Grossesse / Maternité / Parentalité

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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LaLouveBleue
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Re: Grossesse / Maternité

Message par LaLouveBleue »

Ici j'ai clairement adoré être enceinte et encore plus accoucher ! Si je le pouvais, j'en ferai encore une dizaine rien que pour ça :lol:

J'ai également eu des allaitements non-écourtés. Ma deuxième jusqu'à 4ans et demi, ma troisième tête encore à 3ans et demi et mon dernier de bientôt un an également. C'est devenu un intérêt restreint et je suis parfois un peu trop extrémiste sur le sujet (même si je n'impose pas ma vision des choses à autrui et que je ne blâme en rien les mamans qui choisissent le biberon).

Mais clairement, passé un certain âge, l'allaitement n'est un plaisir que pour mes enfants, et plutôt un supplice sensoriel pour moi. Je prends sur moi mais c'est parfois très difficile.

Après il y a aussi peu de câlins de ma part, mais les enfants le savent, lorsqu'ils veulent du contact ils vont vers leur père ou viennent me faire une forte et courte étreinte :D
Autiste diagnostiquée et maman d'enfants autistes diagnostiqués
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Crochou
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La parentalité...

Message par Crochou »

Modération (hazufel) : message déplacé

Bonjour,
Étant nouvelle sur le forum et un peu perdue parmi tous les topics déjà actifs, je me permets d’en créer un sur un sujet qui me questionne grandement : la parentalité et en particulier la maternité chez les personnes souffrant de TSA.
Je précise que je n’ai pas (encore) reçu de diagnostic officiel mais le psychologue puis le psychiatre que j’ai vus y pensent grandement. Et puis je me sens enfin dans mon monde sur ce forum...
J’ai 2 enfants, un ado de 14 ans et un bambin de 2 ans.
J’ai toujours voulu des enfants et ai toujours préféré être à leur contact que celui des adultes...
Lorsque je suis devenue mère la 1ère fois j’ai connu ce qu’on appelle assez vulgairement un baby blues. J’ai connu un problème d’attachement mais dans le même temps j’aimais (et j’aime toujours !) de manière fusionnelle mon fils. J’ai pourtant eu des idées noires par rapport à lui.
Étant donné que je vivais chez ma mère, on a élevé mon fils toutes les 2. Je n’avais comme « charge » que celle
de m’occuper de mon enfant. Le papa ne s’est jamais vraiment investi et je l’ai quitté rapidement.

12 ans après j’ai eu ma fille.
Je n’ai pas ressenti l’amour fou décrit dans les livres et j’ai vraiment souffert psychologiquement. A tel point que je me suis retrouvée en unité de périnatalité. Tout a basculé en quelques heures. Je me suis sentie envahie par tout un tas d’émotions et la certitude que je saurai jamais m’en occuper, ni l’aimer correctement. J’ai eu des phobies d’impulsion et depuis ce jour tout ce que j’attribue à d’éventuels troubles autistiques a (re) surgi ! Tout ce que j’ai refoulé m’a envahi!! Angoisses, hypersensibilité accrue, sens du perfectionnisme et du détail, besoin de repli, de retrouver ma bulle, perception de tout et décalage permanent... Je me sens également débordée en permanence et pourtant je ne fais pas grand chose... J’ai du mal à réfléchir à des choses simples mais mes interrogations métaphysiques demeurent !!

Pour revenir au sujet, y a t il des parents sur le forum qui se reconnaissent dans ce que je décris ?
Est ce qu’il peut y avoir un lien entre autisme et difficultés à être mère ?

J’espère que ce thème est approprié. Je me suis souvent dit que je devais « juste » être une mère maniaco-dépressive...

Bonne journée !
11.2019 : HQI
09.2024 : TSA diagnostiqué par le centre expert
Tous les silences ne font pas le même bruit
apache
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Re: La parentalité...

