Fluxus a écrit : ↑samedi 31 juillet 2021 à 19:13
Ce qui m'a le plus choqué de mon côté, c'est que lorsque l'on m'imposait des situations pires qu'inconfortables, j'en devenais littéralement physiquement malade (et parfois, niveau symptômes, c'était très violent) et même une fois à l'extérieur sur place, quand un adulte demandait s'il y avait moyen de venir me récupérer en téléphonant à "qui de droit", à chaque fois la réponse c'était : "Non, je peux pas, tant pis pour elle." ou "Non, elle le fait exprès !".
Pareil, j'ai eu des réactions physiologique. J'ai même fini à l'hôpital.
Mon père m'oubliait aussi, il oubliait de venir me chercher à l'école et je restais 1h dehors à attendre en voyant mes camarades déjà rentré.
En été ca va, mais en hiver c'est plus compliqué.
L'alternative était les transports scolaire mais avec le harcèlement c'était un piège au final. Alors bon je me souviens être resté souvent seul dehors a attendre comme un c**. Ca a aussi été une forte motivation pour faire le permis de conduire, et avant le permis vélomoteur.
Fluxus a écrit :
Et franchement, je me demande, avec du recul, comment un parent peut en arriver à penser de la sorte.
je suis d'accord, je me le demande. Et dans mon cas c'est paradoxale parce que ma mère est tout le temps en train de dire que la famille est importante ... mais en tant que son fils ainé, je dois être moins importants que ses frères et sœurs (mes oncles et tantes) et leurs enfants à 500km de chez nous.
J'ai jamais abordé ce point avec parce que ca va la détruire mais je ne peux pas m'empêcher de me poser la question du pourquoi elle a fait ce choix.
Fluxus a écrit :
J'ai tellement pris sur moi que je me demande même comment j'ai pu ne pas être dégoûtée de tout pleins de choses que je fais encore aujourd'hui à cause de ça (notamment mon implication extrême dans mes études alors que je crois que j'ai tout vécu à ce niveau là pour m'en dégoûter).
J'étais dans ce piège il y a encore quelque mois. Mais depuis 6 mois c'est ca qui a changé. J'ai compris qu'il y a pas mal de chose que je fait parce qu'on m'a incité à les faires. Et aujourd'hui ca me plombe de devoir requalifier tout ca et décider si c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de faire ou si c'est quelque chose que je me force à faire par conditionnement/éducation. Mais j'ai pas choix de faire ce travail pour solder ce passé.
Encore ce mois j'ai dû réfléchir jusqu'ou je voulais réinstaller mon système informatique, le limiter a mon usage ou remettre tout comme avant au cas où un jour un proche voudrait en profiter. J'en a parlé au psy de ce dilemme. Ben j'ai décidé de réduire son usage à ce que j'ai besoin moi. Et tant pis si dans 6 mois un proche vient me demander s'il peut profiter de mon système. Ca sera non parce que dans les fait je l'ai plus.
Mon psy a qualifié cela de générosité gratuite ... ca parait positif dit comme ca, mais en fait non parce que c'est faire passer l'autre avant moi. Et c'est ce qui change actuellement dans ma vie.
Fluxus a écrit :
Et mine de rien, aujourd'hui, la situation a pas trop changé ! Quand j'ai un souci et que mon autonomie atteint ses limites, si j'ai le malheur de téléphoner pour demander de l'aide (à "qui de droit"), souvent c'est la politique du "Dém*rde-toi, j'y peux rien" ou "Tant pis pour toi, tu l'as choisi".
J'ai développé mes facultés intellectuelle et mes moyens matériels pour ne plus en arriver là. C'est en ca que toute cette histoire d'effort est contradictoire. D'un coté c'est pesant et décevant, de l'autre ca me donne des moyens pour ne pas dépendre des autres. Mais j'ai parfois l'impression d'avoir été trop loin, d'avoir trop développé certains aspect intellectuel par obligation et mis de coté d'autres aspects, comme les études supérieurs. J'ai pas fait d'étude supérieurs parce que je voulais avoir un salaire au plus vite et être autonome. D'où ce ressenti de gâchis dont je parlais avant. Ca reviens à ce que je dis au dessus sur le système informatique que j'avais.
Fluxus a écrit :
A certains moments, je me dis que j'ai de la culpabilité à avoir sur le dos à cause de mes comportements extrêmes quand je crise mais en réalité, au vu de tout ce que j'ai pu manger comme claques de ce type là (en refus), je me dis que mes réactions étaient juste "normales" en fait. Tout comme c'est normal que je sois rancunière sur les bords.
Je vois les choses comme cela également. Quant on pousse les gens dans leur derniers retranchement, faut pas s'étonner d'avoir une réaction extrême. C'est quant un animal est piégé qu'il est le plus dangereux. Et je me considère d'abord comme un animal, du genre homo sapiens, dont l'arme principale est son cerveau. Et sur ce point (mal)heureusement mon cerveau est plutôt fort. A trop avoir pris de claque, mon cerveau s'est armé (la meilleurs arme dans ce contexte étant la rhétorique àa mon avis, mais en s'appuyant sur des connaissances solide pour ne pas être pris en faux). Encore plus extrême, en cas de risque de violence, la meilleurs défense c'est l'attaque. Vaux mieux que ce soit l'autre qui ai peur de moi que moi de lui. Se mettre en posture de dominant plutôt que dominé (j'ai été trop dominé)
C'est un avantage quant je suis avec mes amis qui s'épanche sur leur problème, parce que j'arrive souvent à les prendre à leur propre piège et les faire se poser les bonnes questions plutôt que d'alimenter leurs problèmes en étant trop empathique avec eux (oh oui je comprend c'est difficile, tu as raison de t'effondrer, c'est l'autre le problème, ect...). Je vais plutôt leur poser des questions qui les dérange : pourquoi as-tu accepter cette situation ? Qu'en as tu gagné au final ? Etre dans cet état te satisfait il ? Es-tu sûr que la raison que tu me donne est la bonne ? Ne te mens-tu pas a toi meme ?
Et là souvent je vois dans leurs yeux que leur cerveau démarre enfin, se pose les bonnes questions. Souvent quant je pose ces question je leur dit que je n'attend pas de réponse immédiate, parce qu'il faut laisser le temps a leur cerveau de réfléchir à cette question. Et pour moi ca c'est une forme de récompense, je me dis que là je les aides vraiment.
Cette façon de penser me permet aussi d'expliquer les choses au mieux (on m'a déjà dit que je devrais faire prof). Et je le fais avec moi-même également (mais ca c'est un jeu compliqué qui implique une très grande dose d'introspection et d'honnêteté intellectuelle avec soi même, ne pas se mentir et se regarder en face même si c'est pas agréable).
En retour je suis aussi très rancunier.
Si l'autre joue, il accepte de prendre le risque de perdre. Mais je vais m'arrêter ici sur ce point.
PS : j'ai apporté quelques compléments à ma première version de ce commentaire.