Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Kimagine
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Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Kimagine »

Bonjour tout le monde,

Il y avait un moment que je n'avais pas posté car effondrements et stress en raison de ma situation professionnelle... Néanmoins je reprends "du poil de la bête" et je voudrais trouver des solutions. Je me dis que peut-être certain-e-s d'entre vous connaissent/ont connu des parcours similaires et pourraient me conseiller?

J'explique:
J'ai obtenu le capes d'anglais il y a environ deux ans, après un master recherches. Je n'étais pas encore diag'.
De là, j'ai fait une première année de stage qui a été très difficile pour moi: j'ai dû prendre de courts arrêts maladie environ tous les un mois ou un mois et demi car je faisais des malaises d'épuisement, de l'asthénie, des effondrements...
Je n'ai pas été titularisé-e (un mélange de discrimination au handicap et au syndicalisme camouflé derrière des justifications vaseuses).
J'ai réessayé de faire une année de stage cette année mais les malaises et effondrements ont repris au bout d'un mois, sans compter ma tutrice de terrain (la collègue enseignant la même matière que moi et sensée me guider et décider en partie de ma titularisation) avait des méthodes insupportables pour moi (coller 2h un élève de ma classe en difficultés qui ne notait pas le cours parce qu'il était perdu, et me dire que "c'est un petit connard" et qu'on s'en fiche qu'il ne comprenne pas...). C'est aussi cette année que j'ai reçu mon diagnostique de TSA.
Et donc: maintenant je suis en arrêt maladie depuis le mois d'octobre (en ALD). Je suis un peu traumatisé-e de ces deux années (sans compter que j'ai aussi un PTSD assez grave qui n'améliore pas mes problèmes d'anxiété) et redoute de connaître le même échec si je tente de retourner enseigner à la rentrée.
Du coup, j'ai pensé à passer un autre concours de la fonction publique qui me permette de travailler sur un poste plus adapté à mes difficultés. Là, trois problèmes:
- ce n'est pas mon domaine d'études, donc je dois "partir de zéro": j'ai l'impression d'avoir une montagne de travail devant moi sans savoir exactement par où commencer, comment faire...
- je redoute de m'engager à nouveau sur une voie qui ne me convient pas, et de ne pas supporter un second échec,
- mon compagnon est également dans la fonction publique; nous souhaitons déménager et j'ai peur que nous ne parvenions pas à obtenir nos mutations ensemble (à cause du PTSD et des anxiétés, je ne supporterais pas de vivre dans un endroit différent).

Donc, en parallèle je me demande si ce ne serait pas plus judicieux pour moi de faire une formation courte qui me permettrait de trouver du travail un peu n'importe-où. J'ai pensé à l'informatique (j'adorais apprendre à coder en autodidacte quand j'avais 13 ans, j'aime beaucoup geeker...). Mais je redoute d'une part la précarité et l'isolement auxquels ça risque de me mener, et d'autre part de ne pas trouver un emploi adapté à mes difficultés (fatigabilité, gestion des stimuli, interactions parfois très fatigantes mais quand même nécessaires, étrangetés (selon les autres)...).

Je précise que j'ai un M2 recherches en anglais, que j'aime bien apprendre des nouvelles choses (mais pas si j'ai l'impression de me noyer et de ne pas savoir par où commencer), et que j'ai fait une demande de RQTH en février dernier.

Voilà, je souhaite une bonne journée à tout le monde!

ps: désolé-e si je n'ai pas posté dans la bonne catégorie, n'hésitez pas à bouger mon post ;)
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PetitNuage
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par PetitNuage »

Pourquoi ne tenterais-tu pas de postuler pour un poste d'enseignant d'anglais en télé-enseignement ? (avec le CNED par exemple)
Cela te permettrait de continuer à travailler dans un domaine que tu aimes et pour lequel tu es formée sans avoir à gérer les élèves et les relations avec les collègues qui sont facteur de stress.

Ou donner des cours particuliers ou des cours de soutien dans des boites privées ?

"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
Ogam
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Ogam »

Bonjour Kimagine,
je suis un peu dans la même situation que toi et j'imagine combien cela peut être compliqué à gérer (j'ai enseigné dans le primaire).
J'ai eu une discussion avec l'assistante-sociale de la DSDEN de mon département d'affectation et il m'a été expliqué qu'il est très difficile de pouvoir rentrer au CNED pour aménagement du poste quand l'employé est titulaire depuis au moins 10 ans et qu'il est donc encore plus illusoire d'y penser quand on n'est que stagiaire.

