[Index Santé] Discutons ici du Covid-19 !

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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freeshost
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

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Une des idées est de tracer les personnes à risques ou contrôlées positives.

Mais qu'en est-il du respect de la vie privée ?

L’application de traçage australienne fait débat.
Spoiler : Citation : 
Anouch Seydtaghia
Publié lundi 27 avril 2020 à 18:59
Modifié lundi 27 avril 2020 à 19:01

Plus de 2 millions d’Australiens ont téléchargé l’application mise à disposition dimanche. Des questions se posent sur le respect de la vie privée.

Les applications pour tracer les porteurs du virus se multiplient. Après la Chine, Singapour ou la Corée du Sud – et avant la Suisse, qui pourrait la lancer aux alentours du 11 mai – c’est au tour de l’Australie de proposer son propre programme. Dimanche, le pays a mis à disposition le programme COVIDSafe. Téléchargé par plus de 2 millions de personnes, il suscite plusieurs interrogations, notamment par rapport au respect de la vie privée.

Disponible tant sur iPhone que sur les téléphones tournant sur Android (le système de Google), COVIDSafe doit permettre de détecter, via la technologie sans fil Bluetooth, si une personne est en contact durant au moins quinze minutes à 1,5 mètre avec un porteur du virus. «Plus de personnes téléchargent cette application très importante pour la santé publique, plus elles et leur famille seront en sécurité, plus la communauté sera sûre et plus vite nous pourrons lever les restrictions», a affirmé dimanche le premier ministre, Scott Morrison. L’Australie compte environ 6700 infections au total, dont 16 nouveaux cas enregistrés ce dimanche.

Objectif 40%

Les autorités australiennes estiment que, pour être efficace et casser les chaînes de contamination, l’application devrait être utilisée par au moins 40% de la population. Le pays comptant environ 26 millions d’habitants, cela représenterait 10,4 millions de personnes. Pour l’heure, un cinquième de cet objectif est atteint. A titre de comparaison, Singapour avait lancé il y a plus d’un mois son application TraceTogether, dont s’est largement inspirée l’Australie: ce pays visait un taux d’adoption de 75%, mais seulement un sixième des Singapouriens l’utiliseraient.

Le gouvernement de l’île-continent a donné à plusieurs reprises des garanties sur le respect de la vie privée: les données des utilisateurs seront anonymes et stockées en Australie, elles ne seront utilisées que pour lutter contre le virus et toute personne effaçant l’application verra ses données supprimées du registre central. Une partie des données sont stockées sur le téléphone des participants (durant vingt et un jours), l’autre partie sur un serveur central – cette solution est donc plus centralisée que le projet suisse, et donc a priori moins respectueuse de la vie privée.

Critiques

Les autorités ont publié un premier rapport technique sur l’application, qui n’a pas satisfait l’Australian Privacy Foundation, organisation de défense des libertés individuelles. «Les documents incomplets présentés apportent davantage de questions que de réponses. La confiance du public a davantage été entamée que gagnée. Nous avons besoin d’un audit sur l’impact sur la vie privée, basé sur une large consultation publique et la consultation d’experts», a écrit l’association.

Le code source de COVIDSafe n’a pas encore été publié – ce que de nombreux experts jugent indispensable pour une analyse complète. Et il n’y a pas encore eu de débat au niveau du parlement australien.

Enfin, plusieurs utilisateurs ont remarqué des problèmes techniques sur des iPhone: si ceux-ci sont en mode «économie d’énergie», l’application serait moins efficace. Tant Apple que Google doivent bientôt annoncer des mesures techniques pour le traçage du virus.
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freeshost
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

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Ici, nous parlons des masques, de leur utilisation, de leur fabrication, de leur distribution.

Le port du masque, le poids du regard
Spoiler : Citation : 
Marie-Pierre Genecand
Publié mardi 28 avril 2020 à 13:55
Modifié mardi 28 avril 2020 à 13:56

Maintenant qu’on a bientôt tous le visage coupé à moitié, il s’agit d’exceller dans le langage des yeux, conseille notre chroniqueuse. Qui donne déjà quelques clés…

Vous l’avez aussi remarqué? Les gens qui portent un masque sont souvent fuyants. C’est logique, notez. Même muet, le masque est éloquent. Il dit le danger, la menace, le corps fragile, le corps souffrant. Rappelons que le masque standard est conçu pour protéger l’extérieur et non le porteur. Lors d’une opération, les chirurgiens le mettent pour éviter la propagation de leurs germes en direction des incisions du patient, et non l’inverse. Pas sûr que le message soit passé, car, quand je croise des passants masqués, j’ai plus l’impression qu’ils se barricadent derrière leur mini-muraille qu’ils ont à cœur de me protéger…

Le masque à larme

Bref, le masque n’est pas le propre de l’homme occidental. On le porte comme un regret, une larme. Il va moyen au teint et envoie des signaux mesquins. Pourtant, si l’on retourne tous au travail en train, le rectangle risque de devenir notre quotidien. Il faudra vivre avec, trouver des moyens de rester entier, la moitié du visage en moins.

