Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Mouton divergent
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Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Mouton divergent »

Bonjour, je compte dans les prochains temps publier aux yeux de tous un de mes écrits qui parle à la fois de mon vécu, mais aussi de comment selon moi la société nous perçoit et nous traite sur la question de nos besoins, sentiments et désirs affectif, amoureux et sexuels.

J'aimerais avoir votre avis sur celui-ci. je ne souhaite pas faire un flop, car je compte aussi convaincre une rédaction d'un petit média local de le publier dans une tribune libre et pour ce faire, mon texte doit un minimum être lisible et pertinent. J'ai aussi comme projet de le diffuser sur mon propre blog ainsi qu'en petit livret que je compte laisser dans des lieux où ils seront susceptibles d'être lu par des féministes ainsi que part des "professionnelles de la santé" ou de le vendre à prix libre dans des vernissages d'expo si un jour, je me remotive a ré-exposer une partie de mes dessins.

J'ai déjà bien travaillé dessus avec l'aide de certaines personnes de mon entourage et je sais qu'il est a améliorer encore.

Je vous le met ici :
L’hypocrisie de la société française face aux besoins amoureux, affectifs et sexuels des personnes en situation de handicap

Depuis ma jeunesse, je constate avec dégoût, impuissance et tristesse que les personnes en situation de handicap du point de vue de la société française – dont je fais partie, ayant la particularité de l’autisme Asperger - ont beaucoup de mal à avoir des relations sexuelles et affectives, et à vivre vraiment des histoires d’amour dignes de ce nom.

Pire encore, nous pouvons être considérés comme étant de dangereux prédateurs et harceleurs sexuels par la majorité de la société française, car nous n’avons pas la même façon d’exprimer nos envies sexuelles, affectives ainsi que nos sentiments amoureux vis-à-vis des personnes qui nous attirent ou que nous aimons. Nous sommes aussi perçus – par le corps médico-éducatif, et parfois par nos proches eux-mêmes – comme de vulgaires malades difformes qui n’auraient pas besoin de tout cela pour être heureux dans ce bas monde. D’autant plus que dans certains cas notre entourage peut ne pas souhaiter que nous fondions notre propre famille, car nous serions selon eux irresponsables et inconscients. Cela fut le cas pour moi un temps mais depuis les mentalités ont évolué dans ma famille.

Un exemple pour appuyer mes propos précédents

Un exemple funeste dans le livre « Éloge des intelligences atypiques » co-écrit par Dr David Gourion et Séverine Leduc publié chez Odile Jacob dans le chapitre 8 - quelques pistes pour aller mieux - Sexe et neurodiversité – On ne badine pas avec l’amour, page 221 - 223.
C’est la tragique histoire d’un adolescent neurodivergent qui était tombé amoureux de l’une de ses camarades de classe. Celle-ci faisait semblant de l’aimer dans un premier temps pour ensuite se moquer de lui en organisant un canular de mauvais goût, c’est à dire une fausse cérémonie de mariage. Il y crut naïvement et tomba follement amoureux d’elle. Ne comprenant et ne voulant pas croire que ce n’était qu’une vaste mascarade pour le faire souffrir et l’humilier durant toute son année scolaire. Il tenta désespérément de lui parler et de vivre une histoire avec elle par tous les moyens possibles : lettres et poèmes d’amour, SMS, cadeaux… Pourtant certains élèves de son collège tentèrent de le résonner mais sans effets. Il alla encore plus loin en désespoir de cause et parce qu’il ne comprenait toujours pas la situation. Il l’attendit à plusieurs reprises en bas de chez elle et lui envoya comme ultime cadeau pour la convaincre de son amour sincère, quelques poils de pubis accompagnés très certainement d’une énième lettre d’amour. Erreur fatale ! Les parents de la peste exigèrent son exclusion définitive du collège dans lequel il était et portèrent plainte contre lui à la police. Finalement il fut convoqué au poste de police où il subit un traitement brutal et humiliant. Il finit par la suite dans une institution spécialisée et se suicida peu de temps après avec de l’eau de javel.

Mon parcours personnel

De mon adolescence à aujourd’hui, j’ai énormément souffert de la situation décrite ci-avant. Des années 2001 jusqu’en 2009, j’ai subi de nombreuses brimades, des violences physiques, des punitions à répétitions, des râteaux à la pelle et quelques menaces de poursuite judiciaire de la part des autres jeunes. Du haut de mes 11 ans, j’ai aussi reçu des menaces de plaintes par une partie des éducateurs spécialisés et des professeurs… et ce, jusqu’à ma funeste dernière année en IME (Institution Médico-Educatif). Durant cette période de ma vie, je ne savais comment m’y prendre avec les autres. Je regrette certains de mes agissements de cette époque qui ont pu faire fuir ou faire du mal à certaines personnes involontairement.

Lors de cette période, j’ai failli me faire violer à deux reprises. Une fois par un adulte, sur un terrain vague à côté du lieu de travail de ma mère ; heureusement, au dernier moment, il a eu une étincelle de lucidité et m’a dit de fuir car il était très dangereux… La seconde fois, c’était à l’ITEP (Instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques) de Biviers au cours d’une sorte de classe verte, par un autre jeune ayant une attirance obsessionnelle pour les autres hommes. Celui-ci m’a sauvagement sauté dessus alors que j’étais nu sur le lit où j’avais posé mes bagages en attendant que la douche se libère. Il ne s’est rien passé de plus : il m’a lâché au bout de quelques secondes… Il m’a harcelé pendant presque 3 ans avant qu’il ne s’arrête de lui-même. Bref, c’était un véritable enfer sur terre.

