Perte d'intérêt restreint : besoin de conseils

[lulamae]

Je ne parle pas d'hyperfocalisation sur la nourriture (évidente quand on a un TCA), mais d'un intérêt spécifique pour l'alimentation en tant que thérapie à part entière, ce qui n'a rien à voir avec les TCA.

Mais bien sur que si, ça a à voir! Et non, l'hyperfocalisation TCA ne tourne pas qu'autour de la perte de poids et des calories (même si c'était le cas dans l'échantillon que tu prends en compte toi). Renseigne toi vraiment.

Ma question était plutôt de savoir si ça peut arriver d'avoir de longues périodes sans intérêt restreint,

Oui, et c'est même le fonctionnement par défaut des non-autistes. La majorité d'entre eux le vit très bien, par contre personnellement mes intérêts restreints m'handicapent pas mal au quotidien dans le sens où ils rendent tout extrêmement compliqué. Ils ont une face positive aussi, mais enfin ça se paie très très cher et lire "Est-ce que un intérêt restreint peut se créer "volontairement" ?" me donne envie de me jeter contre un mur pour m'infliger volontairement un gros traumatisme crânien.
Je doute que tu te rendes compte de ce que tu dis, en fait.

Si je t'ai répondu ce que je t'ai répondu, c'est parce que je te souhaite très vivement de ne pas être autiste et que je trouve plus censé de te mentionner les choses qui sont à mes yeux clairement en défaveur de cette hypothèse que de t'encourager hypocritement et bêtement vers la certitude de l'autisme et un diagnostic boiteux que tu pourrais recevoir sans problème vu la multiplication de professionnels complaisants. Sauf que dans ton cas (qui est complexe) le gros risque c'est à la fois de toujours douter de ton diag s'il n'est pas fait de manière très carrée (c'est arrivé à beaucoup de gens ici même avec des protocoles cadrés et résultats limpides, et c'est un poison), et à la fois de t'entendre dire ce que je t'ai dit et qui a été entendu par Lulamae aussi à chaque fois que tu auras affaire à un psy.

Je ne développe pas outre mesure la question du TSA en général, mais je ne peux qu'appuyer @Misty concernant le TCA avec hyperfocalisation sur la nourriture : l'intérêt porté par ma fille cadette diagnostiquée anorexique sur la nourriture n'est effectivement pas un intérêt restreint, il ne se manifeste qu'au moment et/ou par rapport à la préparation des repas ou autres temps dédiés, comme faire la liste des courses.
L'intérêt dérivé pour la diététique, et même pour le végétarisme, était une façon de contourner les règles, en paraissant s'intéresser à la santé, mais en voulant en réalité contrôler le contenu de l'assiette. Je ne sais pas comment cela se manifeste après, là je parle du suivi pendant la maladie.

Par ailleurs, à bien y réfléchir depuis que ma mère a répondu pour moi au questionnaire ADI-R, j'ai l'impression que ma fille aînée a des traits autistiques sérieux avec développement problématique - elle correspond à mon profil, et pourtant ça se "voit" moins, car elle ne se sent pas mal, et pour ainsi dire ne se trouve pas "différente", alors que maintenant tout me saute aux yeux chez elle.
Parenthèse pour @Misty : c'est plutôt en ce qui la concerne elle que la cadette, que j'étais dans le déni, et je ne comprends pas pourquoi. Pour autant c'est réglé : elle a 16 ans et ne veut pas faire de diagnostic, bien que le dr A. ait proposé de faire l'évaluation. Je la trouve trop grande pour lui imposer un diagnostic, mais il faudra que je sois vigilante si elle s'isole ou montre un plus grand mal-être.

Ma fille cadette fait de l'alexithymie et grosse phobie sociale, mais a plutôt selon moi un profil HPI avec hypersensibilité - elle est peut-être sur le spectre, mais pas complètement TSA.

[Noname]

Misty, tu te permets d'avoir un avis tranché alors que tu sais quasiment rien de moi. Ce n'est pas parce que tu argumentes que tu as raison. Je ne vais pas m'acharner à débattre, ça n'était pas du tout mon optique en postant ici. Ma question n'était pas sur le diagnostic. Je ne pense pas que tu te rendes bien compte de la portée de tes mots.

Merci à ceux qui ont essayé de me répondre sans jugement à l'emporte-pièce dans les premiers posts, vos réponses m'ont été utiles.

Je ne me sens plus libre de m'exprimer ici. La discussion est close.

[lulamae]

Je pense que @Misty t'a dit ça factuellement, et j'ai parlé de ce que la pédo-psychiatre de ma fille au CMP en disait (mais c'est une ado de 14 ans , on n'est pas dans la même configuration ni la même motivation que toi).

