Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
freeshost a écrit : ↑mardi 25 février 2020 à 10:02
Pour rigoler, regarder la bande dessinée Les profs.
Pour rigoler, je préfère écouter le ministre... Dans la représentation caricaturale qu'il a des profs, la réalité dépasse la fiction. Et de loin.
Après, il ne faut pas que je l'écoute trop longtemps, parce que je suis vite dans une rage folle...
(Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la rage : c'est pareil avec le prof bashing, habitude prise par plusieurs ministres successifs et qui n'a d'autre but au final que de mener à la fin d'un enseignement public de qualité. Ce n'est pas pour rien qu'on fait face à une crise de recrutement jamais connue auparavant.)
Hurricane a écrit : ↑dimanche 23 février 2020 à 19:03
Ce sujet tombe à pique ! Je me pose beaucoup de questions sur le metier de prof que j'envisage : comment faire si j'ai une crise en plein cours ? Si je deviens non verbal ? C'est déjà arrivé à certain.e.s ?
Je ne suis pas diagnostiquée, mais je peux confirmer les propos tenus auparavant (j'enseigne en collège) : l'an dernier, j'avais une classe de 5e avec laquelle ça se passait mal - je ne les avais pas à des horaires faciles non plus, par exemple, les deux dernières heures de l'après-midi le vendredi, mais l'ambiance de manière générale n'était pas bonne et s'est dégradée au fil de l'année, il y avait des élèves contestataires y compris parmi les élèves arrivant à bien suivre, j'étais pour eux à la fois trop autoritaire et pas assez, mais bon, c'était quand même le bordel, bref -.
Un vendredi, vers le mois d'avril, j'ai complètement craqué : la mauvaise foi de certains se cherchant des excuses pour ne pas travailler, le bruit, la fatigue (tout est décuplé au niveau des sons quand je suis très fatiguée et stressée)... j'ai fondu en larmes, ai laissé la classe sous la surveillance de l'AVS d'une élève, suis descendue voir la principale en disant que là je ne pouvais plus - j'ai dit que j'avais une migraine, je ne sais pas si ça en était vraiment une, mais ça cognait fort et je ne supportais plus ni les lumières ni le bruit, comme une forme de surcharge sensorielle. Je suis restée à l'infirmerie près d'une heure, avant de repartir chez moi -.
Inutile de dire que la semaine d'après, à part pour quelques élèves avec lesquels ça s'était toujours bien passé, ça n'a en rien amélioré la relation avec la classe, c'était même pire...
J'ai fini l'année en arrêt maladie... - mais bon, cela fait 5 ans que j'essaye et persévère dans ce boulot, j'ai décidé d'arrêter les frais et de changer de voie -.
A noter aussi, comme le souligne mrl, que ce métier est en crise, et que cela risque de ne pas aller en s'arrangeant, malheureusement. Voici par exemple un témoignage écrit par un prof qui enseigne depuis 30 ans et qui dépeint hélas bien la situation actuelle.
Enfin, le conseil d'Antigone me paraît bon : faire des stages, sur différents niveaux, pourra t'aider à te faire une idée plus concrète de l'enseignement - qui comporte beaucoup de variables : pour avoir fait mon stage dans un lycée réputé puis travaillé dans un collège type REP, j'ai pu constater que ce n'était pas le même métier -.
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Curiouser a écrit :J'ai fini l'année en arrêt maladie... - mais bon, cela fait 5 ans que j'essaye et persévère dans ce boulot, j'ai décidé d'arrêter les frais et de changer de voie -.
Je te souhaite bon courage et j'espère que tu aboutiras. Instit c'est déjà une reconversion pour moi, mais je n'envisage pas d ele faire toute ma vie. C'est trop coûteux et je ne veux pas y laisser ma santé. Le problème c'est quoi faire... les diplômes comme les miens ne sont pas bien utiles à part pour passer des concours de la FP. Et j'en ai déjà essayé plein mais je ne suis définitivement pas une "bête à concours".
