tordus, c'est terrible. Ces gens-là sont les pires.
Il y a aussi plein de gens sympa et normaux mais les tordus causent le plus de tort.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Je suis d'accord avec Tree, mais ces tordus vont nous gêner qu'ils soient au courant ou non. On peut aussi penser que le dire peut nous donner une protection contre ces tordus, même si ça c'est peut-être naïf de ma part !
Aucune solution n'est idéale, en fait.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Ah ben oui c'est naïf d'attendre une protection contre ces tordus. Je suis passée justement par là ces 4 dernières années.aspi_rateur a écrit : ↑samedi 1 janvier 2022 à 22:47 Je suis d'accord avec Tree, mais ces tordus vont nous gêner qu'ils soient au courant ou non. On peut aussi penser que le dire peut nous donner une protection contre ces tordus, même si ça c'est peut-être naïf de ma part !
Aucune solution n'est idéale, en fait.
J'ai l'impression de leur avoir donné les clefs pour me nuire encore plus facilement. À l'époque la psychologue spécialisée TSA qui me suivait m'avait proposé de passer au boulot pour expliquer un peu mon fonctionnement. La situation à tellement viré à la catastrophe que j'ai finalement refusé qu'elle vienne en expliquant que justement, il y avait un tordu (et la suite a même dépassé mon estimation pourtant pessimiste). Elle n'a pas insisté.
Et je n'étais pas la seule à avoir eu des problèmes avec le gars.
Intervention rapide de mon syndicat, qui a été très bien, dont une camarade maman d'autiste qui intervient parfois ici.
Ce fut ma seule tentative.
Quand ça veut pas...
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Question délicate : ça dépend tellement des gens et de leurs préjugés.
Personnellement, je l'ai dit à quelques personnes seulement : mes deux anciens responsables (l'actuel ne le sais pas), mon collègue de bureau, mon chef de projet (ça s' est d'ailleurs mal passé avec ce dernier et cela a brisé la relation amicale que nous avions).
Par ailleurs, mon ancien responsable en a parlé au médecin du travail, qui en a à son tour parlé à l'assistante sociale et à mon directeur, à chaque fois avec mon autorisation.
Je suis parfois frustrée de ne pas pouvoir en parler plus librement.
Personnellement, je l'ai dit à quelques personnes seulement : mes deux anciens responsables (l'actuel ne le sais pas), mon collègue de bureau, mon chef de projet (ça s' est d'ailleurs mal passé avec ce dernier et cela a brisé la relation amicale que nous avions).
Par ailleurs, mon ancien responsable en a parlé au médecin du travail, qui en a à son tour parlé à l'assistante sociale et à mon directeur, à chaque fois avec mon autorisation.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
J'ai parlé de mon problème à un moment où je traversais un moment difficile. Je saturais, et j'étais dévoré par l'anxiété.
Le but était juste d'obtenir un aménagement de poste (bureau isolé et/ou télétravail).
A force de persévérance, j'ai obtenu cet aménagement.
Mais on me l'a fait payer cher.
Je me suis retrouvé au placard. Plus personne ne s'intéressait à ce que je faisais, plus aucun suivi, je n'étais plus invité aux réunions d'information. Mes demandes de formation étaient refusées. Mon chef et mon N+2 ne m'adressaient plus la parole, sauf extrême nécessité. Mon N+2 ne répondait à mon "bonjour" que s'il y avait des témoins.
On me faisait bien comprendre que j'étais un boulet qui ne servait à rien.
A l'issue de ce manège, mon N+2 et la RH ont tenté de me mettre en inaptitude, en utilisant un prétexte mensonger.
Le problème a été résolu lorsque mon chef et mon N+2 ont été remplacés. Il est possible que j'y aie contribué indirectement.
Depuis tout se passe bien, je me sens vraiment réintégré à la vie de l'équipe. Mon nouveau chef me confie du travail, me demande régulièrement si tout se passe bien, si je m'en sors.
Je suis aussi sorti de ma dépression, et j'ai arrêté les traitements.
Bref, un nouveau départ pour moi.
Le but était juste d'obtenir un aménagement de poste (bureau isolé et/ou télétravail).
A force de persévérance, j'ai obtenu cet aménagement.
Mais on me l'a fait payer cher.
Je me suis retrouvé au placard. Plus personne ne s'intéressait à ce que je faisais, plus aucun suivi, je n'étais plus invité aux réunions d'information. Mes demandes de formation étaient refusées. Mon chef et mon N+2 ne m'adressaient plus la parole, sauf extrême nécessité. Mon N+2 ne répondait à mon "bonjour" que s'il y avait des témoins.
