Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Solfurie a écrit : jeudi 5 août 2021 à 14:13 Le probléme qui subsiste, c'est le risque de rester incompris par ses proches et de devoir rester en décalage constant.
Ce que je vais dire peut être violent mais on choisi pas sa famille. Donc si je la choisi pas, je lui dois rien et j'ai pas non plus à la tolérer. Bon moi et la famille ca a toujours été une source de tension depuis l'enfance, ceci peut expliquer mon détachement à ces questions. Mais je suis conscient que c'est pas le cas pour tout le monde.

Et les amis ca va ca vient, donc en perdre 1 part manque de compréhension et/ou de réceptivité, c'est dommage mais qu'y puis-je ??
Solfurie a écrit : Il m'arrive quand même parfois de me dire que ces questions sociétales, politiques et de militantisme auront peut-être une influence négative sur la science et la recherche, et cela me perturbe, j'espère me tromper et que la science restera objective et arrivera à avancer malgré les influences extérieures.
Oui c'est vrai c'est un risque. Mais je pense que la science à trop bouleverser les intuitions de la société et a su se démarquer et marquer son propre domaine que le risque est faible (Einstein et la Relativité, Bohr et co. avec la mécanique quantique, l'informatique en tant que science, la biologie et la génétique). Aujourd'hui la science dépasse l'entendement, c'est plus une question d'intuition mais de méthode. Et la société en bénéficie même si certains en doute (je vais pas aborder ici la question du COVID, mais c'est un exemple flagrant du décalage entre science et société). Et même si la société n'écoute pas la science, elle ne se rend pas compte du retour de bâton qui l'attend (pandémie, catastrophe écologique). Mais ca c'est surtout dû a l'incapacité de la société a se réformer. On vit dans une société du 19eme avec une science du 21eme siècle. Ca va mal finir a mon avis, mais ca sera pas la science qui en payera le plus grand prix.

Depuis 400ans, la science à son propre carburant et sa propre communauté, qui a très bien su faire avec la société et ses dérives. Le vrai risque, et il est géré au sein de la science, c'est les scientifiques eux-mêmes. Mais pour 1 scientifique qui va instrumentaliser la science, y en a des milliers derrière qui ne sont pas dupent. Et un scientifique c'est pas éternel.

"Quant le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier" ca prend du temps mais on peut pas toujours fermer les yeux.
La science va à son rythme qui n'est pas celle de la société.

Ce qui me fait le plus peur c'est surtout si la société décide de bannir la science. Mais là on sort du sujet :)
Solfurie a écrit : Du reste, merci pour le partage de votre réflexion très intéressante, j'ai décidément vraiment bien fait de m'inscrire sur ce forum, on est à 1000 lieues des échanges que j'ai pu avoir sur Facebook ou Twitter...
Mais de rien, si mes réflexions, aussi atypique qu'elles soient, ouvre des portes de réflexions à d'autre c'est déjà ca de gagner pour ma part.

EDIT : je reconnais Shinji d'Evangelion comme photo de votre profil Solfurie. Est-ce une réf. au dilemme du Hérisson ??
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Solfurie »

propane42 a écrit : jeudi 5 août 2021 à 14:41 Ce que je vais dire peut être violent mais on choisi pas sa famille. Donc si je la choisi pas, je lui dois rien et j'ai pas non plus à la tolérer. Bon moi et la famille ca a toujours été une source de tension depuis l'enfance, ceci peut expliquer mon détachement à ces questions. Mais je suis conscient que c'est pas le cas pour tout le monde.

Et les amis ca va ca vient, donc en perdre 1 part manque de compréhension et/ou de réceptivité, c'est dommage mais qu'y puis-je ??
Je comprends, dans mon cas on a toujours été très proches et composés de quelques individus que je soupçonne d'être neuroatypiques eux aussi, mais c'est pas l'effusion d'émotions qui nous caractérise, quant à la psychiatrie c'est presque un univers inconnu ;) donc la communication n'est pas toujours facile, en tout cas je trinque parfois.