Message par apache »

Bonjour crochou,
Les difficultés que tu décris ne me semblent pas spécifiquement liées aux TSA : les dépressions post-partum sont très courantes, et souvent liées aux hormones.
J'ai eu pas mal de difficultés aussi à prendre mes marques en temps que mère, c'est beaucoup de bouleversement au quotidien ! Bon courage à toi
TSA de type syndrome Asperger
Braisillon
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Re: Grossesse / Maternité

Message par Braisillon »

Ce qui me manque énormément depuis que je suis maman c'est la solitude. C'est pouvoir passer un temps indéfini et infini sur mes occupations. Je suis dans le maternage proximal, portage allaitement cododo... car ce que j'ai lu dessus et le développement cérébral du bébé m'a convaincu et que je voulais aussi aussi laisser parler le côté primitif de la maternité.
J'ai aussi beaucoup de mal à sortir de chez moi et je me suis beaucoup forcée pour le petit, pour qu'il soit en contact avec d'autres enfants. Je suis donc allée aux rencontres parents enfants et j'ai eu le chance de tomber sur un groupe de mamans ayant la même vision que moi. Mais que ces contacts amicaux sont difficiles. C'est difficile et en même temps j'aimerai pouvoir les faire durer et là je me heurte à mon absence de compétences sociales.
Le manque de sommeil est aussi dur à supporter, j'avais besoin de 9h par nuit auparavant. Mais ça pour n'importe quel parent c'est difficile.
J'ai l'impression de me noyer alors que d'autres parents avec plusieurs enfants s'en sortent bien. Moi je suis sur mes réserves et j'ai très peur d'arriver au bout. Heureusement l enfant grandit et les choses deviennent doucement plus aisées. Il va à la crèche depuis quelques mois ce qui lui fait son comptant de rapports sociaux sans que je doive me faire violence pour sortir.

Je n'ai pas eu de problèmes d'attachement. Je n'ai pas ressenti de vague d'amour incommensurable quand il est né. Il était juste là et avait besoin de moi, on devait apprendre à se connaître. L'amour s'est construit au fil du temps en douceur. Je n'ai pas fais de dépression ou de baby blues. Mais j'ai un énorme besoin de pouvoir être seule avec moi-même qui ne peut pas être remplit avec seulement les jours de crèche.
J'ai eu la chance qu'on m'ait offert une liseuse avec laquelle j'ai dévoré des livres à une vitesse ahurissante pendant 8 mois (plus de 1100 h de lecture). Depuis septembre je n'y ai plus touché. Mais ce petit réconfort m'a beaucoup aidé à me faire des moments seulement à moi n'importe quand.
TSA suspecté par une psychologue spécialisée dans l'autisme
Dehlynah
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la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Dehlynah »

Modération (hazufel) : message déplacé depuis l'espace parents

Je ne sais si mon message est adapté, car je suis diagnostiquée, mais pas mes enfants, or pour moi la difficulté majeure réside bien là : gérer le quotidien.
Je suis en arrêt depuis un an, après avoir arrêté de travailler 4 ans, en congé mat puis parental - avec mon premier, je surnageais vaille que vaille, je pensais que c'était normal, mais là j'ai l'impression de couler régulièrement.
Ma santé s'est dégradée, dès que je dors mal, je suis malade, épuisée.
Une idée m'angoisse terriblement : comment vais-je pouvoir subvenir à nos besoins? Comment mener une vie active, gagner de l'argent alors que le simple quotidien sans travailler me pèse et me déborde déjà? Je n'ai pas des besoins énormes. Leur père me verse une pension, j'ai quelques aides, suis en CLM, puis en CLD ( je ne suis pas encore titulaire de l'EN et j'ai bien peur de ne pouvoir le devenir),je m'en sors pour l'instant, mais j'ai peur de l'avenir- je vis au jour le jour mais parfois cette angoisse me prend à la gorge " comment je vais faire - je ne vais pas y arriver..."
Je voulais savoir comment vous faites??
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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pimpoline
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par pimpoline »

Spoiler : 
Je mets en spoiler mon message parce que je ne sais pas si je suis légitime ici... pas diagnostiquée encore, pas d'enfants!
Mais par rapport au travail, tu n'as pas fait une demande de RQTH? ça te permettrait peut-être d'avoir un poste adapté, ou bien d'être à temps partiel de droit?
Tu sais si tu as droit à des aides pour les enfants? (je pense à des aides à domicile par exemple)
Peut-être que l'AS du rectorat pourrait te renseigner, demande aux syndicats sinon.
Parce qu'il y a le fait de tenir la classe sans y laisser toute son énergie, faire ses préparations, mais même en étant solide mentalement, tu dois pouvoir t'appuyer sur une organisation qui te facilite la vie.
Je veux dire par là, tout ne repose pas sur tes épaules... c'est malheureusement l'écueil en tant que maman solo (si j'ai bien compris) et prof (conscience professionnelle toujours trop exigeante).
Essaie d'avoir des infos sur tes droits en tant que stagiaire(contractuelle?) , et n'hésite pas à relancer pour les avoir, vu l'inertie générale du système. ;)
TSA HPI
Dehlynah
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Dehlynah »