Ensuite, ma situation a peu évolué entre 2009 et 2016 : les punitions ont laissé place aux remarques désobligeantes de la part des femmes que j’abordais. J’ai aussi été victime d’insultes, de harcèlement en ligne et de menaces d’agression physique dans la vie réelle à travers le MMORPG « World of Warcraft » : ces menaces venaient d’individus bien réels, proches des femmes que je tentais désespérément de séduire dans le jeu, car elles me plaisaient beaucoup, dont une qui était témoin de Jéhovah. En 2013 une écrivaine poétesse faisant dans l’ésotérisme et dans l’abjecte visiblement, me brisa le cœur et me fit déprimer durant plus de six mois.

Les choses ont commencé à évoluer positivement à partir de l’été 2016, c’est-à-dire au moment de ma première relation sexuelle avec une ancienne amie que je désirais à l’époque et qui m’acceptait plus ou moins comme j’étais : elle trouvait ça injuste que je n’aie pas pu plus tôt découvrir les joies du plaisir charnel. Par la suite, des copines acceptèrent de dormir avec moi dans le même lit sans pour autant qu’il se passe quoi que ce soit de sexuel, seulement de longs câlins affectueux. J’ai aussi pu apercevoir quelques rares poitrines et forêts vierges, et en caresser quelques-unes pendant quelques secondes. En 2018, j’ai de nouveau eu des rapports sexuels avec une très bonne amie, cette fois bien plus intenses et sensuels, et ce dans de meilleures conditions que la précédente relation. Les dernières femmes avec qui j’ai tenté ma chance, et avec lesquelles ça n’a pas fonctionné, ont su m’expliquer avec bienveillance qu’elles n’étaient pas intéressées. Je les remercie de l’avoir fait avec douceur. Depuis je n’ai toujours pas de compagne, mais ces derniers mois beaucoup de choses évoluent positivement et restent malgré tout assez compliquées pour moi.

Mes constats suite à mon vécu

De mon côté, les femmes avec qui j’ai eu envie de découvrir et de m’adonner aux joies de la chair m’ont toujours avancé trois arguments fallacieux pour ne jamais passer à l’acte alors que certaines d’entre elles me provoquaient là-dessus constamment, ce qui devenait illogique, incompréhensible et frustrant. Ça peut aller du « Je serais mal à l’aise de le faire avec toi, car je connais trop ta mère et ta famille » au « J’aimerais beaucoup devenir accompagnatrice sexuelle pour personne en situation de handicap mais toi c’est différent… ». Heureusement, il y a d’autres personnes qui ont eu des arguments bien plus solides et légitimes pour ne pas s’engager dans une relation sexuelle avec moi. Du type « Je n’ai pas envie de te faire du mal car j’ai peur qu’après tu tombes amoureux de moi », ou encore « On se connaît depuis longtemps, je préfère qu’on reste amis ».

Par expérience, j’ai remarqué que la majeure partie de la société dans laquelle nous vivons est hypocrite, lâche et méchante avec celles et ceux qui portent une différence en eux, souvent par méconnaissance, par peur ou simplement par bêtise. Une partie de celle-ci se cache derrière la bonne morale puritaine catholique, BCBG ou celle d’un féminisme outrancier et inquisiteur, de manière (consciente ou non) à nous rejeter, nous et nos besoins d’affection, nos désirs sexuels et nos sentiments amoureux. Nous sommes vulgairement amalgamés avec ceux qui commettent l’irréparable envers la gente féminine. D’autant plus que les féministes radicales comme Marion Seclin, Solveig Halloin ou Caroline Fourest ainsi que les mouvements tels que les Femens, Metoo, Balance ton porc ou Nous toutes créent la confusion la plus totale dans l’esprit collectif, ce qui ne nous facilite pas du tout la tâche.

Je constate qu’il y a d’énormes difficultés d’interprétation et de compréhension entre les personnes autistes Asperger, et plus largement toute personne portant un handicap/neurodiversité, et celles qui sont neurotypiques ou du moins dites valides. Les personnes lambda, contrairement à nous, utilisent les sous-entendus, le langage non-verbal ainsi que le regard pour séduire. Nous, certes, ne passons pas par quatre chemins. Nous exprimons clairement nos besoins, nos sentiments et nos désirs, ce qui peut dérouter bien souvent… Et c’est bien ça le problème : l’environnement actuel dans lequel nous évoluons déteste la franchise, l’honnêteté et la simplicité. Nous en pâtissons, car nous sommes assimilés à ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire aux pervers sexuels.

Le plus terrible et frustrant dans mon vécu, c’est que même les milieux artistiques, militants de gauche et anarcho-libertaire qui sont censés avoir une certaine ouverture d’esprit, des valeurs, défendre les opprimés, le vivant et la planète, sont aussi atteints du cancer de la discrimination et des préjugés à notre sujet. C’est pour l’une de ces raisons que j’ai pris quelques distances avec ces milieux-là et notamment avec le 102. L’ironie du sort, c’est qu’il s’agit d’une électrice non-militante du rassemblement national qui m’a dépucelé en 2016. (Évidemment, ce n’est pas pour autant que j’ai pris ma carte là-bas et que j’adhère à l’idéologie nauséabonde de ce parti). C’est surprenant, car je croyais que ce serait au sein de la gauche radicale et dans le milieu artistique qu’il serait plus simple de découvrir la sexualité.

