Humphrey a écrit : ↑vendredi 6 août 2021 à 10:23
Je ne savais pas que des personnes disaient que ça leur était apparu soudainement. Ça me sidère.
C'est probablement du à une méconnaissance totale du sujet. Certains parents semblent aussi penser que les enfants peuvent devenir autiste. Le problème est encore la méconnaissance du sujet.
Vaccines: A Measured Response (hbomberguy, YouTube, 26 mai 2021)
https://youtu.be/8BIcAZxFfrc?t=712
https://youtu.be/8BIcAZxFfrc?t=1983
propane42 a écrit : ↑vendredi 6 août 2021 à 12:39
Le problème dans tout ca c'est que c'est totalement extérieur à l'autisme en tant que condition biologique. C'est une construction idéologique pour ces personnes, alors que l'autisme n'est pas une construction.
Et je prend pour analogie l'homosexualité, sans juger l'homosexualité (ce n'est pas le propos, l'homosexualité ici est à prendre comme un exemple de contexte particulier et défini). Pourquoi les hétéro ne revendiquent-il pas d'être homo ? Parce qu'ils se revendiquent hétéro et que ca touche leur identité. Alors que l'autisme ne touche pas leur identité mais touche leur fonctionnement personnel, et surtout leur fonctionnement vis-à-vis de la société. Et ca change la nature de la revendication. Les non autistes détournent une notion médicale pour en faire une notion sociétale. Il faut bien voir les personnes qui cherche le diagnostique d'autisme par commodité ne s'intéresse pas à l'autisme en tant que tel mais comme un outil pour autre chose. Quoi ?? Je sais pas exactement, j'ai émis quelques hypothèses. Mais comme pleins d'autres choses au niveau sociétale, l'autisme peut être instrumentalisé dans des intérêts particulier et partisans. C'est d'autant plus vrai avec le militantisme autour de la prise en charge de l'autisme (prise en charge qui est légitime, mais qui ne concerne pas que l'autisme). Mais bon comme j'ai dit ca relève de problème politique et sociétaux, pas de considération scientifique.
Bon ceci dit là le propos c'est plus tellement les diagnostique abusif en tant que tel mais l'instrumentalisation de la condition d'autiste par des gens qui ne le sont pas.
Il me semble, cependant, qu'il y a des similitudes entre l'homosexualité, le fait d'être transgenre, et l'autisme. Les degrés diffèrent fonction des pays, mais il me semble que tous sont à un stade de rejet total, fantasme, etc. où y sont passés. Avec des nuances bien sûr : les sociétés sont des assemblages loin d'êtres uniformes.
- Le sujet est inné et encore mal compris.
- Il y a beaucoup de superstitions/préjugés sur la question.
- Certains de ces préjugés impliquaient encore récemment l'idée de "soigner" la personne. Dépendamment des milieux, c'est encore le cas pour l'homosexualité, la dysphorie de genre, l'autisme.
- L'idée que la condition est totalement infamante, cause de la souffrance et mérite d'être soignée. Au contraire, il est possible qu'elle soit romantisée. (Le cas pour l'autisme, mais aussi pour l'homosexualité et la transsexualité...)
- Des ramifications médicales, sociales, mais aussi politiques sont en question puisque le législateur doit prendre position (mariage, soins, accompagnement... (refuser de prendre position est une position en soit)). On fait des rampes pour l'accès aux lieux publiques. Est-ce que vous imaginez l'interdiction de la radio publicitaire/"musicale" permanente dans les centres commerciaux (par exemple) Certes c'est une interdiction, mais celle-ci est-elle plus coercitive que l'imposition de l'écriture en braille un peu partout, de rampes d'accès, l'homologation de toutes sortes de lieux pour les personnes à mobilités réduites ?
- De manière générale il parait totalement inenvisageable de changer quoi que ce soit à la société pour accommoder les autistes. De la même façon que des polémiques existent sur l'accès aux toilettes des personnes transgenres, ou que dans certains pays, l'homosexualité est encore un sujet tabou, voir tout simplement illégale. Dans certains pays, (la Grande Bretagne...) l'hostilité aux personnes transgenre est telle que certaines se voient accordé l'asile politique. Alors que sur les réseaux, quand une personne transgenre fait son coming out, on peut l'accuser de le faire pour les clics... alors que c'est probablement la pire idée qui soit pour sa carrière. Fantasmes et réalité, encore.
- [Autres mentions utiles ?]
L'aspect politique peut surprendre. Dachez l'évoque à la fin de son bouquin,
Dans ta bulle, dans le Chapitre "militer", pages 203 à 227. Faire une recherche sur l'autisme en admettant que l'on a été diagnostiquée, c'est politique. (D'ailleurs, son jury à été soit très enthousiaste à l'idée, soit très hostile et, à tord ou a raison, on lui a demandé de modifier la conclusion de sa thèse, jugée "trop politique", sinon ladite thèse serait rejetée.) De la même façon que des historiennes faisant l'histoire des femmes avait pendant longtemps (et à encore un arrière goût) de politique dans une discipline très masculine, qui s'intéressait pendant très, très longtemps (je parle avant même École des Annales) "aux grands hommes", les femmes n'étant que
les femmes de, n'existant qu'en rapport aux hommes. Le déplorer ou s'en réjouir ne sert à rien. On n'échappe pas plus à la politique qu'on peut échapper à la société dans laquelle on vie. (Et du reste, aller dans une autre société ne changer probablement pas grand chose à l'affaire : votre société "maternelle" vous à quand même fait, et vous allez juste dans une autre société.) Autre exemple : si les autistes veulent des diags gratuits, moins de difficultés pour l'accès aux soins (des CRA plus gros, par exemple, de meilleurs formations pour les professionnels de santé, même dans le général), en France sans doute plus encore qu'ailleurs, la question EST politique, parce qu'en France, l'État est partout (et mange de plus en plus en l'indépendance de la sécu, si je comprend bien, mais c'est un autre sujet que je ne maîtrise vraiment pas).