On me faisait bien comprendre que j'étais un boulet qui ne servait à rien.
A l'issue de ce manège, mon N+2 et la RH ont tenté de me mettre en inaptitude, en utilisant un prétexte mensonger.
Le problème a été résolu lorsque mon chef et mon N+2 ont été remplacés. Il est possible que j'y aie contribué indirectement.
Depuis tout se passe bien, je me sens vraiment réintégré à la vie de l'équipe. Mon nouveau chef me confie du travail, me demande régulièrement si tout se passe bien, si je m'en sors.
Je suis aussi sorti de ma dépression, et j'ai arrêté les traitements.
Bref, un nouveau départ pour moi.
C'est exactement cela...
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Mais comment c'est possible que les gens puissent en arriver à ça ?
Désolée ma question est très naïve, j'ai pas encore eu d'expérience professionnelle et je suis pas prête de rentrer dans la vie active tout de suite vu que je repars dans d'autres études à l'âge où " " "normalement" " ", j'étais censée les terminer mais quand je lis vos témoignages, ça me choque tout ce que je lis.
Je me demande ce qu'il se passe dans la tête des gens au moment où ils apprennent qu'une personne a 1 TSA, à quoi ils pensent, à quoi ils associent ça, pourquoi ça change l'idée qu'ils se font de la personne de manière aussi brutale et instantanée quitte à nuire à leurs collègues de travail ? C'est complètement inhumain.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé d'essayer de vous imposer pour chercher à comprendre plus loin ?
Moi j'imagine ça comme si tout le long ils étaient sympa avec la personne en question, puis d'un coup, ils éprouvent un dégoût envers la même personne, juste parce qu'on leur a dit.
C'est une question d'être mauvais, de faire de la concurrence ? Une envie de "faire mieux que" de leur part ? C'est de la mauvaise foi ? Ou juste de la connerie et de l'intolérance pure et dure ?
Désolée ma question est très naïve, j'ai pas encore eu d'expérience professionnelle et je suis pas prête de rentrer dans la vie active tout de suite vu que je repars dans d'autres études à l'âge où " " "normalement" " ", j'étais censée les terminer mais quand je lis vos témoignages, ça me choque tout ce que je lis.
Je me demande ce qu'il se passe dans la tête des gens au moment où ils apprennent qu'une personne a 1 TSA, à quoi ils pensent, à quoi ils associent ça, pourquoi ça change l'idée qu'ils se font de la personne de manière aussi brutale et instantanée quitte à nuire à leurs collègues de travail ? C'est complètement inhumain.
Est-ce que ça vous est déjà arrivé d'essayer de vous imposer pour chercher à comprendre plus loin ?
Moi j'imagine ça comme si tout le long ils étaient sympa avec la personne en question, puis d'un coup, ils éprouvent un dégoût envers la même personne, juste parce qu'on leur a dit.
C'est une question d'être mauvais, de faire de la concurrence ? Une envie de "faire mieux que" de leur part ? C'est de la mauvaise foi ? Ou juste de la connerie et de l'intolérance pure et dure ?
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Je comprends tout à fait. J'ai testé les deux : ne rien dire, ou en parler, et aucun n'a bien tourné dans mon cas. Le travail dans un bureau n'est peut-être pas adapté...Ivanovna a écrit : ↑samedi 1 janvier 2022 à 23:19
Ah ben oui c'est naïf d'attendre une protection contre ces tordus. Je suis passée justement par là ces 4 dernières années.
J'ai l'impression de leur avoir donné les clefs pour me nuire encore plus facilement. À l'époque la psychologue spécialisée TSA qui me suivait m'avait proposé de passer au boulot pour expliquer un peu mon fonctionnement. La situation à tellement viré à la catastrophe que j'ai finalement refusé qu'elle vienne en expliquant que justement, il y avait un tordu (et la suite a même dépassé mon estimation pourtant pessimiste). Elle n'a pas insisté.
Et je n'étais pas la seule à avoir eu des problèmes avec le gars.
Intervention rapide de mon syndicat, qui a été très bien, dont une camarade maman d'autiste qui intervient parfois ici.
Ce fut ma seule tentative.
Quand ça veut pas...