Déjà, j’espère qu’on pourra porter des masques originaux, comme le très beau spécimen à l’africaine que m’a confectionné mon ami chapelier. Je ne l’ai pas encore inauguré, mais ses motifs façon batik ont déjà conquis mon audience domestique. Quitte à être masqué, autant être stylé, non?

Ensuite, il faudra travailler notre regard. Bien sûr, porter un masque n’empêche pas de parler, la preuve avec nos caissières et caissiers préférés. Mais pour ce qui est du langage muet, une fois le sourire caché, on se sent limité.

Tout peut changer. Les yeux ont leur idiome, suffit de l’étudier. Le site Nospensees.fr parle même de «l’alphabet des pupilles». Quand on est séduit, les pupilles se dilatent. C’est subtil, mais ça fait tout son effet. D’ailleurs, pour jouer de cette séduction, les prostituées de l’Egypte antique se mettaient de la belladone sur les yeux. A creuser. Au contraire, une pupille rétrécie dit la peur ou la colère, voire l’hostilité. Dans ces moments, on aimerait l’option masque intégral…

De l’inconscient au conscient

Le mouvement parle lui aussi. Les yeux bougent vers le haut et la droite? Le cerveau a activé sa mémoire. Les yeux bougent vers le haut et la gauche? Le cerveau a allumé sa créativité. Les yeux grands ouverts racontent l’attention. Plissés et les sourcils froncés, ils témoignent de la méfiance. Fixés au sol, ils transpirent la réflexion… Le plus souvent, tout cela est inconscient. Mais maintenant que notre visage va se dérober à mi-parcours, mieux vaut maîtriser ce discours.
Et pour les personnes spectro-autistes quant au langage non verbal ? :mrgreen:

Entre personnes qui se savent spectro-autistes, ça ne doit pas poser trop de problème en général. :)

Toutefois, pour les personnes spectro-autistes qui regardent la bouche plus que les yeux en général, ça doit changer un peu. :lol:

Ou voir les yeux sans voir la bouche gênerait-il moins ?

En tout cas, pour une personne spectro-autiste qui croise une personne spectro-alliste dans la rue, celle-ci s'attend en général à un court échange de regard. Et elle peut éventuellement mal le prendre si la personne spectro-autiste ne croise pas le regard, ou se retourner en se disant que la personne spectro-autiste porte l'attention de son regard vers quelque chose d'important.

Mais imaginons maintenant que la personne spectro-alliste porte un masque, et que la personne spectro-autiste continue de ne pas regarder la personne dans les yeux. La personnes spectro-alliste, masquée, risque alors non plus de se sentir ignorée mais de se sentir stigmatisée.

En plus de ne pas regarder dans les yeux, la personne spectro-autiste peut parfois marcher à distance, ce qui peut augmenter l'impression pour la personne spectro-alliste masquée d'être stigmatisée. :lol:

Du coup, on peut imaginer qu'une spectro-autiste, consciente de son autisme et des différences de communication quant au niveau du langage non verbal, consciente aussi des processus de stigmatisation et de préjugés, peut se forcer à croiser le regard avec la personne spectro-alliste masquée pour que cette dernière ne se sente pas stigmatisée ou, du moins, n'interprète pas négativement le fait que la personne spectro-autiste ne croise pas le regard. :lol:
Modifié en dernier par freeshost le samedi 2 mai 2020 à 8:00, modifié 1 fois.
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Tugdual
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par Tugdual »

Numéro AlloCOVID :
Extrait :
Les personnes de plus de 15 ans qui pensent avoir été exposées au Coronavirus COVID-19 et ont des symptômes peuvent contacter AlloCOVID au 0 806 800 540 (service gratuit + prix d’un appel) afin de vérifier si elles doivent simplement demeurer vigilantes, programmer une téléconsultation ou appeler le 15.

Elles seront « "mises en relation avec un agent virtuel “intelligent”, capable de synthétiser les informations médicales transmises et de les orienter sur leur susceptibilité d’être atteintes ou non par le COVID-19" ».
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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freeshost
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

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mathieu frank
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par mathieu frank »

freeshost a écrit : mardi 28 avril 2020 à 20:51 Salut, la compagnie spectro-autiste,

Ici, nous parlons des masques, de leur utilisation, de leur fabrication, de leur distribution.

