Régression âge adulte, habiletés sociales

[Fluxus]

Hello,

Simple question concernant le sentiment de régression : On sait maintenant plutôt bien qu'il est assez fréquent chez les personnes TSA, quand elles sont fraîchement diagnostiquées, d'avoir ce sentiment de régression parce qu'on relâche un peu les efforts et qu'on s'autorise à ne plus forcément s'adapter si l'on sait que quelque chose risque de nous demander trop d'énergie, de temps et de générer trop de fatigue par la suite.

En fin de compte, ça paraît assez "banal" parce que généralement, y a rien de très alarmant là-dedans dans le sens où c'est un sentiment assez fréquent et qui ne rend pas forcément les choses négatives, on va dire.

Dans mon cas, je suis actuellement passée dans une autre phase (du moins, c'est l'impression que j'ai) depuis peu où j'ai peur de régresser sérieusement sur des acquis que j'ai eu par le passé et que j'ai peur de perdre et ne plus jamais les retrouver.

Je pense notamment à certaines choses que j'ai pu réussir à faire sur le plan social et qui avec le temps, ne me demandaient quasiment plus d'effort, voir étaient même devenues sources de plaisir (même si quand la fatigue était là, ça basculait total) et qu'aujourd'hui je ne parviens plus à faire du tout.

Je sais que la situation actuelle y est pour beaucoup, surtout en terme de restrictions sanitaires qui ont freiné énormément de choses sur le plan social mais il y a aussi le fait de ne plus pouvoir être exposé suffisamment longtemps à certains environnements, ce qui ne me laisse plus le temps de tenter de me réadapter et réhabituer...

Bref, jsuis en train de regretter d'être en train de régresser ou perdre des acquis que j'ai mis très très très longtemps à maitriser et j'ai peur que ça ne revienne pas.

D'autre part, qu'en est-il des ateliers d'habiletés sociales à l'âge adulte ? Est-ce que ça reste quelque chose de pertinent quand on connait déjà de mémoire une bonne partie des codes sociaux à force d'avoir baigné dans le monde des NT ?

Est-ce que c'est bénéfique sur d'autres plans que l'apprentissage des habiletés sociales ?

Si y a des retours d'expérience, je suis intéressée.

[Fluxus]

En fait, les ateliers d'habilités sociales, vu comme ça, sans encore avoir essayé, de ce que j'en ai entendu, ça me tente pas directement :

La simple et bonne raison, c'est que je peux apprendre par convention ce qui ne m'est pas naturel et intuitif, donc savoir que ça existe et qu'il faudrait "normalement" faire ceci ou cela à tel ou tel moment...

Mais mon souci c'est que je ne sais pas faire semblant ou imiter sur commande. Si ce n'est pas réellement spontané en venant de moi-même et que je me conditionne pour me dire qu'il faut faire ceci ou cela, je ne sais pas le faire et j'ai l'impression que ça me renfermera plus qu'autre chose en fait... Je sais qu'on n'est pas dans une pièce de théâtre mais voilà quoi...

Et si je suis dans une situation sociale qui m'est inconfortable, je risque de ne pas y penser du tout.

D'où le fait de demander des avis si ça a une réelle pertinence et si ça peut réellement aider.

[WinstonWolfe]

Quand j'entends parler de régression, je pense tout de suite au burnout autistique. La perte de compétence est un effet souvent rapporté par ceux qui en ont souffert.

[Fluxus]

Quand j'entends parler de régression, je pense tout de suite au burnout autistique. La perte de compétence est un effet souvent rapporté par ceux qui en ont souffert.

Il y a déjà eu pas mal de situations en plus des meltdown et shutdown, de burn-out autistiques dans mon cas. En tout cas, c'est arrivé à plusieurs reprises et c'était bien bien marqué.

Actuellement, je ne me sens pas vraiment dans cette phase là, c'est vraiment une sensation de perte de marques, de repères et de ne pas réussir à me réadapter à des situations qui, à une époque, ne me mettaient pas aussi mal à l'aise ou dans des situations inconfortables.

J'ai peur que le manque d'entretien de ces choses là finisse par les rendre inexistantes dans mon quotidien et que je doive tout réapprendre et ce, de manière très pénible...

