préparation et récupération / contact social

[daphnée]

Par curiosité, de combien de temps de récupération avec vous besoin après une interaction sociale ?

J'avais lu dans un livre (je ne sais pas ce que cela vaut) une estimation de ce temps mais je ne me souviens plus ce que c'était (il me semble que l'auteur disait "autant de temps de récupération que le temps de l'interaction sociale" ou même le double du temps de récupération comparé au temps passé avec l'autre personne... Tiens il me semble que c'était de Tony Attwood, mais pas sûre du tout. A savoir que le seul livre que j'ai lu de lui est "Le syndrome d'asperger et l'autisme de haut niveau".

Cela doit quand même dépendre des personnes (personne concernée, personne avec qui on est en contact) ainsi que du contexte (contexte sensoriel comme le bruit, fatigue de la personne concernée, interaction directe en face à face ou à distance par téléphone...).

Vous pouvez-donc, si vous y arrivez, me donner un ordre d'idée "en moyenne", du temps de récupération (estimé par rapport à la durée de l'interaction, à moins que vous ayez une autre idée ou formule mathématique ) ou si quelqu'un a lu la même chose que moi, peut-être se souvient-il avec exactitude de ce que j'ai lu .

Deuxième question : que vivez-vous pendant ce temps de récupération, que ressentez-vous, à quoi pensez-vous, ou que faites-vous ?

On pourrait également se poser les questions suivantes:
- quel est le temps de préparation dont vous avez besoin avant une interaction sociale ?
- comment cela se manifeste t-il ?

[Dori]

Je crois que je récupère cette vie-ci d'une vie antérieure.

C'est difficile à quantifier.

Je reste seule dans ma chambre, je sieste, j'écris, le lis, je bulle, j'écoute la même musique en boucle,... pourvu que je sois seule. Cela peut durer des heures ou 1 mois comme ce confinement.

Le temps de préparation à l'interaction dépend de l'importance que je lui accorde. J'ai observé que si je me préparais trop longtemps à l'avance je peux anticiper négativement et si pas assez de temps, c'est la panique. J'essaie de trouver un bon calibrage qui me permette de respirer et me calmer avant. C'est juste ce centrage qui importe et détermine la suite.

[pimpoline]

Excellent le coup de la vie antérieure! Je porte peut-être aussi une fatigue liée à une autre vie où j'aurais dilapidé toutes mes cuillères!

Edit: je m'aperçois que je n'ai officiellement pas le droit d'intervenir dans cette section.

[daphnée]

Je crois que je récupère cette vie-ci d'une vie antérieure.

Alors là... cette blague mérite une médaille d'or
Merci Dori pour ce témoignage, et intéressant l'histoire du calibrage.

Merci aussi Pimpoline.

L'anticipation pourrait-elle être l'absence d'activité justement : le fait de se priver de faire des choses habituelles pour se préparer à avoir l'énergie nécessaire de faire autre chose après ? Est-ce qu'elle peut se manifester comme une sorte de blocage (sans forcément ressentir d'angoisse) ?

[Clovis]

Je doute que ce soit une science exacte...

Quand je rentre du travail il me faut bien deux heures avant de me sentir un tant soit peu opérationnel mais l'expérience montre que ça ne veut pas dire que j'aurais totalement récupéré.

Souvent dans ma vie je me suis demandé pourquoi je pouvais arriver de temps en temps à être très efficace sur une journée - en réalisant par exemples en une fois diverses tâches administratives, etc. auxquelles je me préparais parfois depuis des mois - mais que j'étais incapable de créer une dynamique à partir de ces succès : il me fallait des jours pour être à nouveau capable de passer à l'action.

Aujourd'hui c'est un peu différent puisque j'ai un rythme très régulier avec le travail et les corvées habituelles que j'arrive tant bien que mal à tenir mais qui ne me laisse pas vraiment de force pour ce qui sort de l'ordinaire (avant le confinement j'essayais de planifier d'aller chez un opticien depuis des mois...).

Comment je récupère ? Je suppose que ça dépend déjà de l'état dans lequel je me trouve, si je suis seul... L'autre jour j'ai passé une heure prostré sous ma couette en agitant frénétiquement un pied avant de pouvoir me lever...

Quand je rentre des courses je peux passer un long moment assis, idéalement sous un plaid, à "regarder dans le vide" ou à détailler mon environnement comme si je ne l'avais jamais vu. A minima je tourne au ralenti : je crois que défaire mes lacets et ôter mes chaussures peut me prendre plusieurs minutes.

