Aspergers travaillant dans l'enseignement

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Message par Ogam »

par Dehlynah » samedi 9 novembre 2019 à 10:15
Dur dur...Surtout de la part de tes formateurs je trouve (pour le coup dans mon ESPE , il y a une majorité de formateurs ultra bienveillants et aidants, insistant sur le fait de ne pas occulter les difficultés liées au métier, afin de trouver le maximum de solutions...Le déni des difficultés est pour eux la pire des choses, ils sont hyper conscients de la difficulté du métier- mais j'avais eu une remarque désobligeante aussi un fois d'une formatrice un peu brut de décoffrage qui avaient tendance à encenser ou casser/ la même personne d'ailleurs...dont moi :) compliqué, faut prendre le bon, laisser le mauvais...)
Mais comment dire, ce que tu décris de cette classe, c'est le quotidien de la majorité (à quelques exceptions près dans des quartiers favorisés- et encore ma fille qui allait dans une mater de REP, chaud chaud, s'est faite griffer au sang dans sa "petite école toute mignonne où y a aucun problème"), dans les années 80 j'ai passé ma primaire dans une école d'un quartier assez chaud et ce que tu décris désolée mais c'est ...soft...
Dans l'enseignement, on est souvent en effet assistant social, éduc et quand on peut... prof (même dans des secondes ou premières où j'ai enseigné et où les règles de vie lambda n'ont de toute évidence pas été intégrées)
Pour un.e aspie, les stimulations sensorielles dans les établissements scolaires sont multiples et intenses, avec des tout petits encore plus je trouve -j'ai été animatrice en centre avec des 4-5 ans, j'ai adoré sur le plan relationnel et pédagogique mais j'étais épuisée, laminée, j'en rêvais la nuit, et la responsabilité aussi énorme que ça incombe et la pression insoutenable (pour moi) le stress que ça génère...
Du coup tu continues ce métier ??
Bonjour Dehlynah,
j'ai voulu retenter ma chance dans une autre académie où j'ai eu du cycle 3. Je n'ai pas pu tenir une période (je me suis retrouvé en arrêt-maladie pour dépression) et la binôme (pes elle-aussi) a démissionné. Je vais essayer de me reconvertir comme professeur au CNED car faire du cours individualisé avec seulement 1, 2 ou 3 élèves et adapter le cours ou les conseils en fonction de l'élève, c'est ce qui me va le mieux. Je voulais d'ailleurs devenir maître E, sachant que je sentais que je me ferais déborder dans une classe si j'étais prof "classique". J'espère que la RQTH que j'ai obtenu il y a quelques mois et que mes expériences en tant que professeur de soutien scolaire (plus d'une quarantaine de famille à Acadomia et Lauréat, que ce soit en maths, physique-chimie et SVT de la 6ème à la terminale S et cela, pendant 6 ans) me permettront d'obtenir ce travail.
Je croise les doigts.
Diagnostic TSA + HPI (obtenu à l'âge de 34 ans) posé en septembre 2020 par un chef de service en psychiatrie.
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement

Message par Antigone »