Après, d'après mon expérience et les échos que j'ai pu avoir quand j'ai été professeur de soutien-scolaire dans différents organismes (dont une qui a pour slogan, "le pouvoir d'apprendre") le professeur d'anglais est assez demandé. Cela peut donc être intéressant pour toi. Il y a cependant des avantages et des inconvénients.
Parmi les inconvénients, on a :
  • Nécessité d'avoir un véhicule ou au moins, pouvoir se déplacer (vélo, bus ...)
  • Obligation de faire de l'administratif (bilans, observations sur l'assiduité et le sérieux de l'élève ...) alors que tu peux faire cela directement auprès des parents de l'élève.
  • Certains organismes ne prennent pas en compte le coût du transport (pouvant être pris en compte par certains organismes sous la forme d'une "prime kilométrique") afin de baisser les prix auprès des familles (en gros tu es le dindon de la farce).
  • Il peut y avoir un très gros décalage entre le prix d'une heure de cours (que reçoit le professeur) et le coût que cela représente pour les familles.
Les avantages :
  • Tu n'as pas à t'occuper de trouver des familles d'élèves, on le fait pour toi (c'est comme cela que tu peux créer progressivement ton réseau).
  • Tu es réglé en temps et en heure par l'organisme.
Cela peut donc être intéressant dans un premier temps de passer par ces organismes, même si avec le temps, tu peux te rendre compte que les contraintes sont trop importantes, d'où l'envie d'être à son compte comme professeur de soutien (par compte CESU ou en tant qu'auto-entrepreneur).

Je te souhaite une bonne continuation et surtout, beaucoup de courage pour surmonter ces épreuves
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
Dehlynah
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Dehlynah »

Pourquoi ne tenterais-tu pas de postuler pour un poste d'enseignant d'anglais en télé-enseignement ? (avec le CNED par exemple)
Cela te permettrait de continuer à travailler dans un domaine que tu aimes et pour lequel tu es formée sans avoir à gérer les élèves et les relations avec les collègues qui sont facteur de stress.

Ou donner des cours particuliers ou des cours de soutien dans des boites privées ?
même réponse qu'OGAM, il faut de l'ancienneté pour entrer au CNED ( les places sont rares et chères), et les cours privés, comme job d'appoint pourquoi pas, mais sinon beaucoup de déplacements , mobilité obligée, trop précaire, bref je conseille pas.

MP car situation très similaire.

Perso je prépare le concours prof doc, j'aime l'enseignement du français, du FLE aussi, mais à mon stade trop de problématiques cumulées, je n'y arrive plus - j'ai été trop longtemps précaire (associatif, plusieurs contrats en même temps à droite à gauche), pour moi c'est vital d'avoir un emploi sûr.
Se rapprocher des médecins de préventions, AS, RH etc. j'avance dans mes démarches, mes projets, grâce à elles et je suis moins dans l'urgence (j'avance pas à pas), je suis séparée avec des enfants, peu de relais, ça rajoute aux difficultés du quotidien, mais je ne désespère pas d'en sortir...
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Curiouser
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Curiouser »