Quand aux amis, je suis d'accord avec vous, pendant longtemps j'ai cherché à comprendre comment ça fonctionnait, depuis que j'ai laissé tomber et que j'ai appris à vivre avec moi-même, je me sens tellement mieux de ce point de vue.
Reste qui veut !
(...)
Ce qui me fait le plus peur c'est surtout si la société décide de bannir la science. Mais là on sort du sujet :)
J'espère qu'on n'en arrivera jamais là, mais je comprends tout à fait pourquoi vous avez cette crainte... Je croyais naïvement qu'on était en phase avec la science aujourd'hui et que s'il y avait bien une chose immuable qu'on ne pouvait pas remettre en question, c'était ça, mais l'humanité est toujours pleine de surprises. :roll:

EDIT : je reconnais Shinji d'Evangelion comme photo de votre profil Solfurie. Est-ce une réf. au dilemme du Hérisson ??
Absolument, c'est ma série animée préférée depuis que je suis adolescente, je me suis toujours beaucoup identifiée au personnage de Shinji !
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Solfurie a écrit : jeudi 5 août 2021 à 16:07
EDIT : je reconnais Shinji d'Evangelion comme photo de votre profil Solfurie. Est-ce une réf. au dilemme du Hérisson ??
Absolument, c'est ma série animée préférée depuis que je suis adolescente, je me suis toujours beaucoup identifiée au personnage de Shinji !
Je me suis tordu le cerveau en large et en travers avec cet animé. Je l'adore aussi :bravo:
Solfurie a écrit :
(...)
Ce qui me fait le plus peur c'est surtout si la société décide de bannir la science. Mais là on sort du sujet :)
J'espère qu'on n'en arrivera jamais là, mais je comprends tout à fait pourquoi vous avez cette crainte... Je croyais naïvement qu'on était en phase avec la science aujourd'hui et que s'il y avait bien une chose immuable qu'on ne pouvait pas remettre en question, c'était ça, mais l'humanité est toujours pleine de surprises. :roll:
Ben disons que l homo sapiens est capable du meilleurs comme du pire ... et l'Histoire nous a montré que la connaissance (science au sens large et philosophique du terme) peut parfois être relégué dans des sphères très confidentielle, hors de portée de la majorité. Et est gardée bien loin de la majorité à coup d'argument idéologie du genre hérésie. Mais c'est pas du fait de la science.

Et il n'y a pas besoin de remonter bien loin pour trouver de tel exemple. Même aujourd'hui dans certaines partie du monde avoir accès à la connaissance ou vouloir apprendre des choses n'est pas forcément bien vu ... J'adhère beaucoup au discours d'Astier concernant les religions sur point. Mais bon on sort clairement du sujet.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par freeshost »

À cause de vous deux, j'ai commencé à pêcher Neon Genesis Evangelion dans un torrent. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Comte_Pseudonyme »

Fluxus a écrit : jeudi 5 août 2021 à 10:33 En conclusion, hors autisme, je pense qu'on peut dire qu'il y a encore ce vrai tabou concernant la santé mentale qui persiste.

Parce que vouloir un diagnostic d'autisme pour ne pas se faire diagnostiquer une potentielle pathologie psychiatrique, ça montre bien quelque part qu'il y a ce tabou concernant la santé mentale.
Petite annecdote à ce sujet. Quand j'ai déménagé, la mère de mon propriétaire passait par là. Vieille petite dame, sure d'elle. Elle me fait la causerie, pleine de glause inintéressante. J'évoque le fait que j'ai du redoublé mon M1. Elle me demande si j'ai eu de mauvaises notes. Je répond, non, une dépression.
Spoiler : 
(Je ne prenais pas encore l'autisme au sérieux à l'époque, même si mon psy m'avait déjà évoqué la possibilité plusieurs fois et que ma mère ourdissait ses recherches, dans l'ombre, prête à bondir, pour m'offrir un explication.)
Elle à fait un pas en arrière et m'a regardé avec ce que je pense être de l'horreur. Comme si c'était contagieux. Pourtant, la dépression, c'est vachement courant (et pas contagieux, il me semble). Et pour le coup, il me semble que c'est beaucoup moins controversé et à la pointe de la recherche que l'autisme. Je ne dis pas que plus rien n'est à faire, mais j'ai l'impression (peut-être erronée : détrompez moi si c'est le cas) qu'on en sait plus sur la dépression et comment accompagner les gens qui en souffrent que sur l'autisme.
freeshost a écrit : jeudi 5 août 2021 à 12:07 Ah ! Oui. Les divers biais cognitifs, l'effet Dunning-Kruger, le syndrome d'imposture, les sophismes, le déni de réalité, le validisme (avec la psychophobie), etc. Tout cela vient surcompliquer l'évaluation de la situation. :o

"On ne peut pas tout expliquer par les quatre lunes mais on ne peut pas nier qu'il existe un satellite de la Terre qu'on a appelé la lune." :mrgreen: Vous imaginez pouvoir expliquer de A à Z les milliards de conditions humaines ? :lol:
Comme le fait remarquer avec forces liens pertinents et d'une façon qui confine au sublime le gente personnage freehost, c'est compliqué.

propane42 dit que c'est un imbroglio. Avec force bons arguments.

