Pour être passée plusieurs fois par l'évaluation du potentiel suicidaire en consultation et ce, depuis mes 13 ans (je crois que ma dépression a commencé à s'installer vers cette période là, je me rappelle m'y être beaucoup enfoncée à cette période là mais elle est devenue vraiment invivable quelques années plus tard, quand l'intensité des effondrements liés aux TSA a augmenté avec, même si les effondrements se sont fait moins fréquents avec le temps, mises en place de rituels et compensations en tout genre mais beaucoup plus explosifs), que ce soit avec des psychologues et psychiatre en libéral, en institution ou même au C.R.A., j'ai décidé d'aller chercher exactement comment est-ce que ce risque est évalué.
En ce moment, j'ai droit régulièrement à ça et mine de rien, je commence à m'y habituer et je trouve que ça reste un outil sympa pour savoir plus ou moins où on en est soi-même.
Bref, pour en revenir à l'évaluation du potentiel suicidaire, bien-entendu, je me contente de répondre aux questions qu'on me pose et rien d'autre.
J'ai bien compris que ce qui est déterminant dans le plan de suivi à établir, c'est la présence ou non des scénarios en fait.
Parce qu'à chaque fois qu'on me demande si j'ai des idées noires, j'hésite. Parce que c'est devenu très naturel pour moi de penser à la mort 56 000 fois par jour sans forcément penser à la mort au sens du suicide mais pensées morbides quand même. C'est juste comme si le mot "mort" devenait un univers à part entière dans lequel on baigne constamment et que tout ramène à la mort, tout le temps.
Alors du coup, comme c'est devenu très naturel avec le temps aussi pour moi de dire que "j'ai envie de mourir" sans forcément envisager plus, on me pose toujours la question : "Est-ce qu'il y a des scénarios ?".
Et si on a le malheur de répondre "Oui", on doit les énoncer.
Je crois que je n'ai jamais eu de scénario à l'instant t en-tête au moment où on m'a posé la question même si bien-entendu, y en a énormément qui défilent dans mes paroles mais ça relève de trucs irréalistes que de mettre tout en œuvre pour les exécuter.
Enfin en tout cas, dans mon esprit là tout de suite maintenant, je le conçois comme ça.
Sinon, je sais aussi qu'un autre critère sur lequel on se base beaucoup, c'est s'il y a un lien de confiance qui s'est établi entre le thérapeute et le patient.
Mais bref, toute demande se doit d'être prise très au sérieux comme ça a été dit plus haut et ça se comprend et puis je pense que même si on se base sur les critères d'évaluation, c'est pas forcément parce que la personne en parle qu'on peut considérer qu'elle ne va rien faire.
Je crois que ça, c'est un cliché aussi de dire qu'une personne qui parle de ses plans de passage à l'acte a des chances de ne pas vraiment le faire sous prétexte qu'elle en parle.
Fin bref, voilà... Je sais pas..
TSA sans déficience intellectuelle et sans altération du langage + trouble anxiodépressif associé - CRA régional (2021)
Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir.
Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. ~ Les Shadoks