Après on te dresse un tableau catastrophique, il est évident qu'on peut trouver un équilibre dans ce métier. Il y a des asperger qui sont de très bons enseignants. Mais ce n'est pas facile et l'éducation nationale ne te fera pas de cadeaux. Il vaut mieux donc être préparé à ce qui peut arriver parce qu'une fois entré dans ce métier, il est difficile d'en ressortir
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
Merci Antigone . Pareil pour moi, je suis très loin d'être une bête à concours, mais je mise sur l'entraînement pour m'améliorer (n'en passant que deux très similaires - bibliothécaire et conservateur d'Etat -, cela me permet de me concentrer sur la préparation spécifique aux épreuves).
Spoiler :
Si je ne réussis pas les concours, je chercherai à bosser dans ce domaine-là de toute manière.
Je n'aurais jamais pu faire instit, mais j'admire ceux et celles qui font ce métier (les instits me semblent encore plus mal traités / maltraités par l'institution que les profs du secondaire). Les conditions d'exercice y font pour beaucoup aussi, alors je te souhaite de parvenir à trouver une école où tu puisses exercer sans trop de difficultés supplémentaires.
Et je suis tout à fait d'accord avec ce que tu écris là, par rapport aux interrogations de Hurricane :
Antigone a écrit : ↑mardi 25 février 2020 à 16:36
Après on te dresse un tableau catastrophique, il est évident qu'on peut trouver un équilibre dans ce métier. Il y a des asperger qui sont de très bons enseignants. Mais ce n'est pas facile et l'éducation nationale ne te fera pas de cadeaux. Il vaut mieux donc être préparé à ce qui peut arriver parce qu'une fois entré dans ce métier, il est difficile d'en ressortir
Diagnostiquée TSA en janvier 2021. Conjoint diagnostiqué TSA en octobre 2020.
Merci Antigone . Pareil pour moi, je suis très loin d'être une bête à concours, mais je mise sur l'entraînement pour m'améliorer (n'en passant que deux très similaires - bibliothécaire et conservateur d'Etat -, cela me permet de me concentrer sur la préparation spécifique aux épreuves).
Conservateur (et agent patrimonial/médiateur culturel) et bibliothécaire... les deux concours que j'ai arrêté d'essayer de passer à cause du trop petit nombre de postes disponibles, et du nombre invraisemblable de candidats. j'avais même fait une classe prépa pour le concours de conservateur... C'est un beau projet professionnel en tout cas.
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
Merci à tout.e.s pour vos réponses. Je me prépare à passer le CAPES documentation (dans un mois ). J’ai fait un stage en CDI par contre le lycée avait beaucoup de moyens alors...L’enseignement me paraissait être le choix le moins mauvais, si je peux m’exprimer ainsi. Le secteur des bibliothèques et de la culture me paraissent bouchés. Bref, je me dis que ce n’est pas une vocation dans mon cas, mais c’est mieux que rien.
Diagnostique officiel TSA et troubles dys.
“Le monde est fait pour aboutir à un beau livre.” Mallarmé
“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres.” Sartre
Je suis démoralisée aujourd'hui... envie de démissionner, d'envoyer promener les IEN et tous leurs sbires.
Déjà l'enseignement à distance je n'en peux plus. Je passe mes journées sur l'ordinateur à essayer de trouver des idées d'activités à faire faire à des petits, par des parents sans expérience ou sans matériel pédagogique. Une autre partie à relancer tout le monde pour qu'ils ne lâchent pas le suivi. Des heures au téléphone avec la titulaire qui ne comprend rien à l'outil numérique utilisé (je ne dis pas ça pour la critiquer... elle doit être en retraite bientôt, elle fait vraiment tout ce qu'elle peut mais ce 'est pas sa génération). Je n'ai quasiment pas de retour des familles, je ne sais pas si ça a une quelconque utilité.
A la fac ; les cours ont été déclaré officiellement clos mais je dois encore passer 3 oraux par visio. Cela me met mal à l'aise (déjà le cour en visio ça ne va pas...) mais les profs refusent que je rende des dossiers.
Bref, je me dis que je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme-là... Les annonces du gouvernement sont encore plus "embrouillantes", tout le monde dit tout et son contraire.