Je vais ajouter mon grain de sel pour affirmer que c'est pas tant un imbroglio, qu'un putain de bordel en flamme avec beaucoup d’intéressés qui ont le cœur à l'air parce que c'est leurs fichues vies qu'on bousille en collatéral.

Il ne faut surtout pas se méprendre sur la représentation que "la société", certains pans d'elles, ses "médias" font de quelque chose. Ce sont des représentations, des fabrications, qui, même si certains arguent qu'elles essaient d'aller vers une description au moins honnête de ce qui est perçu du réel (journalisme), n'est pas forcément très réaliste. Les médias sont sous diverses tensions : trouver des revenus, ce qui impose attirer de l'audience, que ce soit pour les subventions ou la pub... et donc faire des contenus qui attirent l'audience. Confère la chaîne Horizon Gull pour le syndrome du grand méchant monde par exemple. Si on ajoute à ça que certains médias ont en plus des agendas autres que financiers, comme politique par exemple (confère la tempête autour du rachat d'Europe 1) avec une ligne éditoriale, alors, hé bien, pour reprendre Howard Beal, si vous cherchez la vérité, il ne faut surtout pas aller à la chercher à la télévision (entre autres).

Si les médias offraient une description réaliste de la société, les pauvres n'existeraient que quand ils ont faim, les ouvriers ne représenteraient qu'une fraction de la population (moins de 1%, alors qu'on est genre au moins à 10-15%, je ne sais plus trop), les femmes seraient soit laides - et pauvres - soit naturellement magnifiques -avec l'aide du silicone et de photoshop, ainsi que d'un maquillage subtil. Dans tout ce contexte, est-il surprenant que des journalistes en manque de temps fasse des reportages stéréotypés sur des autistes tous géniaux ? Non. Est-il surprenant que certaines catégories de personnes essaient de profiter - plus ou moins consciemment et avec de plus ou moins bonnes intentions - d'un "effet de mode" et d'une condition qu'elles comprennent à peine ? Non.

Qui l'eut cru : la réalité est compliquée (surtout qu'on en perçoit pas grand chose et à travers maints filtres). (En outre, notre pays, comme tous les pays du reste, est très loin d'être imperméable aux pseudos-sciences et autres théories fumeuses sans base autre que l'envie de croire.)
Spoiler : 
(Peut-être polémique, mais je me lance : Homéopathie ? Psychanalyse ? Spécialités françaises : débats sans fins alors que les méta-analyses sont assez claires. Au mieux c'est rassurant, au pire, c'est du rat mort en boite, avec supplément torture pour la psychanalyse si on juge que le packing est pertinent pour vous (entre autres (votre enfant est 'malade' ? mais madame : c'est de votre faute, oui oui, juste à vous, rien d'autre))))
C'est pas très séduisant, mais pour le coup, je crains que ne soit la réalité.
Spoiler : 
Plus je passe de temps sur ce forum, plus j'ai envie de faire un M2 recherche sur l'histoire (ma filière) de la représentation de l'autisme dans les médias. Parce que bordel, rien qu'avec l'affaire Andrew Wakefield, il y a des choses à dire. Et si on ajoute ça, c'pas un mémoire qu'il faut : c'est une thèse.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Comme je disais, on peut se prendre la tête sur ces questions entre autisme et société, ça peut effectivement être un thème de recherche universitaire. Mais à notre niveau de patient, c est une question secondaire si on cherche de l aide pour se sortir d une situation pesante. C est l aide dans notre contexte qui est important, pas le diagnostique d autisme en soi. Si on est autiste c est important de le savoir. Mais si on est autre chose, c est tout aussi important de savoir qu on est pas autiste mais qu on est c est autre chose (qui sera diagnostiquée) et faire le nécessaire en fonction de cette condition diagnostiquée.
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Message par Comte_Pseudonyme »

propane42 a écrit : jeudi 5 août 2021 à 17:47 Comme je disais, on peut se prendre la tête sur ces questions entre autisme et société, ça peut effectivement être un thème de recherche universitaire. Mais à notre niveau de patient, c est une question secondaire si on cherche de l aide pour se sortir d une situation pesante. C est l aide dans notre contexte qui est important, pas le diagnostique d autisme en soi. Si on est autiste c est important de le savoir. Mais si on est autre chose, c est tout aussi important de savoir qu on est pas autiste mais qu on est c est autre chose (qui sera diagnostiquée) et faire le nécessaire en fonction de cette condition diagnostiquée.
Aye aye. (totalement d'accord)

