Ce ne sont donc pas forcément les no kids qui sont contre quelque chose (lié aux enfants), mais aussi simplement les personnes qui n'ont pas cette préoccupation.
Et éventuellement en particulier les femmes, desquelles on attend plus de vouloir des enfants.
J'enfante le premier message.
Et vous ?Spoiler : Juste a kind of kid :Enquête sur ces femmes qui regrettent d’avoir eu un enfant
Love and regret: mothers who wish they’d never had childrenCertaines femmes voudraient ne jamais avoir eu d’enfant. Leur parole, hautement taboue, est au cœur du livre que publie la sociologue Orna Donath, «Le regret d’être mère».
Il y a forcément quelque chose qui cloche quand la maternité ne va pas de soi. C’est en tout cas l’idée véhiculée par la société.
Son travail fait grand bruit. À la curiosité des médias s’ajoutent les réactions, nombreuses, violentes parfois, mais la sociologue israélienne Orna Donath y est habituée. Depuis une première publication en 2015, son sujet d’étude fait des vagues. Il faut dire qu’elle soulève un sacré tabou en s’intéressant aux femmes qui regrettent d’être devenues mères. Son ouvrage, récemment traduit en français, s’affranchit des clichés, des préjugés, des stéréotypes qui sacralisent l’image de la mère.
À la question: «Que feriez-vous si vous pouviez revenir en arrière?» les femmes qu’Orna Donath a interrogées ont toutes répondu qu’elles ne feraient pas d’enfants, remettant en question ce «présupposé absolu» selon lequel une femme ne pourrait regretter qu’une chose: n’avoir pas eu d’enfant.
Sous l’effet de la fatigue, de l’exaspération, n’importe quelle mère peut éprouver des sentiments ambivalents à l’égard de son enfant. Ce qu’Orna Donath a voulu explorer, c’est autre chose. «Le regret fait partie du spectre des émotions que peuvent ressentir les mères, précise-t-elle. Il arrive bien sûr qu’elles rencontrent des difficultés, mais elles considèrent néanmoins que devenir mère valait la peine, que le sourire de leur enfant a plus de valeur que tout au monde pour elles. Les mères qui ont participé à mon étude pensent différemment. Elles estiment que la maternité ne leur convient pas, et même s’il y a des avantages à être mère et que parfois elles aiment ça, pour elles, les inconvénients dépassent ces avantages.»
«Tout ce théâtre, ça n'est pas mon truc»
A l’image de Tirzta, mère de deux enfants aujourd’hui adultes qui assure faire «ce qu’il faut faire»: «Je les appelle. Je m’inquiète, je suis anxieuse bien sûr, je leur pose des questions, je m’intéresse à eux, je vais les voir, je les invite en vacances et je fais tout ce qu’une famille est censée faire, tout ce théâtre – mais ce n’est pas moi, ce n’est pas mon truc.»
Comme elle, parmi ces femmes, certaines ont eu plusieurs enfants. «Après leur premier, elles se sont dit qu’il y avait peut-être quelque chose qui clochait chez elles et elles ont voulu essayer à nouveau, pour voir si la fois suivante les choses se passeraient mieux», éclaire Orna Donath. Car il y a forcément quelque chose qui cloche quand la maternité ne va pas de soi. C’est en tout cas l’idée véhiculée par la société. Même si cette société a permis aux femmes de s’émanciper, faire un enfant demeure le bon choix pour elles. Charlotte raconte avoir fait «comme tout le monde, sans y penser».
Sophia, quant à elle, se souvient qu’elle voulait «absolument» fonder une famille. Après avoir surmonté une enfance difficile, elle s’imaginait en supermaman: «C’est quelque chose qui me paraissait évident et dont je n’ai jamais douté.»
Sentiments mal perçus
Fierté, responsabilités, valorisation… les «promesses sociales» faites aux femmes en âge de procréer ne manquent pas, comme le souligne Orna Donath. Mère quatre fois, Sunny souhaitait avoir des enfants parce qu’elle se sentait simplement prête pour ça: «Je me suis dit que c’était la bonne chose à faire, que ce serait bien pour mon couple et pour moi, mais j’ignorais ce que ça signifiait réellement.» De la même manière, certaines de ces femmes évoquent une sorte d’automatisme, comme si le chemin le plus naturel dans la vie, c’était se marier, avoir des enfants, simplement parce que la femme est biologiquement faite pour ça, observe Orna Donath: «Même lorsqu’une femme souffre de dépression post-natale, on entend ce discours qui dit: «OK, ce n’est qu’une question de temps, tu te sentiras bientôt à l’aise dans ton rôle de mère.»