A ce stress là s'ajoute celui de la titularisation. J'aurai du avoir mon inspection le 3 avril. J'avais bossé dur pour être prête. Evidemment, ça a été annulé... et personne ne veut nous donner d'informations sur la suite. Les DSDEN bottent en touche en disant "on attend des informations nationales" qui ne viennent pas. Comme j'ai une RQTH j'ai demandé un EXEAT pour quitter le département à 250 bornes de chez mes parents (et surtout de tout mes médecins) mais il vient de m'être refusé parce que les stagiaires n'ont pas le droit de demander d'EXEAT... j'angoisse à l'idée de refaire une année comme celle de l'année dernière, dans une classe horrible (ou même plusieurs) et l'impossibilité de voir mes médecins lorsque je sentirai que ça n'ira pas... Et si la dépression revenait encore plus forte ? Je ne sais plus vers qui me tourner (j'essaie les syndicats mais ils ne peuven tpas faire grand chose malheureusement). Et je stresse parce les serveurs ne s'ouvrent pas pour le mouvement intra-départemental. Je sens que tout sera fait à l'arrache, avec des postes annoncés la veille pour le lendemain. J'en ai assez de bosser comme une folle pour essayer de surmonter mes difficultés et de voir qu'en face on m'enfonce la tête sous l'eau, sans même lever le petit doigt. Je ne demande pas grand chose pourtant...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
Antigone a écrit : ↑jeudi 16 avril 2020 à 12:26
Je suis démoralisée aujourd'hui... envie de démissionner, d'envoyer promener les IEN et tous leurs sbires.
A ce stress là s'ajoute celui de la titularisation. J'aurai du avoir mon inspection le 3 avril. J'avais bossé dur pour être prête. Evidemment, ça a été annulé... et personne ne veut nous donner d'informations sur la suite. Les DSDEN bottent en touche en disant "on attend des informations nationales" qui ne viennent pas. Comme j'ai une RQTH j'ai demandé un EXEAT pour quitter le département à 250 bornes de chez mes parents (et surtout de tout mes médecins) mais il vient de m'être refusé parce que les stagiaires n'ont pas le droit de demander d'EXEAT... j'angoisse à l'idée de refaire une année comme celle de l'année dernière, dans une classe horrible (ou même plusieurs) et l'impossibilité de voir mes médecins lorsque je sentirai que ça n'ira pas... Et si la dépression revenait encore plus forte ? Je ne sais plus vers qui me tourner (j'essaie les syndicats mais ils ne peuvent pas faire grand chose malheureusement). Et je stresse parce les serveurs ne s'ouvrent pas pour le mouvement intra-départemental. Je sens que tout sera fait à l'arrache, avec des postes annoncés la veille pour le lendemain. J'en ai assez de bosser comme une folle pour essayer de surmonter mes difficultés et de voir qu'en face on m'enfonce la tête sous l'eau, sans même lever le petit doigt. Je ne demande pas grand chose pourtant...
@Antigone, j'aimerais t'apporter quelques éléments de réponse, mais à la DSDEN de mon département, nous sommes aussi dans l'indécision et attendant de voir comment va se passer la reprise. Et je ne suis plus prof depuis longtemps.
Ce qui est sûr, c'est que le mouvement va être traité avec attention. Je ne sais pas actuellement comment ça se passe pour les stagiaires, mais je trouve curieux que pour le mouvement, ils n'aient pas droit aussi à une bonification médicale.
Là où tu voudrais aller, c'est dans la même académie ?
Pour les inspections, ce sera reporté au moment de la reprise, je pense que ça se fera dès que les inspecteurs pourront se rendre dans les écoles. Essaie d'envisager une chose après l'autre, au fur et à mesure que c'est annoncé, et de préparer ça en priorité.
Tu n'es pas en vacances en ce moment ? Tu ne devrais plus avoir de cours en ligne si c'est le cas. Courage @Antigone.
lulumae a écrit :Là où tu voudrais aller, c'est dans la même académie ?
La même académie mais pas le même département. Je n'ai pas le droit de demander à sortir de mon département alors que je suis à 250 km de tous les médecins. Évidemment le département que je souhaite quitter est déficitaire, donc c'est très dur d'en partir et celui que je souhaite intégrer est très demandé. Mais je n'y suis pour rien, je suis originaire de là, mon médecin traitant y est... je n'ai rien demandé. D'ailleurs, j'avais essayé de trouver des médecins dans mon nouveau département mais aucun n'a accepté de prendre un nouveau patient. Je suis donc rentrée chez mes parents, là où on m'a tendu la main, et je trouve parfaitement injuste d'être pénalisée à cause de ça.