Le port du masque, le poids du regard
Spoiler : Citation : 
Marie-Pierre Genecand
Publié mardi 28 avril 2020 à 13:55
Modifié mardi 28 avril 2020 à 13:56

Maintenant qu’on a bientôt tous le visage coupé à moitié, il s’agit d’exceller dans le langage des yeux, conseille notre chroniqueuse. Qui donne déjà quelques clés…

Vous l’avez aussi remarqué? Les gens qui portent un masque sont souvent fuyants. C’est logique, notez. Même muet, le masque est éloquent. Il dit le danger, la menace, le corps fragile, le corps souffrant. Rappelons que le masque standard est conçu pour protéger l’extérieur et non le porteur. Lors d’une opération, les chirurgiens le mettent pour éviter la propagation de leurs germes en direction des incisions du patient, et non l’inverse. Pas sûr que le message soit passé, car, quand je croise des passants masqués, j’ai plus l’impression qu’ils se barricadent derrière leur mini-muraille qu’ils ont à cœur de me protéger…

Le masque à larme

Bref, le masque n’est pas le propre de l’homme occidental. On le porte comme un regret, une larme. Il va moyen au teint et envoie des signaux mesquins. Pourtant, si l’on retourne tous au travail en train, le rectangle risque de devenir notre quotidien. Il faudra vivre avec, trouver des moyens de rester entier, la moitié du visage en moins.

Déjà, j’espère qu’on pourra porter des masques originaux, comme le très beau spécimen à l’africaine que m’a confectionné mon ami chapelier. Je ne l’ai pas encore inauguré, mais ses motifs façon batik ont déjà conquis mon audience domestique. Quitte à être masqué, autant être stylé, non?

Ensuite, il faudra travailler notre regard. Bien sûr, porter un masque n’empêche pas de parler, la preuve avec nos caissières et caissiers préférés. Mais pour ce qui est du langage muet, une fois le sourire caché, on se sent limité.

Tout peut changer. Les yeux ont leur idiome, suffit de l’étudier. Le site Nospensees.fr parle même de «l’alphabet des pupilles». Quand on est séduit, les pupilles se dilatent. C’est subtil, mais ça fait tout son effet. D’ailleurs, pour jouer de cette séduction, les prostituées de l’Egypte antique se mettaient de la belladone sur les yeux. A creuser. Au contraire, une pupille rétrécie dit la peur ou la colère, voire l’hostilité. Dans ces moments, on aimerait l’option masque intégral…

De l’inconscient au conscient

Le mouvement parle lui aussi. Les yeux bougent vers le haut et la droite? Le cerveau a activé sa mémoire. Les yeux bougent vers le haut et la gauche? Le cerveau a allumé sa créativité. Les yeux grands ouverts racontent l’attention. Plissés et les sourcils froncés, ils témoignent de la méfiance. Fixés au sol, ils transpirent la réflexion… Le plus souvent, tout cela est inconscient. Mais maintenant que notre visage va se dérober à mi-parcours, mieux vaut maîtriser ce discours.
Et pour les personnes spectro-autistes quant au langage non verbal ? :mrgreen:

Entre personnes qui se savent spectro-autistes, ça ne doit pas poser trop de problème en général. :)

Toutefois, pour les personnes spectro-autistes qui regardent la bouche plus que les yeux en général, ça doit changer un peu. :lol:

Ou voir les yeux sans voir la bouche gênerait-il moins ?

En tout cas, pour une personne spectro-autiste qui croise une personne spectro-alliste dans la rue, celle-ci s'attend en général à un court échange de regard. Et elle peut éventuellement mal le prendre si la personne spectro-autiste ne croise pas le regard, ou se retourner en se disant que la personne spectro-autiste porte l'attention de son regard vers quelque chose d'important.

Mais imaginons maintenant que la personne spectro-alliste porte un masque, et que la personne spectro-autiste continue de ne pas regarder la personne dans les yeux. La personnes spectro-alliste, masquée, risque alors non plus de se sentir ignorée mais de se sentir stigmatisée.

En plus de ne pas regarder dans les yeux, la personne spectro-autiste peut parfois marcher à distance, ce qui peut augmenter l'impression pour la personne spectro-alliste masquée d'être stigmatisée. :lol:

Du coup, on peut imaginer qu'une spectro-autiste, consciente de son autisme et des différences de communication quant au niveau du langage non verbal, consciente aussi des processus de stigmatisation et de préjugés, peut se forcer à croiser le regard avec la personne spectro-alliste masquée pour que cette dernière ne se sente pas stigmatisée ou, du moins, n'interprète pas négativement le fait que la personne spectro-autiste ne croise pas le regard. :lol:
mal au crane d un coup :mrgreen:
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par freeshost »

La théorie de l'esprit fait mal à la tête, ouais. :lol: :lol: :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par Tugdual »

Des plans de sources sérieuses sont déjà disponibles ici.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

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Okay, je vais rajouter quelques pdf dans le dossier. :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par freeshost »

Des chercheurs craignent une seconde vague plus mortelle.
Spoiler : Citation : 
Titus Plattner
Créé: 28.04.2020, 12h02

Le relâchement progressif des mesures augmentera le nombre d’infections. Selon les scénarios, la Suisse pourrait compter entre 5000 et 15'000 morts.

La vague qui s’annonce pourrait être beaucoup plus longue et plus haute que celle que la Suisse vient de briser avec des mesures de fermeture drastiques de semi-confinement. Avec l’assouplissement progressif qui a commencé ce lundi 27 avril, le nombre d’infections au nouveau coronavirus va à nouveau augmenter.

