Que penser d'un tel avis ? (le médecin traitant)

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Leanox
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Re: Que penser d'un tel avis ? (le médecin traitant)

Message par Leanox »

propane42 a écrit : vendredi 12 novembre 2021 à 8:48
Leanox a écrit : vendredi 12 novembre 2021 à 8:43 ah quand je disais "j'espère t'avoir rendu les choses claires", j'aurais dû préciser "sur comment je vois réellement la relation à l'autorité." Je ne me permettrais pas de questionner cette fois ta relation à l'autorité surtout que quand j'ai écrit mon message, je n'avais quasiment pas d'éléments sur le sujet et ne ressentais pas que tu puisses avoir un manque de clarté avec l'autorité dans ta vie ;) Voilà
Pas de soucis. Et oui j'ai bien compris ton propre rapport à l'autorité.
Leanox a écrit : D'accord, je comprends que tu avais une démarche volontaire d'être incisif.
Totalement. D'expérience, parfois je sais qu'il vaut mieux que je dise les choses frontalement que prendre des pincettes et là j'ai senti que c'était nécessaire. D'autre fois c'est mieux que je soit plus diplomate.
Je n'ai pas été choquée par le fait que tu aies une approche incisive, c'est une approche que j'apprécie car la franchise me rassure. J'ai plus été à vrai dire un peu interloquée parce que j'ai trouvé que tu partais loin dans une piste qui ne me concernait pas en te basant sur des éléments qui en fait étaient peu fiables, ce que je savais en te lisant à coup sûr les ayant produit. En somme le matériau que tu utilisais pour tirer ta conclusion était un matériau très incomplet et un peu erroné. Je précise que j'ai produit ces éléments sans arrière pensée, j'ai appris à "me cacher" en ayant l'air plus naïve et ignorante sur un sujet que je le suis réellement. Mais la contrepartie c'est que je fais trop souvent cela d'emblée dans une forme d'automatisme difficile à contrôler, j'ai du mal à lâcher la crainte qui monte automatiquement pour avoir une discussion de fond immédiatement donc souvent le premier aperçu que je donne c'est un aperçu hésitant pour aussi tâter la bienveillance ambiante. Ensuite si j'ai des personnes qui sont bienveillantes (incisives, justes, calmes, à l'écoute, tout ou chacun de ces comportements), là je peux me confier et aussi ici enrichir mes savoirs et affiner comment ça se passe dans mon fonctionnement. Je réalise que je n'aime plus du tout mon fonctionnement d'acteur de théâtre. Que c'est un fonctionnement très enraciné dans la peur de l'enfant que j'étais, qui avais peur de ne pas être acceptée pour comment elle fonctionnait vraiment - et à l'époque conscientisait très peu ce fonctionnement, 80% de l'énergie était dévolu à le masquer - et l'a masqué. J'ai certes développé des compétences, je pense, à force de faire ça, mais c'est devenu dans ma vie, épuisant déjà, énergivore, et je pense que ça me dessert désormais pour aller chercher de l'aide pertinente pour moi et je crois que ma crainte d'être mal diagnostiquée, c'est en fait celle de ne pas réussir à faire tomber assez l'automatisme de simulation les jours où j'ai des entretiens-clés avec les psy-chiatres/ologues censés me poser un diagnostic.

Un peu désolée, de ne pas avoir fourni un matériau stable et fiable d'emblée, je sais combien cela peut être agaçant pour les analytiques/rationnels dont tu sembles un peu faire partie.
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Re: Que penser d'un tel avis ? (le médecin traitant)

Message par user6375 »