Je ne sais pas actuellement comment ça se passe pour les stagiaires, mais je trouve curieux que pour le mouvement, ils n'aient pas droit aussi à une bonification médicale.
Ce sera à leur bon vouloir mais normalement j'aurai une bonification de points, ce qui m'aidera à avoir un poste peut être moins "nuls". Mais vu le nombre de PE avec enfants et rapprochement de conjoints, je ne serai pas prioritaire. Lorsque je dis ça, mes collègues me disent que je ne comprends rien parce que j'ai pas d'enfant et que c'est normal qu'elles aient plus de points... pour moi c'est tout sauf normal. Leurs situations elles les ont choisies, enfant ou non, déménagement ou non. Elles peuvent aussi remédier facilement au 'problème" en démissionnant, ou retrouvant leurs anciens emplois. moi je n'ai pas choisi tout ce qui m'est tombé sur la tête. Et je ne peux pas dire "bon bah c'est trop compliqué je démissionne de mon TSA"
our les inspections, ce sera reporté au moment de la reprise, je pense que ça se fera dès que les inspecteurs pourront se rendre dans les écoles. Essaie d'envisager une chose après l'autre, au fur et à mesure que c'est annoncé, et de préparer ça en priorité.
Je mets tellement de temps à m'adapter à une nouvelle situation... et puis on sait que les premiers postes des titulaires sont pourris. Comment une inspection pourra-t-elle se passer dans de bonnes conditions si je suis sur 4 quart temps, avec 4 niveaux et je ne sais combien de km par jour ?
Tu n'es pas en vacances en ce moment ? Tu ne devrais plus avoir de cours en ligne si c'est le cas
En théorie, oui. Mais j'ai des oraux à préparer avec l'INSPE. Et je garde quand même un petit contact avec les familles parce que j'ai peur que si j'arrête 15 jours, je ne les retrouve jamais...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
Coucou Antigone,
tu as quelles classes?
L'instit de ma fille en MS envoie des "propositions d'activités", le suivi sco n'est pas obligatoire il me semble, tant les situations diffèrent aussi bien chez les profs (enfants, parents âgés vulnérables, tout est possible, mais aussi maladie) que chez les familles (nombreuses, tensions dans la fratrie, problèmes conjugaux et j'en passe), tout ce qui rend un travail à la maison trèèèès compliqué.
Leurs situations elles les ont choisies, enfant ou non, déménagement ou non. Elles peuvent aussi remédier facilement au 'problème" en démissionnant, ou retrouvant leurs anciens emplois. moi je n'ai pas choisi tout ce qui m'est tombé sur la tête. Et je ne peux pas dire "bon bah c'est trop compliqué je démissionne de mon TSA. c'est trop compliqué je démissionne de mon TSA"
je ne vois pas l'intérêt de mettre dos à dos des situations qui n'ont rien à voir, tu as choisi toi aussi de rentrer dans l'EN, avec le risque de la loterie en terme de lieu, de poste, mon AS elle-même connaissant ma situation compliquée ( familiale ET médicale) m'a rappelé les règles du jeu : même avec une RQTH - bien qu'elle te favorise en principe (une amie prof sans enfants, sans conjoint, avec une RQTH a eu le poste qu'elle souhaitait, près de chez elle - aussi pour son suivi médical et de ses parents).
"en démissionnant, ou retrouvant leurs anciens emplois. " je comprends que tu sois énervée mais c'est gonflé quand même!! j'ai bossé dans le FLE, l'alpha, j'ai déménagé 10 fois en 12 ans, à l'étranger, en France, j'étais payée au lance pierre, je bossais pendant les vacances scos, j'ai choisi d'aller dans l'EN pour faire à peu près le même boulot et sortir de la précarité justement, j'ai des enfants, ça me semble en effet normal que les parents aient un boulot au même endroit, (et aussi quand ils sont séparés)
mais ça me semble AUSSI normal que tu puisses être dans un endroit favorable pour ton suivi médical...
Faut être humain un peu...Pour toi comme pour les autres, sinon on tourne en rond...