En fait, le truc, c'est que je remarque la régression après avoir passé plusieurs mois sans entretenir de liens sociaux autrement que par le biais du numérique et de l'écrit et ça m'emmerde un peu de me voir dans ces situations là alors qu'avant, j'ai eu des périodes où c'était presque devenu plaisant pour moi... Et puis surtout, j'y avais mis tellement de temps et tellement d'efforts que c'est inconcevable que je puisse perdre tout ça...

Et comme ça a été mentionné ailleurs, j'envisage, dans un futur proche, des projets qui font que je risque d'être amenée à ne pas pouvoir retravailler de manière directe tout ça et donc, je pense potentiellement me rabattre sur les ateliers d'habiletés sociales et les GEM, tout ça tout ça ou n'importe quoi d'autre qui me permettrait de conserver un lien social et qui est à ma portée.


Après, j'ai tendance à me dire que c'est un ensemble et qu'il y a pleins d'autres facteurs autour qui jouent et que si j'entretiens aussi tout le reste autour, ça va me ramener plus facilement à des situations où je serai amenée à communiquer de nouveau et retrouver certaines "conventions" sur le plan social.

Jsais pas trop...

J'essaie de remettre un coup de fouet sur l'autonomie et de me reprendre en main après un long temps à m'être laissée submerger par les choses négatives...

Askip je dois essayer de nourrir mon loup blanc

C'est à dire que si je ne compte pas les périodes de temps scolaires où j'ai du retourner à la fac en présentiel ou les RDV médicaux et paramédicaux, ça fait exactement 2 ans que je ne suis plus sortie au final... (Peut-être que ma toute dernière soirée étudiante date au maximum de tout début 2020 mais je préfère l'oublier et la rayer de mon esprit, elle était à chier total, très clairement, si j'avais passé ma soirée alone chez moi, ça aurait été exactement pareil).

Donc voilà, ça m'emmerde de me dire que même si l'alcool a aidé plusieurs fois en soirée, j'ai pu progresser au point d'être capable de ça et que maintenant, c'est même plus quelque chose qui est envisageable pour moi (et covid qui n'aide pas, bien-entendu).


Bref, pendant un temps, je me disais que je m'en foutais au pire, ça déstabiliserait juste les autres en face et je vais pas m'obliger à faire des efforts si ce n'est pas naturel pour moi pour entrer en communication ou en relation avec quelqu'un (et je pense toujours comme ça) mais c'est vrai que quand le courant passe bien avec quelqu'un, ça me manque de ne pas pouvoir aller plus loin ou enrichir les relations parce que ça manque justement "d'habileté".

[freeshost]

J'espère que tu trouveras des équilibres entre entretenir les aptitudes que tu veux conserver et éviter de nouveaux syndromes d'épuisement.

[Fluxus]

J'espère que tu trouveras des équilibres entre entretenir les aptitudes que tu veux conserver et éviter de nouveaux syndromes d'épuisement.

En fait, j'ai l'impression que la plupart des projets que j'entame depuis quelques mois, sont complètement en adéquation avec mon TSA.

Je ne sais pas si c'est une bonne stratégie d'adapter en fonction de ça mais j'essaie de tout faire pour justement limiter la casse niveau épuisement, niveau sur-adaptation mais voilà, faut que j'arrive à trouver un juste milieu pour pas que ça m'enferme trop non plus dans une zone de confort continue. Le but c'est que je puisse utiliser mes ressources pour avancer, pas les garder intactes et ne rien en faire.

De toutes façons, avec le temps, je commence à bien me connaitre et je sais que je ne me contente jamais juste de choses "simples". Sinon c'est pas drôle, pas amusant et y a pas assez de challenge.

[freeshost]

Tu as le goût du risque, du défi ?

Ta vie n'est donc pas une chanson monotone.

[Fluxus]

Tu as le goût du risque, du défi ?

Ta vie n'est donc pas une chanson monotone.

De manière "inconsciente", oui. Je me retrouve toujours sans le vouloir dans des situations cacastrophiques (le jeu de mot avec "caca" est volontaire) alors que je n'avais rien demandé initialement et j'ai le don de me mettre dans des trucs insolites sans le vouloir...

Et parfois, la vie fait de belles choses, même dans les trucs inattendus.

[freeshost]

Que de pipipéties ! (de péripéties en périphérie)

À côté des cours d'habiletés sociales, tu peux aussi t'abreuver dans des livres de psychologie sociale ou sur la communication.

Petit à petit, tu refais ton nid.