Une demi-douzaine d’équipes d’épidémiologistes de haut vol travaillent actuellement à des scénarios à venir pour la Suisse. L’une d’entre elle, composée de chercheurs de l’EPFL et de la John Hopkins University à Baltimore, aux Etats-Unis, a effectué des calculs jusqu’en octobre. Ces scénarios montrent crûment que le plus difficile est peut-être encore à venir.

En fonction des paramètres utilisés, une seconde vague de cas de Covid-19 pourrait connaître un pic en juillet ou en août, poussant le système hospitalier helvétique tout proche de sa limite en lits de soins intensifs. Celle-ci a été augmentée dans l’urgence de 981 à quelques de 2000 lits pour fait face à la crise. A la fin de cette seconde vague, durant laquelle 5 à 6 millions de personnes auront contracté le Covid-19 en Suisse, le comptera entre 15’000 et 21’000 morts liées au nouveau coronavirus.

Ce scénario n’est pas le scénario du pire, loin de là. Il s’agit d’un scénario basé sur une taux de reproduction de la maladie – la valeur R0 – de 1,5 (lignes en bleu sur le graphique). Cela veut dire que chaque malade contaminerait en moyenne une personne et demie. En février, avant que les mesures de confinement et de distanciation sociale n’aient été décidées, chaque personne porteuse du Sars-CoV-2 en infectait presque deux fois plus, avec un R0 de 2,76.

«Un scénario tout à fait réaliste»

Même un scénario un peu plus optimiste, avec un R0 à 1,2, serait brutal. Il impliquerait un très long pic avec quelque 800 personnes en soins intensifs entre juillet et septembre, 5000 à 15’000 morts au total, et 2 à 5 millions de personnes infectées. «Malheureusement, c’est un scénario tout à fait réaliste», indique le professeur Jacques Fellay, de l’EPFL, qui a supervisé l’étude. Le médecin, spécialisé dans les relations entre les maladies infectieuses et la génétique humaine, est membre de Task-force scientifique mise en place par le Conseil fédéral. «Ce n’est pas en n’interdisant que quelques festivals durant l’été qu’on arrivera à maintenir ce R0 sous la barre des 1,2.»

La méthode développée conjointement à l’EPFL et à la John Hopkins University, qui a ceci d’original qu’elle tient compte de la mobilité des personnes et laisse fluctuer légèrement les différents paramètres, doit être prise très au sérieux.

En charge des calculs, Joseph Lemaitre passe ses nuits à effectuer et présenter des projections réservées aux décideurs de nombreux gouvernements dans le monde. Le gouverneur de Californie s’est appuyé sur ces modèles et en a même montré certains extraits lors de conférences de presse. «En Suisse, les décideurs sont beaucoup moins réceptifs à l'égard des calculs des épidémiologistes», constate Joseph Lemaitre.

Après le confinement, les différences régionales seront également beaucoup moins prononcées, explique le professeur Fellay: «Le virus est désormais distribué dans tous les cantons.» Il y aura toujours de nouveaux foyers en Suisse, ce qui pourrait même conduire à des mesures confinements localisées, à l'échelle d'une ville ou d'une petite région.

__________


Le professeur à l’EPFL Jacques Fellay explique pourquoi il va falloir apprendre à «danser» avec le virus.

Professeur Jacques Fellay, à quoi servent ces projections?

Si le modèle mathématique et statistique est suffisamment proche de la réalité telle qu'on l'a observée dans le passé, on peut l'utiliser pour tenter d’anticiper ce qui risque d'arriver dans jours et les semaines qui viennent.

L’Office fédéral de la santé publique refuse d’évoquer de tels modèles... Ils seraient trop incertains.

Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles. Ce ne sont pas des boules de cristal qui nous permettent de prédire l'avenir, mais simplement des outils qui nous permettent de mieux anticiper. Celui qui veut y lire une prévision fiable du futur se trompe. Mais ce serait une erreur d’ignorer complètement ce que ces modèles peuvent nous apprendre au niveau des scénarios possibles. On naviguerait à vue avec les données du quotidien.

Lorsque vous échangez entre épidémiologistes au sein de la Task-Force scientifique, vous arrivez plus ou moins tous à la même conclusion. Avec un risque de rebond au milieu de l'été.

Oui, nos résultats sont remarquablement concordants. Tous les groupes qui font de la modélisation de l'épidémie en Suisse arrivent à des conclusions très proches les unes des autres. La grande inconnue, évidemment, c’est l’effet du relâchement progressif des mesures actuellement en place.

Même votre scénario le plus optimiste, le nombre de malades en soins intensifs et de morts reste inquiétant...