pimpoline
Tout cela est en cours, Rqth, demande de CLD etc. J'ai une AS, j'ai vu la médecin du travail - qui connait les TSA et le médecin qui m'a diagnostiquée- une très chouette femme-aménagements possibles etc.
Beaucoup de choses en cours pour mes enfants aussi, suivi psy, rencontre éduc spé chez moi etc.
Mais en fait la question n'est pas là, pour résumer : mes enfants et le quotidien, monopolisent tellement mon énergie, psychique et physique que je n'arrive pas à me projeter avec un travail EN PLUS, étant DEJA épuisée.

Pour mon premier, j'ai repris le travail quand il avait deux et demi, c'était l'enfer (d'autant que mon boulot me plaisait! Mais je n'en "profitais" pas vraiment) entre les moments où il était malade et moi qui étais malade.
Là je suis grippée et ma hantise est que l'un d'eux ou les deux tombent malades et que je passe une sale nuit, car pour moi nuit pas correcte = état catastrophique avec chûte de tension, douleurs partout, déprime etc. Sans parler du stress quand ils sont malades.
Voilà.
Je me suis inscrite au concours de prof Doc, je n'ai rien préparé, j'irai peut être, j'envisage une reconversion mais tout d'un coup j'ai comme un flash me disant qu'AUCUN boulot ne me conviendra jamais, vu mon fonctionnement...Contre coup du diagnostic ? Peut -être...Et en même temps constat que je fais depuis...20 ans...
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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Glaciell
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Glaciell »

Bonjour,
Je ne suis pas sûre de comprendre la question. Ou alors est-ce qu'il s'agit plutôt d'exprimer tes craintes ?
Je ne sais pas si j'ai le droit de participer dans cette section, je n'ai pas de diagnostic ni pour moi ni pour ma fille. Mais sans parler spécifiquement de l'autisme, je peux dire que c'est très compliqué avec ma fille (d'où mes questionnements), je me demande moi aussi comment je vais faire pour augmenter mon temps de travail (il le faudrait pour payer les factures) et le comportement de ma fille est épuisant. Donc je crois qu'il y a quelques similitudes entre les questions que tu te poses et celles que je me pose aussi (si je suis déjà épuisée, vais-je réussir à passer le permis avant de perdre mon code, finir ma formation, travailler davantage d'heures...?). Je n'ai pas de réponses à apporter mais je compatis et j'espère que tu trouveras des solutions.

Edition : j'édite juste pour dire que quand j'ai répondu au message, il était dans la rubrique "Parents" et pas "TSA". :oops:
Modifié en dernier par Glaciell le mardi 14 janvier 2020 à 15:20, modifié 1 fois.
Diag. à 37 ans "TSA sans DI ni altération du langage", avec HPI (2020)
"Vous vous voyez comme un Asperger et vous pensez comme un Asperger, donc c'est très bien"
Fille 16 ans HPI + TSA, suspicion TDAH, 3 sauts de classe.
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pimpoline
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par pimpoline »

Dhelynah,

d'accord, je n'avais pas compris (ou pas lu ailleurs) tout ça.
Je pense que tes inquiétudes sont légitimes... et tu as l'air d'avoir tout anticipé.

Au fond, qu'est-ce que tu espères comme réponse?
Si je comprends ton message, tu voudrais être rassurée sur tes capacités à tout mener de front sans y laisser ta peau? (je rejoins Glaciell dans ses interrogations sur le fond de ton message)

Ce que l'un est capable de gérer n'est pas forcément ce que toi tu pourras faire, et inversement...
J'espère quand même que des personnes dans ton cas vont se manifester pour que tu aies des exemples.