Et bien Ogam, le moins que l'on puisse dire c'est que je me retrouve dans ta description et l'enfer que j'ai traversé l'an dernier.
Je suis actuellement PES en renouvellement, après une reconversion d'un métier que j'aimais énormément (médiatrice en musée, je pouvais parler des heures de mes tableaux et les gens trouvaient ça normal) mais qui ne me permettait plus de vivre. Et accessoirement ce milieu est très peuplé de gens 'toxiques" car c'est relations et compagnie (moi je n'en ai pas...)
J'ai passé le concours en candidat libre, préparé en 6 mois pendant que j'étais au chômage. J'ai été admise sur liste complémentaire dans une académie très demandée. Ca m'a un peu aidé à reprendre confiance dans mes capacités intellectuelles. Seulement, juillet et août sont passés et personne ne m'a appelée. Finalement on m'a appelée le 28 août pour me dire pré-rentrée demain dans une école à 250 km de chez moi avec deux classes et deux niveaux différents. A l'époque j'ignorais mon TSA et mon angoisse était de ne jamais trouver d'emploi. Donc j'ai dit oui. Déjà je trouve que autiste ou pas cette façon de traiter son personnel est inadmissible... mais c'est ainsi dans l'éducation nationale. Point négatif : vous n'êtes qu'un pion. Ce qui implique que vous devez déménager tout le temps, vous adaptez tout le temps selon l'humeur de l'EN. Pour un autiste = stress intense
Je ne vais pas entrer trop dans les détails mais en gros j'ai subi les mêmes humiliations que toi Ogam.
- Les élèves sont difficiles ? non, c'est parce que vous êtes nulle et que vous vous y prenez mal
- Les élèves ne vous écoutent pas ? Vos cours ne sont pas intéressants (c'est "amusant" j'ai eu le droit quasiment mot pour mot à ce qu'on t'a dit ton monotone - visage inexpressif -manque de mise en scène. Et ensuite je me fais rabrouer parce que soit disant je ne suis pas assez cordiale avec les parents d'élèves ?! mais moi je ne me permettrais jamais de leur dire des choses pareilles :shock: - Par exemple je n'ai pas dit que je n'étais pas clown chez Pinder et que je n'étais pas là pour "amuser" la galerie. je me contente de penser pire :D )
- Vous ne vous en sortez pas en cours ? vous ne faites pas assez d'efforts. Vous ne communiquez pas assez avec vos collègues.
-J'ai sollicité toutes les aides : le médecin du travail, les trucs de groupes de soutien, personne ne bougeait le petit doigt alors que clairement j'étais en danger (on m'a dit que cela se voyait physiquement) et pire je mettais mes élèves en danger.
- Clou u spectacle, à bout de forces, je vais voir la hiérarchie en disant la situation est invivable et je souhaiterai changer d'école ? Non, ça ne servirait à rien ça ne ferait que déplacer le problème. Et puis de toutes façons c'est dur pour tout le monde donc faites avec. Donc j'étais le problème. Et j'étais en train de lui dire que c'était invivable donc très littéralement que je préferais mourir que continuer et il évacuait ça d'un signe de main.
Résultat fin octobre j'étais en depression sévère, sous anxiolitique, antidépresseurs, somnifère... un mois d'arrêt et je ne sais toujours pas comment, j'y suis retournée. (D'ailleurs puisqu'il y a des enseignants ici qui ne savent peut être pas nou pouvons bénéficier d'une aide psychologique gratuite par le réseau pass de la MGEN. Cette psy a été formidable. Je ne l'ai eu que au téléphone, pendant 3 'consultations' et elle a su m'aider à accepter l'arrêt de travail, les médocs, elle n'a porté aucun jugement et elle a tout de suite senti la détresse...Moi qui hait le téléphone j'attendais ses appels avec impatience. Tout était anonyme je ne saurais jamais qui c'était mais si des membres du réseau passent par ici : merci vous m'avez sûrement sauvé la vie)
J'ai fini tant bien que mal l'année, en jugulant le stress les angoisses grâce aux médicaments. Et à mon psychiatre.
Bref. Inspection sans suprise, je ne suis pas titularisée je dois passer devant une commission d'aptitude qui me demande 'mais si c'était si difficile que ça pourquoi vous y êtes allée ? Vous êtes masochiste ?" (je jure que ce sont leurs mots). Et ensuite m'a demandé "mais pourquoi ne pas avoir demander à changer d"école alors?" J'étais tellement abasourdie que je ne pouvais plus parler. Je suis sortie absolument épuisée, j'ai dormi deux jours et je me suis dit c'est mort. Trouve autre chose. Finalement u bout de 3 semaines ils me renvoient un courrier "nous acceptons de vous onner une euxième et dernière chance". Mais rien d'autre. Entre temps j'avais fait des courriers, mon TSA commençait à se concrétiser à travers de bilans neuropsy orthophonique etc. J'ai demandé à pouvoir être rapprochée de mon médecin, qui a fait des certificat disant que c'était nécessaire. Aucune réponse. Le stress est monté. J'ai du reprendre des rdv avec la neuropsy pour essayer de gérer. Fin août on m'appelle en me disant que j'étais nommée exactement au même endroit que l'an dernier (pas la même école quand même) mais en maternelle. Et que je devais me pointer deux jours après. J'ai dit non. Non je ne serais pas là lundi j'ai rendez-vous avec mon médecin. Et aujourd'hui je continue à dire non (d'où mon pseudo ;)) non à certains cours que j'ai déjà suivi non je n'irai pas à des conférences sur mon temps perso etc.