Ma conclusion

Je conclurai tout ceci en affirmant que la société française doit absolument évoluer à ce niveau-là, si elle ne souhaite pas léser les personnes atypiques ou portant un handicap/neurodiversité dans leur ensemble. En les laissant sur le bas-côté, certaines d’entre elles deviennent totalement folles et perpétreront le pire, souvent par désespoir absolu, par amertume ou par méconnaissance des bonnes approches de séduction pour pouvoir vivre quelque chose d’intime et à la fois d’intense avec l’autre. L’ensemble de la communauté nationale est responsable de l’apparition de déviances sexuelles chez certains de ses concitoyens en les rejetant et stigmatisant. Il faut absolument que cela change pour la sécurité et l’épanouissement de chacun. Je refuse catégoriquement de faire du tort aux autres et de dévier sexuellement à cause d’une société arriérée qui exclut, juge et méprise les personnes comme moi qui portent en elles une particularité. Je vaux mieux que ça !

Je souhaite qu’à l’avenir soient prises des mesures concrètes par les pouvoirs publics pour nous permettre d’avoir une vie sexuelle, affective et amoureuse. Cela pourrait se traduire par la dépénalisation et légalisation des accompagnateur/trices sexuel/le/s avec des prix très raisonnables, le remboursement total par la sécurité sociale des coachs de séduction et des psychologues pour celles et ceux qui en expriment le besoin ; ou encore par l’individualisation des prestations sociales comme l’AAH pour les personnes en situation de handicap ou ayant simplement une particularité vivant en couple ; ou enfin des campagnes de sensibilisation sur le sujet afin que ce tabou soit levé une bonne fois pour toute, au sein de la société française.

Il ne faut pas croire qu’il n’existe que la misère économique et matérielle. Les misères affective, amoureuse et sexuelle doivent aussi être prises en considération si nous souhaitons vivre dans un monde meilleur, plus égalitaire et plus juste. Mais cela, peu de personnes en sont malheureusement conscientes. De manière plus générale, je souhaite qu’il y ait une prise de conscience à ce sujet car sinon rien ne changera pour nous et pour la globalité de la société française. C’est sur ces mots que je vous laisse méditer.

J’attends vos retours dans l’espace des commentaires.
(TSA)

Ce n'est pas nous les neurodivergents qui sommes irrécupérable, mais nos oppresseurs...
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Lilette
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Lilette »

Pour ma part, tout ce que j'ai à dire c'est, évite de parler au nom des autistes, de tous les autistes.
Tu parles de ton vécu, très bien, mais chaque autiste a le sien, et l'on ne peut parler au nom de tous, tu ne peux pas englober tout le monde dans le même cas.
TSA.
Marisol
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Marisol »

bonjour
je me permets de vous contacter car parent d'un ado avec TSA.

j'ai attentivement lu vos écrits.

c'est un aspect de la vie de mon fils qui m'interpelle : j'ai déjà eu à le "protéger" de potentielles "amoureuses" (c-à-d de moqueries comme évoquées au début de votre post) depuis qu'il est au collège.

la future vie affective et sexuelle de mon fils m'angoisse rien que d'y penser ... vous abordez là de nombreux questionnements tellement sensibles. merci.

je vous encourage à poursuivre vos écrits ; c'est importants pour nos ados et pour nous, parents, d'avoir ce type de retours (auxquels aucun parents n'est préparés, je pense).

et comme pour tous les écrits, la plus grande prudence s'impose, dans la "forme", notamment.
bonne continuation
maman d'un ado TED
Clementine
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Clementine »

J’ai du mal à comprendre le rapport avec Marion Seclin, qui a vécu et vit toujours un harcèlement important sur internet. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de nommer des femmes, qui somme toute me semblent peu impliquées personnellement dans cette histoire.
En questionnement / non-diagnostiquée
En attente d’un rdv au Cra de ma région, contact pris. Pré-diagnostic posé dans le sens d’un TSA
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user3571
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par user3571 »

Clementine a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 13:21 J’ai du mal à comprendre le rapport avec Marion Seclin, qui a vécu et vit toujours un harcèlement important sur internet. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de nommer des femmes, qui somme toute me semblent peu impliquées personnellement dans cette histoire.
Marion Seclin milite pour que les hommes cessent d'importuner les femmes dans la rue en soi disant vouloir les séduire. Quand à cautionner, soutenir ce qui ressemble à du harcélement ,je ne pense pas Madame Seclin suffisament tordue pour faire celà. Et Je ne vois pas non plus son implication. A moins que ...
Mouton divergent a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 10:18 Bonjour, je compte dans les prochains temps publier aux yeux de tous un de mes écrits qui parle à la fois de mon vécu, mais aussi de comment selon moi la société nous perçoit et nous traite sur la question de nos besoins, sentiments et désirs affectif, amoureux et sexuels.

J'aimerais avoir votre avis sur celui-ci. je ne souhaite pas faire un flop, car je compte aussi convaincre une rédaction d'un petit média local de le publier dans une tribune libre et pour ce faire, mon texte doit un minimum être lisible et pertinent. J'ai aussi comme projet de le diffuser sur mon propre blog ainsi qu'en petit livret que je compte laisser dans des lieux où ils seront susceptibles d'être lu par des féministes ainsi que part des "professionnelles de la santé" ou de le vendre à prix libre dans des vernissages d'expo si un jour, je me remotive a ré-exposer une partie de mes dessins.

J'ai déjà bien travaillé dessus avec l'aide de certaines personnes de mon entourage et je sais qu'il est a améliorer encore.

Je vous le met ici :
L’hypocrisie de la société française face aux besoins amoureux, affectifs et sexuels des personnes en situation de handicap

Depuis ma jeunesse, je constate avec dégoût, impuissance et tristesse que les personnes en situation de handicap du point de vue de la société française – dont je fais partie, ayant la particularité de l’autisme Asperger - ont beaucoup de mal à avoir des relations sexuelles et affectives, et à vivre vraiment des histoires d’amour dignes de ce nom.