Mais en dehors de ça, il me semble que c'est le rôle d'un thérapeute que de te préparer à te projeter sereinement, à envisager les difficultés comme surmontables, à visualiser l'ensemble des possibilités de scénarios... pour ça il faut être accompagné. Je radote sûrement mais le sentiment prégnant que j'ai en te lisant, c'est que tu portes tout (de fait!) et que tu comptes continuer à le faire coûte que coûte.
Il y a sûrement moyen de trouver des aides concrètes pour la gestion du quotidien, en tout cas j'espère que ça va aboutir.
Modifié en dernier par pimpoline le mardi 14 janvier 2020 à 13:24, modifié 1 fois.
TSA HPI
Dehlynah
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Dehlynah »

Non en fait c'est une question très concrète, rien que sur le quotidien avec les enfants, les RV à prendre, l'école, les honorer dans la mesure du possible, tout ce que ça implique comme énergie, la fratrie ( 2 qui se battent violemment - mon fils qui tape, insulte, ma fille aussi -d'où l'éduc spé cette semaine) et est-ce qu'il y a des " trucs" pour survivre, à part les médocs, je me remets au yoga, je fais de la musique
Mais hier j'ai senti ce ras le bol, avec juste cette phrase qui tournait dans ma tête ("Mais fermez vos gueules") et bien sûr la culpabilité de maman envers ses enfants, de ne pas les supporter, de souhaiter me retrouver seule sans eux, attendre le week-end sans enfants comme une délivrance, alors que bien sûr après une semaine sans eux, mon coeur se gonflait de joie de les retrouver, mais le lendemain j'en pouvais déjà plus
j'ai l'impression d'être une maman usée

Pimpoline Je vois un nouveau psychiatre, une neuro psy, j'ai vu un psy pendant un an ( record de régularité) mais on est arrivé au bout ( d'ailleurs d'après lui, pour que je n'y laisse pas ma peau, sa seule proposition/ solution était que je laisse mon fils à son père - alors qu'il m'a dit qu'il était certainement pervers - ou que je le mette dans un foyer - cool), les psys ont leurs limites...En fait je vois plein de gens, des pros je veux dire, trop...pour moi, mes enfants, ça fait un an (enfin plus...) que je me bats pour remonter la pente, et je la remonte mine de rien, déjà je suis soulagée de ne plus vivre avec mon ex, je me suis séparée de quelqu'un de toxique, c'est énorme...

En fait ma question : comment on fait pour être une maman autiste? un parent, évidemment on est tous différent, évidemment '"c'est dur pour tout le monde", mais mon hypersensorialité fait que je ne supporte rien, tout est amplifié, peut- être même que je me fais une montagne de tout cela, et que ça va pas si mal en fait...Je viens de dormir et l'effet à chaque fois est immédiat : je reprends espoir...On est peu de chose...
L'organisation aussi
je mets en place pas mal de trucs pour les repas, le rangement, je me retrouve vite soudain submergée, et ça c'est depuis tout le temps, alors avec deux enfants, deux intenses que j'adore, passionnants, drôles, des boules de nerfs, d'énergie, de colères, d'enthousiasmes...euh comme moi en fait
Glaciell : j'ai carrément demandé à baisser mes heures quand j'ai repris le travail, au bout de deux ans, tellement je n'y arrivais pas (qu' un enfant, et je donnais 15h de formation -je suis passée à 12h...) - je me suis consacrée au permis pendant presque 2 ans, mais à fond 6 mois, je l'ai passé à 40 ans, sur automatique, si tu es asperger, ou que tu as des doutes, renseigne-toi bien sur tes caractéristiques psycho mot, afin de pouvoir en parler ( sans forcément parler de TSA), je suis tombée sur quelqu'un d'ultra pro et à l'écoute qui s'est adapté sans ça je n'aurais jamais réussi - j'ai envoyé baladé les autres moniteurs pas patients dont un qui m'a sorti "Voyons tout me monde sait faire plusieurs choses en même temps, en plus t'es une femme" " ah ah t'es en apnée là tellement tu stresses"
j'ai atterri sur ce forum suite à mes interrogations/ permis et mes difficultés criantes ( laissé tomber à 20 ans, perdu le code...); il y a un fil passionnant, bon courage...
Modifié en dernier par Dehlynah le mardi 14 janvier 2020 à 14:38, modifié 1 fois.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
Antigone
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Antigone »