Dès qu’on relâche un tout petit peu la pression comme depuis ce début de semaine, l'épidémie peut se remettre à circuler dans la population de manière plus soutenue. Il faut donc impérativement accompagner ce déconfinement progressif par toutes sortes d'autres mesures qui empêcheront au virus de reprendre le dessus. Et c'est ce jeu de cache-cache qu'il va falloir apprendre à maîtriser. On va dans l'inconnu. L’expérience et peut-être des erreurs nous permettront de savoir si on en fait trop, trop vite, ou si on peut se permettre de continuer à relâcher petit à petit la pression.

Mais quoi qu'il arrive vous comptez avec un nouveau rebond du nombre d'hospitalisations.

Alors ça ne sera pas forcément sous la forme d’une vague. Cela pourrait être une sorte de continuation à bas bruit plutôt qu'un franc rebond. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'une vaste majorité de la population n'a pas encore été infectée et n’est pas immunisée contre ce nouveau virus. Donc si on revient au mode de vie d’avant, l'épidémie va très rapidement nous submerger. Il va falloir continuer à garder une certaine distance, que ce soit en restant à plus de deux mètres des autres, ou avec des masques. Les technologies nous permettront aussi de détecter les cas de plus vite, tester plus vite et isoler les gens qui sont avérés malades plus efficacement.

Votre modèle tient compte de la mobilité entre les régions... La première vague a plus touché les cantons latins. Est-ce que cela va s'égaliser et qu'il y aura aussi davantage de cas en Suisse alémanique?

Au début, les cantons latins et Bâle ont été davantage touchés du fait de leur proximité avec les foyers en Lombardie et l’Est de la France. Mais l’épidémie est aujourd’hui présente partout en Suisse. Le nombre de cas à venir devrait être assez équilibré entre les différentes régions du pays.

Ceux qui pensent que le 11 mai, on rouvre et que tout [est] derrière, ils se trompent?

Il n'y a aucun doute là dessus: nous sommes partis pour des mois de lutte. L’un de mes collègues américains a utilisé l’image du marteau et de la danse pour décrire notre réponse au virus. D’abord le marteau, lorsque la plupart des Etats ont décidé un confinement pour stopper la propagation qui était trop massive et qui allait submerger le système de santé. Ça a été une réussite. Nous sommes dans une bien meilleure position qu'il y a un mois et demi. Maintenant, c'est la danse: on va essayer de faire redémarrer la société, l'économie, les relations humaines. Mais tout en étant confronté avec un virus qui profitera de la moindre de nos faiblesses. Et il est possible que l’on doive à nouveau resserrer les mesures parce que le virus a trop profité de la liberté qu’on lui donne..

D'autres lockdown seraient tout à fait envisageables en Suisse...

Ce n'est pas exclu. On espère juste que ce ne sera pas un confinement généralisé tel que celui qui a dû être utilisé dans cette première phase.

Confiner uniquement les personnes à risque?

Ce serait éthiquement inacceptable, socialement pas tenable à moyen terme. On ne peut pas dire à toutes les personnes de plus de 65 ans de rester enfermées dans leur chambre. Ce serait accepter la ségrégation d’une classe entière de la société. Une sorte d'assignation à résidence pour les 12, 18 ou 24 mois à venir.

À moins que l’on ait un vaccin plus tôt?

Au niveau mondial, plus de 100 projets de vaccin sont en développement. Certains ont même commencé à être testés. Les choses vont très vite, mais il faut être conscient que s’il y en a un qui fonctionne d'ici 12 à 18 mois, on pourra tous être très heureux.

Un vaccin dans 12 à 18 mois, pas avant?

C'est la version optimiste. Le pessimisme serait de dire que nous n’aurons jamais de vaccin. Il y a des pathogènes, comme le HIV ou la tuberculose, contre lesquels on n'a toujours pas réussi à fabriquer de vaccin. Et rien ne garantit qu'on sera capable de faire un vaccin sûr et efficace contre le coronavirus dans les 2 à 3 ans . Mais j’ai bon espoir parce que la communauté scientifique et toute l'industrie pharmaceutique travaillent comme jamais dans cette direction.

Donc, on va danser avec ce virus pendant une année. Si ce n'est pas plusieurs années?

Ça, c'est d'un des scénarios crédibles. Avec le vaccin, ce serait évidemment la sortie de crise. Si le vaccin, de nouveau, est sûr et efficace. Dans l'intervalle, il pourrait y avoir des étapes importantes, même si elles sont moins définitives. Par exemple le développement de certains types de médicaments qui pourraient avoir un effet préventif. Dans l'arsenal de médicaments en train d’être développé il y a par exemple des anticorps monoclonaux. Ils pourraient être utilisés pour donner une immunité transitoire, en tout cas aux personnes à risque. Il s’agirait d’une injection d'anticorps tous les deux ou trois mois. Après, si chaque dose coûte 5000 francs, ce sera un autre problème.

Mais c'est une médecine de riches?

