Imagination et TSA

[hazufel]

Salut, oui j'ai bien entendu, je sais bien pour les comportements restreints et répétitifs mais tout est-il pour autant cadré? L'imagination implique justement une création qui elle, n'est pas répétitive.

J’ai pas dit le contraire et comme dit plus haut, l’imagination est donnée comme moyen de compensation par Attwood.

Avec le lien que tu m'as donné, par exemple, je vois qu'il faut au moins deux points sur quatre. Cela veut dire que tous les aspies ne sont pas intolérants au changement.

Non, en effet, mais ils ont besoin néanmoins de cadres restreints et répétitifs.
De plus les changements sont bien mieux vécus lorsqu’ils sont initiés par la personne autiste. Ce n’est plus la même chose lorsqu’ils sont contraints. C’est là qu’on trouve le plus gros des problèmes.
Enfin, je ne trouve pas que les notions de cadre et de changement soient antinomiques.

[Romulus]

Ok, merci de ces précisions, j'ai pas vraiment besoin de rajouter quoi que ce soit pour le moment.

[Flower]

Ce qui est cliché à mon avis, c'est le fait que les autistes soient particulièrement intéressés par des emplois à caractère répétitif - et que les gens en déduisent qu'on peut leur confier des tâches où il faut en gros faire tout le temps la même chose. Pendant un stage, j'ai à un moment été chargée de tamponner des formulaires vides, et je n'ai jamais fait un truc plus ennuyeux de ma vie, donc il ne faudrait clairement pas me demander ce genre de choses.

Cela n'exclut toutefois pas le besoin d'un cadre, de certaines routines. Pour donner un exemple, quand je travaille, le matin je me lève, je prends ma douche puis mon petit déjeuner. Je suis quasi incapable de changer l'ordre et de prendre d'abord mon petit déjeuner et ensuite ma douche, ça me perturbe complètement. Quand je suis ailleurs que chez moi, je peux le concevoir, mais chez moi, no way. Alors que pourtant, le week-end et en vacances, je prends mon petit déjeuner en premier. Mais c'est ma routine des jours où je travaille et il ne faut pas y toucher...

[Lilette]

Ce qui est cliché à mon avis, c'est le fait que les autistes soient particulièrement intéressés par des emplois à caractère répétitif - et que les gens en déduisent qu'on peut leur confier des tâches où il faut en gros faire tout le temps la même chose. Pendant un stage, j'ai à un moment été chargée de tamponner des formulaires vides, et je n'ai jamais fait un truc plus ennuyeux de ma vie, donc il ne faudrait clairement pas me demander ce genre de choses.

Un travail sans intérêt n'a pas spécialement de rapport avec un travail répétitif.
Tu peux faire une activité répétitive qui ait du sens en même temps.

[Petitepetite]

Je viens tout juste d'être diagnostiquée autiste. Lors de mon bilan pré-diagnostic, la psy m'a fait passer, entre autres choses, un test concernant l'imagination. Elle m'a présenté 4 cartes illustrées, tirées d'un jeu, et m'a demandé d'inventer une histoire. Je n'ai inventé aucune histoire, j'ai juste rapporté toutes les erreurs graphiques et anachroniques des cartes La psy m'a dit que ce n'était pas le "manque" d'imagination qui était testé ici, mais plutôt la capacité à d'imaginer comme un neurotypique.

Donc pas de panique, en tant qu'autistes, nous avons bien de l'imagination, elle est juste différente ! Ce ne sont que les termes médicaux méprisants qui parlent de "manque" d'imagination. La vérité est tout autre !

A noter : il n'y a qu'à voir le nombre conséquent d'artistes avec TSA ! Je suis moi-même artisan d'art.

[Romulus]

Je viens tout juste d'être diagnostiquée autiste. Lors de mon bilan pré-diagnostic, la psy m'a fait passer, entre autres choses, un test concernant l'imagination. Elle m'a présenté 4 cartes illustrées, tirées d'un jeu, et m'a demandé d'inventer une histoire. Je n'ai inventé aucune histoire, j'ai juste rapporté toutes les erreurs graphiques et anachroniques des cartes La psy m'a dit que ce n'était pas le "manque" d'imagination qui était testé ici, mais plutôt la capacité à d'imaginer comme un neurotypique.