Aussi pour ça que je suis un peu impatient d'aller au CRA. J'aimerai que les choses soient tirées au clair, peu importe la conclusion.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Comte_Pseudonyme a écrit : Aussi pour ça que je suis un peu impatient d'aller au CRA. J'aimerai que les choses soient tirées au clair, peu importe la conclusion.
Oui quant on est dans la démarche et qu on doit attendre c est pesant
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Message par Humphrey »

propane42 a écrit : jeudi 5 août 2021 à 18:01
Comte_Pseudonyme a écrit : Aussi pour ça que je suis un peu impatient d'aller au CRA. J'aimerai que les choses soient tirées au clair, peu importe la conclusion.
Oui quant on est dans la démarche et qu on doit attendre c est pesant
Je ne te le fais pas dire...
Moi je n'ai même pas encore commencé les démarches (j'attends de revoir psychiatre et neuro-psychologue).

Je n'ai pas encore lu toutes les interventions depuis mon message (quelques unes néanmoins), mais je suis déjà rassuré de voir que je ne suis pas le seul à avoir tous ces doutes et ces questionnements.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par user6375 »

Humphrey a écrit : jeudi 5 août 2021 à 20:31 Je n'ai pas encore lu toutes les interventions depuis mon message (quelques unes néanmoins), mais je suis déjà rassuré de voir que je ne suis pas le seul à avoir tous ces doutes et ces questionnements.
T'as pas fini avec les questionnements, même après le diagnostique :crazy: :bravo:

Donc rassure toi si tu as des doutes et des questionnements dans cette démarche. Ca fait partie du jeu j'ai envie de dire :)
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Humphrey »

propane42 a écrit : jeudi 5 août 2021 à 20:36
Humphrey a écrit : jeudi 5 août 2021 à 20:31 Je n'ai pas encore lu toutes les interventions depuis mon message (quelques unes néanmoins), mais je suis déjà rassuré de voir que je ne suis pas le seul à avoir tous ces doutes et ces questionnements.
T'as pas fini avec les questionnements, même après le diagnostique :crazy: :bravo:

Donc rassure toi si tu as des doutes et des questionnements dans cette démarche. Ca fait partie du jeu j'ai envie de dire :)
Bon, là je ne vais pas mentir, c'est hard.
Comme j'ai lu plus haut, c'est vrai que le TSA peut avoir un côté "Glamour". En tout cas, peut-être moins difficile à encaisser que le fait d'être borderline (même si l'un n'exclut pas l'autre et que c'est, visiblement, quelque chose qui se soigne très bien).
Néanmoins, 8 ans après mes premiers questionnements, je reviens un peu par le côté obscur. La neuro-psy avait beau être bienveillante, j'ai pris une sacrée claque quand elle m'a fait prendre conscience de mes limites et surtout, de mes illusions.
Du point de vue intellectuel, le TSA est une hypothèse très satisfaisante pour moi, car ça explique beaucoup de choses (surtout depuis que la neuro-psy a mis le doigt là ou ça fait mal). C'est d'ailleurs pour ça (aussi), je pense, que c'est un diagnostic qui rassure.
Mais dans la vraie vie, je préférerais un truc qui se soigne. Il y a deux semaines je me croyais encore capable de vaincre ma paresse chronique juste en réapprenant à m'organiser.
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Message par user6375 »

Une fois la diagnostique posé, vient le temps de la prise de conscience des implications du diagnostique et de la(les) condition(s). Mais là on va dévier du sujet ici. Il y a un sujet concernant les conséquences du diagnostique.

Le diagnostic : comment ça s'est passé pour vous ?

Bon il est restreint aux personnes ayant eu un diagnostique de TSA.
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Re: Diagnostics adultes abusifs (A. Ouellette, J. Schovanec)

Message par Humphrey »

De toute façon je n'en suis pas là.