À la fin, ce sera une décision politique. Dans un contexte où les gouvernements et l’économie perdent des centaines de milliards de dollars, je ne sais pas ce que ça veut dire, une médecine de riches. Peut être vaudra-t-il la peine d’investir massivement dans un traitement si, finalement, l'économie s'en sort une année plus tôt.
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par freeshost »

Germany's Covid-19 expert: 'For many, I'm the evil guy crippling the economy'.
Spoiler : Quotation : 
Laura Spinney
Sun 26 Apr 2020 12.00 BST
Last modified on Tue 28 Apr 2020 18.47 BST

Germany’s leading coronavirus expert Christian Drosten on Merkel’s leadership, the UK response and the ‘prevention paradox’

Christian Drosten, who directs the Institute of Virology at the Charité Hospital in Berlin, was one of those who identified the Sars virus in 2003. As the head of the German public health institute’s reference lab on coronaviruses, he has become the government’s go-to expert on the related virus causing the current pandemic.

In an exclusive interview, Drosten admits he fears a second deadly wave of the virus. He explains why Angela Merkel has an advantage over other world leaders – and why the “prevention paradox” keeps him awake at night.

Q: Germany will start to lift its lockdown gradually from Monday. What happens next?

A: At the moment, we are seeing half-empty ICUs in Germany. This is because we started diagnostics early and on a broad scale, and we stopped the epidemic – that is, we brought the reproduction number [a key measure of the spread of the virus] below 1. Now, what I call the “prevention paradox” has set in. People are claiming we over-reacted, there is political and economic pressure to return to normal. The federal plan is to lift lockdown slightly, but because the German states, or Länder, set their own rules, I fear we’re going to see a lot of creativity in the interpretation of that plan. I worry that the reproduction number will start to climb again, and we will have a second wave.

Q: If the lockdown were kept in place longer, could the disease be eradicated?

A: There is a group of modellers in Germany who suggest that by prolonging lockdown here for another few weeks, we could really suppress virus circulation to a considerable degree – bringing the reproduction number below 0.2. I tend to support them but I haven’t completely made up my mind. The reproduction number is just an average, an indication. It doesn’t tell you about pockets of high prevalence such as senior citizens’ homes, where it will take longer to eradicate the disease, and from where we could see a rapid resurgence even if lockdown were extended.

Q: If there were such a resurgence, could it be contained?

A: Yes, but it can’t happen based on human contact-tracing alone. We now have evidence that almost half of infection events happen before the person passing on the infection develops symptoms – and people are infectious starting two days prior to that. That means that human contact-tracers working with patients to identify those they’ve been exposed to are in a race against time. They need help to catch all those potentially exposed as quickly as possible – and that will require electronic contact-tracing.

Q: How close we are to achieving herd immunity?

A: To achieve herd immunity we need 60-70% of the population to carry antibodies to the virus. The results of antibody tests suggest that in Europe and the US, in general, we are in the low single digits, but the tests are not reliable – all of them have problems with false positives – and herd immunity is also not the whole story. It assumes complete mixing of the population, but there are reasons – in part to do with the social networks people form – why the whole population may not be available for infection at any given time. Networks shift, and new people are exposed to the virus. Such effects can drive waves of infection. Another factor that could impact herd immunity is whether other coronaviruses – those that cause the common cold, for example – offer protection to this one. We don’t know, but it’s possible.

Q: Should all countries be testing everybody?

A: I’m not sure. Even in Germany, with our huge testing capacity, and most of it directed to people reporting symptoms, we have not had a positivity rate above 8%. So I think targeted testing might be best, for people who are really vulnerable – staff in hospitals and care homes, for example. This is not fully in place even in Germany, though we’re moving towards it. The other target should be patients in the first week of symptoms, especially elderly patients who tend to come to hospital too late at the moment – when their lips are already blue and they need intubation. And we need some kind of sentinel surveillance system, to sample the population regularly and follow the development of the reproduction number.

Q: What is known about the seasonality of the virus?

A: Not a lot. The Harvard modelling group led by Marc Lipsitch has suggested that transmission might slow over the summer, but that it will be a small effect. I don’t have better data.

Q: Can we say for sure that the pandemic started in China?

I think so. On the other hand, I don’t assume that it started at the food market in Wuhan. It is more likely to have started where the animal – the intermediate host – was bred.

Q: What do we know about that intermediate host – is it the “poor pangolin”, as it’s come to be known?

A: I don’t see any reason to assume that the virus passed through pangolins on its way to humans. There is an interesting piece of information from the old Sars literature. That virus was found in civet cats, but also in raccoon dogs – something the media overlooked. Raccoon dogs are a massive industry in China, where they are bred on farms and caught in the wild for their fur. If somebody gave me a few hundred thousand bucks and free access to China to find the source of the virus, I would look in places where raccoon dogs are bred.

Q: Will it be useful to identify patient zero – the first human to have been infected with this virus?

