À la fac, j'ai eu une élève non voyante. Je dispensais un cours de phonétique / phonologie avec des tableaux, l'alphabet phonétique international, et aussi pas mal de planches anatomiques (et manque de bol, j'avais passé l'été à préparer de supports powerpoint pour appuyer mon cours).Marisol a écrit : ↑jeudi 29 octobre 2020 à 13:03Je confirme.EnHans a écrit : ↑mercredi 28 octobre 2020 à 22:18 Mon fils n'a pas de temps supplémentaire pour ses contrôles alors que cela a été préconisé. Pour les profs, c'est trop compliqué car à la fin du contrôle, il y a un autre cours qui débute. Du coup, il lâche beaucoup de points, c'est arrivé qu'il ne fasse que la moitié d'un contrôle par manque de temps (math, traitement de docs...). Son handicap n'est pas considéré.
C'est ce qui nous a fait opter pour une classe ULIS.
Cela lui ferme de nombreuses possibilités d'orientations professionnelles mais c'est aussi une reconnaissance du handicap.
En 6e la prof principale nous avaient bien dit que dans les classes supérieures il n'y aurai pas autant d'adaptations et pas d'AVS au delà de 9h/hebdo.
Les textes sont là, les lois, les blablablas, ... mais les établissements ne suivent pas.
Ils ont déjà du mal à gérer les élèves lambdas ... alors nos petits chéris ? pas le temps !
(ajoutez à ça un parent "chiant" qui revendique et réclame ; bouh ! l'horreur !).
Nous sommes dans un monde ou TU t'adaptes ou pas.
Et savoir mon fils seul face à toutes ces démarches quand il sera adulte (et personne pour l'aider) ; c'est un vrai cauchemar.
Il y avait bien un pôle handicap à la fac, mais à part me dire que je devais adapter, il ne m'a été d'aucune aide. Je n'avais reçu aucune information ni formation à ce cas de figure. Ça a été la débrouille au jour le jour entre moi, l'étudiante, et la référente du pôle handicap (qui était très sympa hein, et bien consciente de la galère dans laquelle on se retrouvait tous - même si personne n'y était pour rien évidemment). Apparemment, on ne pouvait pas prévenir les enseignants à l'avance des handicaps des étudiants pour des raisons de confidentialité, ce que je comprends (on peut vouloir taire son handicap), j'ai appris la situation quand j'ai vu l'étudiante arriver avec son chien et son ordinateur parlant. Mais clairement, elle ne comptait pas cacher son handicap et elle avait besoin que je prépare plein de supports adaptés, tout le monde aurait été gagnant si j'avais été prévenue à l'avance (plutôt que passer mes soirs et week-ends à réécrire tous mes supports pour que son ordi puisse les convertir en braille). D'ailleurs je n'ai eu aucune info pour les examens non plus. Je pensais qu'il y aurait des textes, un cadre (est-ce que je peux supprimer un exercice qui repose sur un schéma anatomique et faire un barème différent ? Est-ce que je décris le schéma même si ça donne quelques pistes ?), bah nan en fait tout a reposé sur mon feeling sans aucun contrôle de qui que ce soit sur ce que j'ai fait.

Par contre les courriers types du pôle handicap étaient pas très chouettes, beaucoup d'injonctions "vous devez vous assurer de respecter l'égalité des chances", "vous devez vous assurer de transmettre les mêmes indications qu'à la classe..." (pour les devoirs, elle les passait dans les locaux du pôle handicap, problème : je n'avais pas de réseau dans ma classe, comment je les contactais ?), "vous devez nous transmettre un sujet adapté au moins 10 jours avant chaque partiel" (reçu la première fois 10 jours avant le partiel qui n'était pas encore finalisé car nouveau cours





Et pour l'étudiante, c'était comme ça à chaque nouveau cours : s'expliquer avec le prof, trouver des solutions et espérer que le prof s'implique jusqu'à la fin du semestre. D'ailleurs elle devait être blasée parce qu'elle m'avait suggéré de juste lui mettre 0 aux exercices visuels


Pour l'anecdote, une supérieure a profité de cette situation pour venir avec moi au pôle handicap. Je regrette vraiment d'avoir suivi, je ne savais pas trop ce qu'elle leur voulait. Bref, elle explique que ce n'est pas normal qu'on ne soit pas informés à l'avance, que ça me demande beaucoup de travail et que je suis moins dispo pour ses recherches. Là j'ai commencé à bouillir parce que la référente a dû croire que je soutenais ce qu'elle disait alors que pas du tout. Et en plus je ne lui devais rien pour ses recherches, bref. On en arrive au fait : elle a aussi une étudiante en situation de handicap qui a droit à un tiers temps et elle ne sait pas pourquoi. En fait elle voulait absolument savoir pourquoi. Et utilisait l'exemple de mon étudiante pour montrer que savoir à l'avance permettait de mieux adapter. Dans son cas c'était juste de la curiosité mal placée et j'ai été assez dérangée par la façon dont elle insistait, c'était très indiscret en fait, elle voulait absolument les détails sur le handicap de son étudiante et la connaissant, j'imagine qu'il y avait beaucoup de préjugés derrière.




Et tout ça en ayant un pôle handicap dans la fac...