Les points positifs de cette nouvelle année : je suis bien en maternelle. Je n'imaginais même pas que ce soit possible. Je suis partie très stressée évidemment (vu le passif et l'aspect dernière minute). Mais les petits se moquent de mes bizarreries. Ils trouvent tout ce que je fais formidable. Pour mon ego qui était très meurtri c'est vraiment chouette. Et je peux laisser livre cours à ma créativité parce que les programmes de maternelle sont peu cadrés. Je peux donc dessiner mon propre cadre, choisir des méthodes.. ca c'est le gros point positif de l'enseignement. La liberté pédagogique. Ce n'est pas une école "facile" très loin de là (on a eu de gros incidents) et je galère avec les parents. Mais ès que je referme ma porte et que je lis une histoire.. je me sens mieux.
J'ai une bonne classe qui a été bien insonorisée (par rapport au vieux truc de l'an dernier dont les murs vibraient). J'ai des récré plus longue qui me permettent de faire des pauses sensorielles et la sieste de l'après-midi est pour moi aussi un moment de repos (même si je ne peux pas dormir, le noir, le calme, la possibilité de jouer avec mes fidgets)
Maintenant j'ai mon diagnstic officiel. J'attends ma RTQH. Et je vais monter un dossier avec les syndicats pour qu'on me donne des conditions de travail décentes l'an prochain : un poste fixe (pas de remplacement à droite à gauche) et des maternelles. Ce sont les deux choses les plus difficiles à obtenir pour un enseignant même avec de l'expérience. Mais si on ne me les accorde pas, je démissionnerai (j'ai un véritable stress psot traumatique du à mes CM2, selon le psychiatre) (et je n'exclut pas d'alerter les associations pour discrimination à l'embauche... puisque en tant qu'enseignante je dois faire de l'inclusion, il me paraît justifié d'avoir le droit à la même bienveillance).
Pfiou... c'était long. Je ne sais pas si vous avez tout lu. Mais si vous l'avez fait que vous êtes PE e=épuisée mais motivée, je vous souhaite bon courage. Comme a dit la psychiatre qui a posé le TSA "vous avez fait tellement d'efforts jusqu'ici, à nous maintenant de vous aider pour que vous puissiez profiter des fruits de votre travail".
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement

Message par Ogam »

Bonjour Antigone, ton message (pour moi) n'était pas trop long.
Je suis content que tu aies pu être titularisée. Dans mon cas, je suis entre deux eaux mais je suis aidé par une association pour l'insertion à l'emploi.
Je pense que cela devrait le faire (je l'espère).
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Message par Antigone »

Je ne suis pas encore titularisée, je suis stagiaire pour la seconde année car mon travail a été jugé insuffisant... J'aimerai vraiment avoir une situation enfin stable, pouvoir mon réaliser mon rêve : avoir enfin un chez moi avec un jardin. Et ensuite un chien. C'est une évidence pour tous les neurotypiques de mon âge, ça fait partie de leur évolution "classique" mais pour moi ça semble être un rêve inatteignable
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Re: Aspergers travaillant dans l'enseignement

Message par Loner »

Je voudrais participer à ce sujet mais ne suis pas dans l'enseignement. Je suis dans l'éducation spécialisée. Est ce possible malgré tout ?
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Message par Clementine »

Bonjour,
Je suis le sujet avec attention, enseignante en attente d’un rdv au Cra. Je vous souhaite bon courage, aux PES qui subissent l’institution et aux autres.
En questionnement / non-diagnostiquée
En attente d’un rdv au Cra de ma région, contact pris. Pré-diagnostic posé dans le sens d’un TSA
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Message par lulamae »