Pire encore, nous pouvons être considérés comme étant de dangereux prédateurs et harceleurs sexuels par la majorité de la société française, car nous n’avons pas la même façon d’exprimer nos envies sexuelles, affectives ainsi que nos sentiments amoureux vis-à-vis des personnes qui nous attirent ou que nous aimons. Nous sommes aussi perçus – par le corps médico-éducatif, et parfois par nos proches eux-mêmes – comme de vulgaires malades difformes qui n’auraient pas besoin de tout cela pour être heureux dans ce bas monde. D’autant plus que dans certains cas notre entourage peut ne pas souhaiter que nous fondions notre propre famille, car nous serions selon eux irresponsables et inconscients. Cela fut le cas pour moi un temps mais depuis les mentalités ont évolué dans ma famille.

Un exemple pour appuyer mes propos précédents

Un exemple funeste dans le livre « Éloge des intelligences atypiques » co-écrit par Dr David Gourion et Séverine Leduc publié chez Odile Jacob dans le chapitre 8 - quelques pistes pour aller mieux - Sexe et neurodiversité – On ne badine pas avec l’amour, page 221 - 223.
C’est la tragique histoire d’un adolescent neurodivergent qui était tombé amoureux de l’une de ses camarades de classe. Celle-ci faisait semblant de l’aimer dans un premier temps pour ensuite se moquer de lui en organisant un canular de mauvais goût, c’est à dire une fausse cérémonie de mariage. Il y crut naïvement et tomba follement amoureux d’elle. Ne comprenant et ne voulant pas croire que ce n’était qu’une vaste mascarade pour le faire souffrir et l’humilier durant toute son année scolaire. Il tenta désespérément de lui parler et de vivre une histoire avec elle par tous les moyens possibles : lettres et poèmes d’amour, SMS, cadeaux… Pourtant certains élèves de son collège tentèrent de le résonner mais sans effets. Il alla encore plus loin en désespoir de cause et parce qu’il ne comprenait toujours pas la situation. Il l’attendit à plusieurs reprises en bas de chez elle et lui envoya comme ultime cadeau pour la convaincre de son amour sincère, quelques poils de pubis accompagnés très certainement d’une énième lettre d’amour. Erreur fatale ! Les parents de la peste exigèrent son exclusion définitive du collège dans lequel il était et portèrent plainte contre lui à la police. Finalement il fut convoqué au poste de police où il subit un traitement brutal et humiliant. Il finit par la suite dans une institution spécialisée et se suicida peu de temps après avec de l’eau de javel.

Mon parcours personnel

De mon adolescence à aujourd’hui, j’ai énormément souffert de la situation décrite ci-avant. Des années 2001 jusqu’en 2009, j’ai subi de nombreuses brimades, des violences physiques, des punitions à répétitions, des râteaux à la pelle et quelques menaces de poursuite judiciaire de la part des autres jeunes. Du haut de mes 11 ans, j’ai aussi reçu des menaces de plaintes par une partie des éducateurs spécialisés et des professeurs… et ce, jusqu’à ma funeste dernière année en IME (Institution Médico-Educatif). Durant cette période de ma vie, je ne savais comment m’y prendre avec les autres. Je regrette certains de mes agissements de cette époque qui ont pu faire fuir ou faire du mal à certaines personnes involontairement.

Lors de cette période, j’ai failli me faire violer à deux reprises. Une fois par un adulte, sur un terrain vague à côté du lieu de travail de ma mère ; heureusement, au dernier moment, il a eu une étincelle de lucidité et m’a dit de fuir car il était très dangereux… La seconde fois, c’était à l’ITEP (Instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques) de Biviers au cours d’une sorte de classe verte, par un autre jeune ayant une attirance obsessionnelle pour les autres hommes. Celui-ci m’a sauvagement sauté dessus alors que j’étais nu sur le lit où j’avais posé mes bagages en attendant que la douche se libère. Il ne s’est rien passé de plus : il m’a lâché au bout de quelques secondes… Il m’a harcelé pendant presque 3 ans avant qu’il ne s’arrête de lui-même. Bref, c’était un véritable enfer sur terre.

Ensuite, ma situation a peu évolué entre 2009 et 2016 : les punitions ont laissé place aux remarques désobligeantes de la part des femmes que j’abordais. J’ai aussi été victime d’insultes, de harcèlement en ligne et de menaces d’agression physique dans la vie réelle à travers le MMORPG « World of Warcraft » : ces menaces venaient d’individus bien réels, proches des femmes que je tentais désespérément de séduire dans le jeu, car elles me plaisaient beaucoup, dont une qui était témoin de Jéhovah. En 2013 une écrivaine poétesse faisant dans l’ésotérisme et dans l’abjecte visiblement, me brisa le cœur et me fit déprimer durant plus de six mois.

Les choses ont commencé à évoluer positivement à partir de l’été 2016, c’est-à-dire au moment de ma première relation sexuelle avec une ancienne amie que je désirais à l’époque et qui m’acceptait plus ou moins comme j’étais : elle trouvait ça injuste que je n’aie pas pu plus tôt découvrir les joies du plaisir charnel. Par la suite, des copines acceptèrent de dormir avec moi dans le même lit sans pour autant qu’il se passe quoi que ce soit de sexuel, seulement de longs câlins affectueux. J’ai aussi pu apercevoir quelques rares poitrines et forêts vierges, et en caresser quelques-unes pendant quelques secondes. En 2018, j’ai de nouveau eu des rapports sexuels avec une très bonne amie, cette fois bien plus intenses et sensuels, et ce dans de meilleures conditions que la précédente relation. Les dernières femmes avec qui j’ai tenté ma chance, et avec lesquelles ça n’a pas fonctionné, ont su m’expliquer avec bienveillance qu’elles n’étaient pas intéressées. Je les remercie de l’avoir fait avec douceur. Depuis je n’ai toujours pas de compagne, mais ces derniers mois beaucoup de choses évoluent positivement et restent malgré tout assez compliquées pour moi.

