Zia . a écrit : ↑mercredi 12 août 2020 à 7:37
Est-ce que vous aussi vous:
- pouvez(devez) avoir de longues conversations avec vous même au point d'oublier de manger ou de faire des courses ?
- Faites sursauter les gens fréquemment parce qu'ils n'avaient pas remarqué votre présence au début ?
- Avez des moments d'absence où vos pensées s'arrêtent et n'êtes plus réceptif à ce qui se passe autour ?
- Non ça ne m’arrive jamais
- oui tout le temps !
- pas vraiment, par contre il m’arrive souvent de me perdre dans mes pensées quand je suis avec plusieurs personnes qui discutent et de ne plus suivre ce qui se dit. De toute façon, dès que je suis avec plus de 2-3 personnes je deviens mutique (sauf si ce sont des proches mais même avec eux je ne suis pas très loquace !).
Petit Foxi a écrit : ↑mercredi 12 août 2020 à 10:16
Encore une question :
-Esr ce que vous aussi vous avez des bruits qui vois rendent profondément heureu(se) ?
- Pas vraiment, il y a certains bruits que j’apprécie mais je ne dirais pas qu’ils me rendent profondément heureuse. Le bruit c’est compliqué pour moi, si je suis dans un environnement trop bruyant j’attrape très rapidement mal à la tête et je me sens submergée par le bruit.
Petit Foxi a écrit : ↑mercredi 12 août 2020 à 10:16
Encore une question :
-Esr ce que vous aussi vous avez des bruits qui vois rendent profondément heureu(se) ? Personnellement quand une musique à de bonne basse, et que je me concentre que sur ça, je suis trop heureuse ! Il y a aussi les bruit des tongs et claquettes de danse que j'adore !
J'ai toujours adoré le bruit des objets en bois (cubes ou autres jouets pour enfant) qui se choquent entres eux. Le bruit des sabots de chevaux (l'extase!).
Pour le "sursautage", je me suis rendue compte que contrairement aux autres, je ne faisais aucun bruit et bougeait peu. Et comme ça ne m'enchante pas de produire cet effet, j'ai pris l'habitude de signaler ma présence en faisant cliquer mon stylo, et maintenant que je suis plus à l'aise au boulot je chantonne.
Même s'ils sont fatiguants les bruits de fond, assez réguliers, comme le bruit d'une route avec pas mal de circulation me gênent moins que les bruits que je qualifierais de plus imprévisibles, voir "cahotiques" (par exemple entendre des bruits de pas, de moteur, etc. derrière moi quand je marche dans la rue est difficilement supportable... Je ne vous parle pas de voitures-balayeuses qui sont infernales. Entendre un fond de bruit de télé, radio ou conversation par une fenêtre quand je marche de la rue peut aussi beaucoup me perturber... Idem quand je suis posé chez moi : les bruits de conversation dans la rue, les clés qui s'entrechoquent, les trotinettes... Tout ça n'est objectivement par fort d'un point de vue décibel mais nerveusement difficile à supporter).
Je suis totalement d'accord avec toi ! Quand je parlais de bruits qui me rende heureuse, ce sont des moments où il n'y a aucun autre bruits à part celui que j'aime. Ça me permet de mieux me concentrer je trouve !
Sinon, est ce que vous aussi vous avez souvent l'impression de ne pas pouvoir parler librement de vos passions/centre d'intérêt car vous avez la sensation dembeter votre entourage ?
Je vais passer un test de précocité pendant les vacances de la Toussaint, l'autisme est pour le moment mis de côté par tous le monde.
Petit Foxi a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 8:54Sinon, est ce que vous aussi vous avez souvent l'impression de ne pas pouvoir parler librement de vos passions/centre d'intérêt car vous avez la sensation dembeter votre entourage ?
Toutes les personnes qui m'ont croisées quand j'étais enfant se souviennent du gamin qui ne parlait que d'histoire... Alors qu'honnêtement moi je n'ai pas forcément ce sentiment là.
Toujours est-il que je me suis énormément inhibé... Du coup spontanément j'ai plus tendance à cacher mes passions qu'autre chose et effectivement quand on me lance sur un sujet je suis mal à l'aise en partie parce que je ne sais pas jusqu'où je peux aller sans être trop long. Et puis c'est tellement vaste et passionnant que je ne sais pas quoi dire, comment trier... D'ailleurs j'ai tendance à dévaloriser mes connaissances, etc. Je ne veux pas passer pour un singe savant.