Quand je rentre du travail et jusqu'au retour de ma femme c'est presque un rituel : je m'occupe de mon centre d'intérêt dès que j'arrive. Au bout d'environ 2 heures j'arrive à m'occuper de la lessive si besoin, je prépare mes vêtements pour le lendemain puis je vais cuisiner.

[daphnée]

Je doute que ce soit une science exacte...

Quand je rentre du travail il me faut bien deux heures avant de me sentir un tant soit peu opérationnel mais l'expérience montre que ça ne veut pas dire que j'aurais totalement récupéré.

Souvent dans ma vie je me suis demandé pourquoi je pouvais arriver de temps en temps à être très efficace sur une journée - en réalisant par exemples en une fois diverses tâches administratives, etc. auxquelles je me préparais parfois depuis des mois - mais que j'étais incapable de créer une dynamique à partir de ces succès : il me fallait des jours pour être à nouveau capable de passer à l'action.

Aujourd'hui c'est un peu différent puisque j'ai un rythme très régulier avec le travail et les corvées habituelles que j'arrive tant bien que mal à tenir mais qui ne me laisse pas vraiment de force pour ce qui sort de l'ordinaire (avant le confinement j'essayais de planifier d'aller chez un opticien depuis des mois...).

Comment je récupère ? Je suppose que ça dépend déjà de l'état dans lequel je me trouve, si je suis seul... L'autre jour j'ai passé une heure prostré sous ma couette en agitant frénétiquement un pied avant de pouvoir me lever...

Quand je rentre des courses je peux passer un long moment assis, idéalement sous un plaid, à "regarder dans le vide" ou à détailler mon environnement comme si je ne l'avais jamais vu. A minima je tourne au ralenti : je crois que défaire mes lacets et ôter mes chaussures peut me prendre plusieurs minutes.

Quand je rentre du travail et jusqu'au retour de ma femme c'est presque un rituel : je m'occupe de mon centre d'intérêt dès que j'arrive. Au bout d'environ 2 heures j'arrive à m'occuper de la lessive si besoin, je prépare mes vêtements pour le lendemain puis je vais cuisiner.

Merci beaucoup pour ton témoignage C'est très gentil à toi. Je me reconnais dans presque tout ce que tu dis, à deux détails près.

[Dehlynah]

mmm c'est très très variable selon le lieu, le temps, la nature de l'interaction -RV médical, selon le médecin aussi plus ou moins bienveillant, et comment ça se passe- rencontre avec quelqu'un que j'apprécie vraiment, ou pas, transports en commun, mon degré de fatigue à ce moment - en général j'essaie de faire une sieste AVANT - pour ça que j'essaie de caser un RV max une fois tous les deux jours, j'ai vraiment besoin de jours " off" sans interactions extérieures - vu que j'ai mes enfants, et que ça me prend ( et me donne aussi quand même parfois mais en ce moment vu nos relations houleuses ça m'en prend beaucoup) de l'énergie pour m'occuper d'eux, une neuro- psy m'avait conseillée de prendre 24h seule pour moi dans le mois - depuis que je suis séparée, j'ai un week end sur deux, j'attends ce moment comme le Graal, et souvent je n'ai plus d'énergie pour en profiter vraiment justement - bref je rame...
Dans la même veine que Dori, j'ai l'impression que je vais passer le reste de ma vie à récupérer de la première partie (encore que je ne pensais pas pouvoir vivre jusqu'à 40, si j'arrive à 60 ce sera déjà pas mal), enfin récupérer, c'est un bien grand mot, survivre à ma vie (plutôt - trop - mouvementée) de 0 à 40...

[daphnée]

D'accord je vois. Tu as de la chance de réussir à te reposer (faire des siestes), en journée. Ca demande de se détendre un peu.