Je vais même aller plus loin. Pendant quelques temps, l'épidémie de SIDA
était associée uniquement à l'homosexualité (masculine, parce que les femmes n'existent pas, c'est connu (sarcasme pour pointer du doigt un fait qui, il me semble, à lui aussi une part politique)). On peut arguer que la question est uniquement scientifique. Mais les scientifiques sont des humains. Les gens qui financent les études et orientent la recherche sont des humains. Ils ont eu aussi des pré-jugés et des opinions politiques, même si celles-ci leurs paraissent fondamentalement normales, non polémiques, inutiles à remettre en question (Pour ce qui est du politique et du médical, encore, je dois avouer ne pas être confortable avec le mot "Trouble" du Spectre Autistique. Spectre Autistique, d'accord. Mais Trouble ? Pourquoi trouble ? Qui est troublé par l'autisme ? Pourquoi l'autisme est un trouble ? Il me semblait que l'autisme était une cognition particulière qui pouvait
engendrer des handicaps, pas un trouble ou un handicap en soit... (Mon psychologue à passé de longs moments à me faire la leçon là dessus. Non, si je suis autiste, ça ne veut pas dire que je suis handicapé mental.) Rien que sur la définition du mot, on est en terrain glissant. Ou politique. C'est selon.)
Peut-être est-ce parce que je suis en sciences sociales, mais franchement, j'ai de gigantesques doutes sur le fait que la science soit réellement hermétique à la politique et que l'on puisse différencier les deux de façon parfaite. Je veux dire... même le réchauffement climatique, truc qui fait consensus parmi tous les consensus, à des enjeux politiques en labo de recherche et quand le GIEC doit rédiger son rapport. Quel sujet aborder en premier, mettre l'emphase sur quoi, émettre des recommandations sur quoi : même le choix du GIEC de garder le ton le plus neutre possible est
un choix politique, parce qu'il à été décidé (par les contributeurs) qu'il était préférable que le GIEC paraisse le plus impartial et scientifique possible... quand bien même beaucoup de scientifiques militent à côté en prenant les rapports du GIEC comme argument.
propane42 a écrit : ↑vendredi 6 août 2021 à 12:39En plus l'autisme est bien décrit comme une condition innée, pas un acquis. Donc il a y clairement une forme de manipulation derrière tout ca. On né autiste ou pas. C'est plus facile de s'affirmer différent de la majorité que de devoir remettre en question la notion de norme. C'est plus facile pour quelqu'un de dire : je suis différent plutôt que d'affirmer que pour lui la norme est critiquable. Etre différent dans un monde qui met en avant la différence est plus gratifiant que de devoir prendre position sur la normalité de la société (qui est une posture politique, donc qui s'expose aux oppositions). Il faut beaucoup de courage pour affirmer et assumer ces opinions, ces choix de vie, et ce d'autant plus s'ils sortent de la norme. Et sans être méchant, le courage c'est pas vraiment ce qui défini la majorité des gens ...
Je ne pense pas que notre "monde" mette réellement en avant la différence. Ou alors seulement en surface. Si nous étions réellement dans un monde qui met en avant la différence, la sexualité, le genre des personnes serait paradoxalement un non sujet, pas plus évoqué que la préférence de couleur. Hors, quand un élu trans est élu, c'est un évènement. Parce que ce n'est justement pas "normal". De la même façon, d'aucuns s'érigent contre une société qui se féminise, qui se ramolli, etc. Ce genre de discours sont vieux comme la philosophie grec et les débats sur le port abusif de bijoux (oui... le port des bijoux, en Grèce, était parfois un sujet de débats politiques...). Cependant, si la société était réellement plus "féminine", pourquoi est-ce qu'on aurait encore des entreprises qui organisent la protection de cadres qui commettent des violences sexuels ? (confère Ubisoft)
Tout ça pour dire que le banal des uns est considéré comme étant l'idéologie dominante par les autres.
L'apparence n'est pas la réalité.
La société est un assemblage de pièces complexes. Certaines mettent en valeur la différence, de façon plus ou moins sincères. Pour gagner un chouia de bonne volonté, des entreprises mettront en exergue leur côté "woke". Tout en discriminant systématiquement les homosexuels, les femmes, etc. pour ce qui est de l'embauche, des salaires, promotions, répartition de la charge de travail. Tout ça pour dire... que c'est compliqué est qu'on est pas juste face à un "monde" essentialisable et uniforme. C'est le bordel.
Bref. J'espère que je ne me suis pas trop éloigné du sujet. Si jamais j'ai commis quelque erreur factuelle, n'hésitez pas à me détromper.