Mes constats suite à mon vécu

De mon côté, les femmes avec qui j’ai eu envie de découvrir et de m’adonner aux joies de la chair m’ont toujours avancé trois arguments fallacieux pour ne jamais passer à l’acte alors que certaines d’entre elles me provoquaient là-dessus constamment, ce qui devenait illogique, incompréhensible et frustrant. Ça peut aller du « Je serais mal à l’aise de le faire avec toi, car je connais trop ta mère et ta famille » au « J’aimerais beaucoup devenir accompagnatrice sexuelle pour personne en situation de handicap mais toi c’est différent… ». Heureusement, il y a d’autres personnes qui ont eu des arguments bien plus solides et légitimes pour ne pas s’engager dans une relation sexuelle avec moi. Du type « Je n’ai pas envie de te faire du mal car j’ai peur qu’après tu tombes amoureux de moi », ou encore « On se connaît depuis longtemps, je préfère qu’on reste amis ».

Par expérience, j’ai remarqué que la majeure partie de la société dans laquelle nous vivons est hypocrite, lâche et méchante avec celles et ceux qui portent une différence en eux, souvent par méconnaissance, par peur ou simplement par bêtise. Une partie de celle-ci se cache derrière la bonne morale puritaine catholique, BCBG ou celle d’un féminisme outrancier et inquisiteur, de manière (consciente ou non) à nous rejeter, nous et nos besoins d’affection, nos désirs sexuels et nos sentiments amoureux. Nous sommes vulgairement amalgamés avec ceux qui commettent l’irréparable envers la gente féminine. D’autant plus que les féministes radicales comme Marion Seclin, Solveig Halloin ou Caroline Fourest ainsi que les mouvements tels que les Femens, Metoo, Balance ton porc ou Nous toutes créent la confusion la plus totale dans l’esprit collectif, ce qui ne nous facilite pas du tout la tâche.

Je constate qu’il y a d’énormes difficultés d’interprétation et de compréhension entre les personnes autistes Asperger, et plus largement toute personne portant un handicap/neurodiversité, et celles qui sont neurotypiques ou du moins dites valides. Les personnes lambda, contrairement à nous, utilisent les sous-entendus, le langage non-verbal ainsi que le regard pour séduire. Nous, certes, ne passons pas par quatre chemins. Nous exprimons clairement nos besoins, nos sentiments et nos désirs, ce qui peut dérouter bien souvent… Et c’est bien ça le problème : l’environnement actuel dans lequel nous évoluons déteste la franchise, l’honnêteté et la simplicité. Nous en pâtissons, car nous sommes assimilés à ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire aux pervers sexuels.

Le plus terrible et frustrant dans mon vécu, c’est que même les milieux artistiques, militants de gauche et anarcho-libertaire qui sont censés avoir une certaine ouverture d’esprit, des valeurs, défendre les opprimés, le vivant et la planète, sont aussi atteints du cancer de la discrimination et des préjugés à notre sujet. C’est pour l’une de ces raisons que j’ai pris quelques distances avec ces milieux-là et notamment avec le 102. L’ironie du sort, c’est qu’il s’agit d’une électrice non-militante du rassemblement national qui m’a dépucelé en 2016. (Évidemment, ce n’est pas pour autant que j’ai pris ma carte là-bas et que j’adhère à l’idéologie nauséabonde de ce parti). C’est surprenant, car je croyais que ce serait au sein de la gauche radicale et dans le milieu artistique qu’il serait plus simple de découvrir la sexualité.

Ma conclusion

Je conclurai tout ceci en affirmant que la société française doit absolument évoluer à ce niveau-là, si elle ne souhaite pas léser les personnes atypiques ou portant un handicap/neurodiversité dans leur ensemble. En les laissant sur le bas-côté, certaines d’entre elles deviennent totalement folles et perpétreront le pire, souvent par désespoir absolu, par amertume ou par méconnaissance des bonnes approches de séduction pour pouvoir vivre quelque chose d’intime et à la fois d’intense avec l’autre. L’ensemble de la communauté nationale est responsable de l’apparition de déviances sexuelles chez certains de ses concitoyens en les rejetant et stigmatisant. Il faut absolument que cela change pour la sécurité et l’épanouissement de chacun. Je refuse catégoriquement de faire du tort aux autres et de dévier sexuellement à cause d’une société arriérée qui exclut, juge et méprise les personnes comme moi qui portent en elles une particularité. Je vaux mieux que ça !

Je souhaite qu’à l’avenir soient prises des mesures concrètes par les pouvoirs publics pour nous permettre d’avoir une vie sexuelle, affective et amoureuse. Cela pourrait se traduire par la dépénalisation et légalisation des accompagnateur/trices sexuel/le/s avec des prix très raisonnables, le remboursement total par la sécurité sociale des coachs de séduction et des psychologues pour celles et ceux qui en expriment le besoin ; ou encore par l’individualisation des prestations sociales comme l’AAH pour les personnes en situation de handicap ou ayant simplement une particularité vivant en couple ; ou enfin des campagnes de sensibilisation sur le sujet afin que ce tabou soit levé une bonne fois pour toute, au sein de la société française.

Il ne faut pas croire qu’il n’existe que la misère économique et matérielle. Les misères affective, amoureuse et sexuelle doivent aussi être prises en considération si nous souhaitons vivre dans un monde meilleur, plus égalitaire et plus juste. Mais cela, peu de personnes en sont malheureusement conscientes. De manière plus générale, je souhaite qu’il y ait une prise de conscience à ce sujet car sinon rien ne changera pour nous et pour la globalité de la société française. C’est sur ces mots que je vous laisse méditer.