Dans tous les cas, le coup des diagnostics abusifs montre bien qu'il y a un sacré flou à ce niveau-là et que ce n'est pas au bénéfice des personnes qui sont en difficulté et qui ont besoin d'aide, quel que soit leur diagnostic.
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Message par Comte_Pseudonyme »

Humphrey a écrit : jeudi 5 août 2021 à 21:09
propane42 a écrit : jeudi 5 août 2021 à 20:36
Humphrey a écrit : jeudi 5 août 2021 à 20:31 Je n'ai pas encore lu toutes les interventions depuis mon message (quelques unes néanmoins), mais je suis déjà rassuré de voir que je ne suis pas le seul à avoir tous ces doutes et ces questionnements.
T'as pas fini avec les questionnements, même après le diagnostique :crazy: :bravo:

Donc rassure toi si tu as des doutes et des questionnements dans cette démarche. Ca fait partie du jeu j'ai envie de dire :)
Bon, là je ne vais pas mentir, c'est hard.
Comme j'ai lu plus haut, c'est vrai que le TSA peut avoir un côté "Glamour". En tout cas, peut-être moins difficile à encaisser que le fait d'être borderline (même si l'un n'exclut pas l'autre et que c'est, visiblement, quelque chose qui se soigne très bien).
Néanmoins, 8 ans après mes premiers questionnements, je reviens un peu par le côté obscur. La neuro-psy avait beau être bienveillante, j'ai pris une sacrée claque quand elle m'a fait prendre conscience de mes limites et surtout, de mes illusions.
Du point de vue intellectuel, le TSA est une hypothèse très satisfaisante pour moi, car ça explique beaucoup de choses (surtout depuis que la neuro-psy a mis le doigt là ou ça fait mal). C'est d'ailleurs pour ça (aussi), je pense, que c'est un diagnostic qui rassure.
Mais dans la vraie vie, je préférerais un truc qui se soigne. Il y a deux semaines je me croyais encore capable de vaincre ma paresse chronique juste en réapprenant à m'organiser.
Je suis très exactement dans la même situation. D'un point de vue intellectuel, ça fait sens, c'est très congruent et je dois avouer avoir épuisé un peu toutes les autres alternatives. S'il y en a - et que je ne suis finalement pas autiste - j'espère que le CRA mettra le doigt dessus. Mais si j'ai repris mes consultations avec un psychologue, puis commencé à aller voir un psychiatre c'est pour, un jour, être soigné. Ne plus avoir de dépression, d'anxiété, etc.

Même si mettre les bouchons en silicone (le modèle que m'a recommandé Curiouser : excellents d'ailleurs) de façon systématique m'aide... J'ai un grand regret. Je rentre beaucoup moins fatigué, mais je suis... hé bien, isolé. Encore plus. La majeur part des choses que j’apprends pour gérer la nébuleuses de problèmes que j'ai qui fait beaucoup penser à l'autisme, se résume à admettre que je n'aurais jamais une vie sociale normale. Que tout sera toujours compliqué. Apprendre à garder un secret, terrible : celui que je suis différend. Alors que je déteste les secrets.

La liberté, c'est ce que permet la longueur de la chaîne, paraît-il. Il faudrait que la chaîne soit un peu surréaliste et se durcisse, se raccourcisseur, ait sa conscience propre fonction de ce que l'on essaierai de faire. La chaîne que je me découvre est, par moments, pour certains sujets, vraiment très lourde, encombrante. Et j'ai la douloureuse impression que même si on me complimente sur ma gentillesse, ma culture, ma qualité d'écriture, etc. il y aura toujours des choses qui seront juste hors de ma porté. Des choses "normales", mais qui ne sont pour moi pas acquises.

Vraiment, si des gens trouvent l'autisme (ou ce qui y ressemble beaucoup) glamour, c'est qu'ils n'y ont rien compris, qu'ils ne le sont pas. Ils ont eux aussi un problème et visiblement besoin d'aide. Dommage que leur problème consiste à semer le désordre chez d'autres.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Message par Humphrey »

