propane42 a écrit : ↑dimanche 8 août 2021 à 0:58
Je me permet de remonter ce sujet qui est perdu dans les limbes du forum parce que je lis régulièrement des propos concernant la culpabilité qu'on peut ressentir à différent niveau :
Culpabilité vis-à-vis d'un modèle de comportement qu'on cherchait à atteindre sans y parvenir à cause du TSA
Culpabilité vis-à-vis des parents.
Culpabilité vis-à-vis du diagnostique.
Culpabilité vis-à-vis de soi même, ne pas être la personne qu'on aurait aimé.
Autre culpabilité qu'on peut ressentir selon les personnes concernées qui culpabiliseraient.
Et pour ma part, je pose aussi la question du rapport entre culpabilité et scrupule.
Donc je me dis que ca peut intéressé certains ici sur cette question.
Humphrey a écrit : ↑dimanche 8 août 2021 à 15:10
Pour ma part, beaucoup de culpabilité envers ceux à qui j'ai dit des choses blessantes sans le vouloir.
Je me souviens de longues conversations avec mon père à essayer de comprendre en quoi ce que j'avais pu dire avait fait pleurer ma mère, puis de finir la conversation frustré, partagé entre la culpabilité d'avoir fait souffrir quelqu'un sans le vouloir et le sentiment d'injustice lié au fait d'être accusé d'avoir eu des paroles dures alors que j'étais factuel et que je pensais mes paroles claires et sans ambiguïté. Ça arrive souvent sans qu'on le sache. C'est encore arrivé récemment avec une amie qui a coupé les ponts devant la violence de mes propos (pourtant factuels). Je ne leur en veux pas, ils ne pouvaient pas vraiment deviner (et moi non plus, d'ailleurs). Heureusement que j'ai insisté pour qu'elle m'explique, je n'aurais jamais su. J'espère que le diagnostic, quand il arrivera, m'apaisera de ce côté-là.
À tout ça, j'ajouterai le sentiment ne pas être légitime dans quoi que ce soit. Ma période Schrödinger (pour rependre Curiouser) fait que je n'ai pas vraiment la possibilité de me positionner sur la question, ou alors, c'est en prenant assise sur une structure de sable. Reste à savoir si le temps fera d'elle des colonnes de béton - ou de pierre, je préfère la pierre au béton - ou les réduiront à des flaques de petits grains et de poussière suffocantes, embarrassants.
En sus de ce qui est évoqué ci-dessus, ce dont je me sens le plus coupable, c'est mon incapacité totale à comprendre et "lire" une conversation. En venir - rarement
1, mais ça me ronge - à une frustration telle, que la colère et l'insulte émergent. Parfois, être tellement aveugle et ne pas comprendre que mes pensées suicidaires ne sont pas juste une information pour ma mère et un sujet de détresse. Il faut qu'elle me le rappel à l'occasion. Je comprend un peu. Mais je ne ressens pas vraiment ce que ça veut dire. Quand ce type de sujet là émerge, je suis vraiment, vraiment très mal à l'aise et me dis que je ne vaux vraiment rien.
Le plus douloureux, c'est d'avoir envie d'être tendre, et au contraire d'être corrosif ou insensible, aveugle. Vouloir comprendre, être compris, détrompé, mais être pris pour quelque de fermé. Il y a bien quelques personnes qui ont passé le "seuil" et semblent "me voir". Une en particulier, quand je lui ais fait part de mes déboires, avec mon obsession de corriger la chose et de faire amende honorable dans une conversation qui s'est très mal passée, à dit trouver cela "attachant". Il y a une énorme dissonance entre les gens qui me trouvent génial, attachant, adorable, intelligent sans être pédant, et ceux qui voient le reflet exactement inverse.
Quand j'étais gamin, mon paternel - entre autres personnes - m'ont fait savoir que j'avais une mentalité de merde, que j'étais un comédien. Ça me hante encore. Je n'arrive pas à reprogrammer la chose et à ne pas avoir pour réflexe, à chaque fois que quelque chose se passe mal, que c'est de ma faute. La conscience très aiguë et bien documentée de mes maladresses rend ce réflexe encore plus lourd à supporter.
1 Il y a des gens qui me connaissent depuis des années et qui me trouvent infiniment patient, qui n'arrivent pas s'imaginer à quoi je ressemble quand je me met en colère. J'espère que c'est un bon signe qui va dans le sens de cette "rareté", que j'espère réelle.