J’attends vos retours dans l’espace des commentaires.
:!: Le féminisme radicale n'as jamais vraiment pris clairement position sur cette thématique précise concernant le vécu des adolescents autistes.

LA question de la misère affective, sexuelle, émotionelle des phénomènes d'exclusions sont des thèmes à mes yeux que je ne vois presque jamais aborder dans la littérature contemporraine.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.
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lulamae
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par lulamae »

Je trouve le texte intéressant et juste dans sa franchise, mais je n'adhère pas à cet antagonisme avec les féministes, qui militent pour que cessent les abus envers les femmes. Ce n'est pas à cause des féministes que les femmes rejettent des hommes différents, la cause est à chercher ailleurs (représentation sociale, clichés sur la séduction, etc...). Pour moi c'est un faux combat.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
Clementine
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Clementine »

Je m’excuse mais je n’ai toujours pas (littéralement) compris ce que le féminisme, radical ou non, vient faire là.
On parle de la socialisation spécifique aux personnes autistes, en particulier dans le domaine des relations amoureuses, c’est ça ?
Le féminisme, lui, milite pour l’égalité entre les hommes et les femmes, en entre autres la sécurité des femmes aussi bien dans leur vie privée que dans les lieux publics.
Ça n’est ni spécialement lié ni spécialement anti-nomique. Je ne vois pas pourquoi ces femmes sont citées et quel lien elles ont avec le sujet. Même avec ton apport, Contrôleur. Désolée. C’est toujours opaque pour moi.
En questionnement / non-diagnostiquée
En attente d’un rdv au Cra de ma région, contact pris. Pré-diagnostic posé dans le sens d’un TSA
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lulamae
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par lulamae »

Clementine a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 21:55 Je m’excuse mais je n’ai toujours pas (littéralement) compris ce que le féminisme, radical ou non, vient faire là.
On parle de la socialisation spécifique aux personnes autistes, en particulier dans le domaine des relations amoureuses, c’est ça ?
Le féminisme, lui, milite pour l’égalité entre les hommes et les femmes, en entre autres la sécurité des femmes aussi bien dans leur vie privée que dans les lieux publics.
Ça n’est ni spécialement lié ni spécialement anti-nomique. Je ne vois pas pourquoi ces femmes sont citées et quel lien elles ont avec le sujet. Même avec ton apport, Contrôleur. Désolée. C’est toujours opaque pour moi.
Je suis d'accord avec toi, c'est un parallèle qui à mon sens n'a pas lieu d'être. Ce n'est pas la première fois que je vois ce discours sur des forums ; c'est comme si certains hommes se sentaient menacés globalement par des mouvements d'émancipation des femmes. :innocent:
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Mouton divergent
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Mouton divergent »

Merci pour vos retours.

Si je parle des féminismes et du féminisme dans mon texte, c'est que certaines d'entre elles nous amalgament aux harceleurs, car nous n'avons pas la même façon d'aborder les femmes qui nous plaisent. Cela s'explique qu'on ne maîtrise pas totalement la communication non-verbale, l'implicite, des discussions triviales et inutile, le jeu du regard et que par moment la maladresse nous prend de revers. Nous ne passons pas par 4 chemins, nous allons droit au but sans détours.

Ce qui me pousse aussi a en parler, c'est que j'en ai connu quelques-unes qui m'ont pris pour ce que je n'étais pas et m'ai rejeté bêtement et parfois brutalement sans chercher à comprendre et sans me connaître véritablement. C'est arrivé 3 fois ces dernières années. L'une en l'appelant, je l'ai entendu marmonner des saloperies à mon propos dans son rouge à lèvre en s'imaginant qu'elle n'avait pas encore décroché. Une autre m'a parlé à plusieurs reprises limite comme une merde, car je lui ai fait 2 3 compliments, rien de plus (genre t'es très belle avec tel vêtement.). Et récemment et c'est le comble du comble, une femme ayant un jeune fils autiste asperger, car elle s'imaginait que j'étais amoureux d'elle simplement, car je l'ai pris amicalement dans mes bras en lui tapant la bise sur la joue pour la saluer presque à chaque fois que je la voyais.

Et comme j'expliquais dans mon texte, j'ai peur que ça créer la confusion dans l'esprit collectif. J'imagine que certains prétendus prédateur sexuel ne sont en réalité juste des hommes autiste asperger/atypiques/neurodiversité/neurodivergent qui ne maîtrise pas bien le jeu de la séduction et donc passent pour ce qu'ils ne sont pas.

J'ai beaucoup souffert de cet amalgame durant ma vie donc voilà quoi. La seule chose que je cherche, c'est de l'affection, un peu de sexe et surtout l'âme sœur pour fonder une magnifique famille.
(TSA)

Ce n'est pas nous les neurodivergents qui sommes irrécupérable, mais nos oppresseurs...
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cléa
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par cléa »

Mouton divergent a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 10:18
Il ne faut pas croire qu’il n’existe que la misère économique et matérielle. Les misères affective, amoureuse et sexuelle doivent aussi être prises en considération si nous souhaitons vivre dans un monde meilleur, plus égalitaire et plus juste. Mais cela, peu de personnes en sont malheureusement conscientes.
Bonjour @Mouton divergent

Je trouve que tu exprimes très bien les souffrances corporelles et émotionnelles dans lesquelles errent ceux qui n'ont pas accès à les assouvir ou partager naturellement.

C'est un sujet qu'il est encore courageux d'aborder aujourd'hui alors que nous vivons une ère sensée être libérée des tabous des sens. Je trouve que tu as raison : Il y a une détresse, une nécessité d'accompagnement et bravo pour ce projet.