A: No. Patient zero is almost certain to have acquired a virus that is very similar to some of the first sequenced viruses, so it wouldn’t help us solve our current problem. I don’t think you could even argue that it would help us prevent future coronavirus pandemics, because humanity will be immune to the next Sars-related coronavirus, having been exposed to this one. Other coronaviruses could pose a threat – a prime candidate is the Middle East respiratory syndrome (Mers) virus – but to understand that threat we have to study how Mers viruses are evolving in camels in the Middle East.

Q: Are human activities responsible for the spillover of coronaviruses from animals into people?

Coronaviruses are prone to switch hosts when there is opportunity, and we create such opportunities through our non-natural use of animals – livestock. Livestock animals are exposed to wildlife, they are kept in large groups that can amplify the virus, and humans have intense contact with them – for example through the consumption of meat – so they certainly represent a possible trajectory of emergence for coronaviruses. Camels count as livestock in the Middle East, and they are the host of the Mers virus as well as human coronavirus 229E – which is one cause of the common cold – while cattle were the original hosts for coronavirus OC43, which is another.

Q: Flu has always been thought to pose the greatest pandemic risk. Is that still the case?

A: Certainly, but we can’t rule out another coronavirus pandemic. After the first Ebola outbreak, in 1976, people thought it would never come back again, but it took less than 20 years to do so.

Q: Is all the science being done around this coronavirus good science?

A: No! Early on, in February, there were many interesting preprints [scientific papers that have not yet been peer-reviewed] around. Now you can read through 50 before you find something that’s actually solid and interesting. A lot of research resources are being wasted.

Q: Angela Merkel has been praised for her leadership during this crisis. What makes her a good leader?

She’s extremely well-informed. It helps that she’s a scientist and can handle numbers. But I think it mainly comes down to her character – her thoughtfulness and ability to reassure. Maybe one of the distinguishing features of a good leader is that they are not using this present situation as a political opportunity. They know how counterproductive that would be.

Q: From where you stand, how is the UK handling the situation?

A: It’s clear that testing was implemented a little bit too late in the UK. Public Health England was in a position to diagnose the disease very early on – we worked with them to make the diagnostic test – but rollout in Germany was driven in part by market forces, which made it fast, and that wasn’t the case in the UK. Now, though, I have the impression that the UK is really gaining momentum in this regard, and that it is coordinating testing efforts better than Germany.

Q: What keeps you awake at night?

A: In Germany, people see that the hospitals are not overwhelmed, and they don’t understand why their shops have to shut. They only look at what’s happening here, not at the situation in, say, New York or Spain. This is the prevention paradox, and for many Germans I’m the evil guy who is crippling the economy. I get death threats, which I pass on to the police. More worrying to me are the other emails, the ones from people who say they have three kids and they’re worried about the future. It’s not my fault, but those ones keep me awake at night.
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freeshost
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par freeshost »

Un syndrome peut-être lié au Covid-19 frappe des enfants au Royaume-Uni.
Spoiler : Citation : 
Olivier Bot

Créé: 28.04.2020, 23h03

Une vingtaine de cas ont été recensés au Royaume-Uni. Le service national de santé (NHS) a alerté les médecins.-

«Un nouveau syndrome grave lié au coronavirus frappe les enfants dans tout le Royaume-Uni», met en garde le Service de santé britannique (NHS) dans son bulletin, le «Health Service Journal». Cette alerte transmise aux médecins du Royaume fait suite à l'enregistrement d'une augmentation du nombre de cas cliniques graves au cours des dernières semaines.

«Au cours des trois dernières semaines, il y a eu une augmentation du nombre d'enfants de tous âges présentant un état inflammatoire multi-systémique nécessitant des soins intensifs à Londres et dans d'autres régions du Royaume-Uni», stipule un rapport cité par le bulletin médical. Il y a donc une «inquiétude croissante qu'un syndrome inflammatoire lié au Covid-19 émerge chez les enfants au Royaume-Uni, ou qu'il puisse y avoir un autre pathogène infectieux, non encore identifié, associé à ces cas», poursuit cet article.

Le syndrome, qui n'a pas encore été nommé, peut provoquer plusieurs symptômes désagréables, notamment des douleurs abdominales et une inflammation cardiaque. Les cas ont en commun les caractéristiques du syndrome de choc toxique et de la maladie de Kawasaki atypique, avec des paramètres sanguins correspondant à un Covid-19 grave chez les enfants. La pandémie de coronavirus «ouvre la voie à une augmentation des superbactéries», avertit un scientifique. «Cela a été observé chez des enfants dont l'infection par le Covid-19 a été confirmée ainsi que chez des enfants testés négatif. Des preuves sérologiques d'une possible infection antérieure par le Covid-19 ont également été observées.»

La BBC cite le Dr Nazima Pathan, consultante en soins intensifs pédiatriques à Cambridge, indiquant que des collègues en Espagne et en Italie avaient signalé des cas similaires. Certains des enfants se sont présentés avec une maladie de type choc septique et des éruptions cutanées – le genre de présentation que l'on s'attendrait à voir dans le syndrome de choc toxique et la maladie de Kawasaki (qui affecte les vaisseaux sanguins et le cœur). Dans l'ensemble, les enfants semblent plus résistants à une infection pulmonaire grave suite à une exposition à un coronavirus, et le nombre d'admissions dans les unités de soins intensifs est relativement faible.