Par rapport à la question de EmmaJoy, je conseillerai de rien dire puisque ça n'avait pas bien marché dans son cas. Je ne sais pas si c'est la solution, mais au moins ça peut permettre de ne pas trop penser à son ancienne expérience et de faire ainsi un nouveau départ.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Question : Pour ceux qui ont été embauchés avec la RQTH (enfin en ayant déjà la reconnaissance en demandant le job), est-ce que ça a été nuisible directement ?
Parce que si on est accepté avec une RQTH, même si ça n'empêche pas des comportements malveillants des collègues, ça peut être carrément discriminatoire, non ?
En fait, encore une fois, n'ayant aucune expérience pro et n'étant pas dans la vie active, je ne peux pas me prononcer sur la question mais dans la vie quotidienne, j'ai eu plusieurs fois des soucis par rapport au fait de devoir le dire.
C'est à dire qu'en ayant besoin pour une raison ou une autre, dans le cadre des études, de devoir sociabiliser avec d'autres étudiants, j'ai préféré mettre au courant 2 personnes seulement, de manière directe, parce que j'avais justement envie d'éviter des incompréhensions si un jour, je retombais en burn-out autistique ou si j'étais en pleine phase de down.
Parce que j'en peux plus d'entendre des "Mais nan c'est rien ça, faut juste faire un effort" ou des "Arrête un peu, tout le monde a ce genre de problèmes" ou des "Faut juste apprendre à s'adapter" et j'en passe...
Je me suis aussi retrouvée récemment dans un cas où ça a été délicat pour expliquer ma situation de handicap à une personne à cause de la barrière de la langue + aussi le fait que d'autres pouvaient entendre. C'était pendant un travail pratique obligatoire et noté à la fac et quand je lui ai dit que je ne pouvais pas faire une tâche précise parce que c'était quelque chose qui m'était compliqué par rapport à un autre de mes handicaps qui va avec le TSA, comme je ne pouvais pas détailler plus, ça a été reçu comme une sorte de fausse excuse ou de flemme ou juste de "Je sais pas le faire donc je vais pas le faire" alors que c'était tout sauf ça...
Et je me suis sentie mal de presque devoir insister et débattre sur ça parce que je ne pouvais pas crier partout que mon handicap faisait que je ne pouvais pas...
Parce que si on est accepté avec une RQTH, même si ça n'empêche pas des comportements malveillants des collègues, ça peut être carrément discriminatoire, non ?
En fait, encore une fois, n'ayant aucune expérience pro et n'étant pas dans la vie active, je ne peux pas me prononcer sur la question mais dans la vie quotidienne, j'ai eu plusieurs fois des soucis par rapport au fait de devoir le dire.
C'est à dire qu'en ayant besoin pour une raison ou une autre, dans le cadre des études, de devoir sociabiliser avec d'autres étudiants, j'ai préféré mettre au courant 2 personnes seulement, de manière directe, parce que j'avais justement envie d'éviter des incompréhensions si un jour, je retombais en burn-out autistique ou si j'étais en pleine phase de down.
Parce que j'en peux plus d'entendre des "Mais nan c'est rien ça, faut juste faire un effort" ou des "Arrête un peu, tout le monde a ce genre de problèmes" ou des "Faut juste apprendre à s'adapter" et j'en passe...
Je me suis aussi retrouvée récemment dans un cas où ça a été délicat pour expliquer ma situation de handicap à une personne à cause de la barrière de la langue + aussi le fait que d'autres pouvaient entendre. C'était pendant un travail pratique obligatoire et noté à la fac et quand je lui ai dit que je ne pouvais pas faire une tâche précise parce que c'était quelque chose qui m'était compliqué par rapport à un autre de mes handicaps qui va avec le TSA, comme je ne pouvais pas détailler plus, ça a été reçu comme une sorte de fausse excuse ou de flemme ou juste de "Je sais pas le faire donc je vais pas le faire" alors que c'était tout sauf ça...
Et je me suis sentie mal de presque devoir insister et débattre sur ça parce que je ne pouvais pas crier partout que mon handicap faisait que je ne pouvais pas...
Modifié en dernier par Fluxus le dimanche 2 janvier 2022 à 12:24, modifié 1 fois.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Je ne comprends pas pourquoi il faudrait absolument en parler sauf en cas de besoins d'aménagements importants.
Un salarié schizophrène ne va pas forcément dire à ses collègues qu'il est schizophrène, ça ne sert à rien, sauf encore une fois à afficher ses faiblesses, à tendre le bâton pour se faire battre. Pourquoi devrait-on dire qu'on est bipolaire, schizophrène, TDA/H ? Il y a de tout dans une entreprise, tout le monde porte sa croix, l'autisme est une particularité comme une autre.