Il faut ajouter que ce domaine souffre encore de difficultés et questionnements, y compris chez les neuro typiques..

Je ne connais pas le livre "Éloge des intelligences atypiques" je ne saurais donc vraiment donner mon avis concernant ce passage. Hormis de dire que j'ai été aussi maladroite que ce jeune dans mon comportement (m'y reconnais).. Cependant, ma relation n'était pas problématique.

Je trouve justes celles et ceux qui te demandent de ne pas t'exprimer au nom de tous ni de citer de Figure du Féminisme.

Peut-être pourrais-tu intégrer dans ton texte davantage de témoignages de ceux qui souhaiteraient s'exprimer sur le sujet afin de bien refleter les difficultés de chacun ?

Et dire : "nous sommes nombreux à" a la place de "nous" par exemple.

Et oui, citer des féministes me semble ici hors sujet et serait contreproductif.
Si tu veux parler d'un féminisme qui te paraît extrême, il faut souligner que c'est souvent suite à un vécu extrêmement douloureux que ces femmes adoptent ces comportements exacerbés.

(en n'oubliant pas les brimades subies par les hommes, il y a une spécificité dans le féminisme, les femmes étant très largement nombreuses à être victimes)

J'ai cité ce passage de ton texte parce-que je le trouve tellement vrai ! Il y a tant de gens qui souffrent de solitude qu'elle soit amicale, corporelle ou davantage. Oui, cela mérite de l'attention, de l'écoute, de l'orientation!

Personnellement, je n'ai pas eu autant d"abordages" (je ne trouve pas le mot adequat) que tu as vécu, mais je comprends bien les difficultés et maux que tu as subis. J'en ai vécues d'autres qui m'ont "paralysée"

Je pense que certaines ont trouvé en toi une "victime idéale" pour s'exercer au "jeu" de la séduction. Comme un moyen d'avancer vers le corps sans s'y engager. Il y a probablement d'autres gens qui leurs servent de support parce qu'ils / elles savent bien leur côté affable. La jeunesse et son immaturité y participent mais j'y vois aussi de la lâcheté..

Et tout à fait d'accord lorsque tu parles de ceux qui nient ou préfèrent ignorer les sens des gens atypiques!

J'ai vu des gens considérer les autistes par exemple comme "neutres" comme "déconnectés de leur "sous vêtements" ou de l'affectif et même considérés infantilisés en ces domaines. Je pense que pour certains proches, il s'agit aussi de se rassurer, d'éviter un mal à leur "protégé" mais ce faisant, ils ignorent que ça peut-être le pire pour leur équilibre et leur sécurité!

Il est également possible que certains craignent d'être blâmés pour "pousser leurs jeunes" vers un domaine risqué (et pourtant inhérent à l'humain!) Et je crains moi-même d'être confrontée à cela un jour, malgré mes convictions sur la question..

La "vie du corps de chacun" et ses manifestations sensorielles ou sentiments devraient aussi être respectées qu'il Souhaite ou Non la partager avec un partenaire, au delà des normes sociales parfois imposées telle le couple!

Et si certains se permettent encore de douter ou refusent la sensibilité des parties féminines et masculines des gens atypiques, je leur dirais simplement -"lorsque vous vous blessez, ne ressentez vous pas de la douleur? Alors pourquoi nier à l'autre une sensibilité inhérente a l'humain et indépendante de tout apprentissage?!" je pense que ça aurait de quoi les faire réfléchir. Ou encore : Ne ressentez vous pas la faim, ni vos papilles de sensations satisfaites? (ou au contraire)
Ce sont des choses innées..

En te lisant j'ai encore pensé a pire comme argumentation auprès de certains réfractaires :
De leur dire, vu qu'il s'agit des mêmes parties, même s'il s'agit de sensations différentes, mais de sensations pressées tout de même : Ne ressentez-vous pas parfois l'envie d'uriner et que cela devienne oppressant?! Je pense que ce genre d'argument est imparable et calmera bien des gens dans leur obstination à cacher ou se cacher ces réalités physiologiques.. :)
Modifié en dernier par cléa le jeudi 5 décembre 2019 à 1:26, modifié 1 fois.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial
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Curiouser
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Curiouser »

Sur un aspect purement formel, il y a une coquille dans les premiers paragraphes :
Pourtant certains élèves de son collège tentèrent de le résonner > raisonner mais sans effets.
Sinon, pourquoi ne pas plutôt intégrer à ton article ce que tu viens d'écrire dans ton dernier message, expliquant pourquoi, d'après toi, il y a un amalgame malheureux ? - d'ailleurs, dire que le féminisme est la cause de ces rejets chez les femmes est peut-être aussi un autre type d'amalgame... :wink: je ne suis pas du tout sûre que toutes les femmes qui ont cette attitude soient des féministes, en cela je rejoins lulamae, qui évoque à juste titre d'autres causes -.