Etonnant le lien entre la fatigue et le fait de s'entendre avec les personnes, je n'aurais pas vu ça comme ça.
Par exemple, avec une personne avec qui tu t'entends, l'interaction peut plus ou moins bien se passer.
Idem avec une personne avec qui tu ne t'entends pas...
Mais bon, globalement, je vois pourquoi

[Dehlynah]

Ben oui ça me semble logique, si l'interaction est fluide,secure surtout, on perd moins d'énergie(dernièrement j'ai coupé les ponts avec des personnes avec lesquelles je ne me sentais pas en sécurité affective, j'ai essayé d'être attentive à mon ressenti pendant, après l'échange...C'est très clair au final, s'en tenir au ressenti profond, laisser les raisonnements qui contrent le ressenti, donc attention, on peut en apparence tout à fait "s'entendre" avec une personne mais ne pas se sentir en sécurité, tu vois? )
Pour la sieste, je suis en arrêt maladie justement pour récupérer, mais quand je bossais je rentrais chez moi pour dormir entre midi et deux, je peux faire des microsiestes, j'ai des "trucs" bien particuliers pour décrocher (l'idée étant d'arrêter le mental),c'est vital pour moi si j'ai mal ou pas assez dormi, ce qui est souvent le cas, là je teste les dosages de Tercian et en // je prends des ampoules de lithium et du magnésium ...J'essaie le soir de faire des postures de yoga appelant la détente, la tortue (kurmasan) par ex. Avec des souffles très lents (style carré 4/4/4/4)

[daphnée]

Ben oui ça me semble logique, si l'interaction est fluide,secure surtout, on perd moins d'énergie(dernièrement j'ai coupé les ponts avec des personnes avec lesquelles je ne me sentais pas en sécurité affective, j'ai essayé d'être attentive à mon ressenti pendant, après l'échange...C'est très clair au final, s'en tenir au ressenti profond, laisser les raisonnements qui contrent le ressenti, donc attention, on peut en apparence tout à fait "s'entendre" avec une personne mais ne pas se sentir en sécurité, tu vois? )

Alors oui, je crois voir ce que tu dis.
Par contre, je pense que je le vis différemment. J'ai un trouble anxieux généralisé, et d'une manière générale, chaque chose de la vie m'angoisse, et chaque relation qui se tisse aussi (amicale ou amoureuse). Il n'y a qu'avec ma famille que je comprends réellement le mot "sécure" . Et aussi avec mon copain, mais à 90% on va dire ... Avec des très bonnes amies, ça va aussi. Un peu moins encore, mais ça va.
J'ai eu un sentiment insécure avec une amie à un moment donné et ça s'est apaisé petit à petit.
Mais en fait, je ne sais pas si je définis bien ce côté sécure.

Super, tu as pleins de techniques de relaxation !

[freeshost]

Ouais, ça varie selon plein de facteurs :

- si l'interaction sociale s'est bien passée,
- ou s'il y a eu tension (avec diverses causes possibles),
- si elle pose des questions nouvelles,
- si elle a eu lieu dans un environnement bruyant,
- s'il y a eu des impressions d'incompréhension,
- s'il y a un manque de sommeil au préalable,
- si elle a duré longtemps,
- si elle a demandé beaucoup d'adaptation en continu,
- s'il y a eu plein d'imprévus,
- etc.

Pour me reposer, rien de tel qu'aller chez moi au lit, store fermé pour ne pas laisser entrer la lumière (cette inhibitrice de la production de mélatonine), habillé légèrement, emmitouflé.

Selon l'heure à laquelle je rentre, il m'arrive de ne pas manger avant d'aller au lit.

Autres trucs, à faire régulièrement :

- récapituler les situations problématiques, les analyser, chercher des solutions, des adaptations, chercher à comprendre, faire des recherches, etc.,
- notamment identifier (si on n'a pas encore identifié) les facteurs qui favorisent la fatigue, dans l'idée ensuite de modifier ces paramètres,
- des exercices de respiration chez moi, seul, dans le calme, sûr de ne pas être interrompu (il est relativement rare que des personnes viennent sonner chez moi ),
- lire ou regarder des choses drôles (des bandes dessinées drôles, des humoristes, etc.), rire.

On peut aussi éventuellement trouver des morceaux audio qui nous détendent.

Certaines se détendent plus en faisant des activités physiques ou en allant marcher sans pression dans la forêt, en montagne, au bord des lacs, là où il n'y a pas foule, là où le temps ne presse pas.

Truc : si tu arrives à te libérer de la dictature de l'action à plein temps, tu as plus de temps à t'octroyer pour te reposer (repos = ne rien faire, ne pas réfléchir, pas d'écran, pas de musique, pas de lecture, pas de soucis, rien de complexe, se concentrer sur rien du tout, ou juste sur sa respiration ; pour les vidéos et bandes dessinées marrantes, je mets ça dans "loisirs").

[daphnée]

J'approuve tes listes

Et j'approuve l'idée de se décontracter.

Oui peut-être qu'un jour j'essaierai le temps partiel^^