propane42 a écrit :J'ai l'impression que le diagnostique de TSA attire beaucoup de monde parce que ca leur donne la sensation de ne pas avoir à se remettre en question, de ne pas avoir à se poser la question de ce qui est "normal" au niveau des références : est-ce que c'est "normal" de considérer tel comportement, considération, mode de pensée comme "normal" ? Ni pourquoi certains comportement autistique peuvent être normal pour la personne autiste alors qu'ils le considèrent comme anormal. Ca leur donne la sensation qu'ils peuvent se comporter comme ils le souhaitent tout en pouvant profiter de leur facilités sociales. Ils oublient tout ce que ca implique pour les différents niveau de sévérités de TSA.
C'est intéressant ce que tu dis là car j'ai l'impression que plus on avance dans notre propre compréhension de ce qu'est ou peut être un TSA, plus la remise en question est déstabilisante, dérangeante (en tout cas, moi, plus je comprends ce que c'est, plus je comprends que ma neuro-psy a eu raison de pointer ça du doigt et plus ça fait mal). C'est étonnant de voir que pour certains, ça serait justement un prétexte pour ne pas se remettre en question, mais tout à fait plausible.
Fluxus a écrit :Et ayant ces handicaps depuis toujours (au sens où ça me met en situation de handicaps extrêmes dans mon quotidien), j'avais pas de honte à pouvoir le dire même quand je n'avais pas encore mon diag parce que pour moi c'était tellement encré en moi et en mon être que y avait aucun doute là-dessus.
Ça illustre bien que se dire autisme pour le côté "Glamour" ça n'a vraiment aucun sens. j'ai même du mal à croire que des personnes soient vraiment (consciemment ou non) dans cette démarche. C'est bien de se poser des questions, même si finalement on ne l'est pas, mais au final il y a une chance à côté de laquelle on ne peut pas passer : l'expérience de vie.
Solfurie a écrit :Quel sens a ce diagnostic quand on n'a aucun problème apparent à sociabiliser, qu'on enchaîne les relations, qu'on ne semble pas avoir de stéréotypies ni de problèmes sensoriels... qu'on a exactement le même parcours de vie qu'un neurotypique, finalement ?
Pour paraphraser Jean-Baptiste Alexanian, le psychiatre qui anime la chaîne Fou de Normandie :"Quand il n'y a pas de problème, il n'y a pas de problème". En gros, si la personne qui a les caractéristiques d'un autiste n'en souffre pas, il n'y a aucune raison qu'elle obtienne ce diagnostique. Il me semble que la notion de souffrance soit très importante dans le diagnostic.
Solfurie a écrit :Le pire c'est que certains cherchent à se faire diagnostiquer car ils estiment avoir ces "super pouvoirs", et je n'ai même pas franchement l'impression que ce soit le cas, les gens ont une haute estime d'eux même et une vision très biaisée de ce qu'ils sont, ils n'appliquent pas sur eux une analyse très objective, ni ne se renseignent véritablement en profondeur sur ce qu'est l'autisme avant de l'appliquer à eux.
C'est d'autant plus frappant, qu'une raison qu'on peut avoir de s'interroger sérieusement sur le TSA c'est le manque de confiance en soi lié à l'exclusion, qu'elle soit scolaire, privée ou au travail.
Oliverth a écrit :Quant à aller aussitôt s'afficher sur ses réseaux, ça me semble difficilement compatible avec le critère A (la communication sociale et les interactions sociales).
Après je peux comprendre ce besoin, mais non pas pour se vanter ou en faire une fierté, mais pour finalement dire : je ne suis ni fou ni débile, acceptez-moi comme je suis. Je ne dis pas que c'est une bonne idée, mais ça ne me paraît pas absurde. Après tout certains en ont même fait des blogs ou des chaînes YouTube.
Fluxus a écrit :Ça plait peut-être pas à tous comme propos mais j'ai vu tellement de gens vouloir à tout prix le diagnostic d'autisme pour éviter que des professionnels ne se dirigent vers d'autres choses (pathologies psychiatriques), surtout quand ces personnes disent que leur autisme serait apparu soudainement à tel ou tel âge, une fois adulte et que ces gens disent avoir vécu relativement bien jusque là... On sait plus quoi penser.
Je ne savais pas que des personnes disaient que ça leur était apparu soudainement. Ça me sidère.
Spoiler : 
La seule chose que j'espère c'est que, si j'ai autre chose qu'un TSA en plus ou à la place de celui-ci, c'est que ça puisse se soigner. J'en suis au point que la chose qui m'importe le plus c'est d'avoir des réponses voire même des solutions. Je suis épuisé par 40 ans d'adaptation (enfin pas tout à fait, j'imagine qu'on fait moins d'efforts d'adaptation moins durant les premières années de la vie - et encore, je suis un enfant adopté, c'est encore un cas particulier car c'est une question de survie)
TSA - diag 2023
TDAH - diag 2023
HPI - 2013