Êtes-vous rendus moroses à cause de la pandémie (et des mesures pour y faire face) ?

[freeshost]

Paraît que la pandémie rend morose beaucoup de personnes. Vivre dans la distance, dans l'incertitude, dans le doute. Et vous ?

Une plus grande "prévalence" de morosité au sein des personnes spectro-autistes (sur ce forum) ?

Ou au contraire ?

Comment faites-vous face à la morosité ambiante ?

Vous avez sûrement d'autres trucs que les miens.

C'est l'occasion de parler d'une problématique qui touche des milliards de personnes, et pas seulement des personnes spectro-autistes.

[piedsboueux]

Ça veut dire, à cause du masque, suppression de tous les voyages (donc pas de visite à la famille en métropole), magasins, démarches administrative, pas facile d'aller voir le maire dans son bureau, les démarches avec masque mon compagnon les assure à ma place, je ne peux plus demander des étreintes et des portages à quiconque alors que je connais quelques personnes qui peuvent me le faire, sauf à mon compagnon mais il n'est pas assez fort pour me le faire comme j'ai besoin, mais par contre, l'accès à la nature le matin au soleil redevient possible (baisse des nuisances du tourisme aérien qui me confine en temps normal le matin, je ne sortais plus avant midi). Si ce confinement dure et que les touristes s'en vont (il en reste encore un peu, mais ils vont dégager), je vais sortir beaucoup plus par beau temps et aller visiter la Réunion (en vélo), et même refaire de la randonnée... ça compense.

[Arcane]

Oui complètement....
Pas pour l'aspect distanciation sociale (ça c'est juste trop bien !!).
Mais voilà... Dès qu'un virus émerge ça me rend mal.

Les activités de loisirs (et donc clairement le seul truc bien sur Terre) s'arrêtent.

Quand j'ai besoin ou envie de flâner dans des boutiques je ne peux pas.
Dès que je croise du monde je me demande si je ne vais pas le choper.
Je m'empêche donc de voir le peu de personnes que j'apprécie pour faire des soirées jeux de société... (et ça me manque un peu).

Pi je pense tout simplement que j'ai aussi l'impression de perdre le contrôle sur la situation...

Déjà que c'est dur d'aller travailler en temps normal...
Là ça l'est encore + (vais-je l'attraper ? Vais-je le donner à mes élèves ?).
Je dois laisser mon bébé chez sa mamie... Y est-il en sécurisé ? Est-ce qu'on ne va pas le refiler à sa mamie ? Est-ce qu'au contraire on ne va pas le ramener chez nous ?...

J'aimerais bien ne plus avoir ses inquiétudes et que tout redevienne comme avant....

[Glaciell]

En ce qui me concerne, je ressens un tel soulagement d'échapper aux interactions anxiogènes de mon quotidien et d'avoir plus de temps pour mes intérêts, que ça l'emporte sur tous les points négatifs. Après, je ne souhaite évidemment à personne d'être gravement malade, mais comme ce n'est pas moi qui ai créé le virus, je profite des avantages qu'il me procure sans trop culpabiliser.

[cinamille]

Je me suis sentie inquiète et angoissée par l'annonce du premier confinement. Ma routine quotidienne et mes habitudes ont été chamboulées et je me suis sentie déboussolée. J'étais bouleversée par la pandémie et j'avais peur de tomber malade et que ma famille tombe aussi malade. Mais je me sentais en sécurité et rassurée à la maison avec mes parents. Je me sentais également submergée par la grande quantité de devoirs que nous devons exécuter pendant les cours à distance. J'ai toujours besoin de savoir ce qui va se passer dans la futur (je ne peux pas vivre dans l'incertitude, j'ai toujours besoin de planifier mes journées) et le fait de ne plus pouvoir se projeter vers l'avenir m'a beaucoup perturbée et stressée. J'étais aussi très triste car mes projets qui me tenaient à cœur ont été annulés. Je ne dormais plus et faisais de nombreuses crises d'angoisses la nuit. J'avais des difficultés de concentration. Une psychologue du centre de ressource autisme et mon professeur principal m'ont beaucoup accompagné, réconforté et donné des conseils pour m'apaiser comme les temps de pauses pendant les devoirs (j'ai tendance à ne jamais faire de pause car je suis très perfectionniste) la relaxation, les promenades avec ma maman tous les jours autour de la maison (j'habite à la campagne, l'atmosphère est calme et paisible) ou bien l'éloignement des journaux et des médias (je restais tout de même informer). Au mois de mai, la psychologue du CRA m'avait fourni le livret du déconfinement pour que je puisse me préparer aux nouvelles règles sanitaire. Je n'arrive pas à supporter la texture des masques chirurgicaux, je préfère les masques en tissus. Les masques furent (et sont toujours) pour moi une source d'angoisse par je ne pouvais plus identifier les émotions voir même les visages de certaine personne. Cela me trouble beaucoup. Avec le nouveau confinement, ça va un peu mieux car je peux toujours me rendre chez ma psychologue. Mais je reste très prudente car je veux protéger ma famille. J'ai toujours très peur de tomber malade.