Bon courage
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
Antigone a écrit : ↑jeudi 16 avril 2020 à 18:30
] Je mets tellement de temps à m'adapter à une nouvelle situation... et puis on sait que les premiers postes des titulaires sont pourris. Comment une inspection pourra-t-elle se passer dans de bonnes conditions si je suis sur 4 quart temps, avec 4 niveaux et je ne sais combien de km par jour ?
Le moyen d'éviter ce type de poste, c'est de demander:
- du spécialisé (si tu t'en sens capable)
- des postes loin des villes (peut-être y en a-t-il éloignés des villes mais te permettant de te rapprocher de ton département d'origine, cela a été le cas pour mes deux premiers postes)
- des postes en REP+
- des postes isolés (ma quatrième année, j'ai été titularisée sur une école à 1 classe en zone rurale- regroupement dispersé); la plupart des gens fuient ce genre de postes qui sont de moins en moins nombreux d'ailleurs
Bon courage à toi en tous cas ...
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
Dehlynah a écrit :"en démissionnant, ou retrouvant leurs anciens emplois. "
C'était un peu abrupt, je sais. mais c'était pour me faire comprendre. Personnellement, je trouvera ça tout aussi injuste mais ce que je voulais dire c'est que quelque part, elles ont fait des choix - même si ils n'ont pas été faciles - et elles connaissaient les implications de chacun. Pas moi. Lorsque j'ai passé le concours, je n'étais pas diagnostiquée et j'allais... pas trop mal. Je tenais la route. Seulement les conditions de travail qu'on m'a imposée (et le refus de l'EN de m'aider en faisant une chose toute simple : me changer d'école) m'ont fait exploser en plein vol... et en a découlé le diagnostic, les soins etc.
Après de ce que je constate dans mes deux promos (puisque je suis en renouvellement et que j'ai eu la chance d'avoir deux années à l'ESPE ) c'est que les collègues qui sont toutes en reconversion ont toute quitté des boulots mieux payés, et plus "pépères". Elles voulaient toutes plus de temps pour leurs enfants (là je me dit qu'elles ont été bien mal renseignée... d'ailleurs, les deux années on a eu 3 démissions sur 15 et 14 étudiants...) et donner un sens à leur vie professionnelle (là elles ont vite déchanté)
PetitNuage a écrit :Le moyen d'éviter ce type de poste, c'est de demander:
- du spécialisé (si tu t'en sens capable)
- des postes loin des villes (peut-être y en a-t-il éloignés des villes mais te permettant de te rapprocher de ton département d'origine, cela a été le cas pour mes deux premiers postes)
- des postes en REP+
- des postes isolés (ma quatrième année, j'ai été titularisée sur une école à 1 classe en zone rurale- regroupement dispersé); la plupart des gens fuient ce genre de postes qui sont de moins en moins nombreux d'ailleurs
Le spécialisé, j'aimerai y venir... un jour. Mais pas en début de carrière. Je ne m'en sens pas encore capable même si je me sens très concernée par la question. Pour le moment, je ne suis pas assez solide pour aider ces élèves qui en ont tellement besoin. Cela dit, j'espère un jour pouvoir le faire. Pour le moment, je lis tout ce qui me tombe sous la main sur les différents troubles/difficultés et j'aide mes élèves "normaux" qui ont déjà eux aussi pas mal de difficultés pour certains...
Loin des villes, je vais essayer. D'autant que mon truc à moi c'est justement la campagne, le silence et le calme. Le truc c'est que de toutes façons dans ce département des "villes" il y en a une seule véritable. Juste des petits bleds. Et ceux que je vise (en limote de département) sont très demandés parce que tout le monde essaie de sortir de ce département... Après j'ai un peu peur des classes uniques. J'ai peur de ne pas être capable de gérer tous les niveaux en même temps... déjà en première année j'étais sur deux quart temps j'avais la sensation de me noyer.
