le deuil d'une personne encore vivante semble un non-sens, et pourtant c'est ce qui se passe quand celle-ci disparait subitement et ne donne plus signe de vie.
Yep’, c’est possiblement pire qu’un deuil « normal » si tant est qu’on puisse faire un classement de la souffrance. Un deuil normal dans de nombreux cas on n’est pas seul, il y a les funérailles, le mort est bien mort si je puis dire, c’est concret. « Idéalement » on vit le deuil de personnes plutôt âgées avant d’en vivre d’autres. Et même dans les catastrophes où on ne retrouve pas les corps on n’est pas forcément seul et souvent on met une stèle pour se recueillir. Là je vivais un deuil tout seul, sans le savoir, je ne l’ai compris qu’au bout de 9 mois quand j’ai compris ce que cette rencontre avait débloqué. Et à qui en parler ? Qui pouvait comprendre que je vivais le deuil d’une personne vivante, côtoyée à peine 5h et avec qui je n’avais même pas sympathisé ?
Est-ce que tu comptes effectuer des demarches supplementaires, en vue de confirmer ou infirmer ce dont la psychotherapeuthe t'a fait part ?
Je sais pas trop, j’ai eu envie un moment de passer un bilan neuropsy puis le merdier dans ma vie professionnelle l'a repoussé à plus tard, et peut-être que je me trompe mais je ne vois pas ce que ça apporterait. Je commence à être assez conscient de mes difficultés, un diag (ou test) ne fera qu’officialiser le bousin, mais ne changerait rien au vécu. J’ai tout retourné dans ma tête depuis 5 ans, aujourd’hui seule l’action me fera avancer.
Je garde l’idée d’un diag si comme certains le pense le « diag » de douance peut cacher un diag plus sérieux. Mais à nouveau, concrètement je ne pense pas que ça changera quelque-chose.
Et si ma psy se trompe alors ce serait plutôt un TSPT initié par des déménagements en bas-âge que l’enfant hypersensible que j’étais aurait vécu comme des sortes de mini deuils, qui aurait du coup intériorisé la peur de créer du lien. Et la non-histoire avec cette nana n’aurait fait qu’enfoncer le clou. Ou plutôt le trépan, en créant un double deuil avec une seule rencontre...
Mon soucis c'est qu'ayant raté la crise d'ado à l'âge "normal", je suis passé à côté de cette période de découverte, avec des liens d'amitié un peu fusionnel, d'identification, où dans l'idéal on peut se construire de 14 à 20 ans avec les mêmes personnes, et après on est paré pour la vie d'adulte. Du coup je sens que je recherche un peu un groupe comme ça, "mon groupe de potes", mais c'est peine perdu car les autres ne sont plus dans ce genre de relations. On recherche ça à 15 ans mais à 25 on fait fuir tout le monde si on agit comme ça.
Donc faut que je trouve un emploi/environnement où je me sente bien, en stabilité, pour mieux me connaître, mieux me construire.
Je ne connais pas ton histoire dans sa totalite, mais concernant l'hotel il ne me semble pas impossible que cette personne ait pense qu'il s'agisse seulement d'une invitation, et que ca ne la genait pas de t'heberger plutot que tu te rendes dans un hotel. Y a t-il eu d'autres signes ? Pourquoi souhaitait-elle t'inviter ?
Oui il semble que ce soit ça. Ca s’est inscrit dans l’incompréhension. Disons que venant de la part d’un nana, parlant à un mec lui ayant avoué un coup de coeur, avant de m’inviter en week-end, et même si c’était gentiment pour m’héberger, ça aurait été pas mal de préciser qu’elle était en couple xD (son FB ne le mentionnait pas non plus).
Comme dit au dessus je crois, elle ne semblait pas vouloir élaborer sur ce que sa rencontre avait changé dans ma vie, elle ne souhaitait pas non plus vouloir élaborer sur sa passion que sa rencontre m’avait inspiré, je ne comprenais pas. J’ai alors tenté un message à peine plus « entreprenant », après la rencontre qui n’avait pas pu se faire, en acceptant sa demande d’amitié FB, en lui disant un truc du style que j’avais oublié qu’elle était si jolie, et en lui disant que si l’occasion de se voir se représentait je ferais l'aller-retour sans problème. Et c’est là qu’elle a proposé de se caler un week-end…
Partant du principe qu’elle a forcément plus d’expérience que moi, vu que je n’ai jamais été en couple, je me calais sur son ton, mais j’ignorais qu’elle n’avait pas de référentiel, alors en fait la correspondance a « dérivé » jusqu’à ce que ça parte en vrille.
C’est comme le « à très vite, bisou » en fin de message. Elle semble avoir une bibliothèque de salutations, en prend une au pif, sans réaliser qu’elle n’est pas adaptée au contexte.
Ou alors c’est une tarée qui manipule de loin et qui se chie dessus de près, on ne peut pas totalement l’exclure mais je ne pense pas.
Quand tu dis l'avoir vue pour la derniere fois il y a 8 ans, etait-ce physiquement ou tout s'est passe par internet ? Quelle etait la frequence de vos echanges a l'epoque ?
Je l’ai vu 5 heures (5 consultations) en tant que patient. Je lui ai avoué le coup de coeur à la fin de la 4ème, et à la 5ème j’ai voulu lui expliquer (à la fin) que cette déclaration avait visiblement changé beaucoup de choses en moi. Je la pensais bien plus expérimentée que moi, j’espérais qu’on discuterait un peu, éventuellement qu’on garderait contact. Mais au final elle était bien plus flippée que moi alors que je n’émettais aucun signe d’agressivité, alors je suis sorti rapidos sans vraiment expliquer ce que je voulais expliquer, et c’est la dernière fois que je l’ai vue.
Donc 5h c’est rien, mais c’est le fait que cette rencontre ait tout débloqué en moi. Je visualise le faux-self comme un barrage qui bloquait mon développement émotionnel et qui a craqué, et le flot émotionnel s’est déversé sur cette rencontre. Je me suis réellement « incarné » émotionnellement grâce à cette rencontre.
Ca a fait un appel émotionnel et d’énergie de vie ultrapuissant, tout en vivant un deuil, c’était extrêmement bizarre. Et je n’ai pas pu nourrir cet appel avec grand chose.
Ensuite on a repris contact 10 mois plus tard, puis la correspondance par FB/texto a duré 8 mois, je l’ai eu 3 fois au phone pour tenter de mettre à plat l’incompréhension mais elle était déjà en train de mettre de la distance et un an plus tard elle m’a blacklisté.
J'ai 37 piges...
Oh et quand je dis "ça fait plaisir", c'est bien sûr le fait que tu arrives aux mêmes conclusions qui fait plaisir, pas que tu aies également vécu une histoire douloureuse, je précise juste