Leanox a écrit : vendredi 12 novembre 2021 à 8:55 Un peu désolée, de ne pas avoir fourni un matériau stable et fiable d'emblée, je sais combien cela peut être agaçant pour les analytiques/rationnels dont tu sembles un peu faire partie.
Effectivement je fais partie des analystes. Mon cerveau fonctionne comme un ordinateur. Mais il le fait naturellement et intuitivement. Ca peut être gênant selon le contexte mais c'est aussi une de mes forces dans des discutions où on cherche à comprendre quelque chose. Je vois assez facilement les pièges intellectuels dans lesquels on peut se fourvoyer, les uns et les autres, moi y compris (j'ai aussi une bonne capacité à me distancier de moi même et à l'introspection). Enfin bref c'est pas le sujet.
Leanox a écrit : Je n'ai pas été choquée par le fait que tu aies une approche incisive, c'est une approche que j'apprécie car la franchise me rassure. J'ai plus été à vrai dire un peu interloquée parce que j'ai trouvé que tu partais loin dans une piste qui ne me concernait pas en te basant que des éléments en fait peu certains de ma part. En somme le matériau que tu utilisais pour tirer ta conclusion était un matériau peu fiable.
Sur ce coup je n'ai pas voulu aborder ton parcours a proprement parlé parce que c'est personnel et ce n'est pas trop mon truc l'empathie. Mais ta phrase bien mise en évidence m'a lancé sur une analyse et j'ai pensé nécessaire de t'en faire part.
Leanox a écrit :J'ai certes développé des compétences, je pense, à force de faire ça, mais c'est devenu dans ma vie, épuisant déjà, énergivore, et je pense que ça me dessert bien pour aller chercher de l'aide pertinente pour moi et je crois que ma crainte d'être mal diagnostiquée, c'est en fait celle de ne pas réussir à faire tomber l'automatisme de simulation les jours où j'ai des entretiens-clés avec les psy-chiatres/ologues censés me poser un diagnostic.
Leanox a écrit :
J'ai aussi eu de la peine lors de mon diagnostique à lutter contre cet automatisme d'adaptation (je préfère ce terme que simulation). Mais en même temps c'est le rôle du psychiatre de faire le nécessaire pour identifier l'existence de ce mécanisme et d'aider son patient à le dépasser. J'ai eu la chance des tomber sur un bon psychiatre spécialisé qui m'a aidé à dépasser ce comportement lors du diagnostique pour le faire dans les meilleurs conditions et qu'il soit réellement valable. Mais ca a pris plusieurs mois, ca ne s'est pas fait en un après-midi.
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Re: Que penser d'un tel avis ? (le médecin traitant)

Message par Leanox »

En te lisant Propane42, je t'avoue être dans un état de grande émotion, je suis émue de lire autant d'honnêteté. Ces moments vrais, de simple honnêteté me sont encore si rares et en tout cas pas en ligne à l'écrit où longtemps c'était l'interprétation que je donnais aux mots qui me faisait assurément ressentir cette évidence mais probablement pas la réalité. Ce serait compliqué d'expliquer pourquoi là en 180 mots sur le forum mais c'est un fait.

Le problème que je réalise et soupçonnais déjà depuis un long moment à mon avis, c'est que quand on a une extrême technicité à quelque chose, il faut au moins trouver son égal en face ou quelqu'un qui a capacité à repérer cette extrême technicité, comme c'est extrême cela limite d'emblée le nombre de personnes capables de repérer. Le nombre de psychiatres est limité en France. Je ne suis pas certaine que des profils tolérants et ouverts d'esprit soient sélectionnés en majorité (sur ce dernier point je doute de la logique de ce que j'avance), je pense cependant plus généralement que c'est en fait se donner toutes les chances de ne pas être reconnu de dissimuler sa technicité. Je pense que je suis en errance diagnostique de ce fait. Depuis 5 ans j'apprends à faire tomber le masque. Il me faut pour cela malheureusement aussi apprendre la gestion de l'émotion car les émotions de crainte peuvent être encore trop forte pour le faire. Il y a 5 ans, je parlais même de terreur pour faire cela. ça allait jusqu'à cette intensité et je ne peux même pas dire que je tombais assez le masque devant 1 seule personne. Aujourd'hui ça commence.

Comme tu dis, tu as probablement eu de la chance de tomber sur ce soignant qui a su assez te voir (voir ce qui était nécessaire dans ton intériorité pour t'aider).

Mes deux parents sont des rationnels analytiques, ils viennent d'un milieu très sensoriel (éducation), et ils jouent donc sur les deux tableaux (mon avis: de façon assez équilibrée avec une légère propension quand même pour l'analytique/rationnel). A titre personnel, j'ai bénéficié de leur éducation, je l'ai clairement acceptée mais parce que je pense aussi que j'en voulais vraiment, mon inclination naturelle est cependant davantage sensorielle et empathique. Un peu paradoxal puisque je semble pas être très bonne à cela naturellement (manifestation d'un fonctionnement neuroatypique chez moi claire sur ce point et subjective, en attendant d'avoir des certitudes). En tout cas, je crois que jeune j'ai réalisé mon incapacité à vraiment naturellement connecter aux autres et en allant au collège, en fait je n'étudiais pas vraiment les cours, c'était 50% du temps, les 50 autres % étaient alloués à l'étude des comportements des autres (les collégiens et aussi les adultes), le stockage de données de comportement, le testing de reproduction de comportement et - malheureusement le manque d'écoute de mes émotions, je ne savais pas faire - ne m'a pas permis de sélectionner assez finement les comportements qui me convenaient. Donc la stratégie pour me camoufler a ensuite été une stratégie de rester peu de temps au même endroit, sautiller de lieu en lieu et de personne en personne (quand dans une assez bonne énergie de vie globale), d'études en études, de pays en pays littéralement, et bien entendu de m'épuiser aussi et alors de me cacher chez mes parents puis plus tard chez moi, enfermée sans voir de personnes du tout parfois sur de longs mois (l'énergie était vide). Enfin voilà, je me suis lancée dans des confidences mais - en toute franchise - j'assume mieux :)

