Le syndrôme de "l'élève trop sérieux"

[PetitNuage]

Bonjour,

Je ne sais pas si ce sujet relève de l'espace TSA ou ou s'il doit être déplacé ailleurs ... Je laisse soin aux modérateurs d'en juger.

Etant plus jeune, j'ai souvent eu l'impression d'être stigmatisée
du fait que j'étais une élève sérieuse, qui respectait les règles au pied de la lettre, qui ne sortait pas, ne faisait pas attention à son apparence ...

J'ai l'impression que les problèmes que je rencontre avec mes collègues viennent également du fait que je fais mon métier
avec une grande conscience professionnelle.

(et cela dérange mes collègues qui ne veulent pas en faire autant que moi)

Est-ce un souci que vous rencontrez également ?
Je trouve étrange d'être mal vu quand on veut simplement faire les choses comme elles devraient être faites.

Ex: dans nos animations pédagogiques, on nous demande de déposer des documents à partager avec les collègues. Je suis souvent une des seules à le faire.

[Mlle-Qui]

Pour ce qui est des soucis avec les collègues, j'essaye toujours de dire les choses avec diplomatie mais ça colle pas spécialement avec le ton utilisé lol
Il y a des règles de vie quand on travaille en équipe que peu de personne respecte et ça me met souvent en colère. J'ai l'impression d'être la seule à m'inquiéter de certaine chose. Et ça peut-être pris pour du zèle malheureusement alors que je suis juste très consciencieuse !!

Je m'énerve aussi beaucoup après les conducteurs qui ne respectent pas le code de la route.
Encore plus quand il est écrit qu'on peut rouler à 70 et que les gens font du 50... pour moi c'est aussi du non-respect des règles routières !!

[Cardamome]

Je m'énerve aussi beaucoup après les conducteurs qui ne respectent pas le code de la route.
Encore plus quand il est écrit qu'on peut rouler à 70 et que les gens font du 50... pour moi c'est aussi du non-respect des règles routières !!

Je te comprends, mais si tu parles d'une "limitation à 70", hélas, ceux qui roulent à 50, respectent bien la règle établie
Il faut faire avec... Et être très attentif à ceux là également...

[lulamae]

Bonjour,

Je ne sais pas si ce sujet relève de l'espace TSA ou ou s'il doit être déplacé ailleurs ... Je laisse soin aux modérateurs d'en juger.

Etant plus jeune, j'ai souvent eu l'impression d'être stigmatisée
du fait que j'étais une élève sérieuse, qui respectait les règles au pied de la lettre, qui ne sortait pas, ne faisait pas attention à son apparence ...

J'ai l'impression que les problèmes que je rencontre avec mes collègues viennent également du fait que je fais mon métier
avec une grande conscience professionnelle.

(et cela dérange mes collègues qui ne veulent pas en faire autant que moi)

Est-ce un souci que vous rencontrez également ?
Je trouve étrange d'être mal vu quand on veut simplement faire les choses comme elles devraient être faites.

Ex: dans nos animations pédagogiques, on nous demande de déposer des documents à partager avec les collègues. Je suis souvent une des seules à le faire.

Je pense que ce que tu dis a du vrai : l'impression que tu les "forcerais" (de leur point de vue) à en faire plus. Cela ne veut pas dire qu'elles ne font rien ou pas grand-chose, mais on est dans une société où tout marche par la compétition et la concurrence. Les parents ont sûrement ce type d'attitude : "ah, mais avec Mme Machin, ce n'était pas comme ça…" On peut le vivre à tout moment de sa carrière en étant la personne comparée favorablement ou défavorablement, d'ailleurs.

Cela doit s'exacerber dans une école, parce que ce qu'on fait se voit plus, et par les collègues et par les parents, ce qui entretient un climat de comparaison permanente néfaste pour tout le monde.
C'est plus difficile de faire les choses dans son coin tranquille…

Il doit pouvoir exister un juste milieu entre pouvoir mettre en place des activités et projets quand on est motivé(e) et qu'on a du temps pour s'y donner à fond (avoir toute latitude pour ce faire), et faire ce qui est correct parce qu'on a aussi sa vie extérieure au travail - mais pas moins que ce qui est correct (donc contribuer au travail commun décidé ensemble).

Pour le côté "bon élève", j'étais un peu comme ça : je râlais quand les gens se dispersaient en réunion ou en stage, j'avais envie d'avancer et de ne pas être venue pour rien (en mode "tant qu'à être là, autant travailler").

J'avais même ce truc de me protéger contre l'anxiété en m'équipant parfaitement : cahier, cahier de bord, fournitures…

Ayant été prof au collège, c'était un peu différent : j'avais ma salle, et moins besoin de travailler en commun. En français en plus, on avait une tradition beaucoup plus individualiste que les profs de maths ou sciences. On ne voyait pas vraiment ce que faisaient les autres, chacun était plus dans son truc.

En reclassement dans le personnel administratif, je ne ressens pas ça du tout ; il est vrai que les circonscriptions établissent des répartitions géographiques - un IEN + secrétaire + conseillers pédagogiques pour un secteur (circonscription), donc pas de comparaisons, et puis ça fait des coins séparés, on n'est pas trop en contact, à part quand on se croise.