Loner a écrit : dimanche 10 novembre 2019 à 18:48 Je voudrais participer à ce sujet mais ne suis pas dans l'enseignement. Je suis dans l'éducation spécialisée. Est ce possible malgré tout ?
Pour moi aucun problème, s'il y a des problématiques communes, c'est toujours enrichissant. Je ne suis plus dans l'enseignement, je suis reclassée dans l'EN.
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Message par Ogam »

par Antigone » dimanche 10 novembre 2019 à 18:44
Je ne suis pas encore titularisée, je suis stagiaire pour la seconde année car mon travail a été jugé insuffisant... J'aimerai vraiment avoir une situation enfin stable, pouvoir mon réaliser mon rêve : avoir enfin un chez moi avec un jardin. Et ensuite un chien. C'est une évidence pour tous les neurotypiques de mon âge, ça fait partie de leur évolution "classique" mais pour moi ça semble être un rêve inatteignable.
Bonjour Antigone et excuse-moi pour avoir dit que tu es titulaire alors que tu es reconduite cette année. Je te dirai accroche-toi, tu peux y arriver (surtout si avec ta classe et tes élèves, ça se passe on ne peut mieux).
J'espère comme toi avoir enfin un travail épanouissant qui puisse permettre enfin d'avoir une autonomie financière et d'être "intégré" à la société (même si je sais que ce sera toujours difficile).
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Message par lulamae »

Ogam a écrit : samedi 9 novembre 2019 à 13:24 Je voulais d'ailleurs devenir maître E, sachant que je sentais que je me ferais déborder dans une classe si j'étais prof "classique". J'espère que la RQTH que j'ai obtenu il y a quelques mois et que mes expériences en tant que professeur de soutien scolaire (plus d'une quarantaine de famille à Acadomia et Lauréat, que ce soit en maths, physique-chimie et SVT de la 6ème à la terminale S et cela, pendant 6 ans) me permettront d'obtenir ce travail.
Je croise les doigts.
Je ne connaissais pas ce poste de maître E, curieusement. C'est du reste intéressant de lire le témoignage d'un PE en reconversion maître E sur ce site :
https://www.vousnousils.fr/2004/06/18/d ... e-e-246418
a écrit : En sept ans d’activité de professeur des écoles, j’ai fini par admettre que je ne pouvais pas venir en aide aux élèves en difficulté, même en adoptant une pédagogie différenciée.
=> Au sein d'une classe aux effectifs chargés, ou quand il y a trop d'enfants en difficulté, il arrive un moment où un prof ne peut plus gérer l'hétérogénéité (et parfois le comportement de la classe pendant que le prof se consacre à aider un élève ou un petit groupe d'élèves en particulier).
J'ai connu des profs dont on n'aurait pas remis les compétences en question, qui du jour où il a été à la mode de travailler en îlots bonifiés, se sont lancés un peu inconsidérément dans l'aventure, et qui se sont mis à avoir quelques difficultés de discipline. Et je ne parle pas de ceux pour qui ça n'était pas naturel du tout (moi, entre autres, ne serait-ce que pour mes problèmes d'audition) et qui se retrouvaient soit à devoir le faire par pression hiérarchique, ou tout bêtement à cause du partage de salles, soit à refuser et passer pour un dinosaure qui n'a rien compris à l'intérêt de l'innovation.
Pareil pour les compétences d'ailleurs : je n'ai jamais eu de problème avec les notes, dûment explicitées par le barême de notation clair quant aux critères de réussite, avec possibilité de remonter sa note en corrigeant seul son devoir, elles étaient bien comprises des élèves, alors que les compétences, c'était infantilisant et fumeux comme pas possible. Et si on écoutait les élèves ? Ils aiment bien les notes, eux.
Bref, j'ai arrêté depuis deux ans, mais ça m'énerve encore ! :x

Au vu de ce document ci-dessous, il y a pas mal de contacts avec les équipes et les parents, non (pages 3 et 4) ? Ce n'est pas trop dur ?
https://ash-jpp.pagesperso-orange.fr/pd ... aitreE.pdf

Il y a moyen de gérer ou d'apprendre à le faire, et puis cela concerne les apprentissages d'enfants pris individuellement, remarque. :)
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Message par Ogam »

par lulamae » lundi 11 novembre 2019 à 14:51
Au vu de ce document ci-dessous, il y a pas mal de contacts avec les équipes et les parents, non (pages 3 et 4) ? Ce n'est pas trop dur ?
https://ash-jpp.pagesperso-orange.fr/pd ... aitreE.pdf