[olivierfh]

Paraît que la pandémie rend morose beaucoup de personnes. Vivre dans la distance, dans l'incertitude, dans le doute. Et vous ?

La distance, l'incertitude, le doute sont déjà habituels que ce soit dû au comportement des gens ou au virus, ce n'est pas comme au début du premier confinement quand il a fallu brusquement changer d'habitudes.

[Lujayne]

Je ne le vis pas très bien personnellement. J'habite seule la moitié du temps, l'autre moitié j'ai ma fille de 4 ans avec moi. Là au moins je sors pour l'emmener à l'école et la récupérer, ça me permet de sortir de mon appartement, et de voir des "vrais humains".

Au travail, on est en télétravail avec la charge habituelle, mais des réunions en visio c'est beaucoup plus fatiguant je trouve... Et ma famille me manque, je ne peux pas les voir comme je le souhaite.

Je pense que le pire c'est le sentiment qu'on me prive de certaines de mes libertés, et je suis très attachée à elles

Après ça a des bons cotés : fini les bises, les embrassades, les discussions trop proches et les personnes qui vous touchent pour vous parler (je ne supporte pas ça).

Pas spécialement de stress pour la maladie, mais je ne regarde pas la télé et je n'écoute pas les infos à la radio non plus Ca aide ^^

[Mylie]

Je le vis plutôt bien pour le coup; le fait de ne voir personne ne me gêne pas, et étant casanière je suis super bien chez moi.
Par contre, j'ai des coup de déprime régulièrement car le fait d'être souvent seule avec moi même me fait penser à ce qui ne va pas ou me stresse (la démarche diagnostic notamment, le fait de ne pas avoir d'enfant..). En plus, beaucoup de grossesses sont annoncées autour de moi et avec ou sans épidémie, ce sont toujours des moments compliqués émotionnellement (je sais que je dois être heureuse pour les filles, mais cela me renvoi au fait que chez nous ça ne fonctionne pas depuis plus de 6 ans et c'est douloureux..).
Un autre point d'inquiétude, c'est le fait que mon mari continue de sortir pour le boulot (avant il télétravaillait, puis il a commencé à aller de plus en plus mal donc il est revenu au bureau.. déjà ça, ça m'avait agacée, parfois je trouve qu'il prend la chose pas assez sérieusement) et qu'il est, du coup, cas contact à cause d'un de ses collègues qui a préféré continuer de bosser sans attendre les résultats de son test alors qu'il était cas contact.. grosse inquiétude du coup (et je suis assez énervée contre le collègue de mon mari !!)

[Clovis]

Le premier confinement a été une formidable bouffée d'oxygène pour moi dans un quotidien marqué par l'épuisement mental lié au travail (qui s'est totalement interrompu pour moi pendant un peu plus de 2 mois).

Cette fois je travaille en présentiel et les nuisances du supposé monde d'avant sont à peu près revenues à leur plein régime... D'un point de vue purement égoïste la situation est donc plus difficile.

Le premier confinement m'a permis de trouver facilement une routine remplaçant l'habituelle, beaucoup plus adaptée à mes réserves d'énergie et me dégageant un temps inespéré pour mes centres d'intérêts.

Cette fois les choses sont moins nettes... Je vais travailler tous les jours, ma femme seulement certains jours connus au dernier moment et selon des modalités toujours susceptibles d'évoluer. De plus les choses positives prévues ces prochains moins ont été ou seront probablement toutes annulées (comme passer quelques jours chez mes parents pour Noël). Alors que je suis également en pleine période de digestion de mon diagnostic, de sortie d'une période de presque 2 ans marquée par les démarches liées à celui-ci, et que je sentais poindre une nouvelle énergie de reprendre l'initiative, mon élan se trouve brisé par le reconfinement qui me laisse un sentiment de dépossession de mon indépendance.

Il y a moins de monde sur mon lieu de travail ce qui facilite un peu les choses pour moi. Cet état de fait reste néanmoins ambivalent : il me pousse encore plus à travailler seul dans mon coin. J'appréhende également le jour où les choses reviendront à la normale.

[Curiouser]

Il faudrait peut-être faire un post dédié, mais je viens de voir passer ceci, cela pourrait aider certaines personnes, éventuellement :

• Dispositif de Soutien aux Adultes Autistes (GNCRA)

Vous avez besoin d’écoute et de conseil ? La période de confinement est difficile pour vous et vous avez besoin d’en parler ? Vous rencontrez des difficultés dues à l’isolement et à la solitude ?