En fait ma question : comment on fait pour être une maman autiste?
Je dirais comme les autres, on assemble les bouts comme on peut et on fait de son mieux. Tes difficultés sont sans aucun doute liée à ton TSA mais les NT en ont aussi... Personnellement, je ne peux pas trop m'avancer parce que je n'ai pas d'enfant, entre autres parce que je ne me suis jamais perçue comme capable d'être mère. Mais toi tu as eu cette envie, ce courage avant et il n'y a pas de raison que le diagnostic ai tout effacé. Tu vas devoir travailler pour trouver ton fonctionnement. Je pense que je parlerai aussi aux enfants en leur expliquant que ce n'est pas possible de crier dans cette maison parce que cela rend maman malade (ou simplement parce qu'on ne crie pas à l'intérieur. Point.), que ça c'est impossible etc. Après tout je le fais avec mes élèves de petite section ; il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas sur les enfants.
e mets en place pas mal de trucs pour les repas, le rangement, je me retrouve vite soudain submergée
Si j'en crois mes collègues c'est le cas pour tout le monde. Les enfants sont extrêmement demandeurs.

Personnellement, sans enfant mais vite débordée et épuise par le boulot et les choses simples ; je suis passée au minimalisme. Je mets des limites tout le temps. Si je vais chez le psy cette semaine là, je ne prend aucun autre engagement. Je passe au drive après avoir commandé des listes enregistrées, plus de perte de temps et énergie en magasin. Je demande de l'aide pour tout ce qui est paperasse. J'ai viré la télé aussi, qui finalement m'épuisait (bruit, images rapides) plus qu'elle ne m'apaisait (ce que je croyais mais en fait c'est assommant)
Peut-être qu'il existe des groupes de parents (autistes ou non d'ailleurs) autour de chez toi ? Il y a souvent des café parents etc. dans les villes... c'est difficile de rencontrer de nouvelles personnes mais ils pourraient t'aider. Je crois qu'ils sont eux aussi en quête de bienveillance, de solidarité...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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hazufel
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Re: Grossesse / Maternité / Parentalité

Message par hazufel »

Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 13:07 Non en fait c'est une question très concrète, rien que sur le quotidien avec les enfants, les RV à prendre, l'école, honorer si possible, tout ce que ça implique comme énergie, la fratrie ( 2 qui se battent violemment - mon fils qui tape, insulte, ma fille aussi -d'où l'éduc spé cette semaine) et est-ce qu'il y a des " trucs" pour survivre, à part les médocs, je me remets au yoga, je fais de la musique
Les trucs de base à ne jamais oublier sont les fondamentaux biologiques :
- Dormir le mieux possible (pour ça faire tout ce qu'on peut pour le confort de son lit, sa chambre, mettre en place des rituels de sommeil, fixer des horaires routiniers de levers / couchers)
- Manger correctement, le plus sainement possible pour ne pas augmenter le potentiel inflammatoire de l'organisme, le fatiguer, ou au contraire le suractiver.
- Mettre en place des routines de douches, d'habillage, etc.
Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 13:07 En fait ma question : comment on fait pour être une maman autiste? un parent, évidemment on est tous différent, évidemment '"c'est dur pour tout le monde", mais mon hypersensorialité fait que je ne supporte rien, tout est amplifié, peut- être même que je me fais une montagne de tout cela, et que ça va pas si mal en fait...Je viens de dormir et l'effet à chaque fois est immédiat : je reprends espoir...On est peu de chose...
Comme dit plus haut, on fait comme on peut. Personnellement je ne vois pas tellement de parents modèles dans ceux que je connais au travail ou dans nos familles. Et aucun n'est autiste.
- Mettre en place des règles de vie dans la maison, sur ce qu'on peut faire / pas faire
- Faire participer les enfants à l'élaboration du règlement de la maison, qu'ils initient eux aussi des règles.
- Quand on est fatigué, le problème n'est pas l'enfant mais notre non capacité à le supporter; Dans ces cas, voir si on peut mettre des bouchons d'oreilles, faire jouer l'enfant ailleurs et se dire aussi que si on fait une activité avec lui, en général, il fait beaucoup moins de bruit.
Même si c'est très dur de s'y mettre parfois.
Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 13:07 L'organisation aussi
je mets en place pas mal de trucs pour les repas, le rangement,
c'est très important, encore et toujours mettre des routines en place pour ne pas être débordée par l'imprévu, qu'on ne saura pas prendre en charge.
C'est vraiment le point principal je trouve.