propane42 a écrit : vendredi 12 novembre 2021 à 9:18 J'ai aussi eu de la peine lors de mon diagnostique à lutter contre cet automatisme d'adaptation (je préfère ce terme que simulation). Mais en même temps c'est le rôle du psychiatre de faire le nécessaire pour identifier l'existence de ce mécanisme et d'aider son patient à le dépasser. J'ai eu la chance des tomber sur un bon psychiatre spécialisé qui m'a aidé à dépasser ce comportement lors du diagnostique pour le faire dans les meilleurs conditions et qu'il soit réellement valable. Mais ca a pris plusieurs mois, ca ne s'est pas fait en un après-midi.
P.S: pour ma part je le qualifie de simulation dans mon cas car j'y recours de façon excessive. A petite dose, j'insisterais sur le caractère adaptatif aussi.

Bonne journée à toi et à tous
Modifié en dernier par Leanox le vendredi 12 novembre 2021 à 9:56, modifié 1 fois.
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Re: Que penser d'un tel avis ? (le médecin traitant)

Message par user6375 »

Leanox a écrit : vendredi 12 novembre 2021 à 9:45 En te lisant Propane42, je t'avoue être dans un état de grande émotion, je suis émue. Ces moments vrais, de simple honnêteté me sont encore si rares et en tout cas pas en ligne à l'écrit où longtemps c'était l'interprétation que je donnais aux mots qui me faisait assurément ressentir cette évidence mais probablement pas la réalité. Ce serait compliqué d'expliquer pourquoi là en 180 mots sur le forum mais c'est un fait.
Tant que ce sont des émotions positive ca va :)

Internet est le repère du faux semblant, et l'écrit étant un support plutôt froid et rationnel (pas d'intonation, pas de langage corporel, possibilité de filtrer ce qu'on dit, de corriger, etc...), il est plus facile de jouer un rôle et de se faire passer pour ce qu'on est pas.

Mais personnellement j'ai mieux à faire que de perdre mon temps à jouer à un jeu malsain sur internet. C'est pourquoi je me concentre sur ce que j'estime nécessaire de dire et de la manière qui me semble la plus efficace, pas toujours diplomate je l'avoue, mais ca m'évite de me prendre la tête avec moi-même. Et tant pis si ca choque ou dérange certain, je suis pas là pour être ami avec eux, et eux ne sont pas là pour être ami avec moi.
Leanox a écrit : Comme tu dis, tu as probablement eu de la chance de tomber sur ce soignant qui a su assez te voir (voir ce qui était nécessaire dans ton intériorité pour t'aider).
Oui j'ai eu de la chance, il a su m'aider a exprimer mon ressenti, mes émotions, plutôt que d'intellectualisé en permanence. Mais ca n'a pas été ni simple pour lui ni pour moi. Il a fallu que je me fasse violence, que j'accepte de me dévoilé. Comme tu dis il y avait une crainte de le faire. Dans mon cas ca n'allait pas jusqu'à la terreur comme pour toi, mais je comprend tout a fait ce que tu exprime. Pas simple de laisser ses émotions s'exprimer au risque de se les faire renvoyer dans la tête et d'être blessé au plus profond de nous. Mais il a aussi fallut que je maitrise mes émotions dans certains cas car le psy a été quelque peut provocateur parfois. Et sur le moment, quant on est en mode émotionnel, on se prend le ressenti sans filtre, et ca peut déstabilisé. J'ai heureusement rapidement compris sa démarche et là où il voulait aller avec cette façon de faire. Un peu comme j'ai fait dans mon premier commentaire, être incisif, tester l'affirmation pour bien comprendre ce qui se cache derrière. Tout dépend après de nous et de comment on prend la chose, si on accepte ce jeu ou si se sent mis en défaut, blessé. Pour ma part j'ai accepté de jouer ce jeu avec mon psy, tout en restant bien en accord avec moi même et en expliquant ce que je pensais sans chercher a m'adapter. J'ai des amis qui sont aussi suivi et pour qui cette façon de faire ne fonctionne pas car ils refusent de jouer ce jeu de se faire tester, mis à l'épreuve, et de ce fait la relation avec leur psy peut se dégrader. Je ne juge pas leur façon de faire, mais pour moi cette façon d'être directe et que mon mode de pensé soit mis à l'épreuve me convient. Et au fond ca correspond à mon mode de fonctionnement analytique, je suis le sujet d'étude de mon psy, et comme tout sujet d'étude il faut tester ce qu'on pense comprendre de ce sujet. Et là avec le point de vue extérieur d'un spécialiste ca apporte des informations, une compréhension supplémentaire. C'est comme ca que le psy a pu établir un diagnostique fiable et que par la suite on a continué à les séances pour que j'approfondisse ma propre compréhension de moi-même.

Bref, je suis l'étudiant et l'étudié :roll:

Bonne journée à toi aussi
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