Donc pas de panique, en tant qu'autistes, nous avons bien de l'imagination, elle est juste différente ! Ce ne sont que les termes médicaux méprisants qui parlent de "manque" d'imagination. La vérité est tout autre !

A noter : il n'y a qu'à voir le nombre conséquent d'artistes avec TSA ! Je suis moi-même artisan d'art.

Intéressant. J'ai aussi un rendez-vous pré-diagnostic prévu pour bientôt, je vais donc avoir le droit à ça.

[lulamae]

Je viens tout juste d'être diagnostiquée autiste. Lors de mon bilan pré-diagnostic, la psy m'a fait passer, entre autres choses, un test concernant l'imagination. Elle m'a présenté 4 cartes illustrées, tirées d'un jeu, et m'a demandé d'inventer une histoire. Je n'ai inventé aucune histoire, j'ai juste rapporté toutes les erreurs graphiques et anachroniques des cartes La psy m'a dit que ce n'était pas le "manque" d'imagination qui était testé ici, mais plutôt la capacité à d'imaginer comme un neurotypique.

Donc pas de panique, en tant qu'autistes, nous avons bien de l'imagination, elle est juste différente ! Ce ne sont que les termes médicaux méprisants qui parlent de "manque" d'imagination. La vérité est tout autre !

A noter : il n'y a qu'à voir le nombre conséquent d'artistes avec TSA ! Je suis moi-même artisan d'art.

Intéressant. J'ai aussi un rendez-vous pré-diagnostic prévu pour bientôt, je vais donc avoir le droit à ça.

Non pas forcément. Je n'ai eu ce type de test ni dans le pré-diagnostic, ni dans le diagnostic. Ca me rappelle plutôt des tests utilisés en psychiatrie (CHU) la 1ère fois que j'ai été diagnostiquée (bipolaire à l'arrivée cette fois-là). Et également par une psychologue alors que j'étais hospitalisée en psychiatrie (un de ces tests s'appelait le TAT).

Lors du diagnostic neuro-psychologique à Ste Anne, j'ai eu un test à base d'images à décrire : pour expliquer des situations sociales, mais pas pour l'imagination.

[Lily Plume]

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Bonjour tout le monde !

Voilà, je suis vraiment désolée si le sujet a déjà été abordé... J'ai cherché mais je n'ai pas trouvé. :S

En fait, voilà, je me pose actuellement des questions quant à la possibilité d'un TSA chez moi. Je me reconnais très intensément dans énormément de symptômes.

Mais il y a un point qui m'interpelle :

À de nombreuses reprises, j'ai lu que les personnes autistes n'avaient pas beaucoup d'imagination, éprouvaient de la difficulté pour faire semblant... et également très souvent qu'elles en avaient beaucoup, et se plongeaient/se réfugiaient dedans.

J'ai même lu quelque chose où il était écrit que les personnes autistes avaient parfois du mal à distinguer la réalité de l'imaginaire.

Qu'en pensez-vous ?

Personnellement, j'ai toujours eu un imaginaire très fort, et je me suis toujours réfugiée dedans justement. J'ai souvent du mal à avoir de l'inspiration, mais, une fois qu'elle est là, c'est parti ! Je ne pense pas présenter un « défaut » de créativité/d'imagination.

Et il est vrai que j'ai comme la sensation que, neurologiquement, une partie de mon cerveau peut avoir de la difficulté à distinguer la réalité de l'imaginaire. Genre si je dis « j'ai mangé une pomme », je vais m'imprégner de la sensation de manger une pomme, et même si, quand j'y réfléchis, je sais bien que ce n'est pas vrai, c'est un peu comme si j'y croyais...

Et aussi, parfois, comme j'ai du mal à comprendre mes émotions, et la réalité, bah j'ai tendance à m'inventer des histoires pour donner de la cohérence à tout ce fouillis que je ne comprends pas, en embellissant les événements dans ma tête, en leur donnant un côté idéalisé, doux, magique, comme pour fuir la détresse que ça me provoque d'être perdue dans mes mélanges émotionnels.