[Mlle-Qui]

Je m'énerve aussi beaucoup après les conducteurs qui ne respectent pas le code de la route.
Encore plus quand il est écrit qu'on peut rouler à 70 et que les gens font du 50... pour moi c'est aussi du non-respect des règles routières !!

Je te comprends, mais si tu parles d'une "limitation à 70", hélas, ceux qui roulent à 50, respectent bien la règle établie
Il faut faire avec... Et être très attentif à ceux là également...

Oui oui bien sur ils respectent la règle mais s'ils ne veulent pas rouler à 70 ils n'ont qu'à prendre une autre route. Moi quand je prend la rocade c'est pour rouler

[Cardamome]

Oui,je comprends. Une rocade contourne ma ville et les gens ne savent pas qu'il est possible de rouler à 80, ils ne voient pas le panneau de sortie de la ville et...se traînent à 60/65, occasionnant des bouchons à certaines heures

[Space]

J'ai l'impression que les problèmes que je rencontre avec mes collègues viennent également du fait que je fais mon métier avec une grande conscience professionnelle.

(et cela dérange mes collègues qui ne veulent pas en faire autant que moi)

Est-ce un souci que vous rencontrez également ?

Ohhh que oui ! Pas plus tard que cet après midi, encore !

Je trouve étrange d'être mal vu quand on veut simplement faire les choses comme elles devraient être faites.

Je plussoie, c'est un des grands mystères neurotypiques qui me laissent dans le désarroi. Encore plus quand on me demande "de ne pas me prendre la tête" alors que je réfléchis consciencieusement et mobilise simplement mes connaissances et compétences pour effectuer la tâche demandée de la meilleure façon qu'il soit et en plus j'aime cela. Faire à moitié : quelle torture !

Le summum c'est quand une collègue vient me faire la morale en me disant que je suis trop exigeante...

[Ellendë]

Et on en parle ou pas du fossé entre ce qui nous est dit « en théorique » et ce qui est «  fait en pratique « 

[daphnée]

J'ai l'impression que les problèmes que je rencontre avec mes collègues viennent également du fait que je fais mon métier
avec une grande conscience professionnelle.Spoiler : (et cela dérange mes collègues qui ne veulent pas en faire autant que moi)

J'ai le même questionnement.

Encore plus quand on me demande "de ne pas me prendre la tête" alors que je réfléchis consciencieusement et mobilise simplement mes connaissances et compétences pour effectuer la tâche demandée de la meilleure façon qu'il soit et en plus j'aime cela.

C'est du vécu pour moi aussi

[2N3055]

@Ellendë

La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Ici, nous avons réuni théorie et pratique: Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi !

=======
Dans les emplois que j'ai occupé, à la demande de mes collègues, il m'a aussi fallu apprendre à saboter mon travail pour des raisons diverses et variées.
J'ai aussi perdu beaucoup d'emplois pour en avoir trop fait ou trop vite fait, ou trop bien fait.

[Dehlynah]

Bah oui, à l'école déjà j'étais l'intello et la fayote, la stressée, au boulot la chieuse, la zélée, celle qui en fait trop- ça me dessert, car je m'épuise vite ; une supérieure hiérarchique m'avait dit il y a longtemps déjà : "Le mieux est l'ennemi du bien"...Un collègue - tu es trop sérieuse" ben oui le perfectionnisme amène une mise sous pression, une intranquillité chronique...Bref pas que du bonheur, j'envie parfois les personnes j'm'en foutistes- pour reprendre un boulot et tenir la route, va falloir que j'apprenne à doser mon énergie, à être moins exigeante...
Et le paradoxe c'est que je suis aussi très rebelle et redresseuse de torts, avec les profs à l'époque puis avec ma hiérarchie (on m'a fait remarquer que certaines choses se disaient mais ne s'écrivaient pas- j'avais dévoilé des pratiques douteuses dans un rapport, pratiques que tout le monde connaissait et réprouvait) du coup j'énerve tout le monde

ah non les chauffeurs de bus qui font du 60 dans les zones 30, c'est pas possible, il y
peu,enn sortant du bus j' ai dit au chauffeur: "heureusement je suis pas enceinte sinon j'aurais vomi 10 fois!" c'est vraiment ce que j'ai pensé pendant le trajet, pendant lequel j'ai dû m'agripper au siège- il me répond en criant " J'ai des horaires à respecter" euh " et la sécurité ??" Il a grillé un feu rouge et failli écraser un piéton, j'étais révoltée, d'autres passagers en sortant ont dit qu'ils étaient d'accord mais bien sûr ils n3 lui ont rien dit, la vitesse me rend malade, j'avais de vertiges, bref la dernière fois j'avais l'impression que sur le même trajet un chauffeur roulait normalement, le radar affichait 39...je voulais le féliciter, je ne l'ai pas fait...

[lucius]

C'est un peu le syndrome du "schtroumpf à lunettes".

[PetitNuage]

Et on en parle ou pas du fossé entre ce qui nous est dit « en théorique » et ce qui est «  fait en pratique « 

Oui tout à fait...
J'ai peut-être trop tendance à essayer de faire ce que l'on est censé faire en théorie.
(sinon je culpabilise)

Quand je pense qu'une collègue s'est vantée n'avoir assisté qu'à la moitié de 3 h d'animation pédagogique obligatoire ... je ne sais pas comment elle a fait pour profiter sereinement de l'heure et demie ainsi gagnée... Personnellement, je me serais sentie trop coupable pour en profiter.