Il y a aussi que ma fille paraissait plus autiste cette année où elle était en plein dans sa maladie (entre septembre 2018 et avril 2019, avec hospitalisation entre février et avril) - aujourd'hui, avec le suivi vigilant autour d'elle, je ne serais plus aussi sûre d'un profil autistique pour elle. J'en discute en toute franchise avec sa pédo-psy, et je lui fais confiance, parce qu'elle est ouverte et ne nie pas en bloc, elle a accepté d'envisager cette possibilité, d'y réfléchir.

Je suis en train de lire l'article du blog sur une intervention qui formule cela en chiffres :

Dans l'anorexie, 20% dépassent le seuil à l’ADOS (15% après guérison de l'anorexie), mais le diagnostic est ramené à 8% après prise en compte de l'histoire développementale. Il y a plus de symptômes dépressifs. La sous-nutrition peut amener à présenter des signes d'autisme.

https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... e-adulte-3

Ca ne veut pas dire que toi tu ne le serais pas, et la démarche est légitime si tu t'interroges sur le profil. Un psychiatre spécialisé TSA t'aidera sans doute à faire le tri.

Bon courage pour cette période éprouvante.

[Lilette]

On est partis d'un spectre autistique censé se dissoudre dans la normalité, maintenant l'impression que j'ai c'est que la normalité s'est complètement dissoute dans le spectre autistique... Je le répète: recevoir un diagnostic un peu "juste" voire discutable n'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un cadeau, et vivre en étant obligé de se justifier et de prouver qu'on est autiste à chaque personne qu'on rencontre ne ressemble ni de près ni de loin à aucun apaisement ni sérénité. C'est quand même fou de voir que dès qu'on exprime des réserves (argumentées) sur une hypothèse TSA on a droit directement à une plaidoirie visant à prouver l'autisme. Si vous faites pareil avec les pros je comprends qu'ils en aient marre, surtout au vu des chiffres concernant les diagnostics.

Je ne peux que plussoyer, même en travaillant avec des personnes qui connaissent bien l'autisme, mais sur une autre partie du spectre, devoir passer son temps à faire comprendre que oui, on ressent les choses différemment que ces 1ères personnes, ça arrive & c'est épuisant.

Un intérêt restreint, on en parle en cas d'autisme. Là ce dont il était question ne répond juste pas aux critères de l'intérêt restreint, il n'y a pas de diagnostic posé, il s'agit de conseiller quelqu'un qui voudrait volontairement s'infliger un comportement autistique handicapant et en tant qu'autiste il faut trouver ça normal et l'encourager?
A quand le topic pour aggraver ses difficultés sociales et passer d'une solitude ponctuelle à un isolement total et définitif?

c'est pas le but du topic sur le repli autistique justement ?

[misty]

Aïe, c'est ma faute, j'avais hésité à expliciter ma démarche en postant ce message, mais je ne l'ai pas fait.
Je n'avais pas posté cette citation d'Atwood pour encourager l'auto-diagnostic ou dire (pour caricaturer) que, "oui, bah, tu n'as pas d'intérêts restreints, ni x, ni x, mais comme tu as des difficultés, tu es autiste, c'est sûr, youpi, bravo". Non, bien sûr que non, je ne voulais pas du tout dire ça, bien au contraire.
C'était tout simplement donné à titre informatif - j'étais d'accord avec ce que tu énonçais plus haut, je voulais seulement préciser -, et cela se voulait « décroché » de la discussion initiale sur les TCA, afin de préciser un point donné. Désolée si cela pouvait être interprété différemment...

Pas de souci je comprends.
En fait si je me suis appuyée sur ton message c'est juste parce qu'il représente exactement le genre de biais de confirmation qui s'est généralisé dans le "milieu" TSA. Prendre des infos partielles et nuancées pour en déduire des certitudes absolues, et surtout oblitérer totalement l'évidence: la majorité de la population a présenté, présente ou présentera des traits autistiques. Mais la majorité de la population n'est pas autiste pour autant.

c'est pas le but du topic sur le repli autistique justement ?

Ah ok merci j'avais rien compris (un peu de mal à suivre dernièrement...).

[Lilette]

c'est pas le but du topic sur le repli autistique justement ?

Ah ok merci j'avais rien compris (un peu de mal à suivre dernièrement...).

Moi non plus je ne suis pas grand-chose ces derniers temps ...
Non je ne sais pas, je me posais juste la question en fait

[Herlock Martin]

Noname,

j'espère que ton dernier message ne sera ni le dernier sur ce fil, ni sur le forum...
ce que je veux dire c'est que tu as de la chance de pouvoir profiter des avis de Lilette et de Misty, elles ne font pas toujours l'unanimité, et c'est tant mieux,
la complaisance n'est pas une alliée dans une démarche diagnostique, et même si ça fait mal sur le moment, des mots sont parfois à entendre même si, peu voire
personne ne les prononce... Venir sur ce forum c'est ça aussi, trouver du soutien, de l'écoute et du réel, un peu de vérité...

Et venant de personnes du spectre souvent c'est du direct, sans filtre et ça peut faire du bien...

Si tu es TSA tu te souviendras que Misty t'avais souhaité de ne pas l'être, et c'est vraiment une bonne chose, si tu ne l'es pas tu te souviendras qu'elle avait était factuelle, sans te nier dans ta personne, elle a donné des arguments recevables pour t'écarter des TSA, ici on souhaite à personne de faire partie du panel...

Qui suis-je pour l'ouvrir sur ce ton ? rien de moins qu'un membre qui n'a pas tout de suite compris que le forum avait besoin de personnes franches, directes, sans sentimentalisme et insistantes pour faire des rappels basiques sur les fondamentaux, et accessoirement je suis un de ces invisibles dont le parcours diagnostique a été tellement chaotique que j'ai bien cru avoir obtenu un diag de complaisance, parce que je l'avais désiré, et c'est avec un recul de plus de deux années après que je ne me sens plus imposteur, et que mes maladresses sociales, souffrances, angoisses, décalages, obligations envahissantes, incompréhensions, rituels etc...ne s'expliquent pas mieux par autre chose que des TSA...

Donc j'espère que tu sauras voir qu'en dehors des messages qui sont allés dans ton sens direct (ton post dit :"besoin de conseils"), tout le monde t'a donné des éléments pour avancer...

[douchka]

Bonjour,

Plutôt que de créer des doublons je reprendrai le fil de ce post de 2019, mais par contre je vais quitter la thématique TCA pour aborder le sujet de la perte d'un intérêt restreint, ce qui est le titre initial du sujet.
Je me demandais si certains avaient perdu leur intérêt spécifique à un moment donné, et si oui, quelle etait la façon dont vous l'avez vécu? L' avez-vous un jour retrouvé? Avec le même plaisir? Avez-vous switché sur un autre centre d'intérêt ?
Je pose cette question car j'ai eu le même IR pendant presque 20 ans puis au cours d'un burnout il y a 3 ans cet IR a totalement disparu. J'ai totalement perdu le plaisir de m'y concracrer ou d'évoquer mon sujet de prédilection alors qu'auparavant on ne cessait de me répéter que j'etais soulante avec cela. Je peux encore lire des articles dessus parfois mais je n'ai plus aucun plaisir à communiquer sur le sujet.
Je ne vais pas entrer dans une recherche causale du type l'oeuf et la poule (perte intérêt restreint qui cause dépression ou dépression qui génère la perte de l'intérêt restreint) mais j'ai l'impression d'etre entrée dans une sorte de cercle vicieux où en 3 ans j'ai perdu une grande partie des connaissances accumulées ces 20 années, ce qui est fâcheux lorsque l'on a déjà certaines competences qui font défaut au quotidien. Je n'ai pas trouvé de littérature sur le sujet donc si certains sont en mesure de partager leur expérience personnelle ou de recommander des lectures sur le sujet je suis intéressée car c'est toujours constructif

[user3571]

Bonjour,

J'ai commencé à développer des troubles alimentaires autour de mes 10 ans (je vais en avoir 30) et j'ai développé un intérêt restreint pour la nutrition, les régimes, les TCA, puis pour la naturopathie (surtout l'aspect alimentation). La ligne directrice était de trouver la meilleure alimentation possible pour me soigner. Pendant 20 ans, tout mon temps libre était occupé par les TCA d'une part (boulimie, anorexie, hyperphagie) et les recherches documentaires, compilations d'informations, mises en place de protocoles liés à ces intérêts restreints d'autre part.

Depuis quelques mois, je suis quasiment sorti des TCA et j'ai réalisé que cet intérêt restreint n'avaient cessé de m'enfoncer davantage dans la maladie. Je m'en suis peu à peu désintéressée (ça s'est fait tout seul) et c'est beaucoup plus sain. Mais maintenant, je n'ai plus d'intérêt restreint. Rien n'est venu s'y substituer. La vie est devenue insipide, ennuyeuse, je tourne en rond. Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Est-ce qu'il y a un moyen de retrouver rapidement des intérêts ? Est-ce que un intérêt restreint peut se créer "volontairement" ? Je suis vraiment démuni.

Merci d'avance pour vos conseils

Et bien quand j'étais étudiant j'avais fondu en quelques mois de plusieurs dizaines de kilos. Je faisais beaucoup beaucoup de sport et du coup pas grand chose d'autre m'interessait à part mes trucs d'étudiant en expertise comptable.

En ce moment je suis en vacances, mon quotidien est rythmé par la gymnastique , l'entretien de mon logement, des trucs qui arrivent au fil de l'eau, des ressources pour améliorer les performances en course à pied étant donné que je cours 3 à quatres fois par semaine.