Le GNCRA et le réseau des CRA réactivent le dispositif de soutien dédié aux adultes autistes isolés.
Chaque adulte qui le souhaite peut remplir le formulaire ci-dessous afin d’exprimer ses besoins.

Il est ensuite recontacté dans les 24h (sauf weekend) par mail ou téléphone, selon son choix par un professionnel de CRA.

Un suivi peut être proposé si nécessaire, pour accompagner au mieux les personnes autistes adultes isolées durant le confinement.

Ce dispositif de soutien est gratuit et mis en place par le GNCRA en collaboration avec la DIA.

[lulamae]

Il faudrait peut-être faire un post dédié, mais je viens de voir passer ceci, cela pourrait aider certaines personnes, éventuellement :

• Dispositif de Soutien aux Adultes Autistes (GNCRA)

Je trouve le sujet intéressant @freeshost, mais le découvrant juste, je ne sais pas quoi dire pour le moment.

@Curiouser, j'utilise le formulaire, car je suis complètement bloquée pour faire les démarches afin de reprendre un abonnement free (ayant perdu mon téléphone portable) et pour faire réparer ma machine à laver.
Je sais dans l'absolu quoi faire, mais en réalité je panique et patine complètement, car je ne sais pas comment m'y prendre, dans quel ordre, et il y a trop de "si" ("s'ils sont ouverts", "si je peux y aller", "s'ils peuvent venir chez moi" etc...). Peut-être qu'un contact de ce type, même ciblé "résolution de tâche" pourra m'aider.

Sinon, je travaille sur site (avec heureusement un bureau pour moi toute seule), mes filles vont encore au lycée. Je ne communique plus avec personne de ma famille, donc je me sens à la fois seule et soulagée d'avoir d'importantes contraintes en moins (ma mère). Je reviendrai développer dès que je peux.

Ah oui, et je panique aussi parce que j'ai peur de devoir travailler à la maison, avec 2 ordis pour 3 si mes filles en ont besoin pour le lycée, et de ne toujours pas avoir de téléphone...

[Curiouser]

@Curiouser, j'utilise le formulaire, car je suis complètement bloquée pour faire les démarches afin de reprendre un abonnement free (ayant perdu mon téléphone portable) et pour faire réparer ma machine à laver.
Je sais dans l'absolu quoi faire, mais en réalité je panique et patine complètement, car je ne sais pas comment m'y prendre, dans quel ordre, et il y a trop de "si" ("s'ils sont ouverts", "si je peux y aller", "s'ils peuvent venir chez moi" etc...). Peut-être qu'un contact de ce type, même ciblé "résolution de tâche" pourra m'aider.

J'espère que tu pourras obtenir de l'aide dans ce cas
- les abonnements téléphoniques, argh ! -

[Tugdual]

[...] (ayant perdu mon téléphone portable) [...]

Ça fait longtemps ?

J'imagine que tu as essayé, avec un autre téléphone, d'appeler ton numéro un peu partout où tu es passée depuis que tu l'as perdu ?

[lulamae]

J'espère que tu pourras obtenir de l'aide dans ce cas
- les abonnements téléphoniques, argh !

Il est vrai que pour ça je pourrais aussi voir l'assistante sociale de la DSDEN, je la connais bien et elle sait que de temps en temps j'ai besoin de ce genre de coup de pouce - elle m'a bien aidée à un moment où je galérais beaucoup plus financièrement, et elle me connaît bien.

Oui, c'est compliqué - là c'est Free et je n'ai jamais réussi à trop comprendre comment ils fonctionnent - et avec le confinement...
Il faut que j'essaie de voir sur le site, je crois qu'ils ont un chat, ce sera mieux que de téléphoner du portable de mes filles.

Ça fait longtemps ?

J'imagine que tu as essayé, avec un autre téléphone, d'appeler ton numéro un peu partout où tu es passée depuis que tu l'as perdu ?

Je l'ai perdu avant le confinement, soit au théâtre soit dans un bar (j'étais avec cbb44). Le problème, c'est qu'il y a eu le couvre-feu juste après. J'ai pu retourner une fois au théâtre, mais je suis tombée sur une fille qui n'avait pas vu ses collègues et n'était au courant de rien. Pour le bar, c'était trop tard.
J'ai tous mes contacts dans la carte Sim, ça m'ennuie d'en racheter une. Je voudrais aussi garder le même numéro de téléphone, mais je ne sais pas trop comment demander. C'est déjà dur de téléphoner, mais quand en plus je ne sais pas quoi ni comment demander, c'est insurmontable pour moi.

[Tugdual]

Normalement, tu dois pouvoir faire les démarches nécessaires sur le site de ton opérateur.

Quelques liens à tout hasard :

• En cas de perte ou de vol de votre téléphone mobile ;
• Perte d'un téléphone portable ;
• Téléphone perdu ou volé, quelles sont les démarches...