Une personne qui m'a accompagnée au niveau pro souhaitait absolument intervenir sur mon lieu de travail pour sensibiliser mon chef, mes collègues, j'ai toujours refusé.
Elle ne connaît pas le contexte de l'entreprise où elle aurait mis les pieds. De plus, mon chef a bien d'autres chats à fouetter. Il est très pris par ses obligations.
Et j'ai toujours eu la crainte ainsi d'apparaître comme un fardeau ou comme une salariée fragile (ce que je suis effectivement).
Exceptés les aménagements matériels (contre le bruit), je veux être considérée comme une salariée "normale", je ne veux pas d'autres considérations. Car au bout du compte, c'est la productivité, l'efficacité professionnelle qui sont le plus important, et pas que tel ou tel salarié est autiste ou schizophrène. Alors oui, je masque, je compense, je suis épuisée parfois mais je risque moins les préjugés ou le harcèlement.
Et après plusieurs années d'expérience professionnelle, et plusieurs échecs aussi, révéler mon autisme a par le passé eu des conséquences désastreuses à cause d'1 ou 2 collègues ou chefs tordus qui m'ont fusillé la santé. En conséquence, à force d'angoisses, j'ai fini par craquer.
Aujourd'hui, je ne dis rien à personne, sauf au médecin du travail, et ça se passe mieux. J'ai des bizarreries, je suis assez solitaire et peu causante, mais c'est comme ça. A partir du moment où je bosse correctement, mes bizarreries sont acceptées.
Après, si certains salariés ont besoin d'aménagements spécifiques, oui, ça peut être important de révéler son diagnostic.
Un salarié schizophrène ne va pas forcément dire à ses collègues qu'il est schizophrène, ça ne sert à rien, sauf encore une fois à afficher ses faiblesses, à tendre le bâton pour se faire battre. Pourquoi devrait-on dire qu'on est bipolaire, schizophrène, TDA/H ? Il y a de tout dans une entreprise, tout le monde porte sa croix, l'autisme est une particularité comme une autre.
Une personne qui m'a accompagnée au niveau pro souhaitait absolument intervenir sur mon lieu de travail pour sensibiliser mon chef, mes collègues, j'ai toujours refusé.
Elle ne connaît pas le contexte de l'entreprise où elle aurait mis les pieds. De plus, mon chef a bien d'autres chats à fouetter. Il est très pris par ses obligations.
Et j'ai toujours eu la crainte ainsi d'apparaître comme un fardeau ou comme une salariée fragile (ce que je suis effectivement).
Exceptés les aménagements matériels (contre le bruit), je veux être considérée comme une salariée "normale", je ne veux pas d'autres considérations. Car au bout du compte, c'est la productivité, l'efficacité professionnelle qui sont le plus important, et pas que tel ou tel salarié est autiste ou schizophrène. Alors oui, je masque, je compense, je suis épuisée parfois mais je risque moins les préjugés ou le harcèlement.
Et après plusieurs années d'expérience professionnelle, et plusieurs échecs aussi, révéler mon autisme a par le passé eu des conséquences désastreuses à cause d'1 ou 2 collègues ou chefs tordus qui m'ont fusillé la santé. En conséquence, à force d'angoisses, j'ai fini par craquer.
Aujourd'hui, je ne dis rien à personne, sauf au médecin du travail, et ça se passe mieux. J'ai des bizarreries, je suis assez solitaire et peu causante, mais c'est comme ça. A partir du moment où je bosse correctement, mes bizarreries sont acceptées.
Après, si certains salariés ont besoin d'aménagements spécifiques, oui, ça peut être important de révéler son diagnostic.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Je suis confronté à ce même dilemme.
Je pense que je vais être obligée de le dire parce que je suis trop épuisée et j'ai besoin d'aménagements.
Le dire, c'est peut-être s'exposer à de la discrimination.
Mais ne pas le dire, ça peut aussi vouloir dire sacrifier sa santé.
Je vis un enfer depuis que je suis entrée dans le monde du travail en 2013 : insomnie sévère et épuisement quasi-continu, aucune vie en dehors du travail car il me prend toute mon énergie.
Je pense que je vais être obligée de le dire parce que je suis trop épuisée et j'ai besoin d'aménagements.
Le dire, c'est peut-être s'exposer à de la discrimination.
Mais ne pas le dire, ça peut aussi vouloir dire sacrifier sa santé.
Je vis un enfer depuis que je suis entrée dans le monde du travail en 2013 : insomnie sévère et épuisement quasi-continu, aucune vie en dehors du travail car il me prend toute mon énergie.
