Herlock Martin a écrit :Autodiagnostic, c'est pour moi un passage obligé, on l'a tous pratiqué, il ne faut pas se mentir...si un jour on s'est retrouvé à rentrer chez soi en attente d'une restitution de bilan diagnostique, on a forcément une part de nous qui a pensé, je suis donc autiste alors...avec ou sans point d'interrogation, cette éventualité s'est faite jour à notre esprit...
Là dessus je rejoins plutôt bézédach... Il s'agit plutôt d'un questionnement. Et d'ailleurs, lorsque l'on va voir un psychiatre on ne dit pas "Je suis autiste.Signez là qu'on en finisse" (ou alors il y a de fortes chances qu'on ne le soit pas et on se retrouve en effet dans la caricature "dénoncée" par Schovanec. Et j'ajouterai que même ce questionnement n'est pas un passage obligé. Dans mon cas, je suis allée pour ce que je pensais être une petite dépression voir un psychologue... en 30 minutes je me suis retrouvée avec un "on devrait peut-être creuser du côté des TSA" et un "Par contre là c'est pas une petite dépression, c'est une énorme dépression avec alerte rouge, limite HP". Pour le second, j'ai pas eu le choix il a fallu que j'agisse vite. Pour le premier, j'ai mis un peu de temps à digérer la panique et je suis allée voir un autre psychologue (délai 6 mois), puis suivant son conseil j'ai lancé la "grosse machine".
A aucun moment, je ne me suis dit que j'étais autiste (où ne l'ai dit à qui que ce soit) jusqu'à ce que soit écrit noir sur blanc. Pourquoi est-ce que ça a sauté aux yeux de psychologue n°1 ? Aucune idée. Pourquoi je l'ai écouté au lieu de me dire "ce mec est cinglé. On va aller voir ailleurs" ? Aucune idée non plus. Est-ce que c'est de la chance ? Peut-être, oui. Le bon moment.
Et qu'est-ce que j'aurai fait si personne n'avait rien vu ? Bah j'en sais rien. Honnêtement je ne penses pas que je serai allée de moi-même voir un psychologue, ou un psychiatre pour lui dire "je pense que je suis autiste". J'admire les gens qui ont ce courage parce que comme dit lulamae on a quand même de bonnes chances de se faire envoyer balader... Et dans leur cas je ne parle pas d'autodiagnostic. Une intuition peut-être ? une autism-ition ?
Lulamae a écrit :e suis convaincue que les CRA sont dans une politique assumée d'écarter d'emblée les cas d'autistes qui ont toutes les apparences d'avoir une autonomie de vie : un travail, un logement, voire être en couple, avoir des enfants.
je sais d'expérience que ce n'est pas le cas partout. Mais peut-être que certaines régions ont en effet une "politique" de ce style... Il faut bien des critères de tri, c'est vrai et si la personne a l'air "fonctionnelle" elle doit aller tout en bas de la pile. C'est quelque chose que l'on rencontre aussi pendant la dépression... "mais enfin tu peux pas être dépressive t'as tout pour être heureuse. Tu t'écoute trop, c'est tout. La vie est dure pour tout le monde, get over it !"
Sinon je peux aussi ajouter ma petite pierre à l'édifice, pour mon diagnostic en libéral ça m'a pris 7 mois entre la prise du 1er RDV et la restitution de diagnostic (le temps d'avoir le RDV chez les gens spécialisés, puis de faire tous les test ADOS, WAIS, Anamnèse, ADI).
Ce serait vraiment intéressant de faire un sondage sur les tests que chacun a pu passer en libéral et sur le délai que ça a pu prendre. sans chercher à créer un norme, cela pourrait peut-être permettre à certains de repérer des professionnels peu scrupuleux. Moi je penses que cela m'aurait rassurée (ou au contraire fait fuir avant de débourser 800 euros) si j'avais pu voir que la psychiatre qui me recevait suivait une démarche-type et que tout était normal (délais, tests, demandes etc.). Je l'avais plus ou moins fait en lisant le forum "le diagnostic comment ça s'est passé pour vous" et en me renseignant sur les tests faits au CRA, ainsi que les DSM. Mais un sujet qui regroupe tout pourrait être très utile...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
TSA depuis octobre 2019 - QI hétérogène