Bonsoir Kimagine,

Tout d'abord, tout mon soutien ! J'ai connu aussi l'ALD lors de mon entrée dans le métier (j'ai presque mis 4 ans entre l'obtention du Capes et ma titularisation...), et depuis cette titularisation, j'ai enchaîné sur les trois dernières années de nombreux arrêts ponctuels, mais qui ont eu tendance à se faire de plus en plus longs... J'ai d'ailleurs fait récemment une demande pour obtenir un Congé Longue Maladie à la rentrée (afin de gagner du temps pour pouvoir passer des concours - même si ceux que je vise sont très sélectifs, et que je devrai peut-être à terme démissionner pour travailler en bibliothèque mais sans passer par les concours), sur les conseils d'ailleurs de la médecine de prévention du rectorat. C'est pourquoi j'abonde dans le sens de Dehlynah quand elle écrit :
Dehlynah a écrit : lundi 27 juillet 2020 à 17:31 Se rapprocher des médecins de préventions, AS, RH etc.
N'hésite pas non plus à contacter le référent Handicap du rectorat.
PetitNuage a écrit : lundi 27 juillet 2020 à 15:54 Pourquoi ne tenterais-tu pas de postuler pour un poste d'enseignant d'anglais en télé-enseignement ? (avec le CNED par exemple)
Je rejoins les avis précédents, c'est vraiment compliqué d'obtenir un poste au CNED, il y a d'ailleurs un quota par matière et par rectorat à ne pas dépasser (ce qui est assez bête, au niveau géographique, vu que c'est du travail à distance... mais ce doit être pour des raisons administratives...), et suivant la région (et la matière), il n'y a parfois qu'un seul poste, voire aucun...
Par contre, il est possible de postuler en tant que vacataire (qu'on soit fonctionnaire ou non) au CNED, mais je n'en sais pas vraiment plus (et ça n'est pas destiné, d'après ce que j'ai lu, à être un emploi pérenne. Ça reste de la vacation, donc quelque chose de ponctuel).

Concernant le fait de passer un concours de la fonction publique :
Kimagine a écrit : lundi 27 juillet 2020 à 15:42 - mon compagnon est également dans la fonction publique; nous souhaitons déménager et j'ai peur que nous ne parvenions pas à obtenir nos mutations ensemble (à cause du PTSD et des anxiétés, je ne supporterais pas de vivre dans un endroit différent).
C'est un risque effectivement. Après, tout dépend aussi de là où vous habitez (ou souhaitez vivre). Il y a aussi la possibilité de faire jouer les points de rapprochement de conjoint, mais c'est certain que dans ce cadre-là, rien n'est certain, justement.

Pensais-tu à des concours en particulier, sinon ?
Mon conseil (mais il n'est sans doute pas applicable à tous les cas) serait de voir quel domaine t'intéresserait vraiment (et ne contiendrait pas pour l'ensemble des postes disponibles des éléments susceptibles de créer pour toi des difficultés, par exemple, qu'il y ait besoin de beaucoup d'interactions), d'acquérir des connaissances dans ce domaine, afin de pouvoir soit réussir un concours nécessitant ce type de connaissances, soit réussir à trouver un emploi dans le privé. (je ne sais pas si ce que j'écris est très clair, c'était plus clair dans ma tête :mryellow: )

Dans tous les cas, courage à toi, et prends-soin de toi :)
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Kimagine
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Kimagine »

Bonjour,

Merci pour toutes vos réponses: ça me fait du bien et ça m'aide dans mes réflexions.

J'ai plusieurs centres d'intérêts (mon centre d'intérêt principal, c'est comprendre des nouvelles choses :mryellow: ) mais en ai développé certains et laissé d'autres de côté depuis plusieurs années.
Je dirais que j'ai davantage de chances de réussite dans des exercices qui demandent lecture, expression écrite (en français ou en anglais, je maîtrise les deux), exercice de l'esprit critique... Et globalement tout ce qui touche aux sciences humaines et sociales me passionne assez.
J'aime bien aussi les sciences "dures" mais je n'en ai pas refait sérieusement depuis le bac (donc environ dix ans). Idem pour la programmation informatique (là ça remonte carrément au collège!), domaine auquel je compte pour le coup quand même me réintéresser sérieusement à un moment pour des projets personnels (mais la stabilité pro/financière est prioritaire).

L'idée du concours prof doc est plutôt bonne car elle correspond à mes centres d'intérêt et si l'enseignement en classe et les échanges avec collègues et parents me fatiguent beaucoup, je suis toujours très attaché-e aux élèves.
Je vois bien les aspects qui me plairaient: trier des docs (j'adore faire ça), faire des choix pour le fonds documentaire/littéraire, conseiller des lectures/sites ou donner des méthodes de recherches à des jeunes pour les aider à développer leur esprit critique ou s'informer sur quelque chose qui les intéresse, faire des séquences avec quelques collègues (genre sur le cyber-bullying, les fake-news, la fiabilité d'un document...).
En revanche, j'ai toujours la crainte de ne pas réussir à gérer sur le long terme le bruit, les éclairages... Mais je pense que ce serait moins difficile qu'en faisant cours (et il n'y aurait pas l'aspect gestion de groupe, interactions en permanence, lecture des interactions entre élèves en permanence, etc).
Du coup, ça me paraît être un choix plus cohérent que ce à quoi j'avais pensé avant (inspection des finances publiques pour pouvoir bosser au calme dans un bureau, mais ça m'aurait fait mal au moral de devoir aller taxer des pauvres qui arrivent pas à payer leurs impôts + ça nécessitait de m'auto-former dans un domaine où je ne connaissais strictement rien: j'avais commencé et c'était épuisant et très stressant).