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Selon moi, ça doit être utile de pouvoir le mentionner si y a besoin justement (tendance au burn-out autistique et aux effondrements assez régulièrement, même là-dessus entre TSA, on n'est pas tous égaux).
Mais à mon sens, ça fout dans des galères pas faciles, contexte professionnel ou autre aussi de ne pas devoir le dire directement parce qu'un jour, justement ça va plus du tout et c'est le full craquage et là, ça devient compliqué en terme de crédibilité et à mon sens, c'est plus facile de profiter d'un moment de faiblesse de la personne quand elle est déjà en craquage pour la terminer que d'annoncer direct la couleur dès l'arrivée.
Alors que si on le dit directement dès le début, on peut aussi parfois prendre le temps, même si j'imagine que ça doit dépendre énormément des entreprises, de leurs tailles, du nombre d'employés, des employés en eux-mêmes, des patrons et tout le reste, de déconstruire des clichés et d'essayer d'expliquer comment ça se manifeste spécifiquement pour nous... Et si y a craquage un jour, qu'on soit au courant directement.
Enfin je pense que y a aussi une question d'époque en terme de mentalité.
C'est un peu comme à l'époque, les personnes qui n'étaient pas diagnostiquées enfant car passées à travers les mailles du filet et diagnostiquées récemment à l'âge adulte, n'ont pas eu de traitement de faveur et se sont construites entièrement dans la sphère NT, toutes seules, sans aide de personne (ce qui a été mon cas hein, on peut dire ce qu'on veut, je ne suis pas une nouvelle génération et c'est tout) alors qu'aujourd'hui, on va chercher directement à faire en sorte que la personne se sente bien et à l'accompagner avec bienveillance et tout un tas d'outils pour l'intégrer, l'aider, faire en sorte de ne pas se faire rejeter etc.
Ça me fait penser 1 peu à ça en fait.
Comme je me tue à le dire, je fais partie de ces gens qui diagnostiqués à l'âge adulte, se sont toujours démerdés seuls et sans aide et ont subi en faisant avec ce qu'ils avaient pour se construire. Je dois avouer que ça m'emmerde de voir qu'aujourd'hui il existe tout pleins de choses qui n'existaient pas à l'époque dans l'accompagnement de l'autisme... Je suis à la fois en faveur de ça et à la fois moins d'accord sur d'autres choses dans le sens où faut savoir accompagner sans nuire à l'autonomisation de la personne... MAIS, si on me propose, aujourd'hui, des aménagements pour mieux vivre certaines choses et qui sont adaptés à mon TSA, jamais de la vie je vais refuser.
Après voilà, c'est comme tout, c'est sûr que faut pas en arriver à se faire plaindre, que faut pas que ça suscite la compassion dans toute l'équipe parce que ça, oui, ça rabaisse.
Mais je pense aussi que dire qu'on donne le bâton pour se faire battre en montrant une image "faible" si on parle de notre TSA, c'est que c'est l'entreprise qui a un souci avec ça en le considérant comme une faiblesse.
Si nous-mêmes on le considère comme une faiblesse pour nous aussi, ça va se faire sentir. Alors, autant le considérer comme une force pour nous-mêmes.
Y a pleins de paradoxes dans mes propos mais ce que je veux dire c'est que d'un côté, c'est mieux d'en parler direct au risque que ça s'empire le jour où ça craque histoire de fixer tout le monde, au moins on sait direct si on doit partir ou pas dès le début. Et en même temps, faut pas le vendre non plus comme quelque chose qui serait une faiblesse, sinon c'est certain que ça va pas le faire.
Je pense qu'en fait, devoir prendre sur soi et faire énormément d'efforts pour compenser, c'est bien plus destructeur à long terme que de décider de partir si 1 jour ça se passe mal.
C'est exprimé de manière peut-être un peu maladroite, désolée d'avance, je ne sais pas de quoi je parle encore une fois en contexte professionnel mais dans mon quotidien, si.
Et perso, je pense que si j'arrivais en entreprise et que je restais sur la défensive pour être sûre que personne ne se foute de moi et que ça venait à se produire, je me casse sur le champ, je réfléchis pas et rien à foutre de ce que ça implique derrière.
Mais à mon sens, ça fout dans des galères pas faciles, contexte professionnel ou autre aussi de ne pas devoir le dire directement parce qu'un jour, justement ça va plus du tout et c'est le full craquage et là, ça devient compliqué en terme de crédibilité et à mon sens, c'est plus facile de profiter d'un moment de faiblesse de la personne quand elle est déjà en craquage pour la terminer que d'annoncer direct la couleur dès l'arrivée.
