Dans ma famille proche, je préviens que je vais me reposer, ou pas: c'est complètement normalisé et chacun s'isole selon ses besoins. On peut même être seuls en étant à côté : chacun regarde ses trucs sur son téléphone/livre/console et on ne se parle plus.
Donc pour moi ça fait partie de la norme: quand je sature je met mes petits écouteurs, je me recroqueville dans un coin où je ne risque pas d'être touchée et je me gave de solitude.
C'est plus mitigé avec mon compagnon : autant il est capable de repérer quand je sature, et me rappelle toujours de prendre mes écouteurs, autant il me fait des reproches quand je m'isole. Il redoute que ce soit mal interprété par nos amis et sa famille, qui n'ont pourtant jamais rien dit à ce sujet.
Donc il y a la normalisation : à savoir que la norme, ça s'ajuste et se réinvente autant qu'on le souhaite, au fil des rencontres avec des normes définies autrement. Donc si vous décidez que s'isoler c'est normal, ça le devient.
Puis il faut savoir que les gens interprètent le comportement des autres sans forcément demander le sens que cela a pour l'intéressé, et sont convaincus que cette interprétation, pas du tout vérifiée, est forcément la bonne. La seule façon d'éviter ces erreurs d'interprétation, c'est de devancer les questions en expliquant son comportement. Par exemple comme le fait Curiouser en expliquant son état (fatigue), la cause de cet état (le bruit), et la solution qu'elle applique (repos au calme). Avec ça pas d'interprétation possible, et donc pas de vexations.
Pour finir il y a des outils qui peuvent aider à gagner en durée de vie tout en restant dans le groupe : par exemple moi je tripote des choses (peluche en velour, oreiller à sequins réversible, bloc de post-it, petits casse-tête -ou mes doigts si j'ai rien sous la main-) dès que je sens que la pression monte. C'est pas miraculeux mais assez souvent ça permet de retarder mon désir impérieux de fuir le groupe.
Conclusion : accepter, normaliser, communiquer et se soulager.