Petit Foxi a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 8:54Sinon, est ce que vous aussi vous avez souvent l'impression de ne pas pouvoir parler librement de vos passions/centre d'intérêt car vous avez la sensation dembeter votre entourage ?
En ce qui me concerne : sans cesse. Si me lâche, on me regarde comme si je parlais une langue inconnue.
J'ai l'impression d'être le seul à dire franchement et régulièrement "je ne sais pas" ou "je ne me suis pas assez penché sur ce sujet pour émettre un avis", et pourtant je suis catalogué "je-sais-tout". Ça s'explique : j'ai tendance à corriger les autres quand ils récitent des idées reçues ou des phrases dogmatiques... or certaines personnes ne parlent qu'en termes d'idées reçues.
Quand j étais petite, on me surnommait "père castor" à cause de mes grosses joues, de mes dents et de ma manie à "raconter des histoires" (dans le sens profiter de la moindre occasion pour raconter une anecdote ou donner une info..)
Sinon pour les bruits, tout pareil que Clovis. D ailleurs depuis que je télétravaille,bje m agace beaucoup des voitures qui passent et au bout d un moment je finis par mettre mes boules Quies ou de la musique pour couvrir ce son. Étudiante, je n arrivais pas à bosser à la bibliothèque universitaire: elle était super silencieuse donc le moindre bruit (stylo qui tombe, personne qui tousse, bruit de pas..) me dérangeait et me deconcentrait. Je préférais limite bosser dans le café de la gare en attendant mon train, avec des écouteurs sur les oreilles pour m isoler (ou même sans quand je bossais une matière qui me plaisait énormément, j arrivais à "hyper focus" dessus mais je devais me mettre un rappel sinon je loupais mon train..)
Pour les sons agréables, c'est surtout la musique. Par contre les sons répétitifs ou de basse me dérangent énormément, jusqu'à la migraine (je n aime pas la musique electro pour cela).
09/21: diagnostiquée TSA - anciennement Asperger, par le CRA de Nancy
(J'ai une maladie pulmonaire depuis toujours)
Kaminari a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 10:22J'ai l'impression d'être le seul à dire franchement et régulièrement "je ne sais pas" ou "je ne me suis pas assez penché sur ce sujet pour émettre un avis", et pourtant je suis catalogué "je-sais-tout". Ça s'explique : j'ai tendance à corriger les autres quand ils récitent des idées reçues ou des phrases dogmatiques... or certaines personnes ne parlent qu'en termes d'idées reçues.
Totalement.
Je m'efforce de me retenir mais c'est difficile de ne pas être le rabat-joie qui cherche à apporter des nuances et de la complexité partout, qui considère que sur beaucoup de questions on ne peut pas simplement pas trancher, qui s'efforce d'aborder n'importe quelle question sous différents angles...
Ca passe notamment mal quand une tierce personne se fait critiquer et que je prends sa défense en montrant que les choses qu'on lui reproche peuvent être expliquées ou interprétées de manière différente pourvu que l'on prenne du recul. Mais défendre une personne mal vue c'est la pire injure qu'on puisse faire à un groupe je crois.
Clovis a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 12:11Ca passe notamment mal quand une tierce personne se fait critiquer et que je prends sa défense en montrant que les choses qu'on lui reproche peuvent être expliquées ou interprétées de manière différente pourvu que l'on prenne du recul. Mais défendre une personne mal vue c'est la pire injure qu'on puisse faire à un groupe je crois.
Ah oui, ça aussi je connais ! Même dans des groupes qui revendiquent une différence ou un originalité, ne pas penser et agir en tout point comme les autres est mal vu. Même s'il ne s'agit que de se remettre en question ou de nuancer...
C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai jamais été à l'aise avec l'idée de "faire partie" d'un groupe.
D'ailleurs j'ai même longtemps eu des réticences à m'exprimer considérant que tout ce que je pouvais dire ne traduisait que l'état de ma pensée à un instant précis... Celle-ci pouvant déjà avoir dépassé mes mots le temps que je m'exprime. Hors le problème c'est que dès qu'on dit quelque chose on doit en répondre, même si ne s'est exprimé que parce qu'on y a été contraint, sans avoir eu le temps de vraiment réfléchir.
Clovis a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 12:11Ca passe notamment mal quand une tierce personne se fait critiquer et que je prends sa défense en montrant que les choses qu'on lui reproche peuvent être expliquées ou interprétées de manière différente pourvu que l'on prenne du recul. Mais défendre une personne mal vue c'est la pire injure qu'on puisse faire à un groupe je crois.