Or, les femmes qui ont participé à mon étude chamboulent cette idée qu’il existe un chemin tout tracé. Certaines d’entre elles ont aujourd’hui plus de 70 ans, elles sont grands-mères et, avec le recul, pensent encore qu’elles n’auraient pas dû le faire. Entendre cela, c’est gênant pour la société, souligne la sociologue, pas seulement par rapport au côté sacré qu’on attribue à la maternité, mais parce que ces femmes remettent en cause la catharsis d’un happy end qui doit forcément avoir lieu.»
Pas de happy end, mais de l’amour, ça oui, à entendre ces témoignages qui commencent souvent par la formule: «J’aime mes enfants, mais…» Précaution de celles qui savent qu’elles avancent sur des sables mouvants, car leurs sentiments risquent fort d’être mal perçus.
«Beaucoup de gens pensent que le regret suppose le désamour, voire la haine, et que ces mères sont des genres de monstres, note Orna Donath. Toutefois, il faut comprendre leur sentiment dans sa complexité: elles aiment leurs enfants en tant qu’êtres humains, mais elles n’aiment pas se trouver dans une certaine position par rapport à eux. Or la maternité est considérée comme quelque chose de mystique, un rôle, un devoir qui dépasse les relations humaines, ce qui exclut qu’on puisse y expérimenter toutes les émotions humaines.»
Des émotions nuancées qui traversent pourtant ces trajectoires, comme celle d’Edith qui reconnaît avoir vécu des moments agréables, «mais si peu par rapport à tout ce que cela exige», ou celle de Jasmine, dont les regrets sont apparus au moment de reprendre le travail, lorsque s’est fait sentir le besoin d’avoir du temps à elle: «Je m’en suis vraiment voulu d’avoir ce ressenti. Je me demandais ce qui n’allait pas avec moi.»
On ne peut revenir en arrière
Au sentiment culpabilisant de ne pas rentrer dans le moule de la maternité s’ajoute pour ces femmes la difficulté, voire l’impossibilité de parler de ce qu’elles ressentent, puisque presque partout ce regret qui les tenaille fait figure d’émotion «illicite», pour reprendre le terme d’Orna Donath. «On me demande souvent: «Alors, c’est comment d’être mère?» Je fais alors un sourire forcé, car qu’est-ce que je pourrais leur dire? Que je suis malheureuse? Que c’est difficile? Que je veux ma maman?» raconte Bali. Brenda, elle, s’estime contrainte à jouer le jeu et à vivre un «bonheur fictif»: «Quand j’ai essayé d’en parler à mes amis, ils m’ont aussitôt cloué le bec: Et c’est toi qui dis ça? Tu devrais être pleine de gratitude pour ce que tu as.»
Les mots peuvent être très durs à l’égard de ces mères. La récente médiatisation du travail d’Orna Donath l’a encore démontré, suscitant un flot de commentaires souvent virulents dans lesquels celles qui regrettent d’avoir fait des enfants sont volontiers taxées d’«indignes», d’«irresponsables», parfois même désignées comme annonciatrices de la «fin de l’espèce humaine». On s’inquiète pour leur descendance. C’est d’ailleurs le cas de ces mères elles-mêmes, à l’image de Tirza: «Je me vois mal dire à mon fils: «Désolée, je pense que j’ai fait une erreur, je n’aurais pas dû avoir d’enfant et tout ce qui va avec. Je suis une mauvaise mère. Je ne veux pas être mère, ça ne m’intéresse pas, ça m’ennuie, ça ne me permet pas de vivre la vie que je voudrais, etc.» mais c’est la vérité. Et la vérité, c’est qu’on ne peut pas revenir en arrière.»
D’autres envisagent toutefois d’en parler avec leur enfant, une fois adulte. «Pas pour leur jeter ça au visage, précise Orna Donath, mais pour leur offrir la liberté de décider s’ils veulent ou non devenir parents. Dans le but de les aider à éviter de commettre les mêmes erreurs qu’elles ont commises à travers une discussion ouverte et franche sur la parentalité.»
Orna Donath - En.Wikipedia.OrgAround the world, women are seeking an honest, open debate about what happens when you admit that motherhood isn’t everything you were told to expect.
I don’t think it was worth it.” Tammy is a mother who wishes she hadn’t been. “Don’t get me wrong, I love my kids. But it comes at a huge cost; mentally, emotionally and physically.” Writing anonymously on feminist website the Vagenda, Tammy says: “My body was ruined, I had to have surgeries later in life to repair what was done to me by forcing an almost 9lb child through my body. And worse yet, it seems as though expressing this honestly makes me a monster ... It seems as though your entire self becomes nothing more than a functional enabler for your kids’ success.”