Le service de santé britannique a indiqué en effet qu'il connaissait moins de 20 cas de ce type dans le pays où une association a été constatée par les cliniciens. Les enquêtes vont se poursuivre, mais aucun lien n'a encore été établi, a déclaré un porte-parole.

Le Royal College of Paediatrics and Child Health (RCPCH) a estimé que les parents devraient être rassurés par cette situation, mais que s'ils sont préoccupés par la santé de leurs enfants pour quelque raison que ce soit, ils doivent demander l'aide d'un professionnel de la santé.

Par ailleurs, les données disponibles à ce jour suggèrent que, bien que les enfants développent le Covid-19, très peu d'entre eux présentent des symptômes graves, même s'ils ont un problème de santé sous-jacent.
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par EnHans »

Alain Damasio

«On vit en démocrature, il faut quand même le réaliser ! Aucune des décisions prises sur cette pandémie n’a respecté la moindre ébauche de débat démocratique. On subit les choix d’un Prince aux yeux crevés. Le seul levier qu’ils actionnent est la peur.

En valorisant spécieusement le total cumulé des morts, on construit un storytelling de l’anxiété, voire de la panique : « Oh la la, tu te rends compte, 20 000 morts ! », comme s’ils avaient péri sous une bombe en une nuit ! Si tu ancres jour après jour ce récit d’une catastrophe croissante, tu inclines les citoyens à chercher fébrilement un pôle de réassurance, qui ne peut alors être que le gouvernement, sorte de père/mère de la Nation.

J’ai des amis qui ne sortent plus depuis un mois. Pas une fois ! De quoi ont-ils peur exactement ? De mourir ? De souffrir ? De la maladie ? De contaminer les autres ? Est-ce qu’ils savent que vivre est une maladie mortelle ? Que le risque est consubstantiel à la fragilité magnifique du vivant ? C’est le fond ontologique du problème. Tout ce qui conjure le rapport à la mort est vécu comme désirable. On peut applaudir des lois incroyablement liberticides si elles prétendent sécuriser notre rapport à la mort. Un copain m’a même dit : « On sera bien content d’êtres libres, tiens, quand on sera mort ! » Pour lui, ça absout les pires lois d’avance. Pour moi, il ne voit pas qu’on est déjà mort si l’on raisonne comme ça. Mort-vivant, oui. Zombie quoi !

Je reviens à l’analyse si forte de Foucault sur le terrorisme, dans un texte de 1977 : pourquoi l’État surréagit-il face au terrorisme, se demandait-il, alors que le terrorisme fait en réalité extrêmement peu de morts ? Foucault répond que l’État se doit d’apparaître comme le garant de notre sécurité existentielle. C’est ce pacte de sécurité qui fait qu’on en accepte les disciplines et le contrôle. Il doit nous garantir que rien ne viendra déchirer la trame ordinaire de nos existences protégées.

Un ordre légal n’est pas forcément légitime. C’est la clé de la désobéissance civile, qui vaut en crise sanitaire comme sous attentat terroriste. On n’a pas à obéir à l’aberrant, voilà, c’est tout. L’État pratique une infantilisation extraordinaire qu’on doit absolument refuser.

En Allemagne, on prend les citoyens pour ce qu’ils sont : des adultes. La confiance qu’on leur fait suscite une solidarité sociale des comportements, pas des soubresauts de moutons rétifs.

on est très proche des effets d’une grève générale. Le confinement a réussi ce qu’aucune lutte écologique, aucune lutte sociale n’avait fait depuis cinquante ans. Le virus a stoppé l’économie pendant trois mois. Et il n’y a aucune raison de redémarrer comme avant. On a trop appris. On voit trop ce que ça apporte, de stopper cette course en avant, cette frénésie d’activités, la consommation mécanique, ce que ça ouvre en possibilités, en disponibilités.

Pour le déconfinement, je rêve d’une chose simple : un vrai carnaval des fous, comme au Moyen-Âge, qui renverse nos rois de pacotille. Un carnaval immense, dès le 12 mai. Avec des masques fabriqués, artisanaux, inventifs, et ce mot de désordre : « Stop ! On ne reprend pas les choses comme avant ! On ne reprend pas ce monde tel qu’il est. Gardez-le, ce monde du burn-out, de l’exploitation de tous par tous, du pillage généralisé du vivant ! Halte-là ! On ne reprend aucun de vos produits : ils sont périmés ! »

https://reporterre.net/Alain-Damasio-Po ... TJGgNS_AKk
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par Tugdual »

TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par Tugdual »

Pour les télé-travailleurs qui ont la télé :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: Discutons ici du Covid-19 !

Message par Tugdual »

Des masques grand public à prix coûtant :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).