Il y a moyen de gérer ou d'apprendre à le faire, et puis cela concerne les apprentissages d'enfants pris individuellement, remarque.
J'aurai bien voulu être maître E mais on m'a clairement expliqué qu'il fallait être titularisé et avoir fait 5 ans en classe avant de tenter la formation (ce qui me paraît impossible). C'est pour cela que je cherche d'autres voies (dont l'enseignement au CNED).
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Message par lulamae »

Ogam a écrit : mardi 12 novembre 2019 à 0:15 J'aurai bien voulu être maître E mais on m'a clairement expliqué qu'il fallait être titularisé et avoir fait 5 ans en classe avant de tenter la formation (ce qui me paraît impossible). C'est pour cela que je cherche d'autres voies (dont l'enseignement au CNED).
D'accord, j'avais mal compris. Merci, et bonne chance pour tes démarches. :bravo:
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Message par Ogam »

Ogam a écrit : ↑
J'aurai bien voulu être maître E mais on m'a clairement expliqué qu'il fallait être titularisé et avoir fait 5 ans en classe avant de tenter la formation (ce qui me paraît impossible). C'est pour cela que je cherche d'autres voies (dont l'enseignement au CNED).

D'accord, j'avais mal compris. Merci, et bonne chance pour tes démarches. :bravo:
Bonjour Lulamae, je te remercie pour ton message.
Bonne journée.
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Message par Antigone »

Pareil pour les compétences d'ailleurs : je n'ai jamais eu de problème avec les notes, dûment explicitées par le barême de notation clair quant aux critères de réussite, avec possibilité de remonter sa note en corrigeant seul son devoir, elles étaient bien comprises des élèves, alors que les compétences, c'était infantilisant et fumeux comme pas possible. Et si on écoutait les élèves ? Ils aiment bien les notes, eux.
Bref, j'ai arrêté depuis deux ans, mais ça m'énerve encore !
Ah ! Et bien je suis heureuse de l'apprendre (non pas que ça t'énerve mais que tu trouve ça stupide). Pour moi le système de note était le plus juste : les élèves savaient exactement où étaient les erreurs ils pouvaient recompter derrière l'enseignant pour essayer de mieux comprendre. Et ils adoraient ça. Mes CE2 m'en réclamaient l'an dernier ! L système de compétences ressemble carrément à un système à la tête du client : de toutes façons c'est invérifiable. Quand j'étais épuisée, je mettais des smikeys vert ou rouges totalement au hasard. Je n'en suis pas fière mais je n'avais pas la force de passer autant de temps sur une copie. Que l'on retire les notes dans tout ce qui est artistique, ou écriture créative, oui. Pour les maths, la grammaire, l'orthogrpahe c'est pour moi contre-productif. Résultat j'étais obligée de mettre un barème au crayon papier, j'avais une note divisée en sous note qui me permettait ensuite de remplir le tableau de compétences. Pour mes CM2, je gardais le fichier de notes et je leur disais que si ils voulaient la connaître, je leur donnais en personne. Libre à eux ensuite de dire aux camarades, aux parents et libre à eux de ne même pas vouloir savoir. Mais ils voulaient tous savoir.

En maternelle, ce qui m'énerve c'est ce nouveau "ne pas obliger l'enfant". Si j'en crois ma PEMF, je suis une tortionnaire parce que 'joblige ces petits à participer à des ateliers pendant 5 minutes. L'enfant ne doit pas être forcés, il doit venir de lui-même. OK. Pourquoi pas ? moi je fais garderie pendant qu'ils jouent à la dînette. Par contre, il ne faudra pas s'étonner si quand ils sont en primaire ils sont incapables de gérer la frustration et se soumettre à des "activités" obligatoires
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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Message par Antigone »