Par contre, je veux dire, jamais je n'entends réellement des voix ou quoi, enfin ce ne sont pas des délires ou des hallucinations hein. J'ai plutôt l'impression de fonctionner comme une enfant qui joue à la poupée ou aux petites voitures par exemple : elle sait que ce n'est pas vrai mais elle n'y pense pas, elle s'évade dedans.

Quelqu'un saurait-il ce qu'il en est ?

Merci !

[cléa]

Bonjour @Lily Plume

j'ai une idée mais que quelque un me reprenne si ce n'est pas la bonne piste.

Le spectre autistique étant variable, l'imagination peut varier d'une personne à l'autre mais il me semble probable qu'avant, on entendait tout simplement moins les personnes autistes / asperger qu'aujourd'hui.

Il y a davantage d'occasions de s'exprimer en choisissant le support qui nous convient.

Je pense que l'expression orale étant une référence dans le monde neuro typique, cela leur laissait croire à une improductivité.
De plus, la méconnaissance des émotions des gens Tsa devait plus encore induire les Nt en ce sens.

Il peut alors y avoir un monde intérieur gardé secret, et on en déduit donc qu'il n'existe pas.

J'aurais tendance à penser que souvent, on interiorise beaucoup.

J'ai mon propre exemple. Je parle très peu (sauf exception) mais mon expression écrite est souvent abondante.

J'ai vu une vidéo il y a quelques jours, expliquant que lors de moments difficiles, certaines personnes perdent le contact avec leurs émotions. Parfois pour longtemps. Il s'agissait de neuro typiques mais j'imagine que ça peut concerner tous les types de fonctionnement.

Parfois pour s'adapter, en sur adaptation avec des idées qui ne sont pas les leur.

Ça laisse penser que c'est applicable à d'autres fonctions. Je me dis -Et si l'imagination est aussi sensible au contexte ? qu'elle s'étiole dans des conditions défavorables à sa croissance ?

(Concernée aussi, je pense que mon imagination à chuté de 50% après un burn out à l'adolescence, très dense auparavant)

Pour ceux qui rencontrent ces pannes d'inspiration, pour être en contact avec son monde intérieur et développer une pensée productive il ne faut pas être sur le qui-vive, en état de survie. Il faut vraiment du temps à soi dans la quantité qui nous convient. Démarrer une activité même sans idée préalable pourrait vous guider sur ce chemin.

J'ai déjà vu la confusion entre pensée et réalité. Ça m'a rappelé que les jeunes de moins de six ou sept ans font régulièrement cette confusion. Je ne sais pas exactement pourquoi certains autistes les confondent bien plus tard mais est-ce possible que ça vienne du langage ?

Genre, un parent explique à son enfant que son rêve ou cauchemar n'est qu'une image, comme l'est un film, que ce monde n'est pas la réalité.

Il est probable que l'enfant autiste gardera ces rêves en lui sans les exprimer ou peu, s'il n'est pas dans l'échange de parole.
Qu'il aura par conséquent accès à peu d'explications et le rêve alors se fusionner avec la réalité.

[Elinounette]

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Bonjour tout le monde !

Voilà, je suis vraiment désolée si le sujet a déjà été abordé... J'ai cherché mais je n'ai pas trouvé. :S

En fait, voilà, je me pose actuellement des questions quant à la possibilité d'un TSA chez moi. Je me reconnais très intensément dans énormément de symptômes.

Mais il y a un point qui m'interpelle :

À de nombreuses reprises, j'ai lu que les personnes autistes n'avaient pas beaucoup d'imagination, éprouvaient de la difficulté pour faire semblant... et également très souvent qu'elles en avaient beaucoup, et se plongeaient/se réfugiaient dedans.

J'ai même lu quelque chose où il était écrit que les personnes autistes avaient parfois du mal à distinguer la réalité de l'imaginaire.

Qu'en pensez-vous ?

Personnellement, j'ai toujours eu un imaginaire très fort, et je me suis toujours réfugiée dedans justement. J'ai souvent du mal à avoir de l'inspiration, mais, une fois qu'elle est là, c'est parti ! Je ne pense pas présenter un « défaut » de créativité/d'imagination.