J'aimerai qu'ils se dépêchent d'ouvrir le mouvement et de nous donner les affectations. Plus tôt je pourrais commencer à préparer mieux j’appréhenderai la rentrée. Après si vraiment ça ne va pas, c'est moi qui démissionnerai. Le problème c'est que vu mes diplômes, et mon CV, ce n'est pas une porte de sortie qui me rassure ...loin de là. J'ai passé ce concours parce que je n'en pouvais plus du chômage qui me tirait vers le fond... alors l'idée de replonger
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil
Je persiste à penser qu'on ne peut renvoyer dos à dos des parcours de vie, des choix difficiles en effet - et malgré tout avec des enfants dans l'EN, ça reste plus gérable que dans un autre poste pas tellement plus pépère pour ma part, mal payée et précaire, et surtout quand on a aucun relais sur place (en ce qui me concerne et seule avec deux enfants, tu me diras aussi que j'ai "choisi" de divorcer, mais bon dans ce cas on a pas droit à l'erreur...)
La vie n'est pas une autoroute, j'ai eu mon diag alors que j'étais en arrêt, le stage a tout fait exploser, je pensais que j'étais juste fatiguée (alors que j'étais épuisée et en burn out avant la formation- j'ai passé le concours à l'arrache et dans un état second) à cause de ma situation conjugale, de mes grossesses, des allaitements, mais avec le recul l'enseignement m'a toujours épuisée, j'ai commencé à 22 ans à faire des vacations en Lettres, en allemand aussi, puis des remplacements en FLE (j'ai adoré , ça m'a convaincue de poursuivre dans cette voie, mais c'est aussi épuisant, avec en plus les arrivées des élèves en cours d'année à gérer...), sans enfants je pouvais encore à peu près récupérer, j'avais un peu de marge, et depuis plus du tout...Je ne savais pas non plus...J'étais à la fois dans l'ignorance et le déni, je bricolais comme je pouvais (encore maintenant mais au moins en connaissance de cause et avec de vrais soutiens psys et médicaux, l'ignorance du diag fait qu'il y a beaucoup de détérioration de l'état global, je sais pas si j'arriverai vraiment à remonter la pente...)
Chacun son parcours, si tu te sens lésée par tes collègues qui ont des enfants, c'est mal barré...
Tu as une RQTH? ( tu conduis? pour aller à la campagne c'est la condition sine qua non - mais en principe tu peux avoir un poste près de où tu habites surtout si ton médecin précise que tu es limitée pour tes déplacements - beaucoup d'aspergers ne conduisent pas...Imagine, je me suis battue comme une dingue pour ce permis - à 40 ans -j'avais laissé tomber 20 auparavant, c'était la cata - sur automatique - pour avoir plus de mobilité en fonction de ma mut. j'étais motivée quoi...) Tu es en lien avec ton médecin du travail? C'est par lui-elle que passe la demande d'aménagements, allègements de poste etc. et peut te soutenir il me semble ( en tout cas la mienne est top, gros coup de bol il est vrai elle connaît les TSA et le médecin qui m'a diagnostiquée - enfin toute personne s'intéressant aux TSA doit avoir entendu parle de lui, le dr G dans le Sud)
Sinon je deviens lucide, prof de français pour moi c'est foutu (j'adore ça...J'ai eu des vrais moments de grâce, mon éval. de novembre s'était super bien passée, avant Noël j'étais remontée à bloc...Malgré les difficultés hein...), mais le stress est trop énorme, je m'oriente doucement vers prof doc...Mon tuteur connaissant mon profil et connaissant bien les difficultés du métier m'a incitée à aller dans cette voie...
C'est dur de changer de cap...J'avais pensé faire prof de yoga, mais faut faire du business, démarcher, faire sa pub, trouver une salle...J'ai investi dans une formation...Du coup je pensais intégrer le RYE ( recherche du yoga dans l'éducation- depuis 2013 le yoga est reconnu comme pratique utile et bénéfique par l'EN) -j'ai un peu tout essayé, j'ai fait plein de petits boulots merdiques, je me suis fait virer, des boulots plus prestigieux et intéressants, j'ai pas tenu, trop de pression...Je me suis battue punaise et quand ça ira mieux je reprendrai les armes pour repasser un concours, mais j'ai déjà l'impression d'être un gros boulet...Alors bon si en plus je lis que je dois démissionner, un peu dur à avaler, tu comprendras...
Bon courage à toi en tout cas, tu as l'air super investie, mais comme me disait une collègue infirmière ( ultra investie hein) en LEP, et qui avait bien capté mon côté ' à fond" : "t'auras pas de médailles, et même si tu devais en recevoir... - alors ma cocotte stp épargne-toi !!"
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs