Personnellement ce n'est pas tellement ça, mais plus cette sorte "d'élitisme clinquant" auquel j'ai peur d'être associée par défaut tellement d'autres le revendiquent. Ca, ça me fait vraiment honte, mais du coup comme effectivement on m'a expliqué qu'il fallait le dire en contexte médical (d'autant plus qu'avec une ALD on est limité(e) niveau marge de dissimulation), ben je dis que je suis diagnostiquée TSA mais que je n'aime pas en parler parce que j'ai honte.Aline26 a écrit :C'est intéressant ce que tu dis parce que je suis allée voir une nouvelle psy récemment pour mon trouble de l'humeur et je me suis demandée si je devais lui dire que j'avais aussi un diagnostic d'autisme parce que j'ai eu peur qu'elle se moque de moi et se dise un truc du genre "bah c'est juste une différence avec laquelle vous devez accepter de vivre", ou bien "mouais c'est ça celle-là elle veut juste faire son intéressante."
C'est ça que je trouve ridicule aussi, parce que c'est une manière d'imposer aux autres une perception de toi qui peut être à l'opposé de ce qu'ils perçoivent eux, et ce sans aucune base solide. Le TSA suppose un décalage assez important du standard pour aboutir à un diagnostic clinique, mais si les gens à qui tu imposes un autodiagnostic ne te considèrent pas du tout en décalage c'est très bizarre (et en gros soit ils sont autistes soit tu ne l'es pas). Un peu comme si une personne aux cheveux bruns et raides voulait absolument que tu la perçoives comme blonde et frisée...Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai quand même pas mal l'impression que les gens aiment de plus en plus s'auto-diagnostiquer autiste ou autre chose pour justifier certains de leurs comportements négatifs. Ils prennent le trouble qu'ils se diagnostiquent comme responsable de leurs comportements, qu'ils considèrent donc comme légitimes. Tout ce qu'ils font, c'est parce qu'ils sont "autistes" ou autre. C'est assez réconfortant d'être classé dans ce genre de case "handicap", "différence", parce que ça leur évite de faire face à leurs propres responsabilités. Dans le livre que j'ai lu c'est d'ailleurs souvent ça.
Effectivement, il y a vraiment plein de gens qui actuellement prétextent un autisme supposé pour justifier des tendances très individualistes, un laisser-aller sauce je-m'en-foutiste, des demandes d'égards spécifiques (qui souvent en plus vaudraient pour tout le monde)... Et ce qui me fait rire c'est que tout le monde défend son bout de gras parce qu'à ce compte là tout le monde a de bonnes raisons pour tout expliquer. Puis il y a des trucs genre "ah non je suis vraiment désolée: mon autisme m'oblige à rester vautré devant mes séries "intérêts restreints" sur netflix, je peux pas t'aider du tout", que même le dernier des idiots saura traduire par "ta vie et tes problèmes en fait je m'en tamponne copieusement".
Moi aussi (et effectivement les porteurs d'autres troubles psys n'ont rien choisi non plus), et c'est pareil pour le coup des "semblables". En tant que femme ça ne m'est jamais venu à l'esprit qu'une femme saurait forcément mieux me comprendre juste sur un pré-supposé de genre, je trouve même ça absurde et c'est encore plus vrai pour l'autisme. Je peux avoir un vécu et un quotidien à l'extrême opposé de ceux d'une autre personne autiste et l'autisme n'est pas le ciment qui garantira automatiquement une connexion.D'ailleurs, autre sujet mais ce terme de "soulagement" qui revient souvent après l'annonce d'un diagnostic d'autisme parce qu'enfin "je comprend que c'est pas de ma faute, c'est comme ça que je suis et je n'y peux rien", eh bah j'ai vachement de mal avec.
A vrai dire je trouve même cet état d'esprit très stigmatisant parce que je ne raisonne pas du tout en termes de catégories et que ça me fait le même effet que de dire à une personne Noire qu'elle devrait chercher ses "semblables" et rester avec.
Je déteste vraiment ces à-priori et systèmes de tri par "classification sociale", je trouve ça complètement à l'opposé de l'autisme (puisque les classifications reposent sur des constructions sociales avant tout) donc j'ai le plus grand mal avec ce mythe de "semblables/communauté" qui me semble aussi absurde que vecteur de stigmatisation.