onjour Antigone et excuse-moi pour avoir dit que tu es titulaire alors que tu es reconduite cette année. Je te dirai accroche-toi, tu peux y arriver (surtout si avec ta classe et tes élèves, ça se passe on ne peut mieux).
J'espère comme toi avoir enfin un travail épanouissant qui puisse permettre enfin d'avoir une autonomie financière et d'être "intégré" à la société (même si je sais que ce sera toujours difficile).
Pas de problème. C'est compliqué cette situation, je m'y perds moi même. Si j'arrive à rester sur la maternelle grâce à ma reconnaissance de handicap j'espère tenir quelques années... ensuite moi aussi je suis très tentée par le travail de maître E ou travail au CNED. Je ne sais pas si ça peut être une piste pour toi mais l'an dernier nous avons entendu parler d'enseignant qui deviennent "maître à l'hôpital". Ils assurent la continuité de la scolarité aux élèves scolarisés. C'est un peu particulier comme ambiance de travail mais ça me paraissait très enrichissant. Il y a aussi le détachement dans les Canopé/centre de doc. Ca me plairai beaucoup comme suite de carrière...
Je veux savoir comment je m'y prendrais, moi aussi, pour être heureuse. Vous dites que cest si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre." Anhouil

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Message par lulamae »

Antigone a écrit : mercredi 13 novembre 2019 à 15:14
Pareil pour les compétences d'ailleurs : je n'ai jamais eu de problème avec les notes, dûment explicitées par le barême de notation clair quant aux critères de réussite, avec possibilité de remonter sa note en corrigeant seul son devoir, elles étaient bien comprises des élèves, alors que les compétences, c'était infantilisant et fumeux comme pas possible. Et si on écoutait les élèves ? Ils aiment bien les notes, eux.
Bref, j'ai arrêté depuis deux ans, mais ça m'énerve encore !
Ah ! Et bien je suis heureuse de l'apprendre (non pas que ça t'énerve mais que tu trouve ça stupide). Pour moi le système de note était le plus juste : les élèves savaient exactement où étaient les erreurs ils pouvaient recompter derrière l'enseignant pour essayer de mieux comprendre. Et ils adoraient ça. Mes CE2 m'en réclamaient l'an dernier ! L système de compétences ressemble carrément à un système à la tête du client : de toutes façons c'est invérifiable. Quand j'étais épuisée, je mettais des smikeys vert ou rouges totalement au hasard. Je n'en suis pas fière mais je n'avais pas la force de passer autant de temps sur une copie. Que l'on retire les notes dans tout ce qui est artistique, ou écriture créative, oui. Pour les maths, la grammaire, l'orthogrpahe c'est pour moi contre-productif. Résultat j'étais obligée de mettre un barème au crayon papier, j'avais une note divisée en sous note qui me permettait ensuite de remplir le tableau de compétences. Pour mes CM2, je gardais le fichier de notes et je leur disais que si ils voulaient la connaître, je leur donnais en personne. Libre à eux ensuite de dire aux camarades, aux parents et libre à eux de ne même pas vouloir savoir. Mais ils voulaient tous savoir.

En maternelle, ce qui m'énerve c'est ce nouveau "ne pas obliger l'enfant". Si j'en crois ma PEMF, je suis une tortionnaire parce que 'joblige ces petits à participer à des ateliers pendant 5 minutes. L'enfant ne doit pas être forcés, il doit venir de lui-même. OK. Pourquoi pas ? moi je fais garderie pendant qu'ils jouent à la dînette. Par contre, il ne faudra pas s'étonner si quand ils sont en primaire ils sont incapables de gérer la frustration et se soumettre à des "activités" obligatoires
Pour moi aussi, la notation par compétences c'était devenu une usine à gaz, et en français le référentiel était très mal fait, vague : sur une évaluation je trouvais peu de compétences qui correspondaient à ce qui pouvait être évalué. Les élèves ne comprenaient pas leurs "couleurs", les formulations étaient complexes et prétentieuses. J'ai fini par adopter une double notation, notes et compétences.

Le plus drôle : c'est sensé être bienveillant, mais les élèves étaient au bord des larmes quand ils avaient du rouge, même un point rouge, alors qu'ils se moquaient complètement des couleurs intermédiaires (orange), et du moment qu'il y avait du vert, même un point et non deux, ça allait.

Au lieu de prodiguer ses bons conseils, la PEMF devrait t'expliquer techniquement comment elle s'y prend, sur quelle base elle crée la situation qui va donner envie à l'enfant de venir faire de lui-même. Et quand bien même, il y a des choses qui s'apprennent sur la durée, à force d'expérience, pas en débutant, quand on a tout à apprendre et à gérer dans l'immédiat.
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