J'avais aussi pensé à la bibliothèque, mais j'ai trop peur de la précarité que ça risquerait de représenter pour moi: le concours ne garantit pas l'obtention d'un poste à la clé, et prendre un poste en CDD sans avoir le concours ne serait pas très rassurant non plus.

J'ai aussi eu l'idée de faire des traductions (j'aime vraiment beaucoup les livres), mais ma sœur n'a pas réussi à y trouver de travail même après un M2 traduction hyper sélectif à Paris donc comme ce n'est pas ma spécialité j'imagine que je n'ai aucune chance.

J'aimerais bien contacter la médecine du travail de mon rectorat, d'autant que ma chef d'établissement a fait une demande pour que la médecine du travail vérifie mon dossier, mais je ne sais pas comment faire.
Idem pour RH...
Et je redoute d'être mis-e en inaptitude et du coup perdre complètement mes revenus. Est-ce que vous pensez que ce risque est réel?
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Curiouser
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Curiouser »

Kimagine a écrit : mardi 28 juillet 2020 à 14:20 J'avais aussi pensé à la bibliothèque, mais j'ai trop peur de la précarité que ça risquerait de représenter pour moi: le concours ne garantit pas l'obtention d'un poste à la clé
C'est effectivement le cas pour la fonction territoriale (où après l'obtention du concours, on a 4 ans je crois pour trouver un poste, avant de perdre le bénéfice du concours), mais pas pour la fonction publique d'Etat (pour travailler en B.U, dans des bibliothèques d'institutions, de musées, à la BnF, l'Inalco, etc.), où un poste est forcément à la clef, après une formation de 6 mois (pour les bibliothécaires) ou de 18 mois (pour les conservateurs) à l'ENSSIB - Villeurbanne -. Mais il y a extrêmement peu de places (une dizaine en externe chaque année)...
Kimagine a écrit : mardi 28 juillet 2020 à 14:20 et prendre un poste en CDD sans avoir le concours ne serait pas très rassurant non plus.
Je comprends :)
Kimagine a écrit : mardi 28 juillet 2020 à 14:20 J'ai aussi eu l'idée de faire des traductions (j'aime vraiment beaucoup les livres), mais ma sœur n'a pas réussi à y trouver de travail même après un M2 traduction hyper sélectif à Paris donc comme ce n'est pas ma spécialité j'imagine que je n'ai aucune chance.
C'était à l'ESIT ? (j'ai suivi quelques cours là-bas, dans le cadre de mon M2, comme il y avait une collaboration entre l'université où j'étais et l'ESIT, mais je n'étais pas étudiante chez eux)
C'est d'ailleurs dans le cadre de ces cours que j'ai appris que la filière était relativement bouchée ; on a un peu plus de chances de tirer son épingle du jeu en maîtrisant à la fois des langues majoritaires et des langues moins courantes, tout en ayant évidemment une excellente maîtrise de sa langue maternelle, mais ça reste tout de même compliqué. Quant à la traduction littéraire... j'y ai moi-même songé, mais dans la majeure partie des cas, il faut faire autre chose pour véritablement gagner sa vie... (ou être rentier... :lol: )
Kimagine a écrit : mardi 28 juillet 2020 à 14:20 J'aimerais bien contacter la médecine du travail de mon rectorat, d'autant que ma chef d'établissement a fait une demande pour que la médecine du travail vérifie mon dossier, mais je ne sais pas comment faire.
Il y a normalement un annuaire pour les services médicaux du rectorat (tout comme pour les différentes autres services), avec une adresse-mail (générique le plus souvent) et le numéro de téléphone.
Mais je crois me rappeler que nous sommes dans la même académie (C...) ! Je peux t'envoyer les différentes infos que je possède en MP, si tel est bien le cas !
Kimagine a écrit : mardi 28 juillet 2020 à 14:20 Et je redoute d'être mis-e en inaptitude et du coup perdre complètement mes revenus. Est-ce que vous pensez que ce risque est réel?
Je n'ai pas examiné à fond la question, mais je ne pense pas, non, que le risque soit réel - surtout que cela prend, je crois, beaucoup de temps. Même si le risque était à terme réel, tu as encore du temps devant toi. Mais tout cela est à vérifier, bien sûr.
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freeshost
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par freeshost »

Les cours privés individuels ont l'avantage d'être moins fatigants. :mrgreen:

Et le temps libre est un bien précieux qui semble devenir un luxe. Le temps, est-ce de l'argent ?

Après, au niveau financier, je ne sais pas en France si l'AAH et autres prestations avec les cours d'appui en privé peuvent suffire. Dans les zones suffisamment concentrées, tu peux trouver plus d'élèves sur une moindre superficie. Bon, si c'est très concentré, il y a aussi plus de concurrence. :lol:

Pour ma part, j'ai la chance - bon, mes choix de domicile sont aussi notamment en fonction des dessertes en transports publics - de pouvoir donner des cours d'appui en plaine en prenant le bus ou le train. Dans l'annonce en ligne, je précise la surface dans laquelle je peux me déplacer, ainsi que le tarif. :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
Antigone
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Antigone »

<t>Je compatis. Je sors moi-même de deux ans de PES pour cause de dépression/burn-out qui ont entrainé un stress post-traumatique et m'ont amenée à être diagnostiquée. Je ne suis pas dans le secondaire (pour moi les ados c'est absolument no-way : ils représentent tout ce qu'il y a de plus compliqué dans les rapports humains). <br/>
Il se trouve que ce concours était déjà une reconversion... Mon domaine de prédilection c'est l'histoire de l'art, et par extension l'histoire. J'ai passé deux master pro dans le domaine de la culture/patrimoine. Ensuite j'ai enchaîné les années de galère et de souffrance...
C'est un domaine (culture-musée-bibliothèque-tourisme) que je déconseille à tout le monde, a fortiori à une personne autiste... Ce sont pourtant des domaines qui attirent, qui semblent tellement bien sur le papier. (et il existe encore peut être quelques postes biens mais les gens qui les ont ne les lâcheront jamais). Les contrats sont très difficiles à trouver, les salaires plus que nuls (va payer un psy et un suivi lorsque tu te retrouve au smic). Il faut passer des entretiens d'embauche en permanence, pour la confiance en soi c'est horrible. Et les conditions de travail empirent chaque année (je n'avais jamais d'emploi du temps fixe, pour quelqu'un qui a besoin de stabilité de prévoir des routines c'est l'enfer...). J'ai encore une connaissance qui poursuit dans ce domaine, mais elle cherche à en partir. Comme tous...
Il existe des concours dans ces branches (une fois tous les 3 4 ans environs pour les concours B et C), mais les candidats sont ultra-nombreux et ultra-qualifiés pour très très peu de postes. Cette année, pour exemple, il n'y a eu que 5 postes sur toute la france ! Je connais aussi des candidats ayant eu le concours et n'ayant jamais pu être titularisés parce qu'ils n'ont pas trouvé de postes dans les 3 ans qui suivaient... (dans la territoriale on doit ensuite trouver son boulot du
Après je te donne mon ressenti. (avant j'étais sur un groupe FB d'enseignants cherchant une reconversion et lorsque je tenais ce genre de discours, on me disait que j'étais trop négative, que c'était pour ça que j'arrivais à rien, que c'était pas si dur etc....Si tu veux tout de même essayer, je te conseille d'aller sur des sites type "emploi-territorial' et cap territorial afin de voir le type d'offres qui sont proposées...

Après ma première année de PES, pendant laquelle j'ai fait une dépression très sévère, j'ai hésité à accepter le renouvellement tellement j'avais été mal traitée par la hiérarchie... et tellement j'avais peur de "replonger" dans la même situation. J'ai donc recommencé à chercher des reconversions...
Voici les conclusions auxquelles j'en suis arrivée :
- les diplômes que j'avais en sciences humaines, tout aussi impressionnant qu'ils puissent être estampillés par de belles facs n'ont aucune valeur
- les concours de la fonction publique sont beaucoup trop aléatoire pour que je puisse compter dessus (je suis célibataire, donc sans emploi zéro revenu)
- les formations ultra courtes ont des débouchés très pauvres. Idem pour les espèces de formations payantes type assistante veto ou secretaire médicale. Par exemple quand j'ai commencé à me renseigner sur un nouveau domaine de formation je suis allée sur les sites d'offres d'emploi et j'ai regardé les profils "de base" recherchés : minimum BTS en général. Voir licence. Je dis pas que c'est impossible avec les espèces de certifications mais ça semble quand même complexe... et je ne pouvais pas me permettre de payer une formation pour ensuite "retourner" au chômage.
- Je ne peux plus vivre avec un smic vu les soins que je dois suivre (célibataire + smic = zéro aide car c'est considéré comme le minimum pour vivre donc tu te débrouille...)
- J'ai besoin d'un emploi stable très basique, avec un salaire correct non pas pour m'épanouir dans le travail (j"ai renoncé) mais pour pouvoir justement avoir encore assez d'énergie, et d'argent, pour vivre après le travail;

Tout cela m'a conduite a envisager des reprises d'études en alternance les plus courtes possibles (donc deux ans)... dans le seul secteur où il semblait possible de trouver ensuite du travail (d'après les bilans pôle emploi) : la compta. Perso la compta m'indiffère totalement mais ça répondait à beaucoup de mes critères. (parfait pour la routine)
Problème : trouver une formation en alternance c'est mission impossible quand on est adulte... (apparemment c'est dur aussi pour les jeunes). Et dans mon cas, financièrement je ne pouvais pas payer deux années d'études (BTS) parce qye je n'avais fait aucun contrat privé, juste du public, donc pas de CPF. Donc je suis retournée, la mort dans l'âme, en PES. Dans ma tête, j'y resterai le plus longtemps possible pour avoir le plus de chômage possible... puis bye bye avant que ça me tue.
Si tu es dans l'idée d'une reconversion voici les organismes sérieux qui ne demandent pas de frais prohibitifs et surtout délivrent des diplômes reconnus
- GRETA (éducation nationale)
- CNAM (national)
Il faut aussi aller voir Pole emploi pour qu'ils t'expliquent le CPF, les heures auxquelles tu as le droit et qu'ils t'aident à monter t'en projet pour en financer éventuellement une partie (chaque sous compte)

Finalement, collègues différentes, niveaux différents, et puis cette fois j'étais sous medocs et suivie... l'année s'est bien passée. Je repars pour un tour l'an prochain. J'ignore combien de temps je le ferai. Je ne pense pas que ce sera toute ma vie...
L'éducation nationale, lorsque tu as une RQTH, peut t'accorder "certains privilèges", notamment des aménagements d'emploi du temps pour le second degré. Dans mon cas, premier degré, ça a été une priorité médicale pour avoir une classe fixe (pas de remplacement) et des maternelles (mon niveau "zone de confort")..
Ici tu trouveras une expérience dans le second degré : https://lafillepassympa.com/2019/02/16/ta-prof-autiste/

Pour finir, je me demande si ce post est compréhensible, en ce qui me concerne je pense que lorsque je quitterai l'enseignement (si je n'arrive pas à obtenir de détachement dans une administration) je démissionnerai pour essayer soit
- AVS, comme on te l'a "proposé" plusieurs fois. Le problème c'est le salaire de misère
-ATSEM , qui me permettrait de rester dans mon "monde" mais sans les responsabilités

J'espère t'avoir aidé. Bon courage
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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Kimagine
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Kimagine »

Après avoir lu tous vos messages et échangé longuement avec mon conjoint j'ai pris deux décisions:
- je vais essayer de retourner faire une année de prof stagiaire cette année, en ne visant pas nécessairement la titularisation mais pour conserver une source de revenu en attendant de pouvoir passer à la suite:
- en parallèle, je vais aussi préparer le concours de professeur documentaliste (qu'une amie autiste a eu il y a deux ans, et bien que ça la fatigue ça semble aussi beaucoup lui plaire!).

(Eh non @Curiouser, je ne suis pas affecté-e dans l'académie de C... bien que j'y habite: je suis dans celle de V... Par contre si tu veux à l'occasion qu'on se rencontre pour papoter de ça ou de tout autre chose, on peut se mp ^^)
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Diagnostiquéx TSA et HP le 16 octobre 2019.
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Mana
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Mana »

Edit : Désolée, je n'avais pas vu que ce forum était réservé aux diagnostiqués. Est-ce qu'un modérateur pourrait le supprimer ?
Modifié en dernier par Mana le samedi 8 août 2020 à 16:49, modifié 1 fois.
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WinstonWolfe
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par WinstonWolfe »

Modération (Winston) : 
Rappel : la section "Espace TSA", comme son sous-titre le précise, est dédiée aux témoignages des personnes diagnostiquées (voir les détails ici et la synthèse ).
Antigone
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Antigone »

e vais essayer de retourner faire une année de prof stagiaire cette année, en ne visant pas nécessairement la titularisation mais pour conserver une source de revenu en attendant de pouvoir passer à la suite:
Sans te mettre la pression bien sûr, mais je crois qu'il serait bon de partir en espérant être titularisée. Certaines choses seront plus faciles ensuite, notamment comme la possibilité de passer des concours en interne ou de demander des reclassements, des aménagements d'emploi du temps...

Kimagine a écrit : en parallèle, je vais aussi préparer le concours de professeur documentaliste (qu'une amie autiste a eu il y a deux ans, et bien que ça la fatigue ça semble aussi beaucoup lui plaire!).
Je te souhaite bon courage. Si tu ne l'as pas fait, je te conseillerai d'essayer de faire des petits temps d'observation avec des profs doc pour être certaine que cela te convienne... Il faudrait que tu vois avec l'ESPE, mais je sais que dans le mien c'était possible. Comme j'étais en renouvellement, j'avais demandé à être dispensée de certains cours (déjà fait et validé) et à la place à aller en observation dans d'autres classes, d'autres niveaux.
Cela te permettrait de voir la réalité (même si ton amie est prof doc et que cela lui convient ça ne veut pas dire qu'il en sera de même pour toi), demander aux profs doc les conditions réelles de leur métier (temps plein ? affectation sur plusieurs établissement ? )

En tout cas, bon courage.
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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Dehlynah
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Dehlynah »

Il est possible de faire des stages d'observation, en collège et lycée,ça peut être en effet 1 première approche du métier -qui varie énormément d'1 prof doc à l'autre -certains mènent des tonnes de projets de front d'autres moins-
le truc assez fondamental pour moi et c'est mon tuteur de Lettres qui a mis l'accent là dessus -comme prof de discipline, gérer des pbs de santé et assurer 1 continuité pédagogique c'est très compliqué et frustrant -pour moi ça a été horrible à gérer pendant mon stage (frustration, culpabilité et j'en passe et cette sensation de pas tenir la route, alors que j'ai ENVIE de transmettre et que lorsque ça se passe bien, je kiffe, j'en ai pleuré de rage...)
suis allée faire 1 tour sur le blog de la.fille.pas sympa...La différence de.taille c'est que chez moi j'ai 2 enfants avec des difficultés majeures, donx que mon temps pour me ressourcer et travailler seule pour faire de bonnes preps est très limité (la.clef : gagner en efficacité, vu qu'évidemment je.me.perds en détails, mon tuteur me répétait "Et oh quand tu fais 1 séquence, tu prepares ps 1 these!")
Bon avec le recul si je dois choisir entre mes enfants et le job, y a pas photo (quoique desfois en surcharge...), mais punaise cette sensation d'être cramée à 40 ballets, ça me fait flipper...
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Flower
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Re: Prof stagiaire, effondrement, quelle reconversion?

Message par Flower »

Je ne suis pas prof, mais dans la fonction publique d'État hors EN, les demandes de mutation pour suivre son conjoint sont prioritaires. Chez nous, ils ont même passé un poste en catégorie A pour "caser" l'épouse d'un nouveau collègue...
Donc regarde éventuellement du côté des IRA et des autres concours de la fonction publique d'État, même si on n'y demande pas forcément de l'anglais. (Pour le coup, je te déconseille les affaires étrangères car le volet "social" y est extrêmement important, on ne peut bouger que vers l'étranger et les heures de travail sont ahurissantes - au moins en catégorie A.)
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.