Alors que si on le dit directement dès le début, on peut aussi parfois prendre le temps, même si j'imagine que ça doit dépendre énormément des entreprises, de leurs tailles, du nombre d'employés, des employés en eux-mêmes, des patrons et tout le reste, de déconstruire des clichés et d'essayer d'expliquer comment ça se manifeste spécifiquement pour nous... Et si y a craquage un jour, qu'on soit au courant directement.
Enfin je pense que y a aussi une question d'époque en terme de mentalité.
C'est un peu comme à l'époque, les personnes qui n'étaient pas diagnostiquées enfant car passées à travers les mailles du filet et diagnostiquées récemment à l'âge adulte, n'ont pas eu de traitement de faveur et se sont construites entièrement dans la sphère NT, toutes seules, sans aide de personne (ce qui a été mon cas hein, on peut dire ce qu'on veut, je ne suis pas une nouvelle génération et c'est tout) alors qu'aujourd'hui, on va chercher directement à faire en sorte que la personne se sente bien et à l'accompagner avec bienveillance et tout un tas d'outils pour l'intégrer, l'aider, faire en sorte de ne pas se faire rejeter etc.
Ça me fait penser 1 peu à ça en fait.
Comme je me tue à le dire, je fais partie de ces gens qui diagnostiqués à l'âge adulte, se sont toujours démerdés seuls et sans aide et ont subi en faisant avec ce qu'ils avaient pour se construire. Je dois avouer que ça m'emmerde de voir qu'aujourd'hui il existe tout pleins de choses qui n'existaient pas à l'époque dans l'accompagnement de l'autisme... Je suis à la fois en faveur de ça et à la fois moins d'accord sur d'autres choses dans le sens où faut savoir accompagner sans nuire à l'autonomisation de la personne... MAIS, si on me propose, aujourd'hui, des aménagements pour mieux vivre certaines choses et qui sont adaptés à mon TSA, jamais de la vie je vais refuser.
Après voilà, c'est comme tout, c'est sûr que faut pas en arriver à se faire plaindre, que faut pas que ça suscite la compassion dans toute l'équipe parce que ça, oui, ça rabaisse.
Mais je pense aussi que dire qu'on donne le bâton pour se faire battre en montrant une image "faible" si on parle de notre TSA, c'est que c'est l'entreprise qui a un souci avec ça en le considérant comme une faiblesse.
Si nous-mêmes on le considère comme une faiblesse pour nous aussi, ça va se faire sentir. Alors, autant le considérer comme une force pour nous-mêmes.
Y a pleins de paradoxes dans mes propos mais ce que je veux dire c'est que d'un côté, c'est mieux d'en parler direct au risque que ça s'empire le jour où ça craque histoire de fixer tout le monde, au moins on sait direct si on doit partir ou pas dès le début. Et en même temps, faut pas le vendre non plus comme quelque chose qui serait une faiblesse, sinon c'est certain que ça va pas le faire.
Je pense qu'en fait, devoir prendre sur soi et faire énormément d'efforts pour compenser, c'est bien plus destructeur à long terme que de décider de partir si 1 jour ça se passe mal.
C'est exprimé de manière peut-être un peu maladroite, désolée d'avance, je ne sais pas de quoi je parle encore une fois en contexte professionnel mais dans mon quotidien, si.
Et perso, je pense que si j'arrivais en entreprise et que je restais sur la défensive pour être sûre que personne ne se foute de moi et que ça venait à se produire, je me casse sur le champ, je réfléchis pas et rien à foutre de ce que ça implique derrière.
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks
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Re: Travail : dois-je dire que je suis autiste Asperger ?
Personnellement, je vois deux raisons diamétralement opposées :
- quand on est en difficultés, parce qu'on a besoin d'aménagement, ou simplement de plus de compréhension et d'acceptation de notre façon de communiquer. C'était mon cas au moment où j'en ai parlé.
- quand tout se passe bien, pour faire évoluer les mentalités et ouvrir peut-être la voie à d'autres, qui sinon auraient été discriminés. C'est mon cas actuellement, mais je n'ai pas le courage de revendiquer ouvertement, ce qui me laisse parfois frustrée.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)
Mes romans :
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- Ma dame aux oiseaux
- Galaxies parallèles
- Les enfants de la lune rouge
- Et à venir prochainement La pie baladeuse