Après, beaucoup de gens sont fatigués, ont du mal avec leurs enfants, n'arrivent pas à bien gérer le quotidien.
Beaucoup de gens sont en souffrance, mais si on est en incapacité totale de travailler, alors il faut mettre en place avec le médecin un dossier d'incapacité et d'invalidité.
Si on n'en est pas là, malheureusement, il ne faut pas toujours se dire, je suis trop fatiguée, je n'y arriverai jamais, parce que quand on part comme ça, on n'y arrive jamais.
Un petit pas après l'autre, c'est déjà énorme, et il faut se les noter pour s'encourager à faire le suivant.

Personnellement il arrive assez souvent que des parents me disent comment je peux faire tout ce que je fais. Je ne sais pas, je n'ai pas le choix, je dois le faire.
Je n'ai pas d'autre réponse, ni jusqu'à quand j'y arriverai.
TSA
Dehlynah
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Re: la vie active et salariée...Avec des enfants...

Message par Dehlynah »

Modération (hazufel) : corrections de balises

Merci Hazufel pour le déplacement dans le bon sujet, je me disais aussi...

Antigone
Je dirais comme les autres, on assemble les bouts comme on peut et on fait de son mieux. Tes difficultés sont sans aucun doute liée à ton TSA mais les NT en ont aussi... Personnellement, je ne peux pas trop m'avancer parce que je n'ai pas d'enfant, entre autres parce que je ne me suis jamais perçue comme capable d'être mère. Mais toi tu as eu cette envie, ce courage avant et il n'y a pas de raison que le diagnostic ai tout effacé. Tu vas devoir travailler pour trouver ton fonctionnement. Je pense que je parlerai aussi aux enfants en leur expliquant que ce n'est pas possible de crier dans cette maison parce que cela rend maman malade (ou simplement parce qu'on ne crie pas à l'intérieur. Point.), que ça c'est impossible etc. Après tout je le fais avec mes élèves de petite section ; il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas sur les enfants.
MMM plus compliqué que ça sur le désir d'enfants (je n'en voulais pas et ne me projetais pas du tout en tant que mère pour le premier, ça m''est plus ou moins tombé dessus et je me suis dit pourquoi pas, avec de grosses angoisses vu la situation déjà chaotique avec mon ex, je me revois en train de pleurer parce que enceinte je pensais le quitter " Mais comment je vais faire seule avec le bébé!!! :hotcry: )
Le manque de sommeil aussi a été terrible
Mais j'ai fait de l'éducation, l'allaitement, un IR, lu des tonnes de bouquins sur la CNV, d'où d'autant plus ma culpabilité de ressentir ce rejet envers eux

non le diagnostic n'efface pas tout, quand je parlais de "contre- coup", c'est autre chose, ma fatigue, mes burn -out datent bien avant la naissance de mes enfants, mais je me relevais, je repartais la fleur au fusil, comme si de rien n'était, et mon corps a pris un sacré coup, je dirais que les enfants rajoutent à l'épuisement déjà présent, mais sont aussi une force et une source d'amour infini.
Pour les cris - ma fille peut pousser des hurlements stridents atroces, bon, en général c'est quand elle est fatiguée
Son frère peut péter un câble quand elle fait ça, donc je dois aussi en même temps le gérer
Mes enfants sont des élèves modèles en classe, à l'école, ils se lâchent avec moi donc, ce qui est bien aussi, je vois le côté positif, mais je me prends dans la tronche toutes leurs émotions contenues de la journée...
Personnellement, sans enfant mais vite débordée et épuise par le boulot et les choses simples ; je suis passée au minimalisme. Je mets des limites tout le temps. Si je vais chez le psy cette semaine là, je ne prend aucun autre engagement. Je passe au drive après avoir commandé des listes enregistrées, plus de perte de temps et énergie en magasin. Je demande de l'aide pour tout ce qui est paperasse. J'ai viré la télé aussi, qui finalement m'épuisait (bruit, images rapides) plus qu'elle ne m'apaisait (ce que je croyais mais en fait c'est assommant)
Peut-être qu'il existe des groupes de parents (autistes ou non d'ailleurs) autour de chez toi ? Il y a souvent des café parents etc. dans les villes... c'est difficile de rencontrer de nouvelles personnes mais ils pourraient t'aider. Je crois qu'ils sont eux aussi en quête de bienveillance, de solidarité...