Edit : je viens de lire le message de cléa, et ce passage
Et si certains se permettent encore de douter ou refusent la sensibilité des parties féminines et masculines des gens atypiques, je leur dirais simplement -"lorsque vous vous blessez, ne ressentez vous pas de la douleur?
m'a fait immédiatement penser à la tirade de Shylock dans le Marchand de Venise (Acte III, scène 1) :
Spoiler : 
I am a Jew. Hath not a Jew eyes? Hath not a Jew hands, organs, dimensions, senses, affections, passions; fed with the same food, hurt with the same weapons, subject to the same diseases, healed by the same means, warmed and cooled by the same winter and summer as a Christian is? If you prick us do we not bleed? If you tickle us do we not laugh? If you poison us do we not die? And if you wrong us shall we not revenge? If we are like you in the rest, we will resemble you in that.
Je suis un juif ! Un juif n’a-t-il pas des yeux ? Un juif n’a-t-il pas des yeux, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions ? N’est-il pas nourri de la même nourriture, blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes moyens, échauffé et refroidi par le même été et par le même hiver qu’un chrétien ? Si vous nous piquez, est-ce-que nous ne saignons pas ? Si vous nous chatouillez, est-ce-que nous ne rions pas ? Si vous nous empoisonnez, est-ce-que nous ne mourons pas ? Et si vous nous outragez, est-ce-que nous ne nous vengerons pas ? Si nous sommes comme vous du reste, nous vous ressemblerons aussi en cela. (traduction François-Victor Hugo)
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par user3571 »

lulamae a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 23:15
Clementine a écrit : mercredi 4 décembre 2019 à 21:55 Je m’excuse mais je n’ai toujours pas (littéralement) compris ce que le féminisme, radical ou non, vient faire là.
On parle de la socialisation spécifique aux personnes autistes, en particulier dans le domaine des relations amoureuses, c’est ça ?
Le féminisme, lui, milite pour l’égalité entre les hommes et les femmes, en entre autres la sécurité des femmes aussi bien dans leur vie privée que dans les lieux publics.
Ça n’est ni spécialement lié ni spécialement anti-nomique. Je ne vois pas pourquoi ces femmes sont citées et quel lien elles ont avec le sujet. Même avec ton apport, Contrôleur. Désolée. C’est toujours opaque pour moi.
Je suis d'accord avec toi, c'est un parallèle qui à mon sens n'a pas lieu d'être. Ce n'est pas la première fois que je vois ce discours sur des forums ; c'est comme si certains hommes se sentaient menacés globalement par des mouvements d'émancipation des femmes. :innocent:
Le problème ne vient pas de l'existence du féminisme radicale mais du fait des amalgames pratiquées par certaines femmes en se réclamant de ce courant de pensée. Non pas menacé par un mouvement d'émancipation, mais menaçé par ces femmes qui veulent pas se remettent en question, ces femmes pour qui l'idéologie prime sur le réel et non pas l'inverse. Ces femmes qui ont choisis comme lois personnels de dénigrer toute différence visible, de faire du mal autour d'elles et de se servir du féminisme radicale comme un bouclier qui empêcherait de se confronter à leurs actes. Ces femmes qui brutalement changent de trotoir parce que la simple vue d'une personne un peu décallé les dérangent. Ces femmes qui ne veulent pas se faire de propre jugement pour suivre le sacro saint avis des copines. Ces femmes frustrées par tout ces mecs qu'elles croyaient trop géniaux et en fait plus abrutis que géniaux.

Le problème ne vient pas que je me sente menaçé mais que le comportement de certaines femmes va venir me menacer directement, me faire risquer un signalement pour harcélement, ect...

Il y'aurait un vraie sujet à écrire et que ça ne traite pour une fois pas de psychanalyse ou de psychothérapie.
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Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par EnHans »

C'est intéressant et un beau pavé dans la mare. J'apprécie aussi que tu tentes de trouver des solutions, (au lieu de ne faire que soulever le problème), c'est évidemment une prise de risque. Mais est ce qu'il n'y en aurait pas d'autres (des solutions) ?! N'y aurait-il pas moyen que les solutions prennent plus de place ? Se concentrer un peu plus la-dessus ?
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par Clementine »

Merci pour vos éclaircissements, je comprends mieux votre raisonnement.
Cela dit, je ne le partage toujours pas.
Les études nous montrent que les femmes violées ou agressées sont extrêmement nombreuses. Beaucoup plus que les hommes, même s’ils existent aussi bien sur. Pour les chiffres, 1 femme sur 26 a vécu ou vivra un viol dans sa vie. 1 sur 7 connaîtra des agressions sexuelles. La justice ne protège efficacement aucune victime, ni homme ni femme. Et les personnes qui vivent un handicap sont d’autant plus victimes.

Le féminisme a pour but de combattre cela.
Je pense que vous vous trompez de cible. Qui est responsable de la peur des femmes ? Les femmes ? Ou les hommes qui les ont agressées ?

Si vous n’avez pas d’arrière pensée dangereuse, tant mieux, mais il est probable que ces femmes aient croisé d’autres hommes auparavant, qui n’étaient pas ceux là.
Modifié en dernier par Clementine le jeudi 5 décembre 2019 à 8:53, modifié 1 fois.
En questionnement / non-diagnostiquée
En attente d’un rdv au Cra de ma région, contact pris. Pré-diagnostic posé dans le sens d’un TSA
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Re: Votre avis sur un de mes futurs textes qui parle de tabou sociétal sur nos besoins amoreux, affectifs et sexuels

Message par EnHans »

J'ai fait lire ton écrit à ma femme. Selon elle, ce serait intéressant d'aborder le sujet par des petits spots humoristiques car c'est lié aux spécificités de l'autisme et pas à une déviance sexuelle. Elle ajoute que c'est difficile de faire la part des choses... il y a tellement de malades (dans le sens prédateurs). Elle a tiqué sur plusieurs choses, les poils pubiens, les accompagnatrices sexuelles. Elle ajoute qu'on ne doit pas se cacher derrière le handicap pour aborder de façon incorrecte, mal polie. Se faire aborder de façon cavalière peut faire réagir surtout quand on a subit du harcèlement sexuel. Il faudrait des groupes d'habileté sexuelle (ou de vie amoureuse pour être plus précise) pour apprendre aux autistes comment gérer une relation, ce qu'on a le droit de dire, ce qui choque, ce qui repousse.

De mon point de vue, il faut inclure l'avis des femmes à ton projet, sinon c'est perdu d'avance :wink:
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