So why do women regret having children? “Motherhood is no longer an all-encompassing role for women now, it can be a secondary role, or you don’t have to choose it,” says Toni Morrison in Andrea O’Reilly’s Motherhood: A Politics of the Heart. But, she adds, “It was the most liberating thing that ever happened to me.” For Morrison, and countless others, “the children’s demands on me were things that nobody ever asked me to do. To be a good manager. To have a sense of humour. To deliver something that somebody could use. And they were not interested in all the things that other people were interested in, like what I was wearing or if I were sensual. If you listen to [your children], somehow you are able to free yourself from baggage and vanity and all sorts of things, and deliver a better self, one that you like.”
Across cultures and continents, society projects this ideal of motherhood, placing a premium on why mothering matters so much, with a list of things mums must not do: smoke, have casual sex, work instead of taking maternity leave. The biggest taboo, however, is when a mother says that she regrets becoming one at all. Which is why the debate around viral hashtag #regrettingmotherhood has become so intense in recent weeks.
It started with Orna Donath, an Israeli sociologist who decided not to have children and was fed up with being considered an aberration in a country where women have, on average, three children. Last year, Donath published a study based on interviews with 23 Israeli mothers who regret having had children. In it she argues that while motherhood “may be a font of personal fulfillment, pleasure, love, pride, contentment and joy”, it “may simultaneously be a realm of distress, helplessness, frustration, hostility and disappointment, as well as an arena of oppression and subordination”. But the purpose of this study was not to let mothers express ambivalence towards motherhood, but to provide a space for mothers who actually have “the wish to undo motherhood”, something that Donath describes as an “unexplored maternal experience”.
Donath’s study sparked a stormy debate. In Germany alone, novelist Sarah Fischer published Die Mutterglück-Lüge (The Mother-bliss Lie), with the subtitle Regretting Motherhood – Why I’d Rather Have Become a Father; writers Alina Bronsky and Denise Wilk analysed the irreconcilable realities of Germany’s traditional mother image and modern-day demands of working environments in their book The Abolishment of the Mother; while leading German columnist Harald Martenstein wrote that these “motherhood regretters” are committing child abuse if they confront their own children with their negative feelings about motherhood (even if they also say that they love their children, as most of these mothers do). To Martenstein, regretting motherhood is the result of naive black-and-white thinking: a product of unrealistic expectations, the wrong partner, the mother’s personality and perfectionism. To him, it’s as pointless as crying over spilt milk.
“The ideological impetus to be a mother,” as Donath describes it, can be found across all walks of society and is founded on the powerful conception that complete female happiness can only be achieved through motherhood. Those who seek to challenge this narrative face overwhelming opposition, which makes an honest, open debate difficult.
It doesn’t seem to matter that mothers who regret the maternal experience almost always stress that they love their children.
Donath speaks of the ideological promises made to prospective mothers about the joys of raising children, and of the “simultaneous delegitimisation of women who remain childless”, who are reckoned to be “egoistic, unfeminine, pitiful and somehow defective”.
Over on Mumsnet, multiple threads exist with women mourning the loss of their old lives and battling with the daily reality of motherhood.
“It is not post-natal depression,” writes one user. “I am not depressed or ‘down’. No doubt someone will try to convince me it is, just like unhappy Victorian ladies were labelled as mentally ill when they were desperately unhappy with the lives society gave them. I am perfectly happy with my life, or rather, I was. My son is perfectly lovely, and my partner is extremely helpful. I adore them both. And, no, I wasn’t pressured into it, either. I was in love with the idea. I thought it was what I wanted. Society told me it was what I wanted, right?”
I am a mother, too, and while I don’t regret it, I can deeply sympathise with women who feel betrayed by the eternal myth that enjoying motherhood is a biological predisposition. And I wonder if I would have chosen to be a mother had I not been indoctrinated all my life to believe that motherhood is the only thing that will complete my happiness. I’m not so sure.
Donath’s aim is simple: she wants to allow mothers to live motherhood as a subjective experience, one that can combine love and regret, one that will be accepted by society, no matter how it looks.
Charlotte Debest - Le choix d'une vie sans enfant
Après tout, chez les personnes spectro-autistes comme chez les personnes spectro-allistes, il y a des femmes et des hommes qui ne rêvent pas d'avoir des enfants.