Ah oui, ça aussi je connais ! Même dans des groupes qui revendiquent une différence ou un originalité, ne pas penser et agir en tout point comme les autres est mal vu. Même s'il ne s'agit que de se remettre en question ou de nuancer...
Je pense que c'est ainsi que la cohésion du groupe est assurée et que c'est ce qui a permis à l'homme d'avancer en s'unissant.
Toute la difficulté est de déterminer le moment où il faut rompre cette cohésion pour des intérêts supérieurs.
Clovis a écrit : ↑jeudi 13 août 2020 à 14:23
C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai jamais été à l'aise avec l'idée de "faire partie" d'un groupe.
D'ailleurs j'ai même longtemps eu des réticences à m'exprimer considérant que tout ce que je pouvais dire ne traduisait que l'état de ma pensée à un instant précis... Celle-ci pouvant déjà avoir dépassé mes mots le temps que je m'exprime. Hors le problème c'est que dès qu'on dit quelque chose on doit en répondre, même si ne s'est exprimé que parce qu'on y a été contraint, sans avoir eu le temps de vraiment réfléchir.
Je me sens moins seule en te lisant.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me sens aussi mal à l'aise dans le "groupe des parents" du club sportif de ma fille. C'est vraiment dur pour moi d'autant qu'il y a des tensions antérieures à mon arrivée et que j'ai beaucoup de mal à les comprendre. J'ai énormément de mal à supporter ce fonctionnement de groupe "imposé", que je trouve intrusif (les infos sont transmises via le groupe facebook, donc du jour au lendemain mon réseau social s'est transformé en une plateforme où j'ai dû accepter des gens que je ne connais pas vraiment et auxquels je suis désormais liée 365 jours sur 365, jour et nuit... et je ne sais comment réagir face aux disputes incessantes sur la page officielle du groupe ou sur les profils persos... je me sens malgré tout mal à l'aise d'assister à du déballage et de lire sans commenter, ou le moins possible pour éviter de devoir justifier un avis que j'aurais pu donner sans connaître tous les aspects du problème... c'est complexe parce que ce sont aussi des gens que je croise tous les jours en emmenant/récupérant ma fille, je suis continuellement en train de réfléchir à comment agir ).
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020) "Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
Rana :
Je pense qu'on ne parle pas de la même chose. Je suis d'accord sur l'importance "historique" (ou biologique ?) de la cohésion de groupe, mais je ne vois pas en quoi les goûts et les avis différents nuisent à cette cohésion*. Les groupes qui construisent quelque chose ne peuvent pas fonctionner si tout le monde suit le même schéma. Au contraire, c'est la curiosité et la confrontation des idées qui a amené à l'agriculture, à l'écriture, à la science en général (aucune découverte ni aucune théorie ne sont nées d'un seul génie qui aurait eu une illumination, c'est toujours un travail de groupe, progressant de générations en générations). Les "groupes" dont on parlait précédemment, courants au quotidien, ce sont des groupes de collègues ou des "clans" qui ne progressent en rien et ne font que se sécuriser et se conforter mutuellement dans des idées et des modes de vie arrêtés. La méthode est rassurante, confortable (la quête de confort - qu'on appelle à tort "bonheur" étant au coeur de notre société), mais je pense qu'elle n'a rien à voir avec la nécessité de cohésion qui permet à un groupe de survivre et d'avancer. Justement parce qu'on parle-là d'individus qui, déjà pris séparément, ne craignent pas pour leur survie.
(* : il y a évidemment des limites ; certaines idées et comportement sont clairement nuisibles, je ne dis pas le contraire)
Je n'ai pas l'impression d'être très clair. Je reviendrais là-dessus avec un peu de recul.
On parle bien de la même chose.
Oui, les gens (nous aussi d'ailleurs) ont besoin de se sécuriser et toute remise en cause, même productive, est désagréable. Toute différence est souvent perçu comme une remise en cause.
En critiquant une personne, on remet en cause sa place dans le groupe. Et je ne suis pas d'accord quand tu dis que personne ne crains pour sa survie. Les gens veulent appartenir à un groupe, ils veulent conserver leur travail qui assure leur subsistance, ils veulent garder une bonne image d'eux même.
Pour avancer, il y a aura les autistes, ceux qui n'hésitent pas à prendre le groupe à rebrousse poil. Par leur remarque, leur remise en cause, ils feront avancer les choses mais ils seront en marge du groupe. Sans eux, le groupe n'avancera guère mais sans le groupe, ils manqueront de moyen pour avancer. Je pense que chacun à besoin de l'autre sans toujours vouloir l'admettre.