Oui seule c'est possible le minimalisme, avec des enfants tu multiplies, les RV, les courses, bon mon grand m'aide, pour la bouffe je m'en sors plutôt bien, là j'ai l'idée de faire des repas thématiques pays, le jeudi on prépare des frites, des vraies, mon grand a fait des pancakes ce week end, j'aime cuisiner, manger, déguster, lui aussi
Rencontrer des gens... Je suis arrivée dans cette ville il y a quelques années, j'ai pas réussi à me faire de contact réel, et puis les seules personnes que je connais ont leurs enfants, leurs problèmes, souvent de la famille sur place pour les dépanner
et je t'avoue que le temps que j'ai pour moi : je me repose, récupère, et fais les trucs que j'aime, musique, dessin, du coup c'est un peu un cercle vicieux je suis d'accord


les paperasses, c'est vraiment le gros hic pour moi, je n'ai pas encore trouvé de solutions, tu te fais aider comment? par qui? AS? mon AS m'a pas mal aidée déjà pour mes dossiers CLD
hazufel a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 13:40
Les trucs de base à ne jamais oublier sont les fondamentaux biologiques :
- Dormir le mieux possible (pour ça faire tout ce qu'on peut pour le confort de son lit, sa chambre, mettre en place des rituels de sommeil, fixer des horaires routiniers de levers / couchers)
- Manger correctement, le plus sainement possible pour ne pas augmenter le potentiel inflammatoire de l'organisme, le fatiguer, ou au contraire le suractiver.
- Mettre en place des routines de douches, d'habillage, etc.


Comme dit plus haut, on fait comme on peut. Personnellement je ne vois pas tellement de parents modèles dans ceux que je connais au travail ou dans nos familles. Et aucun n'est autiste.
- Mettre en place des règles de vie dans la maison, sur ce qu'on peut faire / pas faire
- Faire participer les enfants à l'élaboration du règlement de la maison, qu'ils initient eux aussi des règles.
- Quand on est fatigué, le problème n'est pas l'enfant mais notre non capacité à le supporter; Dans ces cas, voir si on peut mettre des bouchons d'oreilles, faire jouer l'enfant ailleurs et se dire aussi que si on fait une activité avec lui, en général, il fait beaucoup moins de bruit.
Même si c'est très dur de s'y mettre parfois.


c'est très important, encore et toujours mettre des routines en place pour ne pas être débordée par l'imprévu, qu'on ne saura pas prendre en charge.
C'est vraiment le point principal je trouve.

Après, beaucoup de gens sont fatigués, ont du mal avec leurs enfants, n'arrivent pas à bien gérer le quotidien.
Beaucoup de gens sont en souffrance, mais si on est en incapacité totale de travailler, alors il faut mettre en place avec le médecin un dossier d'incapacité et d'invalidité.
Si on n'en est pas là, malheureusement, il ne faut pas toujours se dire, je suis trop fatiguée, je n'y arriverai jamais, parce que quand on part comme ça, on n'y arrive jamais.
Un petit pas après l'autre, c'est déjà énorme, et il faut se les noter pour s'encourager à faire le suivant.

Personnellement il arrive assez souvent que des parents me disent comment je peux faire tout ce que je fais. Je ne sais pas, je n'ai pas le choix, je dois le faire.
Je n'ai pas d'autre réponse, ni jusqu'à quand j'y arriverai.
Oui merci beaucoup Hazufel ,
ça me fait du bien de lire tous ces conseils fondamentaux et vitaux
j'ai un appart sympa, mais petit,mon grand se plaint de son manque d'intimité, il partage sa chambre avec sa soeur, qui est très envahissante, peut être que l'éduc spé me donnera des conseils d'aménagements, là- dessus je bloque, je suis partie dans l'urgence, et pour l'instant l'essentiel c'est que c'est CALME, l'environnement est agréable, vert et lumineux, une chance tout de même, voire un trésor pour moi...Surtout après où j'ai vécu, la cité bruyante, nuit et jour...