Et il est vrai que j'ai comme la sensation que, neurologiquement, une partie de mon cerveau peut avoir de la difficulté à distinguer la réalité de l'imaginaire. Genre si je dis « j'ai mangé une pomme », je vais m'imprégner de la sensation de manger une pomme, et même si, quand j'y réfléchis, je sais bien que ce n'est pas vrai, c'est un peu comme si j'y croyais...

Et aussi, parfois, comme j'ai du mal à comprendre mes émotions, et la réalité, bah j'ai tendance à m'inventer des histoires pour donner de la cohérence à tout ce fouillis que je ne comprends pas, en embellissant les événements dans ma tête, en leur donnant un côté idéalisé, doux, magique, comme pour fuir la détresse que ça me provoque d'être perdue dans mes mélanges émotionnels.

Par contre, je veux dire, jamais je n'entends réellement des voix ou quoi, enfin ce ne sont pas des délires ou des hallucinations hein. J'ai plutôt l'impression de fonctionner comme une enfant qui joue à la poupée ou aux petites voitures par exemple : elle sait que ce n'est pas vrai mais elle n'y pense pas, elle s'évade dedans.

Quelqu'un saurait-il ce qu'il en est ?

Merci !

Coucou, pour l'instant je n'ai pas de diag officiel, juste ma psychiatre et la psy de la Salpêtrière qui m'ont reconnu de potentiels TSA, mais je voulais témoigner par rapport à l'imagination.
Je me réfugie dans mon imaginaire depuis toute petite. Ça n'a jamais cessé même si j'ai eu un pic à l'adolescence, surement parce que je connaissais des moments particulièrement difficiles. À cette période, je pensais même que mes parents étaient contre moi, qu'ils m'empêchaient de révéler ma vraie nature. Je pensais avoir des pouvoirs et tout. C'est stupide avec le recul mais je pense que je faisais une transposition par rapport à mes particularités de fonctionnement et le fait que c'était hyper mal perçu par ma mère et mon frère. Je ne me reconnaissais pas dans les autres et je ne connaissais pas les TSA à l'époque donc l'imagination a trouvé une raison à tout ça.
Aujourd'hui, j'ai toujours besoin de me raconter des histoires le soir pour m'endormir. Mon cerveau tourne tellement que j'ai besoin de le faire travailler sur quelque chose. Parfois, je refais des séries en changeant l'intrigue, les persos, etc. Parfois, j'invente tout et ça donne des livres. Quand je suis bloquée sur la suite d'un livre, je me concentre dessus avant de m'endormir et je trouve la suite.
J'utilise aussi mon imagination au boulot quand il faut trouver comment promouvoir un livre avec zéro budget.
Je pense que ça peut être une réel atout s'il est bien exploité.

Sinon, il m'arrive aussi d'avoir des hallucinations auditives. C'est très rare mais flippant. Par exemple, au boulot j'ai cru un jour qu'on chuchotait une incantation dans mon oreille. J'ai fini par trouver une explication rationnelle : ma collègue à 5 mètres derrière moi qui discutait avec une autre collègue en chuchotant. J'ai compris qu'il m'arrivait d'entendre des bruits éloignés comme s'ils étaient juste à côté.

[Lilette]

En bref, dans la section "Espace TSA" :

Vous êtes diagnostiqué TSA : la section est faite pour vous, vos questionnements, vos témoignages...
Vous n'êtes pas diagnostiqué TSA, mais parent d'un enfant diagnostiqué TSA : vous pouvez y poser vos questionnements et témoignages, concernant votre enfant.
Vous n'êtes pas diagnostiqué TSA, ni parent : vous pouvez utiliser la section pour poser des questions à destination des personnes TSA, mais vous devez éviter d'y apporter vos propres témoignages ou vos questionnements personnels.

[Marisol]

Je me réfugie dans mon imaginaire depuis toute petite. Ça n'a jamais cessé même si j'ai eu un pic à l'adolescence,

c'est très intéressant ! et poétique ...