Tu sais pour le découragement, où je me dis que je n'y arriverai pas c'est :
quand mon corps flanche et que je ne tiens tout simplement plus debout, que j'ai mal partout, les paracétamol m'aident souvent à gérer un minimum
quand mes enfants m'insultent, me tapent, me jettent des trucs dessus , cassent volontairement - se tapent, s'insultent, se jettent des trucs dessus, se cassent leurs affaires volontairement
Donc non pas tout le temps, je suis plutôt optimiste et de nature joyeuse,
J'ai été beaucoup dans le déni de mes difficultés en fait et ça c'est accumulé je crois...C'est souvent les autres qui me mettaient face à elles " mais comment tu vas faire??" ( enceinte avec mon grand, petit à l'époque qui piquait des crises atroces) et moi je voyais pas de quoi ils parlaient...Et d'ailleurs j'évite ce genre de personnes hein...Parce qu'en même temps ce n'est pas très encourageant, et certainement qu'au fond de moi je me liquéfiais
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs
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hazufel
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Re: Grossesse / Maternité / Parentalité

Message par hazufel »

Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 15:13 ça me fait du bien de lire tous ces conseils fondamentaux et vitaux
j'ai un appart sympa, mais petit,mon grand se plaint de son manque d'intimité, il partage sa chambre avec sa soeur, qui est très envahissante, peut être que l'éduc spé me donnera des conseils d'aménagements, là- dessus je bloque, je suis partie dans l'urgence, et pour l'instant l'essentiel c'est que c'est CALME, l'environnement est agréable, vert et lumineux, une chance tout de même, voire un trésor pour moi...Surtout après où j'ai vécu, la cité bruyante, nuit et jour...
Les besoins fondamentaux sont les seuls sur lesquels on peut se focaliser un minimum pour garder un cap je trouve. On le voit bien quand on manque de sommeil ou que l'environnement est trop anxiogène. :crazy:
Que ton environnement te convienne est un grand PLUS et c'est très important.
Il me suffit parfois de regarder les oiseaux du jardin pendant 15 minutes pour me refocaliser sur moi, quand je suis totalement perdue.
Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 15:13Tu sais pour le découragement, où je me dis que je n'y arriverai pas c'est :
quand mon corps flanche et que je ne tiens tout simplement plus debout, que j'ai mal partout, les paracétamol m'aident souvent à gérer un minimum
quand mes enfants m'insultent, me tapent, me jettent des trucs dessus , cassent volontairement - se tapent, s'insultent, se jettent des trucs dessus, se cassent leurs affaires volontairement
Je comprends, j'ai des symptômes physiques qui peuvent être catastrophiques également.
Il faut que tu aies un bon accompagnement psy / médical, surtout que tu as des diagnostics de trouble anxieux + dépression.
Tu as peut-être encore besoin de temps supplémentaire pour être prête à retravailler.
Dehlynah a écrit : mardi 14 janvier 2020 à 15:13Donc non pas tout le temps, je suis plutôt optimiste et de nature joyeuse,
J'ai été beaucoup dans le déni de mes difficultés en fait et ça c'est accumulé je crois...C'est souvent les autres qui me mettaient face à elles " mais comment tu vas faire??" ( enceinte avec mon grand, petit à l'époque qui piquait des crises atroces) et moi je voyais pas de quoi ils parlaient...Et d'ailleurs j'évite ce genre de personnes hein...Parce qu'en même temps ce n'est pas très encourageant, et certainement qu'au fond de moi je me liquéfiais
Je pense que tu as raison d'éviter ce genre de personnes :wink: et d'ailleurs ils ne connaissent pas ton gamin, ils ne font que juger un comportement à un instant t. Appuie toi sur ce que tu sais faire, et essaie de former une équipe avec tes mômes.
Courage.
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Flower
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Re: Grossesse / Maternité / Parentalité

Message par Flower »

Pour l'aménagement, il y a des sites spécialisés où on peut trouver pas mal d'astuces, voire demander des conseils. Il est souvent possible de prévoir des zones pour chacun même dans une petite chambre - après il faut évidemment les respecter, ça peut demander un apprentissage.

Malheureusement je n'ai pas de conseils à donner sur le fond, je n'ai pas d'enfants et je considère que je ne saurais pas gérer travail + enfant(s) + tâches ménagères. Donc j'ai fait le choix du travail, et même comme ça c'est difficile. :?
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.